J'ai été touchée dès les premières phrases par ce petit garçon ,le narrateur, qui aspire déjà à gravir le Mont-blanc . Non comme un défi mais comme l'évidence d'une histoire d'amour avec la montagne. Ne plus rester en arrière en regardant s'éloigner les adultes,s'autoriser à atteindre le ciel.
Dans son coeur se mêlent indissociablement, la montagne, les petits trains du col de Voza,et la grossesse de sa maman qui attend des jumelles. Il veut lier ces trois amours en donnant à l'une de ses soeurs,le prénom de Marguerite qui est celui d'un des trois trains.
Cependant, une seule petite fille naîtra vivante, et il découvre que,finalement, le train s'appelle Marie et non Marguerite. Cette réalité " exige une bifurcation mentale, un nouvel aiguillage : je dois laisser de côté mes souvenirs et prendre la voie de la vérité. "
Avec ténacité et le désir de vivre,le narrateur regarde toujours vers le haut, même s'il garde toujours dans sa poche sa petite locomotive en bois rouge,Marguerite. A tout jamais il est marqué par la gemelité,et son regard la denichera partout où elle se trouve.
Le petit garçon rêveur est resté au pied des montagnes pour devenir un jeune homme volontaire qui sait le point qu'il veut atteindre, même s'il prendra des chemins détournés pour y parvenir. Il nous partage sa découverte du monde et ce qui s'y passe politiquement, mais ces détours semblent rester bien extérieur à lui. Son univers,l'unique objet de son désir c'est la montagne,son grand amour le Mont- blanc.
Si j'ai moins aimé les détours du narrateur, son retour à ses premières amours et sa connaissance profonde de la montagne, m'ont permis de m'aventurer moi aussi sur les chemins grandioses des Alpes, d'éprouver respect et admiration pour leur puissance et leur beauté.
Pour magnifier le tout,
Michaël Sibony m'a offert un voyage musical splendide. Lire les dernières pages du roman en écoutant le concerto pour piano et violon d'Ernest Bloch(Nigun) est un moment presque sacré !
Je dois la lecture de ce premier roman à Babelio et aux éditions de L'aube, grand merci à vous.