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sur 1005 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Que peut-on retenir d'un roman écrit par une auteure turc avec en toile de fond le génocide arménien ?

Moi qui aime les romans de femmes pour les femmes, me voilà servie ! Ce roman est résolument féminin et féministe puisqu'il englobe quatre générations de femmes de la même famille. Ce sont des femmes fières et fortes, pour qui j'ai nourri de l'admiration et de l'attachement.
Toutes ont des caractères complexes brillamment exposés par l'auteure ; du coup, j'ai trouvé qu'Elif Shafak ne tombait pas dans le piège du roman purement manichéen avec des gentils très gentils, et des méchants très très méchants.

Parmi ces femmes, deux sont en quête de leurs origines respectives. Armanoush, issue (pour moitié) d'une famille arménienne émigrée aux Etats-Unis, décide de se rendre dans la famille de son beau-père installée à Istanbul pour en savoir plus sur le génocide arménien. Sur place, elle va se lier d'amitié avec Asya, née de père inconnue (la bâtarde d'Istanbul), à la recherche de sa place à la fois dans sa famille et dans la société turque. Ainsi, dès le titre, le lecteur peut comprendre que l'un des thèmes du livre sera la quête de soi.

L'Histoire tient également une place prépondérante dans le roman. Les deux jeunes femmes en ont une vision radicalement opposée. Pour Armanoush, l'Histoire définit l'identité et l'individu. C'est là que j'ai compris l'importance du génocide aux yeux des arméniens. On leur apprend très tôt les souffrances de leur peuple, mais surtout, on leur apprend très tôt à ne jamais oublier.
Pour Asya, au contraire, l'Histoire n'est qu'un outil pour comprendre le présent mais ne détermine pas ce que nous sommes aujourd'hui. Aussi, lorsque Armanoush interrogera la famille turque sur le génocide arménien, cette dernière acquiescera à la douleur du peuple arménien, mais ne se sentira pas le moins du monde concernée.
A ce propos, il faut savoir que la publication de « la bâtarde d'Istanbul » a valu un procès à l'auteure, Elif Shafak, pour « insulte à l'identité nationale turque » parce qu'elle y évoquait précisément le génocide arménien. Je ne peux que donc saluer l'attitude courageuse qu'a eue l'auteure en maintenant la publication de son roman et en choisissant de garder son libre arbitre malgré le risque de condamnation. Fort heureusement, Elif Shafak a été acquittée (Ouf ! La liberté d'expression est sauvée !).

Le point négatif (parce qu'il faut bien en trouver) serait pour moi la multiplicité des personnages. Parfois, on a l'impression de ne plus savoir qui est qui, car les histoires sont imbriquées les unes dans les autres. La lenteur du récit m'a parfois dérangé également. Certaines scènes à mon sens sont inutiles et ajoutent de la lourdeur au livre qui est déjà bien assez épais.

Malgré tout, je ne peux conseiller la lecture de ce roman qui reste résolument bien écrit et utile pour comprendre l'Histoire.
Lien : http://mademoisellechristell..
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Partagée entre ses origine américaine arménienne la jeune ami Istanbul en secret elle ne se doute pas que son arrivée et son amitié naissante avec Asia la bâtarde menace de faire surgir de terrible révélation
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Armanoush de son petit nom Amy est une jeune fille américaine, d'origine arménienne par son père, vivant en Arizona. Ses parents ont divorcé et sa mère Rose, s'est remarié, pour faire enrager la famille de son ancien mari, avec Mostapha d'origine turque, émigré aux États-Unis depuis vingt ans, et ayant rompu tout lien avec sa famille d'origine…Amy s'entend bien avec ses deux familles, celle de son père et avec son beau-père. Elle a envie de mieux connaitre ses origines…

Asya, vit à Istanbul dans une famille uniquement composée de femmes, entre ses tantes, et sa grand-mère…Elle appelle même sa mère Zehila « ma tante »…progressivement on apprend qu'elle est née d'un viol, et sa mère, n'ayant pas pu avorter, a du garder ce bébé…Une famille sans homme…tous sont morts dans leur 41ème année…Sauf Mustapha qui a émigré aux Etats-Unis
Le cadre est posé…il faut à l'auteur plus de la moitié du livre pour décrire la vie de chacune de ces deux jeunes filles…c'est long, trop long, j'ai eu envie de lâcher ce livre….très peu pour moi ces descriptions de repas, la cuisine turque, j'en avais assez de ces épices…et j'ai lu en diagonale bien des passages culinaires qui ne m'apportaient pas grand-chose. J'ai pourtant fait quelques découvertes sur la vie en Turquie et la société turque….à coté du machisme des premières pages, découverte du droit à l'avortement dès les années 80, de l'alcool dans les bars, du droit de vote des femmes acquis en 1934, mini jupes, piercings, Istanbul une ville entre Orient et Occident…
Avec l'aide de son beau père Amy va se rendre dans la famille de celui-ci à Istanbul, et se liera d'amitié avec Asya…elles ont le même âge. Elle dit :
« J'ai besoin d'aller à la recherche de mon identité. Vous savez ce dont je rêve secrètement? D'aller voir la maison de ma famille en Turquie. Grand-mère parle sans cesse de leur magnifique maison d'Istanbul. Il faut que je la voie de mes propres yeux. Que je retourne dans le passé des miens pour pouvoir enfin me tourner vers mon avenir. le Paradoxe Janissaire continuera de me hanter tant que je n'aurai rien fait pour découvrir mon passé. »
Celle-ci lui montrera où se trouvait l'ancienne maison familiale des grands parents d'Amy, l'occasion pour cette dernière d'en connaître un peu plus sur les conditions du génocide, mais aussi sur l'imbrication étroite des différentes communautés qui vivent pacifiquement aujourd'hui.
Amnésie d'un coté, désir de reconnaissance de l'autre : « J'ai besoin d'aller à la recherche de mon identité. Vous savez ce dont je rêve secrètement? D'aller voir la maison de ma famille en Turquie. Grand-mère parle sans cesse de leur magnifique maison d'Istanbul. Il faut que je la voie de mes propres yeux. Que je retourne dans le passé des miens pour pouvoir enfin me tourner vers mon avenir. le Paradoxe Janissaire continuera de me hanter tant que je n'aurai rien fait pour découvrir mon passé. »
Très attiré par les ouvrages à caractère historique, j'ai aimé la découverte de la Turquie actuelle, les conditions d'oubli de ce passé gênant. Mais je n'ai pas trouvé ce que j'espérais trouver : pourquoi ce génocide, pourquoi cette haine entre deux communautés cohabitant jusqu'alors? Et je n'ai pas du tout accroché avec le caractère romanesque du livre, ces intrigues familiales au coeur de l'intrigue historique, intrigues constituant finalement le plus grand nombre de pages du roman
J'ai découvert Elif Shafak avec cet ouvrage, une femme et une auteure courageuses : Certains propos tenus dans ce livre ont conduit Elif Shafak à être poursuivie pour « atteinte à la dignité de l'État turc ». Les charges contre elles ont finalement été levées…
Il n'est toujours pas permis de parler de ce sujet en Turquie de nos jours
« Les Arméniens de la diaspora n'ont pas d'amis turcs. Leurs seuls liens avec la Turquie sont les histoires que leur ont racontées leurs grands-parents. Des histoires terriblement douloureuses. Mais, crois-moi, comme dans toutes les nations du monde, il y a aussi des êtres au grand coeur dans ce pays »…
C'est ce que je retiendrai…

Lien : http://mesbelleslectures.com..
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Asya est une jeune Turque d'Istanbul. Elle vit avec sa mère et ses trois tantes, sans homme pour contrebalancer le pouvoir du gynécée. Armanoush est une jeune Américaine d'Arizona. de parents divorcés, elle partage son temps entre sa mère américaine et son beau-père turc d'un côté, son père et sa famille arménienne de l'autre. Ces deux jeunes filles n'ont rien en commun, elles auraient plutôt tout pour les séparer. Et pourtant.

Adepte d'un collectif arménien sur Internet, Armanoush décide de remonter aux racines stambouliotes de sa famille paternelle pour mieux comprendre le génocide turc qui oppresse les Arméniens depuis un siècle. Sans rien en dire à ses parents, elle se fait inviter dans la famille de son beau-père à Istanbul. Elle compte la surprendre avec son histoire personnelle et la sensibiliser au sort infligé aux siens en 1915. Elle ne s'attend pas à l'ouverture d'esprit de la famille Kazanci ni à son amitié naissante avec Asya, que la révolte et l'esprit indépendant ont affranchi au-delà des limites de nombreuses femmes occidentales.

La bâtarde d'Istanbul, roman d'une profonde humanité, met en opposition les idéologies turque et arménienne que bien des choses semblent pourtant rapprocher dans le quotidien, à commencer par l'art culinaire. le roman est d'ailleurs centré sur les mets appréciés par les deux populations ; les titres des différents chapitres en témoignent, d'ailleurs : cannelle, pois chiche, sucre… tous les ingrédients qui composent l'aşure, ce dessert dont Elif Shafak va jusqu'à nous donner la recette exacte, sont fournis. Jusqu'au dernier. Entre deux passages sur l'occidentalisation de la Turquie, la souffrance des Arméniens ou l'ignorance des Turcs peu au fait des drames du siècle précédent, le lecteur salive. Et apprend que quelle que soit leur appartenance, Arméniens et Turcs mangent les mêmes feuilles de vignes farcies, le même riz façon pilaf ou le même turflu.

La bâtarde d'Istanbul remonte l'histoire turque jusqu'en 1915, point culminant de l'expulsion et du massacre des Arméniens par l'Empire ottoman. Elif Shafak a couru des risques en écrivant ce livre : pour quelques-uns de ses propos qualifiés d'insulte à l'identité nationale turque, elle a été inquiétée par la justice. Pourtant, elle présente la Turquie comme un pays musulman tellement progressiste que les héroïnes américaines semblent avoir beaucoup à apprendre de leurs homologues orientales, en matière de libération de la femme.

L'intrigue est un peu longue à se mettre en place. Les questions historiques et philosophiques l'écrasent. Au final, j'ai eu davantage le sentiment de lire un traité sur le génocide arménien que l'histoire d'une amitié entre Asya et Armanoush. C'est pourtant ces rapprochements interculturels qui seront le vecteur de la reconnaissance du génocide par les Turcs, indispensable aux Arméniens pour tourner cette page de leur histoire.
Lien : http://akarinthi.com/2015/12..
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J'ai beaucoup aimée ce livre qui nous fait découvrir un visage encore inconnu (pour moi) de la Turquie.

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D'un côté, Istanbul, une famille turc ou les femmes ont toutes une forte personnalité et une histoire familiale que l'on préfère passer sous silence...
De l'autre côté, une famille arménienne vivant en Arizona ou le passé est lourd et très présent dans la mémoire familiale...
Au fil des pages de ce roman, Elif SHAFAK nous conduit dans l'histoire de ces deux familles très éloignées qui petit à petit se rejoignent en faisant remonter à la surface tant de secrets...
La cuisine est très présente dans ce roman et pour ma part la lecture a été un peu compliquée par l'évocation de tous ces plats mais j'ai aimé partir à la rencontre de ces cultures si proches et si tristement éloignées dans le même temps.
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C'est une ambiance bien plaisante que nous dépeint cette auteur... J'ai eu l'impression de vivre à Istanbul le temps de cette lecture, et surtout de savourer ses multiples plats si bien décrits ! Ce n'est pas un hasard, d'ailleurs, si la table des matières se compose de toute une série d'aliments !
Les personnages sont attachants quoique la multiplicité de tous les points de vue empêche d'entrer vraiment dans leur moi intérieur. On zappe d'un personnage à l'autre...Certains apprécieront justement cela, mais moi, pas trop.
Malgré tout, j'ai vraiment passé un bon moment, très dépaysant. J'ai voyagé, c'est ce qui compte !
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Elif Shafak a longtemps vécu à l'étranger et travaille entre Istanbul et l'Arizona comme auteur, chroniqueuse et professeur d'université. L'héritage cosmopolite de son pays, les droits des femmes ainsi que la coexistence de l'Islam et des valeurs démocratiques occidentales sont au centre de son oeuvre. Menée devant la justice turque pour "avoir insulté l'identité nationale" en raison de propos tenu par certains des personnages Arméniens de ce roman, elle encourait un peine de 3 ans de prison et a finalement et fort heureusement été graciée.
À aucun moment au cours de la lecture de ce livre je n'ai senti la moindre intention insultante ou revendicative. Ce roman est au contraire une invitation au voyage dans ce pays merveilleux qu'est la Turquie, où l'on rencontre des gens généreux et ouvert, simples et vrais, amusants autant qu'attachants et attachés à leurs racines, à leur histoire. Voilà ce qui justement pose question à Asya Kazanci, "la bâtarde" turque et à Armanoush Tchakhmakhchian, la jeune révoltée, mi-arménienne mi-américaine, belle-fille d'un Turc.
Intrigues, personnages extravagants, drames du passé entremêlés de la tendresse des rapports familiaux complexes vous laissant un léger sourire sur les lèvres tout au long des pages de ce livre : voilà le cadeau que nous offre Elif Shafak avec ce roman sur la Turquie contemporaine avec ses blessures, ses contradictions, ses questionnements sur ses origines, sur son histoire et son avenir…
Lien : http://culturetribu.blogspot..
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Armanoush, arménienne américaine part en secret visiter la famille turque de son beau-père et rencontrer Asya, fille illégitime de Zeliha qui vit entourée de ses tantes toutes plus loufoques les unes que les autres. Les plats semblables aux deux communautés ponctuent le livre à chaque titre de chapitre (Cannelle, Pois chiches, pignons de pins, graines de grenade…) avec des idées de recettes alléchantes et épicées. La lecture les rapproche et les secrets se dévoilent. Une myriade de sensations et de salivations vous attendent avec un zeste sur le génocide.
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Ce livre est intéressant pour découvrir un peu la culture arménienne turque etc... Par contre il est difficile de s'attacher aux personnages.
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