« Antonio José Bolivar Proaño savait lire, mais pas écrire.
[…]
Il lisait lentement en épelant les syllabes, les murmurant à mi-voix comme s'il les dégustait, et, quand il avait maîtrisé le mot entier, il le répétait d'un trait. Puis il faisait la même chose avec la phrase complète, et c'est ainsi qu'il s'appropriait les sentiments et les idées que contenaient les pages.
Quand un passage lui plaisait particulièrement, il le répétait autant de fois qu'il l'estimait nécessaire pour découvrir combien le langage humain pouvait aussi être beau. »
Le vieux qui lisait des romans d'amour,
Luis Sepúlveda @editionspoints @luissepulveda54
Parler de ce roman, c'est avant tout parler de beauté, une beauté innocente et douce qui vient murmurer à votre âme et vous toucher là où ne vous ne vous y attendiez pas… elle vous prend par surprise, touchante et éclatante, vibrante et émouvante!
« C'était l'amour pur, sans autre finalité que l'amour pour l'amour. Sans possession et sans jalousie.
- Nul ne peut s'emparer de la foudre dans le ciel, et nul ne peut s'approprier le bonheur de l'autre au moment de l'abandon. »
Beauté du langage, mais aussi de l'histoire et des personnages, du cadre enchanteur: la forêt amazonienne!
« C'était, dans l'obscurité, le bruit de la vie. Comme disent les Shuars : le jour, il y a l'homme et la forêt.
La nuit, l'homme est forêt.
Il l'écouta avec plaisir jusqu'à ce qu'il s'éteigne. »
Le protagoniste apprend au contact de la forêt et d'un de ses peuples autochtones: les Shuars.
« C'étaient les Shuars qui, pris de pitié, s'approchaient pour leur tendre la main.
Ils apprirent d'eux à chasser, à pêcher, à construire des cabanes qui résistent aux tempêtes, à distinguer les fruits comestibles des vénéneux; et surtout, ils apprirent l'art de vivre avec la forêt. »
À travers ce récit d'apprentissage et d'initiation, l'auteur transmet un message de paix et d'harmonie, de respect de la nature et de ses peuples autochtones, du respect de sa place dans le grand tout de la vie…
« Antonio José Bolivar essayait de mettre des limites a l'action des colons qui détruisaient la forêt pour édifier cette oeuvre maîtresse de l'homme civilisé: le désert. »
Ce court roman est bien plus riche en quelques pages que mille autre livres!
Le récit est simple dans sa prose, mais immersif et sublime à la fois… la nature prend vie sous nos yeux, l'équilibre avec la Terre Mère se manifeste comme une évidence et l'on ressort de ce livre avec un sentiment d'humilité mais aussi un profond attachement à la Mère Nature qui donne la vie et la reprend…
Sachons préserver la beauté et la diversité de notre belle Terre 🙏🏼