Armanoush de son petit nom Amy est une jeune fille américaine, d'origine arménienne par son père, vivant en Arizona. Ses parents ont divorcé et sa mère Rose, s'est remarié, pour faire enrager la famille de son ancien mari, avec Mostapha d'origine turque, émigré aux États-Unis depuis vingt ans, et ayant rompu tout lien avec sa famille d'origine…Amy s'entend bien avec ses deux familles, celle de son père et avec son beau-père. Elle a envie de mieux connaitre ses origines…
Asya, vit à Istanbul dans une famille uniquement composée de femmes, entre ses tantes, et sa grand-mère…Elle appelle même sa mère Zehila « ma tante »…progressivement on apprend qu'elle est née d'un viol, et sa mère, n'ayant pas pu avorter, a du garder ce bébé…Une famille sans homme…tous sont morts dans leur 41ème année…Sauf Mustapha qui a émigré aux Etats-Unis
Le cadre est posé…il faut à l'auteur plus de la moitié du livre pour décrire la vie de chacune de ces deux jeunes filles…c'est long, trop long, j'ai eu envie de lâcher ce livre….très peu pour moi ces descriptions de repas, la cuisine turque, j'en avais assez de ces épices…et j'ai lu en diagonale bien des passages culinaires qui ne m'apportaient pas grand-chose. J'ai pourtant fait quelques découvertes sur la vie en Turquie et la société turque….à coté du machisme des premières pages, découverte du droit à l'avortement dès les années 80, de l'alcool dans les bars, du droit de vote des femmes acquis en 1934, mini jupes, piercings, Istanbul une ville entre Orient et Occident…
Avec l'aide de son beau père Amy va se rendre dans la famille de celui-ci à Istanbul, et se liera d'amitié avec Asya…elles ont le même âge. Elle dit :
« J'ai besoin d'aller à la recherche de mon identité. Vous savez ce dont je rêve secrètement? D'aller voir la maison de ma famille en Turquie. Grand-mère parle sans cesse de leur magnifique maison d'Istanbul. Il faut que je la voie de mes propres yeux. Que je retourne dans le passé des miens pour pouvoir enfin me tourner vers mon avenir. le Paradoxe Janissaire continuera de me hanter tant que je n'aurai rien fait pour découvrir mon passé. »
Celle-ci lui montrera où se trouvait l'ancienne maison familiale des grands parents d'Amy, l'occasion pour cette dernière d'en connaître un peu plus sur les conditions du génocide, mais aussi sur l'imbrication étroite des différentes communautés qui vivent pacifiquement aujourd'hui.
Amnésie d'un coté, désir de reconnaissance de l'autre : « J'ai besoin d'aller à la recherche de mon identité. Vous savez ce dont je rêve secrètement? D'aller voir la maison de ma famille en Turquie. Grand-mère parle sans cesse de leur magnifique maison d'Istanbul. Il faut que je la voie de mes propres yeux. Que je retourne dans le passé des miens pour pouvoir enfin me tourner vers mon avenir. le Paradoxe Janissaire continuera de me hanter tant que je n'aurai rien fait pour découvrir mon passé. »
Très attiré par les ouvrages à caractère historique, j'ai aimé la découverte de la Turquie actuelle, les conditions d'oubli de ce passé gênant. Mais je n'ai pas trouvé ce que j'espérais trouver : pourquoi ce génocide, pourquoi cette haine entre deux communautés cohabitant jusqu'alors? Et je n'ai pas du tout accroché avec le caractère romanesque du livre, ces intrigues familiales au coeur de l'intrigue historique, intrigues constituant finalement le plus grand nombre de pages du roman
J'ai découvert
Elif Shafak avec cet ouvrage, une femme et une auteure courageuses : Certains propos tenus dans ce livre ont conduit
Elif Shafak à être poursuivie pour « atteinte à la dignité de l'État turc ». Les charges contre elles ont finalement été levées…
Il n'est toujours pas permis de parler de ce sujet en Turquie de nos jours
« Les Arméniens de la diaspora n'ont pas d'amis turcs. Leurs seuls liens avec la Turquie sont les histoires que leur ont racontées leurs grands-parents. Des histoires terriblement douloureuses. Mais, crois-moi, comme dans toutes les nations du monde, il y a aussi des êtres au grand coeur dans ce pays »…
C'est ce que je retiendrai…
Lien :
http://mesbelleslectures.com..