Citations sur Ecrits de la maison des rats (12)
Ainsi, si les chiens sont laids, ce n'est pas à cause de leur constitution, c'est tout simplement dû au fait qu'ils n'ont que la peau et les os, et serrent leur queue entre leurs pattes d'un bout de l'année à l'autre. Chaque fois que je vois dans la rue un chien errant se repaître d'excréments,il me vient l'envie de pleurer. Aussi, bien que je ne m'attendrisse pas facilement, m'arrive-t-il très souvent de verser des larmes. Quand j'aperçois un petit chien pitoyable, je ne peux m'empêcher de penser à la misère du peuple. Les chiens et les chats ne pourront être gras que le jour où le peuple sera riche.
A cause de la guerre de résistance qui se prolonge, la vie est de plus en plus dure. Puisqu'il faut résister, il faut savoir supporter la souffrance et, son peut y trouver du plaisir, il ne faut pas s'en plaindre, mais, au contraire, la trouver intéressante. N'est-ce pas formidable ? Dans sa vie quotidienne, l'homme rencontre quatre problèmes : l'habillement, la nourriture, le logement, le transport. La nourriture est ce qui permet le moins de trouver le plaisir dans la souffrance, car le parfum des légumes ne peut pas rivaliser avec le parfum du jarret de porc ! Les légumes appauvrissent mon sang alors que la "tête de lion" [Grosse boulette de viande] me donne la force du lion.
La deuxième catégorie de personnages que j'abhorre est celle des bavards, dont la pensée a la profondeur d'un bol à alcool, le culot l'épaisseur d'un mur. Ils ne savent rien mais sont sûrs de tout savoir. Il n'y a rien qu'ils ne sachent faire, alors qu'en réalité ils sont incapables d'accomplir quoi que ce soit. Ils ne parlent que pour faire travailler leurs organes vocaux.
A propos d'un éloge funèbre qu'on lui a commandé : "Dans ces moments difficiles, j'admire les écrivains de jadis qui comptaient sur ce genre de commandes pour vivre !: Pour prendre le cas de Deuxième Grand Maître, je ne peux m'en tirer qu'en mentant. Je dois dire qu'il était extrêmement intelligent, mais surtout ne pas dire qu'il n'a jamais rien écrit ni rien découvert, ni qu'il enlevait ses chaussettes pour compter son argent. Je dois donc lui attribuer les qualités des autres et ne pas évoquer ses défauts. Il ne s'agit pas de pondre un poème ou un article, mais plutôt, pour honorer un mort, de tromper les vivants ! Ayant horreur du mensonge, je ne peux pas écrire ce genre d'articles.
Etant un vrai Chinois, je n'aime ni le café, ni le cacao, ni la limonade, ni le bière. Je n'aime que le thé. Quand j'ai devant moi un petit bol de thé de qualité&, je peux considérer le monde avec sérénité. Le tabac et l'alcool qui étaient mes bons amis sont tous les deux masculins, frustes, enthousiastes, réfléchis, mais aussi impétueux. Ils n'ont pas la douceur, l'élégance, le pouvoir stimulant et l'intimité du thé qui est de nature féminine.
Je cesse de boire sur ordre du médecin, mais c'est sur l'inflation que j'ai cessé de fumer.
Ce n'est que lorsqu'on a bu qu'on peut laisser de côté la politesse hypocrite et la routine de la vie quotidienne pour oser montrer un peu de son talent et exprimer franchement ses opinions.
Je ne tiens pas bien la boisson, mais il ne me déplaisait pas autrefois de boire un verre ou deux. En buvant, je me suis fait beaucoup d'amis. C'est le principal intérêt de l'alcool.
Vivrait-on jusqu’à l’âge de quatre vingt dix ans, on reste toujours l’enfant de sa mère
Même si je me forçais à écrire le troisième chapitre il n’aurait rien de glorieux. Il vaudrait mieux que j’oublie ce chapitre et commence directement au quatrième