Mémoires de Star Trek

Ici, dans la lumière intransigeante de l'aube naissante, mon visage me livre une ample documentation quant à ma mortalité. J'ai l'air fatigué. J'ai l'air vieux. Ceci me fait réfléchir, mais, étonnamment, je n'ai pas à conjurer des pensées moroses sur le processus du vieillissement. Au contraire, je suis presque immédiatement submergé par de chaleureuses réminiscences de ce qui m'a amené ici. Je songe que mes rides ont été bien gagnées, et qu'elles sont la preuve visuelle d'une carrière bourrée de merveilleux souvenirs, et d'une vie qui fut amplement récompensée, tant sur le plan personnel que professionnel.

La véritable histoire de Star Trek ne commence pas sur un plateau de télévision, ni dans un studio de cinéma. En fait, elle ne commence même pas à Hollywood. Elle débute dans une boîte. Une très ordinaire boîte de carton, 60x90x90. Mais cette boîte à savon, ce grand rectangle ondulé, déchiré et poussiéreux, se trouve dans l'arrière-cour boueuse et recuite de soleil d'une maison modeste d'El Paso, Texas, dans le milieu des années vingt.