AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234085916
288 pages
Stock (22/08/2018)
3.56/5   9 notes
Résumé :
Élisabeth, grande actrice, affiche une beauté imperturbable malgré le temps qui passe. Son mari, qui est aussi son metteur en scène, collectionne les maîtresses. Mais on dirait qu’elle ne s’en rend pas compte. Pas plus que leur fille unique, qui admire ses parents avec un acharnement sans faille.
Or à la vie comme à la scène, l’illusion réserve bien des surprises, et la naïveté n’est pas toujours là où l’on croit.
Suivant les pas de la femme trompée au... >Voir plus
Que lire après La femme de DieuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une nouvelle découverte rendue possible par le Challenge NetGalley, France et la maison d'édition Stock. La maison d'édition ne disant rien à propos de ce titre et a biographie de l'auteur disponible restant rivée sur son domaine d'excellence, la critique théâtrale et la production d'émission à propos de cet art et de son histoire., le titre seul pouvait éveiller une curiosité, une envie de lire et de rentrer dans une nouvelle dimension, celle de la femme de Dieu. C'est avec plaisir que je me suis plongé dans cette version numérique offerte en lecture.

Critique de théâtre, réalisatrice et productrice d'émissions, de fictions et de magazines consacrés au Théâtre, Judith SIBONY disposait de tous les matériaux nécessaires à un bon roman traitant cet art de la scène et ses artistes que sont les auteurs, les metteurs en scène et les comédiens sans qui les choses ne seraient même pas ce qu'elles sont !

Et pourtant, "La femme de Dieu" ne tient pas ses promesses. Est-ce d'avoir voulu trop en faire ? Judith SIBONY décortique avec beaucoup de vérité le narcissisme des créateurs au théâtre. Tout puissant, le créateur dispose d'une telle adulation du public, de ses comédiens, des critiques que, même quand les jeux, les textes, les sujets ne sont pas aussi justes qu'ils veulent le paraître, personne n'ose souligner la faiblesse du Maître et chacun, dans son silence, reste dans sa zone de confort. La plume de Judith SIBONY dans ce registre, sans beaucoup d'humour, fait mouche.

Poussant l'analyse psychologique de ses personnages un cran au-delà, l'auteure va distiller le venin qui ronge toute personne voulant écrire et se sentant incapable d'être aussi bon que ce qu'elle lit par ailleurs. le créateur de théâtre, plutôt que d'écrire un texte à faire jouer par ses comédiens, va, sous la patte de Judith SIBONY, mettre ces gens du spectacle en situation de provocations, de rixes, de surenchères pour savoir qui brillera le mieux et puis, sans beaucoup de scrupules, l'auteur de théâtre va voler leurs propos, leurs phrases, leurs idées pour les couler en un texte dont il aura la paternité aux yeux du public. Avec, je le reconnais, une bonne dose d'auto-dérision sur le monde du Théâtre, tout cela est très bien décrit, raconté avec des mots justes et saupoudré de la variété des états d'âmes que de telles situations suscitent. Là, encore, bravo !

Mais, ajoutant encore une couche, Judith SIBONY va s'engouffrer dans une série de secrets, de mensonges, de demi-vérités, de fuyants et de faux-semblant pour plonger ses personnages de théâtre dans des vies privées qui relèvent tout autant, si pas plus, du factice des décors, du paraître, de la recherche éperdue de soi-même sous le couvert des faux liens et des silences lourds, lourds de conséquence. le théâtre n'est plus une parenthèse de la vie, il n'en est que le pauvre miroir, déformant pour sauver la face.

Et c'est là, à mon sens, que l'auteur perd quelque peu prise sur son sujet. Trop d'invraisemblances, trop de coup de théâtre, de portes ouvertes comme par enchantement sur des secrets, de portes fermées sur des coups de rage, de colère, de peur. Sans vouloir me justifier en révélant ici les ressorts qui font avancer l'histoire - ce qui serait contraire à ma vue de ce que doit être un billet d'humeur à propos de mes lectures - je n'ai pu que constater que, lecteur, je ne savais plus trop s'il me fallait suivre l'histoire du Créateur, le Dieu qui pourrait être déchu ou celle de sa maîtresse, celle de sa mère ou de son épouse qui, bien que déplacée hors de sa vie n'en reste pas moins sa femme, la femme de Dieu qui a toujours un rôle à jouer dans ses pièces et un rôle plus important encore dans la destinée de ce Dieu du spectacle. Et c'est sans même parler de l'intérêt que peut susciter un personnage attachant, la fille de ce couple qui admire ses parents, déteste tout dans la vie, porte en elle un enfant et se cherche enfin...

Malheureusement, on atterrit dans des clichés, des artéfacts de théâtre, des situations à ne plus croire. Plus rien ne nous fait rêver.

Ce roman sur le théâtre, ses créations, ses magouilles et le regard qu'il jette sur la vraie vie et qu'il puise en elle était l'occasion de faire éclater un feu d'artifices de réflexions. Avec le bruit gênant des pétards qui donne envie de se boucher les oreilles et le panel merveilleux des éclats de lumière qui ouvrent nos coeurs à une vie de paillettes, de rêve et de fête. le pétard était mouillé de trop d'intentions peut-être... Là réside le problème.
Commenter  J’apprécie          173
Ce livre est un enchantement où s'entrelacent comme dans une molécule d'ADN plusieurs fils.

Le ramage du titre (La femme de Dieu) dans le premier roman de Judith Sibony se rapporte à son plumage et Judith Sibony est le phénix des hôtes de cette volée de bois des premiers romans de la rentrée. Pour un coup d'essai c'est un coup de maître.

La première sensation, le premier fil, une fois le livre lu d'une traite refermé, concerne les personnages, tous bien croqués, tous à croquer qui pourraient être des pantins égarés dans un rocambolesque vaudeville à la fois amer et joyeux que Feydeau aurait pu écrire. On se sent proche de chacun car chacun d'eux est capable de nous surprendre d'une ligne à l'autre par ses contrepieds qui de la surprise font jaillir la vérité de la vie. Là me semble résider l'irresistible proximité que j'ai ressenti avec tous les protagonistes car chacun d'eux, comme un hommage à Pirandello, a trouvé son auteure et c'est Judith Sibony.

Ce roman polar peut se lire aussi comme un autoportrait d'un écrivain qui dans une infinie mise en abîme médite sur la vanité de la création artistique au regard de la puissance de la Vie avec ses craintes, ses compromis avec la férocité du désir, ses tricheries avec la peur d'être trompée ou de ne plus être préféré. La plupart des personnages sont d'ailleurs des femmes dont la préoccupation essentielle est la procréation alors que le presque seul personnage masculin est un créateur symboliquement émasculé dont les oeuvres se nourrissent de la spontanéité librement créatrice des femmes et qui rejette même la reconnaissance par le public de ses oeuvres. Ce roman féministe, où les hommes sont des accessoires est un « femmage » à la mère universelle. En quête d'auteure ai-je dit plus haut mais aussi enquête sur la création théâtrale, sur ce qu'est la mise en scène, sur les ficelles de la séduction du public, sur le paradoxe du comédien, sur l'angoisse de la création comme sur les affres de la procréation. le sujet de l'enquête c'est la quête du sujet, du devenir soi, du dépouillement de ses oripeaux et costumes. C'était le second fil.

C'est enfin un roman d'apprentissage ou la Vie, la naissance d'un enfant, l'emporte sur les illusions et les artifices de la création théâtrale qui nourrit tout en les dévorant de l'intérieur les acteurs de la pièce. La Vie s'impose à l'improviste face à la stérilité des représentations qu'elles soient mentales ou théâtrales.

Une auteure penseure est née.

Commenter  J’apprécie          00
Sympathique roman qui se déroule dans les coulisses d'un théâtre. Judith Sibony qui est critique connaît très bien ce milieu et nous dépeint avec beaucoup de justesse ses protagonistes. Il y a le grand metteur en scène, sa femme, la grande artiste vieillissante, et la pas si jeune maîtresse. le metteur en scène au narcissisme sur-développé, comme on imagine bien tous les grands Maîtres de ce milieu, se trouve à un tournant de sa vie. En mal d'inspiration comment continuer à faire aussi bien, comment toujours plaire au public quand, en plus, il faut affronter le décès de sa mère? L'actrice, elle, se trouve confronter à des problèmes de santé qu'elle cache. Il est si difficile de penser devoir un jour se retirer quand on est acclamé chaque soir sur scène! Leur fille au caractère bien pâlot est un personnage émouvant, on ressent bien son mal-être écrasée par ses deux parents aimants mais toujours en pleine lumière.
La maîtresse à l'aube de la quarantaine veut un enfant et c'est ainsi que Judith Sibony aborde son deuxième thème: la procréation médicale. C'est ce qui dynamise ce roman.
Si chacun joue son rôle sans beaucoup d'originalité Judith Sibony nous fait passer un bon moment dans ce roman qui n'est pas exempt de rebondissements.
#LaFemmeDeDieu #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          10
L'auteur nous embarque dans une histoire à 6 voix :
Le metteur en scène et père de Julie PIREL,
Elisabeth Marlon Pirelcomédienne et femme du metteur en scène (Dieu alias Robert Pirel),
La maitresse De Robert pirel, Natacha,
La mère de Natacha,Marie Walz, psychologue dans un service de procréation médicale,
La mère De Robert pirel et grand-mère de Julie
Julie Pirel, fille du couple Elisabeth et Robert.
Un secret lie tout les protagonistes. Pourquoi Elisabeth supporte t-elle toutes les infidélités de son époux ?
J'ai été séduite par ce scénario, l'univers du théâtre m'a plu.
les réflexions de chaque personnage sont pertinentes, la chute est bien amené. Je conseille ce premier roman.
Commenter  J’apprécie          10
Élisabeth est une actrice renommée d'une grande beauté qui joue au théâtre dans des pièces mises en scène par son mari Robert. Celui-ci dirige également sa jeune maîtresse Natacha qui est prête à tout pour avoir un enfant de lui. Les deux comédiennes que Robert fait jouer ensemble paraissent cohabiter avec harmonie. Robert a une mère mourante à qui il rend des visites quotidiennes à l'hôpital et une fille Julie en admiration devant ses parents.

Le récit va passer des coulisses du théâtre où Robert est un metteur en scène qui, plutôt que d'écrire un texte pour les comédiens, mise tout sur leur improvisation aux coulisses de la procréation médicalement assistée à laquelle Natacha tente d'avoir recours avec l'aide de sa mère.

Critique de théâtre, l'auteure connait bien le milieu dans lequel elle situe son intrigue, elle décrit parfaitement le narcissisme et le plein pouvoir des metteurs en scène. L'homme est profondément antipathique et les femmes terriblement superficielles dans ce récit qui s'apparente pour moi à une sorte de vaudeville sans saveur dans lequel l'auteure accumule les invraisemblances. J'ai peiné dans cette lecture et ai trouvé l'histoire très ennuyeuse et sans grand intérêt, je n'ai pas bien compris les intentions de l'auteure... Voilà un roman que je n'ai terminé que parce qu'il était court. Un roman trop farfelu pour moi mais je suis certaine qu'il saura trouver son public...
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Qu'est-ce qu'il est cruel, parfois, mon Robert. "Tu devrais te reposer un peu." On n'a pas idée de dire ça à une actrice encore si peu habituée à jouer.
Commenter  J’apprécie          70
"Etre dans la représentation, c'est forcément renoncer à l'essentiel."
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Judith Sibony (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Judith Sibony
Jeudi 14 février 2019
Judith Sibony, Rosemary Standley et Sylvain Griotto - La Femme de Dieu (ed. Stock)
Élisabeth, grande actrice, affiche une beauté imperturbable malgré le temps qui passe. Son mari, qui est aussi son metteur en scène, collectionne les maîtresses, mais on dirait qu?elle ne s?en rend pas compte. Pas plus que leur fille unique, qui admire ses parents avec un acharnement sans faille. Suivant les pas de la femme trompée aussi bien que ceux de la maîtresse prête à tout pour avoir un enfant, Judith Sibony circule entre les coulisses de la création théâtrale et celles de la procréation médicale. Deux univers où chaque personnage fait face à une même hantise : la peur de passer à côté de sa vie. Pour ce concert littéraire, Judith Sibony sera accompagnée par Rosemary Standley, chanteuse du groupe Moriarty, avec qui elle concocte un florilège de chansons en écho à son roman. le répertoire ira de Gabriel Fauré à Nina Simone, avec des extraits du spectacle A Queen of Heart, de Juliette Deschamps, et des surprises encore secrètes.
+ Lire la suite
autres livres classés : filiationVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Lecteurs (23) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3674 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..