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sur 781 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Oui je sais, par cette chronique je vais en faire braire plus d'un. « Ah ! Il est retombé en enfance... » Ou bien encore : « Il organise déjà la bibliothèque de sa prochaine vie de grand-père... » Que nenni !
Non c'est tout simplement à la faveur d'un challenge Babelio,- 1001 pages féminines à lire en un seul week-end, que je suis revenu sur les pas d'une lecture qui m'avait enchantée presque cinquante ans plus tôt...
Mémoires d'un âne est selon moi un des récits les plus attachants de la Comtesse de Ségur, avec L'auberge de l'Ange-Gardien.
Les livres de la Comtesse de Ségur m'évoquent tout d'abord le souvenir d'une enfance dont j'ai parfois du mal à redessiner les contours. Longtemps je me suis demandé ce que j'avais fait à cette époque. Ma mère m'a donné l'envie des livres et dans sa bibliothèque elle avait elle-même le souvenir d'une enfance bercée par les multiples ouvrages de la Comtesse de Ségur qu'elle avait conservés pour nous en partager les récits. J'aimais ce charme désuet, où des personnages ne cessent de trébucher dans les pièges que le destin leur tend pour voir comment ils vont réagir. Plus tard, j'ai trouvé que les messages que ces ouvrages cherchaient à transmettre pouvaient revêtir un côté parfois agaçant, mais je ne parvenais pas à me détacher d'une atmosphère qui évoquait peut-être davantage une enfance à jamais disparue plutôt que la qualité littéraire des livres en question. Cela dit, ces textes offrent souvent pour les enfants un sens de la narration qui capte l'attention.
Vint plus tard un autre épisode marquant, celui où j'avais seize ou dix-sept ans, je ne sais plus. J'avais décidé de trouver un job d'été comme animateur en centre de vacances, à l'époque déjà on ne disait plus moniteur de colo... Je devais passer une sorte d'examen qui s'appelait le BAFA. Je pense que cela existe toujours puisque mes enfants à leur tour sont passés par là il y a très peu de temps. Une des premières étapes était un stage théorique. L'organisme en question avait un engagement social très marqué dans les quartiers défavorisés de Brest avec un discours pédagogique ancré dans la laïcité et une pratique éducative enracinée dans le quotidien, prônant la recherche de l'émancipation de l'enfant ; les enfants que nous accompagnerions plus tard l'été suivant au cours d'un séjour de trois semaines à la ferme étaient loin d'être des anges et de ressembler à ceux qu'on rencontre dans Les petites filles modèles ou Les bons enfants. Je me souviens qu'une des premières questions que nous posa l'éducatrice d'une voix tonitruante, pas vraiment sur le ton d'une question, mais plutôt sur celui d'un défi, fut celle-ci : « Est-ce qu'il y a ici autour de la table des personnes qui apprécient les livres de la Comtesse de Ségur ? » Je me suis alors dit à cet instant qu'il ne fallait peut-être pas trop faire le malin. On s'est tous un peu regardés, nos silhouettes glissant peu à peu jusqu'à l'intérieur de nos sièges comme si nous avions commis un crime affreux. Je sentais brusquement un des derniers vestiges de mon enfance en culotte courte disparaître dans ce cours d'éducation populaire... Une des stagiaires qui avait un peu plus d'aplomb que nous autres répondit : « Oui, moi ! Pourquoi ? » « Ce n'est pas bien ! » vociféra aussitôt l'éducatrice et elle partit sur une argumentation qui, je trouve, sur le fond tenait plutôt bien la route, mais sur la forme elle avait juste un défaut, celle de nous culpabiliser, de nous infantiliser... Elle évoqua les enfants dont nous aurions la charge durant l'été qui venait, des enfants souvent en rupture scolaire malgré leur âge, un peu livrés à eux-mêmes, le père absent parce qu'en prison ou bien mort ou bien parti ailleurs, les frères tous dealers... Alors dans ces conditions, parler d'un monde de goûters champêtres avec des domestiques et des gouvernantes, où le système éducatif présente une vision assez manichéenne de la bonté et de la méchanceté... Elle voulait surtout casser en nous l'image idyllique de nos représentations de l'enfance... Vu sous cette angle-là, oui c'est vrai, je reconnaissais qu'un ton un peu moralisateur, dégoulinant de sucrerie, n'est sans doute pas la meilleure manière de donner aux enfants quelques signes clairs d'émancipation pour avancer dans la vraie vie... Et ce n'est pas que je retiendrai non plus des récits de la Comtesse de Ségur...
Cependant... Cependant il reste une oeuvre peut-être plus moderne qu'on y pense et il faut sans doute y voir autre chose qu'une morale naïve et culpabilisante. À ce sujet, Marie Desplechin aborde dans un collectif intitulé L'une & l'autre, l'univers de la Comtesse de Ségur sous un angle nouveau et une approche moderne très intéressante.
Mais revenons à notre ami Cadichon, puisque Mémoires d'un âne lui donne la parole.
La tendresse qui s'en dégage vaut son pesant d'avoine. Une fois qu'on s'est tous accordés sur la morale agaçante, vient ce qu'il nous importe de retenir de ce récit... Tout d'abord le narrateur est l'âne lui-même ce qui est pour moi l'un des intérêts du récit. Et puis l'âne est sincère dans son propos, ne se donne pas toujours le beau rôle, montre comment parfois lui aussi est vindicatif, orgueilleux, têtu,- têtu un âne, allons donc ?-, trébuche à son tour... apprend de ses erreurs, grandit... Et puis enfin, on éprouve de la crainte, de la joie, de la compassion dans son itinéraire d'un âne trimballé...
C'est pour cela que j'ai voulu évoquer Mémoires d'un âne, un des récits de l'auteure, qui m'a le plus touché.
Et j'ai aimé entendre le propos de Marie Desplechin qui conclut: « Non vraiment, nous pouvons aimer l'enfant en nous qui aimait lire la Comtesse de Ségur. »
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La Comtesse de Ségur, ma petite madeleine à moi. J'ai lu et relu un certain nombre de ses livres enfant. Et curieusement, je ne connaissais pas Les mémoires d'un âne.

Quelle jolie lecture ! J'ai suivi avec plaisir les aventures et mésaventures de l'âne Cadichon, animal si injustement, selon Cadichon lui-même, catalogué bête, têtu et parfois méchant.
Têtu, notre héros à quatre pattes le fut, méchant parfois également, mais bête, jamais. Cet âne extraordinaire comprend l'homme mieux que lui-même et appréhende la vie avec sagesse et modestie.

Mais avant de jouir de cette sérénité, il a fallu qu'il apprenne de ses erreurs et de ses expériences, qu'elles soient tristes ou heureuses.

Avec mes yeux d'adulte, j'ai bien entendu été plus sensible au côté « morale » du roman, mais cela n'a en rien altéré ma lecture, l'écriture est un délice, les personnages ont ce côté désuet que j'affectionne, le rythme est soutenu.

Un joli retour au pays des livres de mon enfance.
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Cadichon est un âne et il a décidé de nous raconter sa vie et ses mésaventures.
J'ai lu beaucoup de romans de la comtesse de Ségur enfant, mais paradoxalement, je n'avais jamais lu Les mémoires d'un âne. J'avais un doute quant à ma capacité à apprécier un roman de l'autrice une fois passé à l'âge adulte.
J'ai vraiment passé un bon moment en compagnie de cet âne têtu, parfois méchant ou rancunier, mais jamais idiot et qui va apprendre de ses erreurs pour devenir le meilleur des compagnons.
Une lecture au doux parfum d'enfance qui m'a permis de retrouver l'ambiance de mes premières lectures.
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Malgré ma bibliothèque bien fournie en Comtesse de Ségur, je n'avais jamais lu me semble-t-il ce livre.
J'ai passé un très beau moment avec Cadichon et ses mémoires, qui n'est pas plus idiot qu'un homme, certes mais qui n'est pas plus intelligent non plus.
Ainsi, il aura les mêmes défauts que l'on peut trouver chez les humains, esprit de vengeance, colère, susceptibilité, orgueil, ... mais qui saura se remettre en question et réparer ses erreurs afin de devenir meilleur.

C'est un excellent livre pour faire comprendre aux enfants (et aux adultes) que la méchanceté et la vengeance ne peuvent mener qu'aux mêmes sentiments ou à la mise à l'écart.
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De nouveau, la Comtesse de Ségur, avec sa sensibilité habituelle, nous offre des montagnes russes émotionnelles avec les aventures et mésaventures de ce pauvre âne Cadichon, qui en voit des vertes et des pas mûres avant de gagner la reconnaissance et la place qui lui est due. Après la pluie vient le beau temps... Tout est bien qui finit bien !
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J'avais un excellent souvenir de ce livre, que j'ai choisi de relire dans le cadre du challenge solidaire 2021.
C'est toujours aussi émouvant comme histoire, ce petit Cadichon qui raconte son histoire dans le monde des humains.
Il fera des bonnes et des moins bonnes rencontres, et on avance avec lui au gré de celles-ci et des péripéties qui les jalonnent.
Le point de vu de ce bouquin, et la morale de l'histoire, c'est bien la Comtesse de Ségur dont je me souvenais. Si on est gentil, les autres le seront aussi, mais si on est méchant, on sera puni !
Mais après-tout, n'est ce pas le rôle d'un livre pour enfants ?
Ça m'a fait plaisir de relire ce livre, à mettre entre toutes les mains.
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4 ème de couverture de l'édition Bibliothèque Rouge et Or. 1949.

"Délaissant pour une fois les héros enfantins qu'elle a su nous rendre familiers, la Comtesse de Ségur, dans ce petit livre divertissant, se fait la mémorialiste du brave Cadichon. Elle nous y enseigne avec infiniment d'esprit que les animaux peuvent porter sur l'homme des jugements pleins de logique, et que l'âne en particulier n'est pas si bête qu'on le corit communément. Il est vrai, on le verra, que Cadichon est un âne exceptionnel.
Têtu comme ceux de son espèce, indépendant, fantasque, espiègle même, à ses heures, capable toutefois de dévouement et d'affection, Cadichon souffre, beaucoup de l'incompréhension, du mépris ou de l'indifférence de ses maîtres successifs, et toutes ses mésaventures ne sont que le résultat de leur propre aveuglement. Mais si les coups de trique et les humiliations ne lui sont pas mesurées par les gens du village et les enfants du château, il trouvera en revanche, beaucoup de douceur et de compassion chez la gentille Pauline, qu'il sauvera d'un incendie, chez ses petits amis Jacques et Jeanne, à qui il prouvera sa gratitude en dépistant les dangereux bandits qui menacent leur foyer.
Ainsi, forçant l'estime de ceux qu'il sert, il arrivera peu à peu à trouver les bons maîtres qui lui assureront une heureuse vieillesse.
Garçons et filles apprécieront également cette évocation tour à tour souriante et mélancolique d'une existence de bête. Ils aimeront le pauvre Cadichon, et la lecture attachante de ses Mémoires leur démontrera qu'il faut toujours se montrer doux et compatissant pour les plus humbles serviteurs de l'homme."

De nouveau, la Comtesse de Ségur, avec sa sensibilité habituelle, nous offre des montagnes russes émotionnelles avec les aventures et mésaventures de ce pauvre âne Cadichon, qui en voit des vertes et des pas mûres avant de gagner la reconnaissance et la place qui lui est due. Après la pluie vient le beau temps... Tout est bien qui finit bien !
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Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un livre de la Comtesse de Ségur.
J'ai apprécié ce court roman, certes un peu désuet dans l'écriture et quelque peu moralisateur mais j'ai éprouvé du plaisir à lire ces fameuses mémoires de Cadichon, âne très intelligent doté d'une palette émotionnelle digne des hommes.
L'impression de lire une fable construite sur plusieurs aventures avec toujours une morale discrètement distillée aux enfants à travers les frasques de cet âne.
Je lis peu en ce moment, j'ai parfois du mal à entrer dans les histoires et celui-ci m'a permis de renouer avec cette impression d'être imprégnée des lieux et des personnages.
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Je n'avais pas lu les mémoires d'un âne quand j'étais petite. Mes parents avaient décrété que la Comtesse de Ségur était une femme méchante qui n'aimait pas les enfants. Je ne sais pas si c'est vrai mais en tout cas, ses livres que je lis petit à petit maintenant que je suis adulte me montre une femme qui réfléchit bien sur l'enfance, qui comprend l'enfance et qui écrit bien pour l'enfance. Des livres qui, d'ailleurs, peuvent encore être lus de nos jours sans être trop démodés à mon avis.
Pour ce qui est de Cadichon, j'ai vraiment aimé l'histoire de ce petit âne tétu et orgueilleux qui devient sage avec l'âge. J'ai trouvé fantastique cet analogie entre l'évolution d'un âne et d'un enfant car en soit, l'enfant est un peu semblable, très intelligent, prompt à la vengeance mais aussi à la gentillesse selon que la personne en face est gentille ou méchante selon leur propre définition.
Les aventures extraordinaires de cet âne sont géniales, bien racontées et presque réalistes.
Vraiment un bon livre pour les enfants et pour les adultes aussi.

Challenge Multi défis 2017 : Un livre dont le personnage principal est un animal
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oui je mets 4 étoiles à ce roman.
J'ai beaucoup aimé même à un certain âge ce livre m'a beaucoup plu.
Déjà il m'a réconcilié avec les ânes je ne les détestais pas mais ils ne m attiraient pas
Que j'aimerai adopter notre héros Cadichon.
Bref j ai attendu très longtemps pour lire ce livre dommage merci à un challenge de m'avoir donner l'occasion de le lire.
L''inteligence de l'homme la bétise humaine sont au coeur de ce récit

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