Ambre, devenue La Loba, vit seule dans la forêt. A travers son histoire, c'est l'histoire de l'humanité qui nous est compté.
Si le premier tome montrait les dérives des hommes sur son environnement, ce deuxième tome est encore plus culpabilisant. Nous sommes en pleine époque moderne jusqu'à nos jours : pollution, urbanisation, course au profit, recherche de la croissance économique... Et ceci en dénigrant la nature qui nous entoure. Les prises de conscience écologiques existent et se multiplient mais dans les faits peu de changements.
Le propos est vrai et me touche mais il est très moralisateur et particulièrement déprimant.
Heureusement il y a une certaine douceur à travers l'histoire de la Loba et des loups qu'elle côtoie. Comme une bulle de nature et de communion entre l'homme et elle. Ceci magnifié par le dessin realiste de Servais.
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J'ai emprunté cette BD pour présenter Servais à ma copine, qui ne comprenait pas que je m'extasie sur une étiquette de bière qu'il a dessinée. Mais aussi parce que c'est un auteur dont je n'ai toujours rien lu, ce que je voulais réparer. Et si je suis assez déçu par la BD, c'est moins pour ses qualités que pour ce que j'en attendais et ce que j'en retiens.
La BD est avant tout une mise en relation de femmes (toutes appelées Ambre au fur et à mesure du temps) et les loups, dans une relation qui réfléchit sur l'homme et la nature. le loup, c'est l'ennemi, l'animal dangereux, l'animal du diable. J'ai bien aimé la façon dont Servais retrace la perception du loup sur le continent européen au fil du temps. En l'analysant de manière temporelle, on remarque rapidement les absurdités de nos mythes, basés sur des croyances dérivés de notre propre impact sur la nature. Il est amusant aussi de constater que ces "nuisibles" ne le sont jamais autant que nous. Les deux volumes se concentrent aussi sur l'installation d'éoliennes, vaste chantier sur des terres protégées. On sent que Servais est investi par ce qu'il se passe dans ce coin des Ardennes et je ne peux que lui donner raison. Si je suis d'accord pour la transition énergétique, je suis aussi bien conscient que cette transition est actuellement investie par des entreprises capitalistes n'y voyant qu'un nouveau moyen de s'enrichir, détruisant toujours plus d'environnement de façon toujours plus rapide et brutale.
J'ai bien aimé le récit, donc, mais je trouve qu'il lorgne trop vers le pamphlet complet et que l'histoire racontée est trop mise en retrait par rapport au commentaire. le mélange des deux est assez mal dosé et on est à mi-chemin entre l'essai sur l'homme contre la nature et l'histoire familiale qui mêle les vieilles croyances avec la réalité contemporaine. Je vois le lien très clair entre les deux mais c'est assez mal dosé à mon goût. Il reste que j'ai apprécié de voir le personnage de Charles, salaud jusqu'au bout et parfaitement représentatif de ce que je vois comme l'humain capitaliste. Arrogant, riche et voulant l'être plus, ayant envie de tout posséder et se croyant invincible, maître de la terre, il finit par tout détruire comme un gamin capricieux qui détruit ses jouets parce qu'il peut.
Donc voila, en dehors de toute considération pour le trait de Servais, parfaitement adapté aux paysages et environnements, où l'on sent l'amour pour les représentations animalières, la BD m'a assez peu convaincu par son dosage très étrange des deux thématiques et histoires abordées. J'aurais préféré un récit complètement documenté ou complètement imaginaire, mais en l'occurrence j'ai trouvé le mélange assez mal fait. Ça ne me retient pas de continuer à lire l'auteur, cependant. J'aime ce qu'il fait !
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Sur fond de combat écologique, voici le dénouement d'un diptyque consacré à Ambre, la loba, sorte de sorcière vivant dans la forêt en compagnie des loups.
Comment Ambre est venue à rencontrer la loba précédente, suivre son enseignement et finalement, prendre sa place à sa mort ?
Sur fond de drame personnel, comment Ambre en est elle arrivée à abandonner sa famille, son fils, Lucien.
Mais alors que toutes les pièces du puzzle semblent enfin s'assembler et qui sait, permettre à toutes et tous de faire la paix avec son passé, une autre ombre vient se mettre au dessus du tableau, le projet d'implantation d'un parc éolien.
Un projet qui laisse beaucoup de questions sans réponses, mais qui menace à coup sûr la faune et la biodiversité du village et de ses alentours, y compris la forêt dans laquelle la loba et ses loups sont installés.
Une très belle ode à la nature, un appel à la défendre, la préserver, tout en rappelant, sans concession, tout le mal qu'on a déjà pu lui faire.
Le loup... un prédateur qui a toujours fait peur aux hommes, mais en réalité, lequel des deux est le pire ? et de loin même...
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Jean-Claude Servais continue à nous charmer aussi grâce à ce travail de fourmi qu’il réalise pour illustrer ses récits. Une fois encore, l’artiste ne plaint pas le coup de crayon pour nous plonger dans les ambiances naturelles de sa propre région du sud de la Belgique.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Si nous sommes ouverts, nous pouvons ressentir en nous la sagesse des loups et rencontrer le loup qui est en nous…
…Les loups et la nature sauvage nous entraînent vers les questions existentielles :
…Qui suis-je?
Pourquoi suis-je là?…
…Quel est le sens de ma vie?…
Il faut que la nature fonctionne comme elle l'a toujours fait, et non comme les hommes en ont décidé.
Les loups et la nature nous entraînent vers les questions existentielles.
Vidéo de Jean-Claude Servais