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c'est la Première fois que je lis un livre de cet auteur.
Ce livre a été traduit par Mario Fusco. Encore une fois , je veux sonder les possibilités qui restent à la justice. le coup de fil arriva à 21h37, le soir du 18 Mars, la veille de la fête rutilante et sonore que la ville consacrait à saint Joseph.
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"Une histoire simple" est un court roman paru en 1989, le jour de la mort de son auteur, l'un des maîtres du polar italien, Leonardo Sciascia.

Il s'agit d'une enquête effectuée après un assassinat déguisé en crime, avec l'habituelle rivalité de la police et des carabiniers.

Le style est rapide et efficace, sans surcharge inutile, et l'affaire rondement menée. Ça se lit avec plaisir en une ou deux heures.

C'est l'idéal pour un court trajet en train.

Sciascia, de sensibilité communiste, se passionna toute sa vie pour Pirandello ("Pirandello et le Pirandellisme" - 1953). Il fit parti de la commission d'enquête parlementaire sur l'assassinat d'Aldo Moro (L'affaire Moro - 1978).

Il écrivit un grand nombre de romans et publia des recueils de poèmes.

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Quel auteur !
En quelques pages il trousse un mini roman policier, qui démasque, démasque avec sarcasme et tendresse cette société sicilienne et la Mafia insérée partout.
Et puis, publié peu après sa mort, "Une Histoire Simple" c'est aussi, mis dans la bouche d'un vieux professeur qui vient de perdre son meilleur ami, une toute petite phrase qui en dit tant : "à un certain point de la vie, ce n'est pas l'espoir qui est le dernier à mourir, mais la mort qui est le dernier espoir."
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Le dernier roman de Leonardo Sciascia, Une Histoire simple est très court et peu être qualifié sans difficulté de nouvelle. Malgré sa brièveté, ce récit (comme l'indique à tort à mon avis la couverture) est riche de plusieurs aspects: un aspect policier, somme toute relativement conventionnel même s'il structure parfaitement le livre et maintient l'intérêt de la lecture, plus profondément, se laisse découvrir un aspect dénonçant les dysfonctionnements, petits et grands, mais toujours flagrants de la société italienne et surtout de ses institutions et enfin de façon plus épisodique mais non moins présent, un aspect humain et individuel des citoyens plus ou moins lacérés par ce système et qui cherchent des solutions pour s'y adapter à défaut de pouvoir le corriger.
L'ensemble en moins de 70 pages et avec un humour qui permet de se familiariser avec le fonctionnement d'une société si proche de la notre et pourtant si différente:Bravo l'artiste!!
Lien : http://www.lecture-ecriture...
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Dans les premières pages de son récit, au moment où le brigadier doit rédiger son rapport suite à la découverte du cadavre de Roccella, Leonardo Sciascia fait un commentaire sur le rapport de son personnage avec l'écriture. L'imparfaite maîtrise de la langue italienne oblige à une sélectivité et à une concentration sur l'essentiel, ce qui donne une écriture chargée de sens et très aiguisée. Cela s'applique parfaitement à cette Histoire Simple. En seulement 70 pages, Sciascia dresse un tableau glaçant de la société sicilienne engluée dans la toile d'araignée tissée par la Mafia. Il le fait pourtant sans aucune emphase, sur un ton presque léger.

C'est effrayant. Les pouvoirs policier, judiciaire et spirituel sont corrompus. L'élite intellectuelle est en exil ou se tait, paralysée par la peur. La société est recouverte d'un voile d'illusion et de faux-semblants, même dans les petits détails comme le fait de laisser la lumière du commissariat allumée le soir pour faire croire aux habitants que la police veille sur eux. Le personnage du brigadier qui cherche la vérité avec la perspicacité et le bon sens de son origine paysanne finit par introduire un minimum de justice dans cette histoire mais il le fait seul et autant pour sauver sa peau que pour suivre son idéal. La fin du récit est bien pessimiste car cette justice rendue par et sur un individu est présentée à l'extérieur comme un accident et n'affecte pas le moins du monde le système mafieux.
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Romancier, essayiste et politicien radical Leonardo Sciascia était connu de son vivant comme la conscience de l'Italie pour sa censure impitoyable de la société italienne, ses forces de l'ordre, sa politique et son influence mafieuse. Une histoire simple tire sur ses cibles habituelles, mais les fustige de façon plus ludique que dans la plupart de ses oeuvres.
Ce livre comporte deux nouvelles, dont la première, écrite peu de temps avant la mort de Sciascia en 1989, est l'histoire simple du titre ; cependant, comme la plupart des histoires qui commencent par la découverte d'un corps, c'est loin d'être simple. le suicide improbable d'un diplomate est rapidement suivi de deux meurtres, d'un vol d'oeuvres d'art et d'un commissaire de police au comportement très étrange, tandis que le sergent inexpérimenté essayant de reconstituer la vérité se heurte à l'obscurcissement à chaque tournant.
C'est un meurtre lapidaire avec un dénouement conforme au mépris notoire de l'auteur pour le système judiciaire italien. Tout au long, l'influence du compatriote sicilien de Sciascia, Luigi Pirandello, est clair, car la fureur trop réelle est transmuée en drôlerie. Même ton dans la deuxième nouvelle, Candido , une reprise du Candide de Voltaire. le héros Candido est sanguin et candide, mais sa situation est loin d'être utopique : il est né dans une grotte en Sicile lors d'un attentat à la bombe. Son père est un avocat véreux et sa mère la fille d'un général fasciste. Il est mal aimé et entouré de communistes, de fascistes, de prêtres et de paysans qui n'ont en commun que la corruption.
L'histoire est aussi vive que son héros, mais Sciascia ajoute tristement qu'il a échoué dans son ambition d'imiter Voltaire, trouvant impossible de faire la satire de l'optimisme alors que "notre temps est lourd, si lourd".
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Où simplicité et complexité se mêlent….

"Una storia semplice" , de Leonardo Sciascia, est un roman policier qui se déroule en Sicile. La veille de la Saint-Joseph, le commissariat de police de Monterosso reçoit un appel téléphonique de la part de Giorgio Roccella, qui demande à parler au préfet de police ou au commissaire. C'est finalement un brigadier qui prend l'appel et promet de passer le lendemain voir ce que l'homme a trouvé chez lui, une « chose » dit-il, qu'il veut montrer à la police.

En arrivant sur les lieux le lendemain, le brigadier découvre le cadavre de Giorgio Roccella. Il pense aussitôt à un assassinat, tandis que le préfet, sûr de lui, conclut aussitôt à un suicide. Mais en quelques pages, tout bascule. Un nouvel événement vient s'ajouter au meurtre, puis d'autres éléments apparaissent bientôt, et l'histoire ne se révèle finalement pas si simple que le commissaire le laissait entendre… et pour cause ! On comprend vite que ce dernier a menti, ce qui lui sera d'ailleurs fatal.

La quatrième de couverture le souligne : « Une histoire simple, c'est une histoire très compliquée, un polar sicilien sur arrière-plan de mafia et de drogue ». En effet, il s'agit d'un un récit policier très court, mais très dense, dans lequel s'illustre toute la virtuosité de Sciascia. En si peu de pages, soixante-sept au total, tout est dit. Ou plutôt, tout y est : la corruption et la mafia, la rivalité entre policiers et carabiniers, le mépris de supérieurs diplômés envers leurs subordonnés, la loi du silence, et la lâcheté qui conduit à préférer une histoire simple à la réalité. Car pas une seule fois, l'auteur n'écrit les mots mafia, drogue, corruption, omertà…

"Una storia semplice" peut aujourd'hui être considéré comme un classique de la littérature italienne ; il est d'ailleurs étudié à l'école en Italie. Publié il y a environ vingt-cinq ans, peu après la mort de Leonardo Sciascia, ce récit se fonde sur l'observation d'une Sicile minée par la mafia et résignée à son sort. La réalité est un peu différente aujourd'hui, après le travail effectué par les juges anti-mafia à partir des années quatre-vingt-dix. La société sicilienne a en effet évolué et si la mafia est toujours fortement implantée en Sicile, elle se heurte maintenant à des oppositions, certains n'hésitant pas à parler ouvertement et à refuser de lui obéir aveuglément.

"Una storia semplice" est traduit en français par Mario Fusco , mais si vous désirez le lire en italien, ce n'est pas un texte difficile malgré ça et là, quelques construction de phrases assez complexes. le langage utilisé est simple et l'auteur ne recourt jamais au dialecte sicilien. Mais le récit a l'avantage d'être très court, ce qui est l'occasion de découvrir, dans le texte, un grand auteur italien.

Una storia semplice, Leonardo Sciascia, Piccola Biblioteca 238, Adelphi, Milano, 1989, 67 p.

Une histoire simple, Leonardo Sciascia, traduit de l'italien par Mario Fusco, Fayard, Paris, 1992, 76p. Ou aux Editions 10/18, Paris , 2004, 87p.
Lien : http://lelivredapres.wordpre..
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"Face à la prolifération des faits,non seulement nous,lecteurs,mais aussi l'unique personnage qui, dans le roman,recherche la vérité,-un brigadier-,nous sommes conduits à faire agir nos réflexes dans un temps minime, un temps qui peut se réduire ,comme en une mémorable scène du roman,à une fraction de seconde.
C'est peut-être cela,ce risque extrême concédé à celui qui veut "encore une fois sonder scrupuleusement les possibilités qui peut-être restent encore à la justice."
traduit de la 4ème de couverture.
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Un diplomate rentre chez lui en Sicile après une longue absence. On retrouve son cadavre le lendemain dans sa villa. du commissaire au colonel des carabiniers jusqu'au procureur, tous penchent pour la thèse du suicide et tous cherchent à classer rapidement l'affaire. Pourtant, un brigadier remarque des détails troublant et, courageusement, relance enquête. Lui seul semble vouloir découvrir la vérité. Un suspect finit par être arrêté.
Dans ce court roman à aucun moment l'auteur ne cite la mafia mais nous la voyons poindre à chaque page. Il est clair que cette mafia détient toutes les clés du pouvoir politique judiciaire voir même religieux dans cette partie du monde. Aussi la question nous est posée : Que peut faire un simple citoyen seul, face à cette organisation criminelle même si ce citoyen est un policier ? Comment justice et gouvernance d'un état est possible quand celui-ci est corrompu à tous les niveaux ?
Leonardo Sciascia nous offre un très bon roman noir sur l'impuissance italienne face à la toute puissante mafia.

Lien : https://collectifpolar.com/
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... qui, à l'encontre de ce qu'indique son titre, est d'une EXTRÊÊÊME complexité !!!
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