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Muo revient dans sa Chine natale après un long voyage en France où il a étudié la psychanalyse , il possède un trésor , quelques livres de Freud qui vont lui permettre de gagner sa vie en se proposant comme interprète des rêves de ses contemporains, mais dés le début de son voyage , la précieuse valise contenant les livres lui est dérobée .
Muo ne désespère pas , il se lance malgré tout dans une quête improbable , en effet il doit trouver une vierge en échange de la libération de son amie Volcan de la vieille lune .
Commence un incroyable périple écrit de façon magistrale , comme dans tous les romans de l'auteur , l'amour pour les langues réelles ou fantasmées joue un rôle important, ici la langue française est mise à l'honneur .
J'ai adoré faire ce merveilleux voyage en compagnie de l'auteur .
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De mon point de vue, ce livre a au moins autant de valeur que "Balzac et la petite tailleuse chinoise", qui est certainement le roman le plus connu de Dai Sijie. Avec "Le complexe de Di", l'auteur confirme qu'il est un merveilleux conteur, capable de nous entraîner sans résistance sur les chemins les plus surprenants et les plus captivants. Le point de départ de cette histoire, consistant à juxtaposer la psychanalyse et la Chine est déjà originale, pour le moins. Le personnage principal, Muo, est un personnage qui ne paie pas de mine, un peu "décalé" mais attachant. Il veut absolument délivrer son épouse prisonnière. Dans ce but, il doit satisfaire les exigences d'un juge fort antipathique: il se trouve donc embarqué dans diverses aventures plus ou moins étranges. L'imagination et la fantaisie de Dai Sijie nous emmène à travers la Chine profonde. D'une situation à l'autre, au fil des rencontres de Muo et sans "suspense" inutile, l'intérêt du lecteur ne fléchit jamais. Quel art ! J'ai beaucoup aimé ce roman; j'en redemande !
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Muo, surnommé Freudmuo par ses collègues étudiants, est un Chinois du Yunnan venu de France. Il donne, gracieusement, des consultations d'interprétation de rêves car il a été formé en psychanalyse. Il circule dans les trains chinois, banquettes dures ou même place allongée sous les sièges, avec une valise qu'il enchaîne au porte-bagages. Une distraction, une jeune fille un peu câline et la valise pleine de ses précieux livres français disparaît. Il croyait caresser son pied, en fait, il caressait un manche à balais ! Sa valise et ses belles chaussures occidentales se sont volatilisées avec la belle. Heureusement les dollars cachés dans son slip sont toujours là.

Où va-t-il ainsi, avec une deuxième valise encore attachée par une chaîne ? Petit-fils de pasteur,, Muo a vécu la Révolution culturelle (1966-1976). Il est arrivé à Paris au début des années 90.

Arrivé à destination, il interroge l'Embaumeuse de cadavres. Il veut faire sortir de prison Volcan de la Vieille Lune, retenue par le juge DI. C'est une amie étudiante.

Muo raconte les années 80, pas de taxis, une machine à laver est un produit de luxe que l'on ramène chez soi attaché au vélo. Les voisins de la cour s'agglutinent pour admirer la merveille.

L'Embaumeuse raconte son histoire : elle a rencontré son mari à la morgue, lors de l'embaumement de la mère de son mari. En Chine, on ne s'approche pas de la dépouille d'un parent ou proche si on est embaumeur. Lui a voulu le faire. Sa mère était linguiste, travaillait sur les langues de la frontière sino-birmane. Ils se marient mais, étant homosexuel, Jian, le mari, se jette par la fenêtre avant la nuit de noces. C'est ainsi qu'à quarante ans, l'Embaumeuse est toujours vierge et déjà veuve !

Muo décide de partir délivrer Volcan de la Vieille Lune sur son vélo avec à l'arrière un étendard de tissu blanc orné de l'idéogramme signifiant « rêve » au bout d'une canne de bambou. le voilà devenu psychanalyste ambulant !

Il connaît un certain succès, recueille les rêves des gens et, contre toute attente, leur fait des sortes de prédictions. Il cite Freud, Jung et Lacan à tout propos. Sans cesse, il se réfère aux grands poètes occidentaux : Rimbaud, Baudelaire, les Américains Ezra Pound, T.S. Eliot, Robert Frost.
Il rencontre le juge Di, sorte de monstre de froideur et de méchanceté, qui exige pour prix de sa clémence une vierge en offrande. Muo part à la recherche de ce produit rare...

Tel un don Quichotte chinois, il traverse la Chine vers l'ouest, déclenche l'amour déraisonnable d'une vieille de 50 ans (!) qui vend des femmes de ménage au marché sous le sobriquet de Madame Thatcher ! Affolé, Muo s'enfuit !

Mais le drame se produit : il trouve le juge di mort sur la table de l'Embaumeuse. Que va-t-il advenir de Volcan, prisonnière du juge ?
Soudain, scène d'horreur et drôlatique à la fois : le juge se redresse, furieux qu'on ait commencé à l'embaumer ! Fuite éperdue de Muo...

Des scènes typiques de la Chine émaillent ce roman : queues interminables au guichet, salles d'attente des gares bondées, dans une odeur de sueur, de mégots et de nouilles instantanées. contrôles musclés dans les trains bondés ; enchevêtrements de vélos ; bagages volés.

Et de véritables bijoux de peintures chinoises : flancs abrupts de montagnes parsemés d'azalées et de rhododendrons, fleuve ocre au fond d'un défilé, paysans courbés dans leurs champs, jeunes filles aux pieds délicats.

Enfin, Muo devient « un homme » par la grâce de l'Embaumeuse qui, elle-même se trouve enfin dépucelée par le psychanalyste. A quarante ans, les deux deviennent des grands ! Mais elle est arrêtée, Muo va être accusé d'ourdir des meurtres, il se rend à la police mais, prévoyant, il achète dix livres en français, de psychanalyse et autres, avant de rencontrer le commissaire.
Dans le bureau de ce dernier, il y a sept énormes armoires bourrées de lettres de dénonciation savamment classées (parents-enfants, mari-femme, etc.) Il y en a une pleine d'autodénonciations !
On est à Chengdu (Sichuan). Muo veut se rendre à Kunming (Yunnan), de là gagner Rangoon puis prendre un vol pour Paris.
Il prend encore le train (banquettes dures!), se couche sous les sièges sur un imperméable pour ne pas être sali, il est rejoint pat Petite soeur Wang. En mastiquant la nourriture du train, un calmar-chewing-gum, il perd son incisive qu'il replace dans sa bouche avant de la perdre dans celle de Wang lors d'un baiser !

Wang devient intéressante : elle est vierge et, s'il l'emmène à Paris, elle se laissera prendre par le juge Di. Muo la renomme Petit Chemin.
Le voyage se poursuit avec ses péripéties : attaque par les Lolos, peuple tibéto-birman acrobate et voltigeur qui saute dans les trains en marche, nouvelle attaque par les mêmes Lolos (appelés Yi aujourd'hui), cette fois de l'autobus brinquebalant qui escalade la montagne, accident dû au conducteur qui raconte des histoires salaces. le tout sur fond de montagne fleurie, en apparence paisible...


Dai Sijie rend hommage à tous les arts dans son livre : la peinture (ici, c'est surtout la peinture chinoise que je perçois), la poésie occidentale et chinoise, la musique (Ravel et son Boléro), la photographie (ses évocations de foule, de personnages ou de paysages évoquent des clichés travaillés)
la littérature traditionnelle chinoise, les textes sacrés ou philosophiques. Ce roman est à lui seul une mine de références culturelles, sans affectation ni rien d'artificiel.
Un bon moment de lecture.
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J'ai eu du mal à finir ce roman de Dai Sijie, alors que j'avais adoré Balzac et la petite tailleuse chinoise. Ici une avalanche de digressions et de rebondissements, des situations trop improbables pour être vraiment drôles, et un déferlement d'adjectifs ont eu raison de ma bonne volonté: je n'ai pas pu apprécier l'humour et le style de cet auteur, et je le regrette.
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Une histoire chinoise. Après ses études en France, où il a étudié la psychanalyse, Mou revient en Chine où il va exécuter son métier de psychanalyste. Il serait le premier psychanalyste chinois. Pour un tarif bas, il explique les gens leurs rêves. Nous sommes au début du XXIe siècle dans la campagne pauvre de la Chine, alors nous nous trouvons loin du côté est, la partie de la Chine riche et développé.
Après être revenu en Chine, Muo découvre que son ancienne amie Volcan de la Vieille Lune est emprisonnée pour avoir vendu des photos à des étrangers. Ce sont photos qui montrent la brutalité de la police chinoise. Pour effectuer sa libération, Muo doit suborner le juge Di. Si'l lui amène une vierge, le juge libérerait à son tour son amie emprisonnée. Alors, Mou doit trouver une vierge qui sera prête à partager le lit du juge.

Muo commence à sa quête. Il traverse la campagne à vélo à la recherche d’une vierge. Il rencontre des femmes, il leur explique leurs rêves et de cette façon il essaie de trouver une vierge. L’histoire contient des explications des rêves inévitables, mais, heureusement, ils ne forment pas une grande partie du livre. Les rêves et leurs explications ne sont pas impressionnants ou amusants. Le récit est surtout une succession des aventures de Muo.

Je crois que l’auteur a visé à rédiger une histoire amusante et légère. Malheureusement, l’humour est un peu vulgaire. De plus, l’histoire est ennuyeuse et elle n’a pas captivé mon imagination. En fait, après quelque temps, j’ai commencé à m’irriter de ce personnage de Muo, un personnage que je trouve peu sympathique. Je comprends la plupart des allusions ouvertes et couvertes à la théorie de Freud, Muo est quand même un psychanalyste et Freud est son héros, mais ils ne sont pas drôles. Ça suffit déjà après quelques chapitres, ces descriptions vulgaires des fonctions physiques du corps et ces histoires sur la virginité perdue. Le récit devient rapidement trop enfantin.

Malgré sa taille normale, j’ai eu besoin de plusieurs semaines pour finalement terminer ce livre. Le livre a gagné le Prix Femina en 2003.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Je suis déçu, je n'ai pas accroché à ce livre. C'était mon premier Dai Sije, depuis j'ai lu Balzac et la petite tailleuse chinoise, et grosso modo, mon regard ne s'est pas adouci ni modifié.
Je trouve que ça ne tient pas, ça part dans trop de sens, c'est compliqué tout en étant simple mais cette combinaison de thème et cette confrontation ou opposition des sens, des termes, des idées, des cultures ne marche pas, le ton m'exaspère ou m'ennuie. Là aussi m'exaspère ou m'ennuie, vous me direz c'est une belle palette potentielle. Mais le potentiel fait flop.
Comme de toute façon tout le monde ou presque apprécie beaucoup voire énormément cet auteur et cet opus en particulier, je peux bien me permettre de bémoliser.
Je reconnais toutefois des qualités à ce livre, un style, un ton (que je n'aime pas mais qui existe) et des idées. C'est pas rien. Donc trois étoiles.
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Les tribulations d'un chinois amateur de psychanalyse et de la France.
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Ce n'est pas mal écrit, c'est original, plutôt dynamique et un brin déjanté, mais quelque chose m'échappe dans cet humour asiatique, un peu comme dans "Kafka au bord du rivage" de Murakami. Je ne baille pas en le lisant mais je finis le livre en étant content que ce soit fini pour passer à autre chose..
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“Allongez-vous sur le divan et racontez-moi votre histoire” Ambiance feutrée. Cadre un peu vieillot. L'ampoule au plafond vacille maladroitement. Et ce divan si moelleux, je m'y enfonce… le Complexe de Di, c'est ça. Un cabinet un peu hors du commun, où tout ce qui se dit va prendre du sens. On est là, on assiste à cette histoire, à ces paroles, sans pouvoir arrêter quoique ce soit. Et de toute façon, pourquoi l'arrêter ? On s'y embarque, on flotte, on rêve, on a l'impression de découvrir la puissance et la saveur du réel et de l'imagination, la puissance des mots. Je n'aurais jamais pensé, un jour, pouvoir rêver éveillé. C'est désormais chose faite.

Ce mirage poétique est avant tout un voyage, un voyage initiatique où le jeune psychanalyste Muo va se confronter physiquement et mentalement à l'âpreté des sentiments. le livre s'ouvre sur un épisode de train. Train symbolique. Tout le monde s'embarque pour une découverte de l'arrière-pays chinois, où la silhouette sombre du Juge di veille à obscurcir la moindre lueur. Muo devra pourtant rencontrer ce personnage. Car lui seul peut délivrer Volcan de la Vieille Lune, l'épouse de Muo, alors prisonnière. Cette femme, dont le parfum se mélange désormais à celui du métal, de la vieille pierre, de la sueur, attend patiemment qu'on la délivre. Elle sait qu'il viendra, à la manière d'un prince charmant. Elle entend déjà les bruits des sabots du cheval résonner dans sa cellule. du moins, c'est ce que Muo imagine, et il est bien décidé à transformer ce fantasme en réalité. Mais c'est sans compter ce qu'il aura à traverser, ce voyage dont il sortira changé. le Juge Di, être pervers et cruel lui fera une requête un peu particulière en échange de la liberté : une fille vierge. Et voilà notre psychanalyste parti sur les routes boueuses, sinueuses, dangereuses d'une Chine qu'il ne reconnaît qu'à moitié. Son vétuste bureau sous les bras, il va tenter d'interpréter les rêves, ici et là-bas, et tenter de trouver la fille. Mais il y aura des rencontres dont il ne pourra prévoir l'issue. Tous les personnages gravitent autour de lui, l'entraînant lentement dans un tourbillon d'émotions, de sens, de gestes qui le mènera vers un tout autre avenir. L'Embaumeuse, Mme Thatcher, les Lolos, l'Observateur d'excréments de panda, autant d'individus que d'aventures, que d'expériences dont Muo goûtera toute la saveur…

Dai Sijie nous réinterprète la vie. Il nous emmène avec Muo, il nous fait monter sur ce train, pour un aller direct vers le rêve, sans retour. Tout dans ce roman est poésie. du titre de chaque chapitre au dernier silence en fin de phrase, les mots rayonnent, solaires, s'illuminent dans toute leur simplicité. Une prose qui fait réfléchir, qui fait penser, se demander si, finalement, tout ce qui nous entoure ne serait pas qu'une illusion, qu'un mensonge, qu'un mirage. Dans ce roman, on s'y plonge, on s'y noie, les mots remplissent nos poumons jusqu'à ce qu'ils saturent , jusqu'à ce que le dernier point de la dernière page nous reste en travers de la gorge et que la réalité nous réveille, nous rappelle. “Vide le verre, envolé le papillon, fini le mirage, déchiré le brouillard…” Mais ces mots, ces phrases circulent encore dans nos veines. On retrouve désormais la saveur du temps, la saveur des choses. L'écriture magistrale et délicieuse nous y invite. Car, après tout, “la vie est une affaire de goût” …
Lien : http://bookkingdom.wordpress..
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Je me suis profondément ennuyée à la lecture de ce livre que j'ai trouvé insipide autant par son contenu que par son écriture... alors que j'avais beaucoup aimé Balzac....
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