FERDINAND
(...)
Cette basse besogne
Me serait aussi accablante qu'odieuse
Si la maîtresse que je sers ne donnait vie
À la mort même, et ne transformait mon épreuve
En véritables délices.
Liberté! Quel grand jour ! C'est dimanche !
Liberté, liberté ! C'est dimanche et la liberté !
CALIBAN
Je te montrerai les meilleures sources. Je ramasserai
Des baies pour toi, je pêcherai pour toi, je rentrerai
Tout le bois qu'il te faut. Et que la peste
Emporte le tyran dont je suis l'esclave !
Fini de lui porter des fagots ! C'est toi
Que je vais suivre, toi, merveille d'homme !
TRINCULO
Ridicule ce monstre qui prend un pauvre saoulard pour une merveille.
ANTONIO
Je vous enseignerai à être l'eau qui monte.
SÉBASTIEN
Fais-le ! Car c'est à refluer
Que m'incite ma nonchalance héréditaire.
ANTONIO
(...)
Les hommes du reflux ? Ils vont par le fond
Le plus souvent, du fait de leur inertie...
Ou de la peur !
PROSPÉRO
(...)
J'éveillai dans mon frère, ce déloyal,
Sa mauvaise nature ; ma confiance même,
Comme celle d'un trop bon père, fit naître en lui
En sens inverse, une traîtrise égale
À cette foi qui n'avait pas de bornes,
Hélas, non, pas de bornes !
Acte V, sc. 1
'Prospéro dévoile ici Ferdinand et Miranda en train de jouer aux échecs.'
Miranda : Cher seigneur, c'est me prendre en traître !
Ferdinand :
Non, très chère,
Je ne le ferais point pour conquérir un monde.
Miranda :
Que vous finassiez pour gagner des royaumes,
Je dirais : c'est franc jeu.