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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est à un douloureux travail de souvenir que l'auteur, rescapé de Buchenwald, nous invite. Sans se complaire aucunement, à aucun moment dans sa propre misère, il nous décrit la vie, la lutte quotidienne pour survivre.
Il nous raconte surtout, fait que j'ignorais, toute l'incroyable organisation que les détenus sont parvenus à mettre en place et enfin la petite société avec ses langues, ses cultures, ses castes aussi que constitue cet univers concentrationnaire.
Il nous relate par le détail l'organisation que tous les membres de toute nationalité du parti communiste internés ont mise en place pour résister encore modestement mais efficacement contre la folie nazie.
C'est surtout, au travers de cette vie réduite à presque rien, un hymne à la grandeur de la philosophie, à la pensée et à la force des convictions, à la poésie aussi que nombre des détenus récitent seuls ou ensemble, un appel à l'humanisme tout court enfin.
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Où s'arrête l'autobiographie et où commence la fiction ? Si l'auteur nous livre quelques clefs, elles ne sont pas suffisantes pour déterminer si ce “mort qu'il faut” est un simple alter ego ou une victime ayant réellement existé.

Par contre on comprend mieux les rouages de ce camp de “rééducation” que fut Buchenwald oú l'extermination des opposants et des droits communs essentiellement s'effectua pas l'épuisement et la faim, ouvrant la porte á l'impitoyable sélection naturelle: Semprun insiste sur la vitale autodiscipline imposant une hygiène scrupuleuse malgré la promiscuité, le froid et les miasmes des fosses d'aisance repoussantes converties en lieu de convivialité car hors des regards des gardiens.

De même apprend-t-on comment la rigoureuse organisation communiste a réussi à tisser un réseau de solidarité au sein même de l'administration pénitentiaire et comment ensuite la plupart de ces militants et résistants payeront de leur vie ce passé dans les purges staliniennes.

Un livre recommandable pour qui ne rechigne pas à s'immerger dans un passé où le confort se retrouve cantonné dans l'imaginaire et la nostalgie, la douleur et la faim sont une compagnie impitoyable et la mort une présence quotidienne avec pour guide la force morale maintenue par l'espoir (les Étasuniens devant impérativement tenir á Bastogne).
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Au début de l'année, nous commémorions les 70 ans de la libération du camp d'Auschwitz et il m'est soudainement revenu à la mémoire que j'avais acheté, il y a de ça quelques années, quelques romans de Jorge Semprun qui racontaient sa vie dans ces camps de la mort et je me suis dit qu'il serait intéressant de lire l'un d'entre eux et mon intérêt s'est donc porté sur ce roman : le mort qu'il faut.

Dès le début du roman, l'auteur nous plonge dans l'horrible ambiance des camps de la mort, entre les divers baraquements, les soldats SS (inutile de dire qu'ils sont peu sympathiques), les corps amoindris, voire déjà éteints, les fours crématoires…, même si Semprun semble les regarder selon un double regard : à certains moments, il semble les regarder de loin, car, dans ce roman, il dit travailler à l'Arbeitsstatistik, sorte de bureau de comptabilité des camps de la mort, fruit, apparemment, d'une montée en grade, car, il nous décrit à d'autres moments, les instants où il était plus proche des détenus, à son arrivée au camp. Mais très vite, cette ambiance morbide laisse place à une galerie de personnages, tantôt fictifs, tantôt réels et tantôt uniquement fictifs de par leur patronyme (comme l'explique Semprun à la fin du livre), une galerie de personnages extrêmement intéressants qui couvre à merveille tous les types de personnages que l'on aurait pu rencontrer dans ces « camps de la mort », allant des juifs allemands engagés aux divers emprisonnés, que l'auteur avait connus avant sa captivité : allant des juifs aux communistes, en passant par les russes et les résistants.

Semprun nous fait également part, via quelques éléments plus étonnants, comme la bibliothèque du camp, par exemple, de ses souvenirs d'avant son enfermement, de ses études, de ses lectures, de ses pensées. En bref, il m'est apparu que le camp d'Auschwitz apparaissait davantage comme une contextualisation dans laquelle Semprun peut nous évoquer divers souvenirs et divers pans de sa pensée. Cependant, il nous arrive que l'auteur nous replonge directement, pour quelques pages, dans l'univers sordide des camps, comme pour que nous ne perdions pas de vue, qu'il s'agit d'un roman sur son expérience auschwitzienne.

Une autre qualité de ce roman de Semprun est le suspense que l'auteur tient à conserver pour garder en haleine son lecteur, en particulier, lorsqu'il s'agit de ce fameux mort, dont il nous parle dans le titre. En effet, Semprun nous en parle dans le tout premier chapitre et ensuite, il faudra attendre environ 200 pages pour comprendre l'identité de ce fameux mort.

En résumé, un livre extrêmement bien écrit, où à partir d'un contexte grave, l'auteur allège quelque peu son propos en variant les sujets à plaisir et où l'auteur s'occupe de préserver un certain suspense, pour maintenir le lecteur dans son désir de lire. Un plaisir de lecture !

Lien : http://leslecturesduprofesse..
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