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4,02

sur 5044 notes
Dans ce récit assez polarisé se trouve d'un côté 'la Limace', le gros Maire trouillard et corrompu d'El Idilio et de l'autre 'le vieux' ,Antonio José Bolivar, qui, devenu tôt veuf, a vécu avec les Shuars, les indigènes avec qui il a appris à connaître la forêt, à respecter ses lois, à la déchiffrer comme il aime déchiffrer les livres que lui amène le 'docteur' au rythme du vieux bateau remontant la Nangaritza, les romans d'amour, le vrai, celui qui fait pleurer.

Et c'est ce vieux que l'on vient chercher quand le village est menacé par une femelle jaguar rendue folle de tristesse suite à l'idiotie d'un gringo.

Il y a de la noblesse, c'est beau!
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Oh le vieux qui lisait des romans d'amour est aussi le vieux qui voue un amour presque sauvage à la forêt Amazonie! Il en connait les secrets autant pour sa faune que pour sa flore, après avoir séjourné pendant longtemps chez les Shuart, les aborigènes dont la communication avec la foret se fait dans une harmonie toute naturelle. Mais la société humaine tout autour bouscule les codes, dénature les lois naturelles, le vieux s'en écoeure mais quand le conflit s'installe entre les habitants de la foret et les hommes, seul le vieux peut apporter une solution...
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Je n'ai pas trouvé de mots pour exprimer mon admiration pour ce livre : alors je laisse la parole à Pierre Lepape, qui a rédigé l'introduction à ce livre : " Nous demandons du rire et des larmes, du rêve et des émotions, de la couleur et de la musique. Sepulveda nous offre tout cela en brassées généreuses et fraîches. Il a le sens du récit, ramassé et efficace, le goût des images soigneusement ciselées, un grand don d'évocation qui lui permet de rendre simples en les stylisant les choses, les êtres et les événements les plus compliqués." (Pierre Lepape, en introduction)
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Encore un livre dont il ne semble guère original de chanter la louange. Et pourtant … Quel régal absolu !
C'est curieux, en 2021, quand on longe les rayons d'une librairie, notamment quand on s'arrête aux nouveautés, on est surpris par les formats. On en est presque à se demander si les auteurs sont au courant que les bouquins ne se vendent pas mieux au poids. Encore que !
Rien de tout ça chez Luis. Luis travaille dans le concis, le précis, tranchant comme un rasoir. Avec lui, pas de circonvolutions proustiennes ou balzaciennes. D'ailleurs, le monsieur s'est lui-même frotté aux gens dont il parle dans le livre, ces remarquables écolos naturels que sont les derniers habitants d'Amazonie, qui, grâce à leur sagesse et une connaissance extraordinaire de leur environnement, survivent dans un endroit improbable, où un trou du cul rivé à son portable tomberait dans un piège au bout de trois minutes, tant la contrée se montre difficile à ceux qui ne gardent pas tous les sens en éveil constant. Remarque, le mobilophile ne se rendrait pas dans un endroit où l'on n'est pas sûr que ça capte. Et puis, franchement, ce n'est pas à souhaiter aux prédateurs carnivores du coin de manger un produit nourri au McDo et aux hormones.
Mais, est-ce l'omniprésence de la jungle luxuriante, je m'égare, je m'égare. Revenons à notre sage !
Le personnage de ce vieux se voit extraordinaire, bien sûr, au sens premier du terme. Mais pas que. D'autres, comme le dentiste ou le maire, dans un autre genre, valent aussi leur pesant de nouilles au gruyère.
Ce n'est pas la première fois qu'un personnage âgé centralise l'action d'un roman, certes. S'y sont essayés avec bonheur Hemingway et Balzac, voire même Fallet, qui lui, envoyait les anciens par paire ou par triplette, sur un mode comique avéré. Mais celui-là, qui, même sans le vouloir, possède un peu du pêcheur d'espadon chilien autant que le côté madré d'un péquenot du Bourbonnais, distille en permanence une étonnante sagesse, capable de remettre en place la plus grande arrogance d'un politique vénal et sans scrupules.
« le vieux qui lisait des romans d'amour » ne figure rien moins qu'un conte philosophique en même temps qu'un roman contemporain et un hymne absolu à la lecture, comme à la nature. Il pourrait tout à fait figurer comme en-tête de Babelio et constituer, peut-être, la pub la plus géniale pour inciter la populace connectée en permanence à cette occupation sublime que nous goûtons tous si fort, et qui consiste, sottement, à tourner quelques pages.
Un conte philosophique, oui, que n'auraient pas désavoué le matois de Ferney ou l'aristocrate de la Brède. Tout y est : l'exotisme, la mort, l'injustice, la politique, la nature, mais aussi l'imaginaire, l'amour, et, surtout, la sagesse.
Quand Antonio José Bolivar, qui savoure chaque ligne des romans qui lui parviennent, se représente les scènes, les détails explosent de saveur. le passage où il imagine Venise, par exemple, les gondoles, l'amour romantique … vaut franchement le détour.
Le style des auteurs sud-américains s'avère fréquemment cru et droit au but, et c'est tant mieux. À défaut de la chèvre et du chou, on ne peut ménager en permanence le lama et la patate douce. En fournissant certains détails qui pourraient passer pour quasi vomitifs, Sepulveda ne s'étend pas sur la question, certes, mais cela suffit-il ? Comme dirait ma jeune voisine, les histoires de dentiers, c'est rarement glam. Est-ce parce que le style de l'auteur vous emporte, d'une façon à la fois simple et torrentielle, qu'on y prend assez peu garde, tout compte fait, pour n'en garder que le côté amusant.
L'avantage du récit court, c'est comme en musique, une histoire de rythme. À aucun moment on ne sent l'énergie qui vacille, ou même diminue un peu. Ça swingue du premier au dernier mot.
À lire, à relire, et à relire.
Sans modération !
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Le décès brutal de l'auteur m'a incitée à découvrir cette oeuvre devenue classique, et j'y ai découvert un petit livre simple mais puissant, un conte moderne à la morale écologique marquant.

J'ai pénétré dans cet « enfer vert » qu'est l' Amazonie, une forêt grandiose, sauvage et belle, un lieu âpre à l'atmosphère suffocante.
J'ai rencontré un vieil original, un homme discret et doux qui s'est fondu dans cet univers pourtant violent. Il y a trouvé modestement une place, a appris auprès des Shuars à faire partie de cet univers naturel hostile. C'est un sage qui sait qu'il ne sait rien, qui respecte les éléments et les animaux, qui se plie aux règles et au rythme de la Nature.
J'ai détesté l'homme moderne, le « gringo» qui est exubérant, égoïste, avide et mauvais. Il s'impose par la force et la bêtise.

Cette courte fable joue sur les oppositions pour mieux nous montrer le chemin. Elle confronte la nature et la culture humaine pervertie, la douceur et la brutalité, la sagesse et la folie, l'humilité et l'orgueil.

Le roman de Luis Sepulveda met en évidence la beauté même cruelle de la Nature et la laideur destructrice des hommes pour mieux illustrer la nécessité de sauvegarder le poumon de la Terre, de conserver une attitude humble et reconnaissante à l'égard des éléments, gage de notre survie. La véritable histoire d'amour est celle qui doit unir l'Homme et la Nature.
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J'ai eu un vrai grand plaisir à lire ce livre. le style de Luis Sepulveda est simple, très coloré, fait appel aux cinq sens et permet une complète immersion dans la forêt amazonienne. le vieux qui lisait des romans d'amour est une fable quasi magique sur la relation que l'homme entretient avec la nature. Je n'ai qu'un seul regret : découvrir trop tardivement les écrits de cet auteur passé à la postérité.
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Une plongée dans un coin d'Équateur et la jungle amazonienne, avec ses gringos chasseurs nuisibles, son maire stupide, les indiens Shuars, son arracheur de dents et le vieux du titre, terriblement attachant avec son envie de lire des romans d'amour comme antidote à la vieillesse, qui n'affaiblit pas son expérience de la forêt, du monde animal, cette expérience qui le désigne pour le face-à-face avec la femelle jaguar rendue folle de colère par la folie des gringos nuisibles.
Un roman court riche et précieux. Plein de sauvagerie et d'intimité.
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Un moment d'évasion dans un conte poétique (et philosophique) aux mille couleurs... qui m'apprendra à ne plus me fier aux titres des livres. Et oui, j'ai bien failli passer à côté de cette merveille -qui se dévore en quelques heures- à cause de ce titre trop mielleux à mon goût. J'ai été bien surprise de ne pas me retrouver dans l'histoire que je m'étais imaginée. Certes, ce vieux monsieur lit des romans d'amour... mais pas que. Le personnage d'Antonio est tellement attachant que pour peu, il nous donnerait presque envie de s'installer dans une cabane au milieu de la forêt et d'y vivre en communion avec les arbres et les bêtes sauvages. Un roman qui se lit facilement mais n'en demeure pas moins engagé et actuel. Une très belle lecture qui nous rappelle les valeurs écologiques, l'importance de la Nature, et la malheureuse bêtise humaine.
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Lorsque je dois conseiller un ado habité de l'envie de lire un roman, celui-ci se retrouve en haut de la liste de mon choix. Je l'ai personnellement relu plusieurs fois. Je me souviens d'ailleurs que c'est une libraire qui, à la sortie du livre, me l'a collé entre les mains « Il faut lire ça ». Encore merci à elle et à ses conseils de lecture si éclairés.
Après les 239 critiques précédant le mien, je me vois mal redire, encore une fois, le contexte de ce si beau roman.
Pourquoi cet engouement ? Uniquement parce que c'est une très belle histoire sur la sagesse, la nature et sa protection incarnées par Antonio José Bolivar, adepte de romans d'amour pour agrémenter ses vieux jours passés dans sa cabane. Il n'interrompt cette douce retraite que pour un dernier hommage à ce qu'il aime tant ; protéger la vie et la nature.
Une oeuvre majuscule !
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Le vieux qui lisait des romans d'amour est le récit d'un voyage initiatique, le vieux, c'est Antonio José Bolivar Proaño, il se retrouve jeune marié avec Dolores Encarnacion del Sanntisimo Sacramento Estupiñan Otavalo à quinze ans. Son épouse ne pouvant être enceinte, déshonoré il s'enfuit loin pour devenir colon dans la jungle. Son épouse décède alors emportée par les fièvres de la malaria. Il est alors ‘adopté' par les indiens Shuars. On découvre le peuple des Shuars, peuple amérindien vivant de chasse et de pêche dans cette profonde forêt Amazonienne. C'est avec eux que Antonio José Bolivar renait et surtout apprend la vie. Mais une seconde fois, il doit quitter ce monde pour n'avoir pas réussi à sauver l'âme de son ami Nushiño, il est banni par les Shuars. Il retourne de nouveau à la civilisation, dans le village de El Idilio, village au nom utopique qui regroupe quelques masures et une mairie. Il devra affronter la bêtise des hommes et de son maire surnommé ‘la limace', son seul antidote est la lecture des romans d'amour : les vrais ceux qui font souffrir.

Antonio José Bolivar Proaño est très attachant comme personnage, il essaye de trouver de l'humanité dans les romans d'amour. Mais la lecture vient par la rencontre avec un prêtre, il va dévier des écritures saintes vers les romans de passion et de souffrance qui reflètent l'âme humaine. Il essaye également d'aider ses semblables, de leur enseigner ce que les vrais hommes les Shuars lui ont appris. Mais possède une sorte de fatalisme. Cette connaissance qu'Il possède lui donne une certaine aura parmi les autres aventuriers par sa connaissance de la forêt et de la lecture qu'il va partager avec ses semblables.

Ce livre beau et simple, porte également un message politique et écologique.

Politique, avec les diatribes que va lancer le dentiste le Docteur Rubincondo Loachamin contre le gouvernement, responsable des dents pourries des citoyens, du maire et des impôts. de ces aventuriers et chercheurs d'or qui n'ont aucune loi.

Message écologique également pour montrer la folie des hommes, des chercheurs d'or. Des hommes qui ne connaissent pas la nature et veulent la domestiquer, ils tuent sans discernement. Antonio José Bolivar va apprendre à connaître les bêtes sauvages leur psychologie pour vivre avec eux, connaître leurs réactions, leur mode de vie..

Parcours initiatique que Antonio José Bolivar va découvrir la vie chez les Shuars, sauvages d'Amazonie, les vrais hommes , les maîtres du monde vert inconnu : Il ne sera jamais complètement Shuar, mais ils l'accepteront malgré tout, lui enseignant leurs secrets.

Ce court roman est une oasis écologique en cette période de disparition des cultures et des forêts. Brillant ouvrage mêlant humour et amour, révolte et écologie. Ce livre donne envie de connaître plus en avant les autres ouvrages de Luis Sepúlveda, et de partir défendre les forêts ...
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