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3,61

sur 209 notes
Je sors de cette lecture avec un avis mitigé.
Je ne m'étendrai pas sur la plume de Silverberg, son talent pour la description, la création d'un décor, d'un environnement, d'une reconstitution historique, ni sur sa capacité à nous brosser rapidement des personnages charismatiques, avec du relief, de la consistance.

Par contre, je suis resté un peu sur la touche, déjà quant au choix de la structure du livre, à savoir qu'il s'agit finalement d'un recueil de nouvelles, narrant des scènes particulières de vie au cours de la fausse histoire de l'Empire romain. A chaque fois, l'auteur avance suffisamment dans le temps pour que les acteurs auxquels nous avions pu nous attacher, soient morts depuis un moment.
J'ai trouvé ce schéma de construction assez frustrant, et également assez pénible, dans le sens où il faut en permanence se relancer complètement dans quelque chose de nouveau. En plus, Silverberg a cru bon, de tout le temps rappeler l'enchainement des événements ayant conduit l'Empire à cet instant. Et ceci s'avère assez redondant.

Ensuite, ce qui m'a le plus déplu, c'est l'essence même des histoires. Les intrigues qui parfois ne décollent pas, et qui offrent souvent une chute qui manque justement du caractère propre au terme "chute". Il y a, évidemment, toujours une morale et une réflexion sur le pouvoir, la force d'un empire, le patriotisme, le sens du devoir, la soif du pouvoir. Mais je pense m'être dit, à chaque fin de chapitre, "tout ça pour ça".

Non, je reste admiratif de Robert Silverberg et de son oeuvre, mais je ne prends aucun risque en disant qu'il s'agit ici de son livre que j'ai le moins aimé.
Après, pour les passionnés d'histoire et notamment de cette période, je pense que ce livre possède un grand intérêt, tant l'auteur s'est documenté avant et maitrise son sujet.
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J'ai bien pris mon temps pour lire ce livre que j'ai beaucoup aimé dans l'ensemble. L'idée de départ est très intéressante : « Et si l'Empire romain n'avait jamais disparu ? »

On ne va pas suivre un personnage mais le déroulement de l'Histoire (de 1203 A.U.C. à 2723 A.U.C. - pour comparer avec notre histoire enlever 754 ans ^^) à travers une belle brochette de personnages : Faustus, Corbulo, Drusus, Antipater, Eudoxia, Pisander, Apollinaris, Cymbelin, Tyr et Nathan.

D'un côté, c'est bien d'avoir leur point de vue sur leur époque et de l'autre, c'est toujours un peu triste de les quitter (les histoires sont toujours trop courtes). Il y a quelques figures que je ne vais pas oublier comme Faustus, Drusus, Antipater et surtout Apollinaris (mon préféré).

J'ai trouvé incroyable, de pouvoir m'attacher à un personnage en quelques lignes, de m'inquiéter de son sort. Ensuite, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire de Cymbelin, pour mieux repartir avec celle Tyr et Friya La dernière histoire est tombée pour moi comme un cheveu sur la soupe… pour la conclusion j'ai trouvé que cela ne collait pas avec le reste.

J'ai aimé 7 histoires sur les 10, c'est déjà pas mal mais en refermant le livre c'est difficile pour moi d'avoir une vue d'ensemble sur toute l'histoire. Je pense que j'aurai préféré que tout le roman se déroule à une même époque avec des développements qui expliquent comment L Histoire a évolué. À mon sens, il manquait quelque chose... un fil conducteur(?) ou c'est peut-être l'impression d'avoir « manqué des épisodes ».

Un bon moment de lecture, quoi qu'il en soit.




Challenge défi de l'imaginaire (SFFF) (35)
Challenge pavés 2018

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Je viens de terminer Roma Aeterna ce jour, et pour moi c'est une découverte de l'écriture de Robert Silverberg. L'occasion m'en a été donné par la lecture commune que Fifrildi a ouverte sur le forum.
Le livre est sorti en 2003 et est composé d'une dizaine de courtes histoires réparties sur 1500 ans de ce qu'aurait pu être l'empire et la pax romana si…. Moïse n'avait pas traversé la mer Rouge.
Une uchronie donc où un tas d'événements ont pris un chemin différent.
Même un certain Mahmud est assassiné avant d'avoir pu créer une autre religion monothéiste
Au fil des nouvelles, on côtoie différents personnages auxquels j'ai plus ou moins accroché.
Mes nouvelles préférées sont :

1282 AUC : Avec César dans les Bas-Fonds : une fort instructive excursion au sein des bas fonds de Rome. Et aussi comme quoi, il ne faut surtout pas se fier aux apparences.
1861 AUC : La deuxième vague : et si les peaux-rouges ou amérindiens de Roma nova n'avaient pas été colonisés.
2568 AUC : le règne de la Terreur : un coup d'état qui ravage tout sur son chemin
2603 AUC : Via Roma : j'assimilerais bien cette nouvelle à notre révolution de 1789 ou même à la révolution Russe avec toutes leurs exactions.

On assiste donc à des coups d'état, des schismes, des manoeuvres et jeux de dupes au sein du pouvoir. le but des élites de Rome est de continuer à asseoir la puissance et à étendre les frontières de l'Empire souvent pour leurs intérêts propres. Rien de bien nouveau en ce bas monde.
Je ne peux pas dire que j'ai été emballée par l'ensemble des nouvelles, c'est bien écrit mais un peu longuet dans les descriptions. J'aime bien par contre les interactions avec les différents personnages. La difficulté étant de retenir tous les noms des intervenants, les noms en latin n'ayant jamais été mon fort ^^
En général je suis fan des uchronies, voyages dans le temps, pour le thème particulier de l'Histoire transformée, et j'aurais préféré assisté à une histoire bien définie et non répartie sur un millénaire.
Coup d'essai à renouveler pour Silverberg, à vous lire il aurait d'autres romans plus accrocheurs.
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C'est en l'an 2771 A.U.C. que des membres du site Babelium décident de se lancer dans la lecture commune de Roma Aeterna de l'auteur Robert Silverberg.



L'empire romain n'a pas disparu, non. Malgré les guerres et les rébellions, les crises politiques ou encore les complots pour renverser le pouvoir et l'empereur, Rome demeure toujours la ville la plus importante du monde. Elle brille toujours par son extravagance, sa culture et son aura s'étend sur les autres cités de l'Empire...

Le construction du livre est bien trouvée car, à chaque chapitre, Silverberg développe une période particulière de cette Histoire parallèle. On avance chronologiquement dans le temps, on fait donc la connaissance d'un nouveau narrateur à chaque fois, certains plus attachants que d'autres. C'est souvent un personnage important, proche d'un César, et qui est témoin d'un évènement relativement essentiel dans l'évolution de cette civilisation romaine.

Par ailleurs, Silverberg écrit bien, c'est un fait. Il nous brosse merveilleusement en quelques pages le décor - et quels décors parfois ! - et des personnages hauts en couleur. On est facilement et rapidement plongé dans son récit avec l'envie d'en savoir plus.

Mais... il m'a manqué quelque chose pour être enthousiaste sur ce roman.

En fait, je dois dire que je me suis sentie un peu frustrée à la fin des chapitres, soit parce que j'aurais aimé connaître une suite (je pense par exemple au récit d'Antipaster), soit parce que j'étais déçue du manque de rebondissements proposés qui auraient pu éveiller davantage mon intérêt.
Le format des chapitres, proche de la nouvelle, et la personnalité des différents narrateurs ont certainement influencé ce sentiment.

Ce ressenti est toutefois personnel et ne m'empêche pas d'être satisfaite de cette lecture car j'ai bien aimé le concept qui rend ce roman tout à fait original.

Lu dans le cadre du challenge «2771 A.U.C., l'année Robert Silverberg...» ;)
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« Pendant que la plupart d'entre nous dorment, d'autres plus futés refont l'histoire le temps d'une nuit .» D'autres, avec un génie qui force l'admiration, et une capacité à « cerner la logique de l'histoire, l'inévitabilité des processus qui découlent de la nature des êtres humains », la réécrivent, comme Robert Silverberg.
Et si Roma Mater n'avait jamais cessé d'exister ? Rome, la mère de toutes les cités, ville éternelle dans cette uchronie. Le récit est une succession de courtes chroniques allant du moyen-âge au XXème siècle, axées sur les moments charnières de cette version de son « Histoire » : ses périodes de décadence emmenant son lot de guerres civile et de réunification, ses tentatives de conquête , ses Pax Romana entre deux révolutions et les renversements de l'Empire et des Républiques qui se succèdent.
Les personnages qui font cette Histoire, de générations ou de siècles différents, sont tous patriciens (à une exception près, nécessaire à la finalité du récit), la plèbe ici n'a pas sa place. Roma Aeterna est un récit dans les hautes sphères du pouvoir avec ses intrigues politiques et tractations menées pour la préservation de privilèges ou le maintien de la paix romaine universelle et inébranlable, pour que « Rome demeure Rome pour l'éternité »… La longue succession de prises de pouvoir, l'auteur nous la rappelle d'un chapitre à l'autre pour assurer la continuité du récit entre les différentes périodes et les personnages qui n'ont aucun lien direct. La narration est d'autant plus immersive que les changements d'époques ne s'opèrent pas de manière brutale, les évolutions technologiques lentes sont allusives ne provoquant aucun bouleversement, et que les datations sont ab Urbe condita, pas de calendrier chrétien, le christianisme tout comme l'islam n'existent pas. La religion n'a pas la part belle dans ce roman, Rome « a transformé le sacré en instrument de pouvoir » en ouvrant son espace religieux aux divinités étrangères, en considérant « tous les dieux tout aussi égaux qu'insignifiants ».
Roma Aeterna est une uchronie maîtrisée du début à la fin. Le talentueux Robert Silverberg parvient à amener à penser qu'ils n'étaient pas si fous que ça les Romains, Rome aurait pu être éternelle… mais l'Histoire n'est-elle pas un perpétuel recommencement ? Et si l'Empire romain n'avait jamais existé ?
Un roman intéressant pour les amateurs d'Histoire, passionnant pour les amoureux de la Rome Antique.
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J'ai vraiment passé un bon moment avec la Roma aeterna de Silverberg ! Bon, je suis historienne de formation et ça explique peut-être pourquoi j'ai tant apprécié cette histoire fictive d'un empire romain fictif. La structure épisodique du livre ne m'a pas dérangée et, au contraire, par son aspect parfois répétitif, renvoie bien je trouve à la notion d'éternité . Guerre - paix, décadence - renaissance, unité - diversité : les vagues se succèdent sans faillir, comme un éternel retour.
Silverberg écrit bien : dans les différentes nouvelles qui constituent le livre, il plante en quelques mots un riche décor pour l'épisode qu'il rapporte et ses personnages, bien que souvent pris dans les filets du pouvoir, sont suffisamment différents les uns des autres pour qu'on ne les confonde pas. Ça reste certes un plaisir intellectuel plus qu'autre chose car nous n'avons pas vraiment le temps de nous attacher aux personnages avant qu'ils ne disparaissent mais ça ne m'a pas gênée.
Sur la même thématique, il y a aussi le très bon La gloire de l'empire de d'Ormesson.
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Dans la version de l'Histoire que Silverberg nous présente, le judaïsme ne s'est jamais développé, les Hébreux étant resté prisonniers en Égypte. le christianisme et l'islam non plus, du coup. L'empire romain a réussi à surmonter la crise qui le menaçait, et les barbares ont été repoussés loin des frontières. L'aigle romain peut s'étendre sans ennemi majeur.

L'idée est intéressante, mais la réalisation me déçoit. L'intérêt d'une uchronie pour moi est soit de deviner ce qui aurait pu se produire dans l'histoire en changeant un événement, soit en analysant l'impact de cet événement manquant sur la mentalité de la population et sur les thèses dominantes qui se développent.

Sur le premier point, rien de nouveau. L'histoire de l'empire romain suit fidèlement la nôtre : conquête de l'Amérique, grands explorateurs, révolution française, etc. Si Silverberg avait développé en filigrane une théorie d'un « sens de l'histoire » inchangeable, pourquoi pas, mais je ne pense pas que c'est le message qu'il a essayé de faire passer. Quant à la population, on ne la voit pratiquement pas, toute l'histoire étant centrée sur la politique des empereurs et de leur entourage. Par conséquent, aucun changement important de mentalité ne transparaît.

Il ne reste donc qu'une histoire semblable à la nôtre, mis à part que les noms sont romains ou grecs et qu'on parle d'empereurs plutôt que de rois. le jeu m'a rapidement lassé, et le livre m'est tombé des mains aux deux tiers. Ce sentiment devait être partagé par le lecteur qui me précédait, puisque j'ai acheté le livre d'occasion, et j'ai trouvé un marque-page à peu près au même endroit !
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En l'an 450 après Jésus-Christ, Lentulus Aufidius, l'illustre historien, s'est donné pour tâche d'écrire la biographie de l'empereur Titus Gallius, monté sur le trône de Rome entre 217 et 241.
Durant son règne, pourtant assez bref, il a empêché toute religion monothéiste de prendre son envol et a restauré durablement le culte de Mercure.
Jésus-Christ est donc resté dans l'ombre et la religion chrétienne, restée très marginale, n'a pas saisi les rennes de la destinée du monde occidental.
La datation employée sera donc dite - ab Urbe condita - suivant l'expression romaine et démarrera à compter de la création de Rome, soit 753 ans avant notre date de référence.
En l'an 1282 A.U.C., Maximilianus II est empereur. Mais il se meurt. Son fils aîné, l'austère Héraclius est héritier du trône tandis que le frivole Maximilianus César, fils cadet, fait visiter les bas-fonds de Rome à Menandros, l'ambassadeur de Justinianus, l'empereur romain d'Orient. Mais un curieux accident de chasse met fin, tragiquement, aux espérances d'Héraclius....
En l'an 1365 A.U.C., Leontus Corbulo est exilé par l'empereur vers la ville de "Macoraba" dans la province d' Arabia Deserta. Il sera désormais, dans cette ville que nous connaissons comme "la Mecque", représentant commercial de sa majesté Julianus III empereur de Rome. Mais faisant connaissance avec Mahmud, prophète en devenir, il se chargera d'une tout autre mission....
En l'an 1861 A.U.C, Titius Livius Drusus prend le commandement d'une expédition qui se lance à la conquête d'un nouveau royaume au delà des mers : le Yucatan.
Et l'ère moderne, de ce monde où règne toujours la puissance de Rome, s'annonce avec la découverte de ce nouveau continent plein de richesses mais aussi de périls....
Robert Silverberg, auteur prolifique et talentueux, nous offre un récit passionnant. Sous forme de nouvelles, pour certaines presque indépendantes les unes des autres, il déroule une histoire du monde occidental parallèle à la nôtre : une Uchronie.
Et si Rome n'était jamais tombé,
Et si la chrétienté n'avait jamais pris son envol....
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Le challenge Robert Silverberg m'a permis cette année de découvrir et d'apprécier un auteur que je ne connaissais pas avant je dois le reconnaitre.
Depuis, je prends plaisir à découvrir régulièrement l'auteur dans son oeuvre qui est plus que prolifique, il faut le dire… le plus difficile est de choisir le prochain, car il y a tellement de choix dans sa bibliographie.
Délaissant un moment la planète de Majipoor, je me suis penchée sur Roma Aeterna suite à la proposition de lecture commune de mes amis babeliotes.
Nous sommes cette fois-ci dans une uchronie qui part du postulat que l'Empire romain n'a pas chuté face à l'invasion des barbares.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt ce livre qui est composé de plusieurs histoires qui , avec un narrateur diffèrent à chaque fois, raconte une tranche de vie de l'empire romain.
Pas de chrétienté dans ce monde et l'islam n'a pas pu se développer , donc nous sommes toujours dans un culte polythéiste mais ce n'est pas cela le sujet principal du livre. le pouvoir est toujours entre les mains d'un empereur, ( enfin deux en réalité puisque l'empire est divisé n'est-ce pas : Rome pour l'Occident et Constantinople pour l'Orient ) qui est plus ou moins « l'homme de la situation » selon les circonstances et les époques.
Les découvertes scientifiques et l'avancée de l'ère industrielle et de la technologie sont clairement en retard si l'on compare à ce qui s'est réellement passé dans l'histoire.
Si j'ai beaucoup aimé les deux premiers tiers de ce livre, j'avoue que les dernières histoires m'ont plus « laissé sur ma faim ». J'avais une petite impression de lassitude et une vague impression que l'auteur ne savait pas comment terminer son livre… mais ceci n'est que mon avis et n'engage que moi bien sur…
En conclusion, je rajouterais juste ces quelques mots : lecture sympathique, mais c'est loin d'être mon Silverberg préféré.
Challenge Robert Silverberg
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En conclusion, il est clair que Roma Aeterna est l'une des meilleures uchronies que j'ai lues à ce jour et cela ne m'étonne guère qu'elle soit considérée comme une référence du genre aujourd'hui. La nouvelle ligne temporelle amenée par Robert Silverberg est plutôt convaincante et on sent qu'il s'est documenté au préalable pour reconstituer une certaine idée de la Romanité. Toutefois, ce tableau positif est aussi contrebalancé par quelques écueils notamment l'évolution technologique qui m'a peu convaincue, un retour un peu trop facile à notre propre ligne temporelle et un manque de diversité parmi les narrateurs des nouvelles. Je vais donc poursuivre ma découverte du genre de l'uchronie par un autre ouvrage de l'auteur que je me suis déjà procurée, La porte des mondes et le cycle de Mithra de Rachel Tanner. Si vous connaissez d'autres uchronies qui se déroulent à l'époque romaine ou pendant la Renaissance italienne, je suis preneuse!

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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