«
Stupeur » est un livre dans lequel alternent 2 périodes particulières dans l'histoire d'Israël vécues par deux femmes Rachel et Atara.
La première période, vers 1948, dont on apprendra des faits par bribes est racontée à regret par Rachel.
Rachel fait partie d'une organisation sioniste clandestine « le Lehi », ou Combattants pour la Liberté d'Israël. Ses actions de 1940 à 1948 étaient dirigées contre les Britanniques qui pourchassaient ses membres et avaient assassiné en 1942 son premier dirigeant Avraham
Stern.
Dans le groupe de Rachel se retrouvaient des jeunes venant d'horizons différents.
Cela est le point central du roman qui au travers de ces 2 femmes expose les conséquences de l'Histoire sur les histoires personnelles.
Rachel vit dans le passé en se souvenant de ses compagnons disparus qui n'ont jamais été reconnus pour leur courage et abnégation.
Elle se souvient de Mano son premier mari, mariage vécu dans la clandestinité qui est interrompu brutalement par Mano (Menahem Rubin).
Au sein de la famille qu'elle a créée avec son deuxième mari, elle est psychologiquement absente et la transmission de ses valeurs à ses enfants est difficile voire perdue.
A la période actuelle, Menahem Rubin, chercheur renommé en neurosciences se meurt. Atara, sa fille découvre lorsque son père l'appelle Rachel, que celle-ci était sa première femme. Elle veut à tout prix rencontrer cette femme pour connaître le passé et peut-être comprendre les difficiles relations qu'elle a eues avec son père. Elle n'est guère satisfaite de sa vie, de son changement de partenaire et des difficultés de communication avec ses enfants.
Rachel repousse la rencontre avec Atara. Cette rencontre qui va faire resurgir les fantômes du passé nous éclaire sur l'histoire de ces deux femmes.
La psychologie des personnages très étudiée. Elle révèle les interrogations de Rachel et d'Atara, leurs questionnements sur le monde qui les entoure et la transmission familiale. le personnage de Mano par qui certains faits particuliers vont surgir m'a semblé très improbable.
La progression du livre est très lente.
C'est un livre que j'ai trouvé très triste, très pesant.
Je remercie Babelio et les éditions Gallimard qui m'ont permis cette lecture.