Donjon Crépuscule, Tome 105 : Les nouveaux centurions

Un épisode qui fait le ménage à coup de batailles fantastiques, on va régler les luttes de pouvoir à Vaucanson, nouvelles alliances et bagarres épiques, c'est un épisode lyrique, mouvementé, drôle et touchant à la fois, le graphisme des Kerascoët fait des merveilles, inventif et baroque, et j'ai adoré le final en apothéose, avec la pointe d'émotion et d'humour. Cette seconde retrouvaille entre Herbert et Marvin (Roi Poussière) met du baume au coeur, pourtant tout reste ouvert. La très grande réussite de cette série vient du rapport entre l'univers fantastique débridé, où les limites de l'inventivité semblent infinies, avec ces personnages aux considérations triviales, à l'esprit simple et détaché, presque blasés. Tous les personnages sont formidables, génialement créés, avec leurs grandeurs et leurs bassesses, même les rôles les plus secondaires possèdent un attrait incroyable, et la magie est complètement loufoque, les règles absurdes… les auteurs semblent y prendre un plaisir énorme et ils nous le transmettent parfaitement.

Donjon Crépuscule, Tome 105 : Les nouveaux Centurions
BD
Sfar, Trondheim & Kerascoët

Nous avançons dans l'ère Crépuscule, et si au début de cette ère on nous présentait Herbert et Marvin comme étant devenu des ennemis, cela n'aura pas duré très longtemps puisque Herbert n'est déjà plus le grand Khan et que les retrouvailles des deux anciens amis se déroule plutôt dans la joie et la bonne humeur.

Tout comme pour l'ère Potron-Minet, je trouve que l'ère Crépuscule devient de plus en plus intéressante au fil des tomes. le duo Sfar / Trondheim agrandit son univers, fait évoluer ses personnages et ce toujours avec une bonne touche d'humour.

Cinquième tome de cette série parallèle à "Donjon Zenith" qui se situe dans le futur et installe les personnages de la série au sein d'une atmosphère de fin du monde, sombre et pessimiste.

Terra Amata est toujours en mille morceaux, tandis que le Grand Khân, redevenu Herbert, est prisonnier de sa forteresse noire. Afin de régner sur ce ramassis d'îlots aux trajectoires imprévisibles, le contrôle des airs est devenu indispensable. A cet effet, Fayez, le nouvel homme fort, tente de s'approprier la technologie Nitro afin d'utiliser ce système de propulsion révolutionnaire en tant que moyen de transport.

L'explosion de la planète a donné un nouvel élan à cette série parallèle, offrant encore plus de possibilités au niveau du futur de l'univers Donjon. L'évolution au niveau des personnages est par contre parfois un peu surprenante. Au sein de cette histoire qui est marquée par les retrouvailles entre Marvin et Herbert (comme laisse présager la couverture), on retrouve ainsi Marvin le Rouge en tant qu'instructeur des dragons.

Si l'aventure est toujours aussi riche en rebondissements, c'est surtout le ton, plus humoristique et moins sombre, de ce cinquième tome qui surprend au sein de cette série crépusculaire. Comme lors du tome précédent, le travail des Kerascoët (pseudonyme breton du couple d'auteurs Marie Pommepuy et Sébastien Cosset) s'inscrit parfaitement dans la lignée graphique du reste de la série, même si certains regretteront l'expressivité et la personnalité du dessin de Joann Sfar. Lors du tome suivant c'est Obion qui succèdera à Joann Sfar et aux Kerascoët.

Marvin a retrouvé la vue et Marvin rouge devient le chef de la nouvelle armée draconiste de Vaucanson.
Quel plaisir de retrouver Herbert tel qu'il était avant d'être le Grand Khan.
Mais, cela mis à part, je me suis plutôt ennuyée dans ce tome qui parait plutôt plat malgré certaines scènes plutôt musclées.
Les choses principales semblent se dérouler à toute vitesse et sans problème alors que de longs passages sont consacrés à des détails...
L'ensemble n'a plus la profondeur et la noirceur de certains tomes et je trouve ça dommage.

De nouveau alliés, le Roi-Poussière et le Grand Khan rassemblent leurs forces respectives pour lutter contre Fayez Ul-Rahman, nouveau maître de la Forteresse Noire. Tous convoitent la nitro, seul artefact qui garantira à celui qui le possèdera la suprématie des airs. La guerre s'annonce plus féroce que jamais …


Un "Donjon Crépuscule" intense et drôle. le scénario est foisonnant, plein de complots, de manigances, débouchant sur une bataille aérienne épique, tout le monde s'écharpe et au milieu de tout ça il y a Marvin Rouge avec ses blagues et histoires de cul ! Ca crée un décalage très amusant et on rit autant qu'on se régale à suivre la trame de plus en plus complexe et passionnante de "Donjon Crépuscule". Les dessins de Kerascoët sont très lisibles et apportent une touche de clarté inattendue mais bienvenue à cette série, moins sombre qu'à ses débuts.