Un roman qui se lit sans déplaisir, mais j'avoue que ce fut pour moi une déception. L'histoire en a été largement racontée, celle du grand-père de Dai Sieje devenu pasteur. Et de sa traversée tumultueuse du vingtième siècle, de l'empire à l'essor économique de la Chine, en passant évidemment par la prise du pouvoir par Mao et la révolution culturelle.
D'où vient l'impression de lourdeur que j'ai ressentie tout au long de cette lecture? Il m'a fallu me replonger dans "
Balzac et la petite tailleuse chinoise" pour essayer de mieux cerner ce sentiment d'insatisfaction. A mon humble avis, ces deux romans diffèrent notamment par leur style. Celui de "
Balzac..." est primesautier, léger, distancié, le narrateur est capable de se moquer de lui-même. Alors que dans "l'évangile...", l'auteur semble ne pas avoir trouvé de ton homogène. A plusieurs reprises, je l'ai trouvé lourd et ampoulé ("la main dans les entrailles fumantes de la bête, il avait plongé son regard dans les yeux azur de la jeune femme"). Parfois, j'ai pensé à
Jules Verne racontant les péripéties de
Michel Strogoff; et à d'autres moments, au réalisme magique de
Garcia Marquez.
Un des points forts du roman pourrait être le contraste entre l'idéal chrétien et les pratiques de la dictature communiste, mais ici il est traité de manière caricaturale. Restent quelques images et descriptions fortes, telle cette assemblée où sont conspués et tabassés les soi-disant traîtres au peuple; ou encore, ces enfants jouant dans un orphelinat.