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Un-Cin Coñ (Traducteur)Jacques Batilliot (Traducteur)
EAN : 9782915056952
250 pages
Oh ! éditions (24/03/2011)
3.81/5   66 notes
Résumé :
Le jour où Sonyô disparaît, égarée dans la métropole, ses enfants, devenus adultes, voit un abîme s'ouvrir devant eux.
Ensemble, ils se démènent pour la retrouver. Et, chacun à son tour, ils explorent ce lien unique qui les liait, les lie encore, avec celle qui leur a donné le jour. Les attentions quotidiennes, au village où ils ont été élevés, les espoirs que leur mère plaçait en eux, son soutien indéfectible... Eux qui sont partis vivre leur vie, laissant d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Venue de sa campagne pour un court séjour chez ses enfants à Séoul, Sonyo disparaît. Elle n'a pas réussi à suivre son mari dans le métro bondé qui est parti sans elle. Bien sûr, il est revenu très vite; mais elle n'était plus là, comme évaporée. Depuis ses enfants la cherchent sans répit, dans toutes les rues de cette capitale qu'elle connait si peu. Ils placardent des affiches, diffusent sa photo, parcourent la ville, en vain. Leur mère reste introuvable...Les semaines passant, à l'inquiétude se mêlent les souvenirs, et avec eux, les remords, la culpabilité, le sentiment d'avoir connu la mère, mais si peu la femme qu'elle était aussi.

Qu'est-ce qu'une mère ? Tout l'univers, pour un enfant. C'est elle qui met au monde, nourrit, soigne, protège, console. Elle supporte tout, sacrifie ses besoins et ses désirs, tait ses inquiétudes et ses déceptions, pour que ses petits grandissent, s'épanouissent et réussissent. Une fois grands, les enfants se détachent. Celle qui était le centre de leur monde devient plus pesante au regard de leur désir d'indépendance et, quand ils quittent le nid, elle devient une partie de leur enfance, presqu'indésirable dans leur vie d'adulte. Voilà un peu le parcours de Sonyo, épouse et mère devenue vieille. Ses enfants ont réussi, ils ont quitté la campagne pour s'installer à Séoul. Bien sûr, ils viennent encore, de loin en loin, pour de brèves visites. Bien sûr, elle va les voir dans cette grande ville qu'elle craint un peu. Mais ils ont un peu honte de cette campagnarde qui voyage encombrée de légumes et de petits plats, de valises et de sachets. Ce n'est que lorsqu'elle disparait qu'ils se rendent compte de l'importance qu'elle avait dans leur vie. Et il en va de même pour son mari, homme infidèle, souvent absent, trop peu préoccupé par le bonheur de son éternelle compagne. Chacuns à leur tour, enfants et époux, racontent Sonyo, ce qu'elle leur a apporté, ce qu'ils regrettent de ne pas avoir vu, ce qui leur manque aujourd'hui.
Bien sûr, l'histoire est coréenne, mais ce qu'elle évoque est universel. Il s'agit là de l'amour maternel dans ce qu'il a de plus beau, de plus pur, de plus désintéressé. Un sentiment qui dépasse tout, qui peut faire des miracles et soulever des montagne, qui finit parfois par se heurter à l'ingratitude honteuse de ceux qui en bénéficient. Prends soin de maman est l'histoire très émouvante d'une mère et d'une femme qui interpelle chacun d'entre nous. On oublie trop souvent tout ce que notre mère a fait pour nous pour ne plus voir que celle qui dérange, qui encombre, qui dénote dans notre vie d'adulte libre et indépendant. On croit ne plus avoir besoin d'elle et pourtant...
Un livre pudique, fort et bouleversant qui tirera une larme à tout ce qui ont parfois négligé leur maman.

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Vous est-il déjà arrivé de décider de lire un livre simplement en raison de l'esthétique de sa couverture ? C'est ce qui m'est arrivé avec cette photo toute en ombres et lumières d'une jeune femme asiatique. Et j'ai ainsi découvert un pan de la littérature Coréenne.

Sonyo est venue à Séoul chez ses enfants avec son mari ; malheureusement elle s'est perdue dans le métro et dans des rues qu'elle ne connait pas. de plus, depuis quelques temps elle présente des signes inquiétants de perte de repères et de maux de têtes terribles.
Ses enfants et son mari vont tout faire pour tenter de la retrouver. Ils se mettent à sa recherche dans toute la ville mais elle reste introuvable, plusieurs semaines après sa disparition.
C'est l'occasion pour chacun d'une sorte d'introspection sur sa relation avec cette femme ou avec ses frères et soeurs. C'est aussi à ce genre d'occasion que les rancoeurs remontent à la surface, chacun rejetant sur l'autre les origines de la situation. C'est le moment des regrets de ne pas avoir dit, de ne pas avoir vu, de ne pas avoir fait, de ne pas avoir compris plus tôt ce que leur mère ou leur femme leur apportait.

Le style adopté par l'auteur peut dérouter (Le narrateur se parle en se tutoyant par exemple). Il faut s'habituer. Une fois que c'est fait, on découvre un livre sensible, bien écrit, simple et fluide ; quoiqu' à certains moment le rythme soit lent... trop lent.

C'est en tout cas une lecture agréable et il faut noter une très belle fin évoquant un parallèle avec la Piéta de Michel-Ange à Saint Pierre de Rome :
« Mère habitée par une miséricorde, silencieuse devant le corps de son fils. »
A vous de découvrir ce monde nouveau et étonnant.
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Autrice découverte au détour d'une note de lecture, une envie de Corée liée à une autre lecture récente, j'ai choisi ce titre parce qu'il me paraissait, dans la bibliographie de cette écrivain, le plus proche de mes sujets de prédilection. Puis j'ai lu des critiques assez mitigées, et j'ai craint de m'être trompée. Alors j'ai voulu en avoir le coeur net et j'ai commencé ma lecture.
Une femme venue rendre visite à ses enfants se perd dans le métro et disparaît. Sa recherche s'organise, en même temps que chacun repense à cette femme, à ce qu'elle a représenté pour eux et à ce que ce vide laisse. le livre est organisé en quatre longs chapitres, chacun ayant une personne de la famille différente comme centre. Et, tout en suivant les étapes de la recherche, on explore avec ce personnage sa relation à sa mère, ou à sa femme. Les petits souvenirs qui reviennent tout à coup et qui prennent une saveur ou une signification nouvelle. Un questionnement sur une relation qui semble d'habitude aller de soit, celle à sa mère, dont on attend tout sans penser à ce que cela signifie.
Je ne sais dans quelle mesure ce livre est autobiographique, mais ce sont les passages centrés sur la fille autrice qui m'ont le plus touchés, malgré leur écriture à la deuxième personne du singulier qui est toujours un peu compliquée à accepter et à comprendre. Cette fille qui vit sa vie comme bon lui semble, qui s'affranchit de toutes les conventions sociales dont elle ne veut pas s'embarrasser, qui ne s'encombre pas de bons sentiments mais qui se rend compte, même si ce n'est pas dit aussi clairement, de son égoïsme et de la façon dont elle a pris le soutien de sa mère pour acquis alors que ce n'aurait jamais dû être le cas.
Il y a aussi le déni dans lequel est chaque personnage, qui n'a pas voulu voir les problèmes de santé de leur mère. Une mère est un rempart infaillible, elle ne peut pas vieillir, elle ne peut pas mourir, elle sera toujours là et c'est toujours elle qui soignera nos bobos, ce ne peut pas être l'inverse.
Dans nos sociétés vieillissantes, où l'on commence à distinguer les notions d'« espérance de vie » et d'« espérance de vie en bonne santé » (la première continuant à augmenter, plus lentement certes, mais la seconde stagnant depuis de nombreuses années), les questions que soulèvent ce livre sont d'actualité et il est intéressant de lire une autrice coréenne sur ce thème en se sentant si proche d'elle, comme si la relation entre une mère et ses enfants était finalement peu marquée par la culture.
Le livre ouvre beaucoup de portes mais ne donne pas de réponses toutes faites, la fin est suffisamment ouverte pour que l'on puisse laisser les personnages continuer à évoluer. Et c'est au lecteur de franchir les portes qu'il veut franchir, pour tracer son propre chemin, sa propre réflexion sur sa relation à ses parents, et sur l'acceptation de les voir vieillir et décliner. Très beau livre, qui m'a parfois noué la gorge parce que je m'y retrouvais dans ma relation aux générations familiales qui précèdent la mienne, livre qui m'a fait réfléchir et qui me fera peut-être même changer. Mais un de ces livres qui doit être lu au bon moment, sinon j'imagine bien qu'il peut être considéré comme trop lent, trop creux, sans intérêt. Pour moi, il fut tout le contraire et je ressors de cette lecture en commençant à pouvoir mettre des mots sur des sentiments épars, et en commençant à pouvoir mettre y un peu d'ordre.
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C'est un livre qui commence brutalement par une disparition. Une vieille femme s'est égarée dans le métro de Séoul, parce qu'elle n'a pas pu suivre le pas de son mari. Et puis, au fur et à mesure de ce roman polyphonique, ses quatre enfants revisitent leurs souvenirs, s'aperçoivent combien la présence de cette mère les a protégés, au détriment de sa propre vie de femme. Prends soin de maman, de la coréenne Shin Kyung-sook, est écrit dans une langue toute simple, limpide, qui acquiert des couleurs et des nuances nouvelles à mesure que le portrait de cette mère s'affine et se complexifie. Un roman familial, donc, qui ne paie pas de mine de prime abord, et qui finit par entraîner dans ses langueurs nostalgiques, jusqu'aux deux derniers chapitres, encore plus intimes, touchant enfin le coeur par leur impudeur discrète, par tous ces petits secrets qui font une existence, tous ces sacrifices qui ne se voient pas, tant que la routine du quotidien est la plus forte. L'un des personnages se demande "où vont les moments, une fois qu'ils sont passés ?", pourquoi est-ce l'absence qui nous rend lucide, tout en nous confrontant à nos propres erreurs et à la culpabilité de n'avoir pu dire ou faire dans l'instant ce qui n'est plus possible désormais. Outre ses portraits entremêlés, le livre est aussi un témoignage réaliste et fourmillant de détails sur la Corée rurale, de la fin de la guerre à nos jours, avec des moments de dénuement et le dur labeur des champs pour sortir des temps difficiles. Subtil dans sa construction et dans l'évocation des rapports entre parents et enfants,entre maris et femmes, Prends soin de maman est une bien jolie découverte.
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Léa Touch Book déjà admin de l'excellent #PicaboRiverBookClub sur Facebook, groupe très interactif, bienveillant et enrichissant, a tout récemment créé le #HanbookClub, dédié à la littérature asiatique avec un petit plus vers les romans coréens et japonais. Grâce à ça, je me suis rappelée que j'en avais UN de roman coréen parmi tous mes romans asiatiques, et depuis longtemps ! C'était donc le moment idéal pour le sortir de mes étagères et le lire.
J'aime les romans dont le titre comporte le mot Maman, parce que ce mot est doux à mon oreille et cher à mon coeur.
J'écris toujours Maman avec un M majuscule parce que c'est un nom propre... ben oui, c'est celui de ma mère !
Maman, ce mot qu'on prononce dès qu'on sait parler, qui représente la personne qu'on aime le plus au monde, le premier amour de tout un chacun, l'amour inconditionnel.
On l'aime plus que tout et on exige tout d'elle, tel un petit despote.
L'amour d'une mère c'est comme l'air : c'est tellement banal qu'on ne le remarque même pas. Jusqu'à ce qu'on en manque. (Pam Brown)
Voilà ce que raconte cette histoire, c'est de ça qu'il est question ici.
Cette histoire est un hommage à LA MÈRE, qui la glorifie, elle l'omniprésente qu'on oublie de voir, elle l'indispensable si souvent reléguée à des taches ingrates , si discrète et pourtant irremplaçable, elle qui donne tout sans faire de bruit.
C'est un roman qui nous montre qu'on passe trop souvent à côté de sa Maman sans y faire spécialement attention, et qui nous rappelle à quel point la vie sans elle est dure, quelle que soit la raison de son absence.
On la malmène souvent et le jour où elle n'est plus là, on se sent comme une coquille vide.
Mais la mère des uns est aussi l'épouse du père, qui va lui aussi se poser beaucoup de questions sur lui-même et son comportement, envers la mère de ses enfants, qui le maternait aussi.
En visite à Séoul où leurs enfants habitent, un couple de paysans prend le métro, et la mère reste accidentellement sur le quai, seule, perdue au milieu de la foule très dense.
Entre avis de recherche et angoisses, il y a beaucoup d'amour, de tendresse, de remords, de pudeur dans les souvenirs. La description des événements, de la vie et des sentiments est pleine de poésie.
C'est beau, c'est doux... ça amène à réfléchir sur la place qu'on donne à ceux qu'on aime, aux membres de sa famille.
On découvre les différents protagonistes de cette famille les uns après les autres, ainsi que leurs sentiments et leur ressenti, y compris la mère, si généreuse et secrète, l'abnégation personnifiée...
C'est un roman superbe et douloureux, comme la vie...
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critiques presse (1)
LeFigaro
28 juin 2011
Servi par une technique narrative originale et sophistiquée, cet ouvrage nostalgique propose une plongée délicieuse au cœur d'une famille coréenne.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mais une maison, c'est différent. Si magnifique soit-elle, elle s'effondre si on la délaisse. Elle ne vit que quand des êtres humains l'astiquent, la bichonne et y tournent en rond.
J'ai été impressionnée par la volonté de vivre de ce jeune arbre. Si maman me l'avait donné, c'était peut-être pour que je puisse m'émerveiller en voyant ses branches se multiplier et son tronc grossir. Ou voulait-elle me dire qu'il fallait du soin pour récolter du fruit ?
Grande sœur, ne laisse pas tomber maman ! Trouve-la, pour moi.
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Comment peut-on vivre dans ce monde si on ne fait pas confiance aux gens? elle avait ajouté avec le sourire paisible qui la caractérisait : Il y a beaucoup plus de gens gentils que de méchants.
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J’attends avec impatience que mon petit dernier grandisse. Quand je pourrai le mettre dans une garderie ou le confier à une nourrice, je reprendrai mon travail. C’est vrai, il faut que je vive ma vie. Chaque fois que je pense à cela, je me dis que je ne comprends pas comment maman a pu supporter celle qu’elle a menée. Admettons que, dans la situation où elle se trouvait, elle ne pouvait pas faire autrement que de s’occuper de nous. Mais… comment avons-nous pu nous comporter comme si elle était née pour n’être que cela : une mère ? (…) Elle s’est sacrifiée corps et âme, en se débrouillant de son mieux avec les mauvaises cartes que son époque lui avait distribuées – la pauvreté, la tristesse et la solitude –, en renonçant à toute espérance. Comment est-il possible qu’il ne me soit jamais venu à l’esprit qu’elle aussi avait nourri des rêves ?
(p. 248, Epilogue, “Un chapelet « en bois de rosier »”).
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Mais quand même ! Elle aurait pu m'envoyer à l'école ! Elle l'a fait pour mon frère, qui a fréquenté un établissement japonais ; pour ma grande sœur aussi. Mais pas pour moi. J'ai vécu dans un monde obscur, sans la plus petite lumière pour m'éclairer, et ça toute ma vie...
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Quand elle t'achetait une paire de caoutchoucs, elle t'en faisait essayer plusieurs, puis elle marchandait, mais, cette fois-ci, elle t'avait laissée décider et ne semblait pas vouloir discuter le prix. A tes yeux, la librairie ressemblait à une immense prairie. Tu ne savais pas quel ouvrage choisir. Si tu avais réclamé un livre, c'était parce que tu lisais toujours ceux que ton frère empruntait et qu'ils te reprenait avant même que tu les aies finis.
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