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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un auto stoppeur se fait prendre par une vendeur de Bibles, lumière bleue, on s'imagine dans les années 50, juste à cause du modèle de voiture. L'auto-stoppeur n'est pas très bavard, pas du tout du genre hippie ou routard, plutôt taciturne et froid, le vendeur de Bibles apparaîtra en fin de compte bien plus inquiétant. Sept chapitres et un épilogue qui se passent à des périodes différentes dans l'avenir ou le passé, avec des ambiances différentes, des tonalité chromatiques différentes, un personnage récurrent, le voyageur, une histoire d'immortalité, de science-fiction. C'est une longue quête qui s'étale sur plusieurs centaines d'années, et quand les pièces du puzzle se réunissent, l'apparente dispersion du démarrage part vers une fin pessimiste, terrible et forte. J'ai aimé cette progression crescendo subtilement rythmée, on part d'un délire assez flou, puis on monte dans l'horreur et le désespoir, en partant d'une histoire de moeurs, on se dirige vers de la science-fiction pure et solidement construite. Et le plaisir de lecture était au rendez-vous.
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Un homme, immortel, un sac sur l'épaule, au contenu mystérieux, qui ne le quitte pas, traverse les époques en faisant du stop. Au gré de ses rencontres, il est confronté à la disparition progressive des grandes sociétés/civilisations, cherche à ne pas sombrer dans la folie et à trouver un sens à son immortalité, d'autant que d'autres semblent partager la même malédiction que lui. Koren Shadmi ne nous dit rien, au départ, du passé de son personnage, de l'origine de son immortalité. Il donne par petites touches des informations sans trop en dire. C'est bien dosé sur les premiers chapitres, l'ambiance progressivement apocalyptique qu'il décrit/dessine en parallèle est bien construite. On se demande où va nous emmener le voyage de ce personnage. Et puis, Koren Shadmi fait un choix radicalement différent dans sa narration . le propos perd alors en charme mais gagne en terme de finalité et cohérence ; mais j'aurais vraiment préféré rester sur une approche plus subtile. Heureusement, la toute fin laisse une petite surprise qui permet à cette histoire de rester de bonne tenue.
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J'aime beaucoup cet auteur israélien. J'ai découvert récemment une oeuvre qui m'avait plutôt fait bonne impression avec son Love Addict - Confessions d'un tombeur en série. Là, il réitère pour un genre totalement différent où il marque incontestablement des points. Je suis admiratif de ce changement de registre qui est fort réussi.

Le scénario est assez élaboré alors que nous retrouvons ce voyageur à différente époque à la recherche d'un objet mystérieux. Visiblement, il ne voyagerait pas dans le temps mais il vivrait un peu plus longtemps que la moyenne. L'éternité peut être également une malédiction…

Sur le fond et la forme, je n'ai rien à redire. J'ai apprécié les quelques variations graphiques selon les époques car cela concourt à une certaine audace du trait. Pour le reste, je n'ai pu qu'apprécier l'intelligence d'un tel scénario construit comme une mécanique bien huilée. La fin est d'ailleurs assez surprenante. C'est une oeuvre qui mérite lecture. Indéniablement.
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Sac au dos et regard fixe, le voyageur continue son chemin. Sa silhouette longiligne écume les routes américaines à la recherche de la source. Quelle source ? Celle de l'immortalité. Des années, des centaines d'années, bientôt des milliers, que le voyageur erre comme cela et, dans ce voyage infini, voilà que Koren Shadmi nous invite à épier sept moments forts de la vie de cet être qui n'a, par définition, plus grand chose d'humain. Chaque épisode, marqué par une empreinte chromatique particulière, se déroule dans une temporalité qui ne nous est pas précisément connue. A peine pouvons-nous deviner que le premier récit se déroule en pleine Seconde guerre mondiale, et qu'un autre se passe aux premières heures de la colonisation britannique des côtes américaines. Pour le reste, Shadmi nous embarque dans le futur, dans des moments affreusement pessimistes.

De ce qui fait le quotidien d'un immortel, des mille et une aventures que le voyageur connaît durant sa vie infinie, nous n'en connaîtrons qu'une infime partie. Sans doute, il y aurait eu là matière à développer davantage ce récit déjà prenant et à densifier, sinon le contexte, au moins la personnalité de cet être qui nous sert de caméra anticipative. Ainsi, à la manière d'un objet inanimé, le voyageur nous permet d'entrevoir une possibilité à venir : pas la plus réjouissante, assurément. Ce que le voyageur nous dit de lui, cela lui est arraché, le mot n'est pas trop fort, par ceux et celles qu'il croise. Car le voyageur est un auto-stoppeur, qui lève le pouce et maudit le plus souvent le hasard. Koren Shadmi, pour nous faire comprendre le monde dans lequel évolue le voyageur, utilise le même schéma narratif : le voyageur est pris en stop ; le dialogue s'instaure entre le voyageur et son conducteur ; de manière récurrente, cette rencontre fortuite tourne mal pour le voyageur qui s'en tire - obligatoirement - au prix de balafres sanguinolentes, d'accidents ou de tueries tragiques. Qui sont ces hommes et ces femmes que croisent le voyageur ? Ni plus ni moins que les représentants de l'humanité : un prêcheur itinérant, des jeunes femmes en quête de sensations fortes, un médecin rétrograde, un livreur désabusé qui livre à de riches clients une marchandise hors de prix et immorale, une jeune gourou prétendant détenir la vérité. D'un bout à l'autre du chemin, il y a d'abord l'innocence, tuée d'un coup de fusil sur une plage déserte, et enfin la Réponse, ou la Vérité, ou encore le Sens de toute cette histoire.

Le voyage a un début, mais a-t-il une fin ? Rien n'est moins sûr, au vu de la dernière planche, qui semble indiquer le début d'un nouveau cycle. Ou plutôt : cela dépend pour qui. le voyageur, lui, possède cette qualité de témoin, unique, d'un monde qui entre dans un bouleversement sans précédent. Sous le coup de l'avidité humaine, de son absurdité aussi, de sa cruauté, enfin, le monde tel que nous le connaissons aujourd'hui disparaît. La Terre se réchauffe, et la société humaine se fractionne et se recroqueville sur elle-même tandis que les comportements individuels atteignent des sommets d'immoralité. Cette immoralité et la toute-puissance de ces bouleversements d'ailleurs, n'apparaissent qu'à travers le regard du voyageur. A cela deux raisons : nous, lecteurs, nous identifions au voyageur, qui semble avoir le même sens moral que nous. D'autre part, le voyageur est héritier d'un système moral importé aux Amériques par les colons, dont il fut l'un des membres.

Avec le voyageur, Koren Shadmi livre un angoissant récit d'anticipation, organisé en une succession d'épisodes qui montrent l'ambition de l'auteur. Il s'agit, ni plus ni moins, d'explorer une possible évolution de notre monde sous ses aspects écologique, sociétal et moral. L'ambition doit être saluée et, d'ailleurs, Koren Shadmi réussit à y répondre, tout en donnant à son récit une ambiance à la fois lumineuse et oppressante. Cependant, le voyageur manque quelque peu de densité et, si l'idée de départ est très bonne et si, aussi, l'explication finale est relativement simple mais cohérente, sans doute a-t-il manqué à son auteur quelques arguments pour parvenir à en faire une vraie référence du genre.
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Première lecture de roman graphique. Très bel ouvrage, épuré avec une histoire d'anticipation philosophique. C'est juste. Je l'ai lu avec fluidité et plaisir. Je recommande.
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Voila une BD étrange et surprenante, qui m'a fait penser dans son déroulé à une autre BD sortie récemment, "Carbon et Silicium". On y retrouve l'idée de traverser les époques, de voir la fin de l'humanité par un spectateur qui est immortel. Et très honnêtement, cette BD est franchement réussie !

Je ne m'attendais pas trop au déroulé, mais au fur et à mesure je me suis laissé prendre par cet immortel qui assiste à la déliquescence de l'humanité, la fin progressive d'un monde qui ne semble pas mériter d'être sauvé. Entre le représentant en Bible ou les jeunes riches qui vont s'éclater dans des festivals immoraux, le visage présenté de l'humanité est franchement le pire. Mais tout cela joue avec le reste, la destruction de l'environnement et du climat qui est présenté, les comportements de chacun tout au long des siècles qui passent. L'ensemble fait presque mérité, et je ne peux pas vraiment dire que cela me révolte. le moment avec les poulets est franchement glauque, mais bien trouvé. le fait que le voyageur assiste d'abord à l'ensemble puis, progressivement se dévoile, entre son passé et ses motivations, l'ensemble se dévoilant par petites touches. le final est du coup très réussi, rassemblant le tout dans une logique que j'ai bien apprécié, avec une fin ouverte que je n'ai pu qu'apprécier. C'est réellement une très belle mise en situation.

Le dessin va à merveille à l'ensemble, retraçant les paysages désertiques et désolés qui s'étendent à perte de vue. Les petites notes importantes, notamment les yeux vairons, ressortent à chaque fois parfaitement de l'ensemble, tout est simple et clair. A l'image du personnage principal qui traverse tout en étant très distancié, j'ai eu une impression très apaisée et zen en la lisant, alors même que tout est décrit comme de pire en pire. Il n'y a aucun sentiment d'urgence ou de danger, tout est lent, calme, plat.
Une réussite, pour ma part. Je recommande !
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Le Voyageur est un homme qui ne peut pas mourir et qu'on suit le long de plusieurs aventures sous forme de road-trip improbable, mélangeant les lieux et les époques. C'est assez futuriste, dystopique même, puis on remonte assez loin dans le temps. A chaque chapitre, on en apprend un peu plus sur ce personnage qui souffre beaucoup d'être immortel, il est devenu froid et possède un détachement extraordinaire sur tout ce qui se passe autour de lui, mais comment ne pas le comprendre, lui qui a vécu un nombre incalculable d'années. Il voyage avec un gros sac dont on apprendra plus tard le contenu. Toutes ses attitudes, ses répliques le rendent très humain. Il s'intéresse bien plus à ceux qu'il rencontre qu'il n'aime l'admettre.
Visuellement, c'est sobre mais beau et élégant, tout comme le titre. J'aime particulièrement la couverture, avec la route qui s'enroule autour de lui.
Ca m'a beaucoup plus car c'est rare de vraiment explorer la psychologie liée à l'immortalité. C'est parfois drôle et touchant, mais ça reste une histoire sombre et qui présente un futur abominable. Ca se lit très vite, c'est une bonne histoire de voyage futuriste avec une structure originale.
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