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EAN : 9791032905678
192 pages
L'Observatoire (20/02/2019)
3.8/5   5 notes
Résumé :
La France et l'Algérie ont trop longtemps vécu une histoire passionnelle et tragique. L'Allemande Alice Schwarzer, elle, a choisi l'Algérie comme pays de coeur. Et le regard neuf et bienveillant qu'elle pose sur lui nous permet de redécouvrir et de mieux comprendre ce pays étonnant, dont les peurs et les espérances nous concernent plus que nous le pensons. Depuis des décennies, la journaliste féministe Alice Schwarzer entretient une relation étroite et affectueuse a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En terminant la lecture de ce roman (?) de Alice Schwarzer, écrit en 2017, je me suis souvenu de l'une des phrases de la première page :
«Les filles gloussent. Allons ce n'est pas si grave, Alice, ça ne fait rien. Tout le monde sait bien que tu es une étrangère. Ca n'est pas ta faute si tu n'es au courant de rien.»
C'est exactement ce que j'ai ressenti tout au long de la lecture.
Comment se contenter d'écrire en 2017 : «On raconte sous le manteau, qu'Ouyahia pourrait devenir président après la mort de Bouteflika. Agé de 80 ans, celui-ci bénéficie jusqu'à nos jours de l'aura de la lutte pour l'indépendance. Il était déjà ministre sous la présidence du colonel Boumédiène, le successeur de Ben Bella. Mais on le dit gravement malade et manipulé par des tiers.»
Comme ce roman m'a été offert à l'occasion d'une masse critique dont je remercie Babelio et les éditions de l'Observatoire, je me suis appliqué à le lire jusqu'à la fin.
Je ne multiplierai pas les exemples de mes déceptions ou les approximations et les analyses superficielles sur l'Algérie.
On est au mieux dans le factuel , présenté sans distanciation, sans analyse ; au pire dans l'exotisme de bon aloi :
« Des clans y ont établi leur territoire, hommes en bermuda ou pantalon et tee-shirt, femmes en burkini ou même en voile intégral.»
« Je l'ai déjà remarqué : ce sont souvent les femmes entièrement voilées qui ont des filles habillées avec une certaine coquetterie. Comme si les mères s'épanouissaient à travers elles.»
L'auteur retourne en Algérie en 2016 pour le mariage du neveu d'une amie, Djamila, une journaliste algérienne qu'elle a connu en 1989 au cours d'un séminaire qu'elle a animé à Tunis.
Elles se sont revues plusieurs fois, et la famille de Djamila est «venue rendre visite à l'exilée». Durant les années noires et la terreur instauré par le FIS, elle a accueilli Sarah la petite fille de la famille dont les parents vivent en France.
Le livre contient plusieurs chapitres construits de la même façon. L'auteure décrit ses souvenirs ou ses impressions, puis donne la parole aux personnes qu'elle rencontre.
Je m'interroge encore sur le sens qu'il faut donner à certaines analyses à l'emporte pièce, comme (l'auteure est à Alger) :
« (...) nous passons de nouveau devant l'inévitable bâtiment de la mosquée Bouteflika, qui est encore au stade du gros oeuvre. «Quand elle sera achevée dit Sarah, des milliers de pèlerins viendront. Quelle horreur ! » Je me demande ce que dirait Sarah en voyant la monumentale mosquée de la Ditib à Cologne. La mosquée située dans le quartier populaire d'Ehrenfeld, avec ses nombreuses ruelles, est la plus grande d'Allemagne. Ce n'est sans doute pas un hasard si elle est à portée de vue de la cathédrale, l'un des plus importants édifices chrétiens de l'Occident.»
Les années noires sont évoquées à plusieurs reprises de façon très superficielle, en niant la complexité de la situation dans laquelle le terrorisme d'état répondait souvent de façon aveugle au terrorisme intégriste. L' assassinat des moines de Tibhirine en est un exemple.
Bien que citant souvent Kamel Daoud ou Boualem Sansal, l'auteur en fait, à mon avis, une lecture sommaire qui sert son argumentation.
La fin de l'ouvrage contient des contradictions, on y lit que
« l'Algérie a pris ses distances avec l'islamisme», puis plus loin, « on fait de plus en plus pression sur les étudiantes pour qu'elles portent un foulard.»
En résumé, un livre décevant, bien loin de ce que j'attendais en lisant la 4ème de couverture, une vision de l'Algérie débarrassé des rancoeurs de la colonisation et de l'affrontement entre la France et l'Algérie.
Même la Petite chronique algérienne et l'index des personnalités en fin d'ouvrage laisse le lecteur sur sa fin.
Lien : https://camalonga.wordpress...
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Un magnifique livre ma famille algérienne de la brillante journaliste allemande, fervente activiste des droits de la femme, Alice Schwarzer. Un récit reportage analytique sur la société algérienne. Un livre passionnant et passionné, la plume d'Alice Schwarzer parle avec le coeur, elle aime ce pays, ce sont avec des mots d'amour, mais néanmoins de lucidité, de véracité qu'elle parle de cette Algérie "d'adoption"pour elle.

L'auteure nous offre un sésame pour connaitre la richesse de ce pays, sa beauté, son âme, une Algérie question brûlante pour nombre de personnes durant des décennies et aujourd'hui encore.
3 générations de femmes et d'hommes , lui servent à dresser ce portrait d'un pays captivant d'une grande beauté. Des personnes émouvantes, touchantes. Des personnes riches de leurs expériences, du regard qu'ils portent sur leur pays. Des Hommes vrais habités de leurs contradictions.
Celle des plus âgés qui ont connu la colonisation, la guerre d'indépendance et les années 70, celles de leurs enfants qui ont vécu les années noires, qui ont, connu la répression politique et vu la montée de l'islamisme. Enfin celle de ces petits enfants, de cette jeunesse tiraillée entre modernisme et tradition, de ces femmes aux prises entre talons hauts, jupe courte et port du voile mais qui rêve toute de liberté comme nous femme du monde
.
Les personnes citées sont socio culturellement typiques et sont représentatifs d'une partie de la population, ils sont l'archétype de ce peuple très fier, elle évoque le parcours de ce pays, qui s'est libéré par lui-même d'une colonisation qui lui a laissé des cicatrices.
Quel grand livre qui tombe à cette époque charnière , car la révolte a grondé, un peuple qui rêve d'une république égalitaire et juste et non d'un régime autocrate et complètement sclérosé. Un peuple qui veut un changement comme le pressent l'auteur, elle qui ressent que le réveil de la génération a eu lieu et se prépare. Et oui une révolution a eu lieu, chère Alice, vous aviez raison pas un nouveau printemps noir, mais une nouvelle ère dans un pays qu'elle nomme «la mecque des révolutionnaires »
De très belles photos de cette grande famille par Bettina Fletner
Une étude que je vous recommande car entre l'Algérie et nous il y a des liens à jamais indissociables et j'en suis le parfait exemple
Merci à Babelio, aux éditions de l'observatoire pour cette découverte.
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Contrairement à l'annonce du bandeau de la couverture, ce n'est pas une « analyse » de la société algérienne qu'Alice Schwarzer fait dans ce livre : elle qualifie cet ouvrage de « reportage » dans lequel elle a essayé de brosser le portrait d'une famille de trois générations dans l'Algérie contemporaine (en 2016, plus précisément).
L'intérêt de ce livre est effectivement de donner la parole à des algériens, sans tabous, et de pouvoir comparer leur vision de la situation politique de leur pays à la nôtre. Les plus anciens sont encore marqués par la colonisation et les « années noires » du terrorisme, les plus jeunes n'ont connu qu'un seul président. En tant que féministe, Alice Schwarzer ne pouvait pas passer sous silence les problèmes liés à la montée de l'islamisme radical en Algérie. Les réponses sont évidemment très contrastées entre les hommes et les femmes !
Au final, le tableau n'est pas très rassurant. L'auteure termine sur ce constat :  « Contribuer à la stabilisation démocratique de l'Algérie est aussi dans le plus pur intérêt de l'Europe. Car si l'Algérie tombe, tout le Maghreb bascule. Et ce jour-là, le problème débordera directement sur l'Europe. » J'ai peur que ce message ne soit pas assez entendu .
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critiques presse (1)
LeMonde
01 juillet 2019
Dans Ma famille algérienne, son nouveau livre, la célèbre féministe allemande dresse, à travers la parole des femmes, l’état des lieux d’un pays en effervescence.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C'est le muezzin qui nous réveille le lendemain matin. Ou plus exactement : au beau milieu de la nuit, à quatre heures. On dit que son premier appel à la prière retentit au lever du soleil. Mais en l'occurrence, il fait encore nuit noire. « Allahu akbar! - Dieu est le plus grand. Il n'y a qu'un Dieu et Mohammed est son prophète », entend-on résonner dans toute la baie de Tipasa. En arabe, cela va de soi. Cette litanie a un côté poétique. Elle le serait encore plus si l'appel n'était pas porté par des haut-parleurs.
« En fait, les haut-parleurs sont interdits, nous explique Djamina, mais ils servent quand même. » Et tandis qu'elle se verse une deuxième tasse de café, les yeux dans les yeux avec le Che, elle murmure : « C'est bizarre. Mais ce qui me manquait le plus à Cologne, c'était le muezzin. »
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Les prochaines élections auront lieu en 2019. On a peine à concevoir que Bouteflika, gravement malade, soit élu une cinquième fois. Qu'arrivera-t-il ensuite ? Personne ne se risque à émettre un pronostic. Une chose paraît claire : sans le soutien de l'Occident, l'Algérie aura du mal à y arriver. Soutien, pas intervention ! Il faut, de toute urgence, mettre en œuvre une plus forte coopération économique et culturelle, ainsi qu'une assistance à la minorité démocratique et aux femmes opprimées. Contribuer à la stabilisation démocratique de l'Algérie est aussi dans le plus pur intérêt de l'Europe. Car si l'Algérie tombe, tout le Maghreb bascule. Et ce jour-là, le problème débordera directement sur l'Europe. 
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Sur le trajet, nous parlons des écrivaines et écrivains contemporains. J'ai remarqué qu'on ne trouve pratiquement plus aucune voix féminine parmi eux, contrairement à ce qui se passait dans les années 1980 et au début des années 1990. Les femmes se sont-elles résignées ?
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