Le bâtard récalcitrant

J'ai beaucoup ri en lisant la série des Wilt du même auteur, il y a plus de vingt ans. J'ai ensuite apprécié Porterhouse et Mêlée ouverte au Zoulouland, mais sans ressentir la même jubilation, peut-être en raison d'un moindre effet de surprise ?
Dans le bâtard récalcitrant, j'ai retrouvé la même vision déjantée de Tom Sharpe et son plaisir à caricaturer ses contemporains, mais ai cependant été très déçu par une intrigue partant dans tous les sens et l'impression d'un humour outré (sans effet de surprise cette fois-ci).
Je recommanderais donc plutôt la lecture des Wilt pour découvrir cet auteur, elle ne vous laissera certainement pas indifférent tant le style de Tom Sharpe est original.

Tom Sharpe frappe encore fort avec ce roman explosif qui dynamite allègrement la morale petite-bourgeoise traditionnelle britannique, le mythe de l'amour romantique et le respect des institutions de toutes sortes...
On suit les aventures du jeune Lockhart Flawse, sorte d'Ignatius Reilly (de la conjuration des imbéciles) britannique qui, bien que largement handicapé par l'éducation puritaine dispensé par un grand-père très conservateur qui l'a élevé, finira par trouver et l'amour( le sentiment et le sexe) au terme d'un parcours aussi mouvementé et détonant qu'improbable.

Quelle découverte que Tom Sharpe ! Humour anglais at its best. Situations burlesques, loufoques, l'impression que le plus drôle est encore à venir...et on n'est pas déçu. J'ai commencé par celui-ci et je l'ai offert à une personne avec un excellent retour. Offrir des heures de bonheur, c'est le principe d'un cadeau.

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Difficile d'en parler trop sans dévoiler l'intrigue, mais en gros on se trouve face à la situation de deux couples qui vont essayer « d'améliorer leur quotidien » :
- Lockart Flawse et Jessica Sandicott, tout deux élevés dans l'ignorance du sexe opposé, et vivant dans un idéal romantique de chasteté. Lui a grandit dans la pampa écossaise au milieu des mouton, précepteur et au côté de son grand-père maternel… qui l'appelle à juste titre « le bâtard ». Elle, élevée dans des couvents, sous le regard inquisiteur de sa mère.
- le vieux Flawse et Mme Sandicott, qui s'arrange un mariage de convenance et d'argent. Lui est un obsédé sexuel sexagénaire (au moins !), grand-père de Lockart, qui vit dans sa demeure comme dans des conditions « moyen-âgeuse ». Elle cherchait un époux riche qui pourrait passer rapidement l'arme à gauche…
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Deux mots : férocité, jubilation. En effet, on rit beaucoup dans ce livre, beaucoup, et férocement. Cette lecture fut pour moi l'occasion de découvrir un auteur maniant remarquablement le décalage et la classe de l'humour anglais, tout en y associant personnages outranciers et péripéties absurdes. Un mélange détonant, une lecture qui fait du bien, sauf peut-être, temporairement, aux abdominaux.

Je n'oublierai jamais ma première lecture de la scène avec le chien. Si on aime les Monty Python, on aime ce livre.

Toujours aussi loufoque ce Tom !!!

Pas aussi bien que la série des Wilt.

Livre très drôle et profondément irrévérencieux, capable de nous dépeindre avec le même sérieux les situations les plus révoltantes comme les plus cocasses et un héros qui passe de la grandeur d'âme la plus naïve au pragmatisme le plus immoral. Nous assistons au torpillage, au sens propre comme au figuré, de la petite bourgeoisie anglaise, du monde de la finance corrompu, des écrivains populaires hypocrites, de la maréchaussée poltrone et incompétentes dans des scènes enthousiasmantes que la sobriété du style rend encore plus savoureuses, une sobriété toute XIXème siècle dans les scènes de château qui n'ont rien à envier aux romans gothiques et horrifiques. Un vrai moment de bonheur.