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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
'A la première messe du jour des morts un crime sera commis'.

Seul à y croire, Maigret retrouve après quarante ans le château de Saint Fiacre où son père fut régisseur mais où la comtesse, veuve et à moitié folle dilapide sa fortune avec de jeunes secrétaires.

Simenon sait charmer avec une écriture sobre, visuelle et des dialogues et des personnages crédibles.
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Le premier Maigret que je lis. Bien sûr je connaissais déjà les adaptations avec Jean Gabin et Bruno Cremer, je me souvenais de l'histoire. J'ai lu ce livre en une nuit, d'une traite, comme en apnée. Jules Maigret revient sur les lieux de son enfance, les souvenirs idéalisés. Il ne juge pas, il assiste témoin. Simenon nous dépeint la vie d'une petite ville de province dans les années 30, le ciel gris, la nature humaine, la mesquinerie, l'appat du gain, la déchéance. Tout compte fait, ne serait-ce pas le fils indigne le personnage le moins ignoble de ce panier de crabes ?
Dernières lignes du livre :
"Est-ce que le commissaire se trompait ? Il lui sembla que sur les lèvres de Maurice de Saint-Fiacre flottait une ombre de sourire. Non, pas le sourire du Parisien sceptique, du fils de famille décavé.
Un sourire plein, confiant...
Pendant la messe, tout le monde put entendre la corne grêle d'un taxi : une petite crapule qui fuyait en compagnie d'un avocat abruti par la gueule de bois !"
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Dès les premières pages, on est intrigué, où est Maigret, quel est cet endroit où le personnel est discret, laisse le plateau derrière la porte, avec des portes qui ferment avec des ficelles enroulées autour de clou, où l'on se lave pas à l'eau courante, et où l'on vous réveille discrètement aux aurores pour aller à la messe ? Même l'adaptation excellente avec Jean Gabin ne vous baigne pas totalement dans le début du roman... le lecteur se dit, même connaissant l'histoire, où est le commissaire Maigret ? C'est le 7 e livre de Simenon ( j'ai 6 Maigret, et un livre sur l'inquiète ambiance de l'URSS : les gens d'en Face, avec le journaliste Gareth Jones, ce dernier par le biais d'article, Simenon est un écrivain précoce pour mettre dans un roman l'inquiétante ambiance derrière le Rideau de fer, le Belge qui décrit si bien la France, et qui écrit les aventures du plus français des détective : le très populaire Maigret!) que je possède que j'ouvre enfin, l'Affaire Saint Fiacre, une histoire qui l'amène loin de Paris, à l'endroit de sa jeunesse et on a beau le savoir... on se dit mais ou est-il ?
Alors oui, si le Noël de Maigret nous parle d'une enquête chez lui, nous expliquant comment il passe Noël, si Maigret se fâche nous parle de sa retraite, et d'une enquête qui s'impose à lui... par le biais d'une vieille dame, ici ce sont les fantômes de son enfance, (rappelé aussi dans Maigret se fâche par le biais de l'impopulaire de la classe!) l'enfance se rappelle à lui... de façon brutale! Et Simenon n'est pas le seul auteur à faire cela, Conan Doyle nous parle de la première enquête de Sherlock Holmes, bien avant l'arrivée du Dr Watson! et une autre enquête se passe pendant sa retraite au loin, sans Watson, Agatha Christie utilise les croyances des campagnes souvent, plus particulièrement dans le Cheval Pale, mais aussi Halloween et Noël ( le Noël de Poirot ou le gâteau de Noël... le titre n'est pas le même suivant adaptations et traductions!) ainsi que la vieillesse de Poirot dans une maison de retraite sinistre... avec SImenon et Conan Doyle, on ne traite pas de la fin de vie, de la retraite où l'on a encore de l'énergie... Chez Agatha Christie, c'est à Sainte Mary Mead, avec Miss Marple qu'il faut trouver cette ambiance, et pourtant, on fait à un moment donné dans une des histoires, une allusion à l'amour perdu de Miss Marple qui ne s'est jamais mariée par sacrifice utile pas par sacrifice à sa carrière comme Sherlock Holmes, et donc si Sherlock Holmes est l'enquêteur parfait ( mais pas l'humain parfait, il a besoin de substitut pour améliorer la performance de son cerveau!) et bien il serait dommage de ne se limiter qu'à un seul personnage, car le détective, héro des temps moderne, a tant de facette! Et il nous montre une vision plus juste de la société, et ne traite pas que de criminel, mais aussi des bons citoyens, des mauvais, un cliché de la société qu'on a tord de négliger, et qui ne passe pas forcément par des excès de violence.... mais révèle ce qu'est en profondeur chaque individu derrière parfois une apparence lisse, cachant bien des défauts... des fantômes... Alors lisons les grands classiques des romans policiers, sans se laisser culpabiliser, ils ont aussi leurs grands écrivains... n'en doutons plus!
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On ne présente plus Georges Simenon... Si ? Alors si vous insistez, mais juste parce que c'est vous.. Georges Simenon (1903-1989), est, bien sûr, la personnalité belge la plus connue au monde avec Hercule Poirot et Alex Vizorek. En littérature c'est un géant, autant par sa productivité phénoménale, que par la qualité littéraire de ses écrits. Rendez-vous compte : près de 400 romans, et 155 nouvelles, 25 écrits à caractère autobiographique et des milliers d'articles et reportages divers... Voilà qui donne le vertige !
Dans le seul domaine policier, 193 romans (dont 103 "Maigret")
Dans le seul domaine "Maigret", 75 romans et 28 nouvelles
Dans les romans "Maigret", beaucoup de chefs-d'oeuvre, la plupart adaptés au cinéma ou à la télévision (dans deux séries mythiques, l'une avec Jean Richard entre 1967 et 1990, l'autre avec Bruno Cremer de 1991 à 2005)
L'Affaire Saint-Fiacre, paru en 1932, est un de mes préférés. Sans doute parce que Maigret, retournant sur les lieux de son enfance, livre une part de sa personnalité rarement divulguée : la nostalgie de cette époque, où fils du régisseur du château, il était enfant de choeur à l'église du village. Une lettre anonyme, annonçant un crime au cours de la messe, le plonge des années en arrière, et le pousse à venir enquêter sur les lieux-mêmes de son enfance.
Le crime est insolite, puisque l'arme du forfait est une coupure de presse indiquant une fausse nouvelle, glissée non pas dans l'album mais dans le livre de messe de la comtesse (la même que le petit Jules - Maigret - vénérait dans sa jeunesse)
Je ne divulgacherai point, n'insistez pas, sachez seulement que le coupable, c'est le meurtrier (comme ça je ne m'avance pas trop). D'ailleurs dans cette histoire, Maigret, tout à ses souvenirs, laisse l'enquête se dérouler toute seule.
C'est sans doute ce qui donne à ce roman un caractère particulier : il y flotte un air de nostalgie, doublé de désillusion aussi, car Maigret, comme c'est souvent le cas, retrouve un monde assez différent de ce qu'il avait connu, le monde ancien de ses souvenirs se heurtant au monde présent de la réalité.
On ne boude jamais son plaisir en lisant Simenon. Que ce soit dans les enquêtes de Maigret ou dans les romans "durs", le génie de l'auteur est toujours manifeste, aussi bien dans le déroulement de l'intrigue que dans l'exploration psychologique des personnages, ce qui nous prouve que Simenon est certes un grand auteur, mais également un subtil analyste de l'âme humaine...
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Simenon, c'est vraiment la grande classe…c'est si bien écrit , un hiver lugubre dans la région de Moulins , il y à vraiment plus sexy comme lieu pour une enquête policière…. on se retrouve plongé dans la France rurale ses années 50… ça vaut le détour! le décorum est absolument nécessaire à cette ambiance unique da s laquelle Simenon nous plonge … une fois bien en place on a droit à une apothéose exceptionnelle des 50 dernières pages : magistral!
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On lit un bon Maigret comme on regarde un bon film. Assis dans un bon fauteuil, il y en a pour deux heures environ. D'avance, on a une idée de ce qu'on va vivre : une atmosphère reconstituée avec brio, un regard pénétrant sur quelques personnages, une espèce de huis-clos psychologique, même si le décor est vaste, le tout pimenté par une intrigue plus ou moins tenante. Cela laisse cependant au lecteur une large place pour la surprise.
En matière de surprise, l'Affaire Saint-Fiacre en est une bonne, une excellente même. C'est un Maigret, qui nous plonge dans l'univers très personnel de Maigret, et où il ne jour pourtant qu'un second rôle, tant il est dépassé par les autres personnages. Nous sommes à Moulins, avec une dizaine d'acteurs sur scène, mais on pourrait transposer assez facilement l'histoire dans d'autres lieux et d'autres milieux. Car dans l'Affaire Saint-Fiacre, la scène prime sur le décor. Simenon nous emmène souvent dans des ambiances de cinéma, mais ici nous sommes au théâtre!
Et on nous joue une pièce originale, avec des personnages forts et une intrigue qui s'ouvre et se ferme sur des idées (des coups de théâtre) hors du commun.
En bref, Simenon nous a livré là un grand travail d'artiste.
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L'affaire Saint-Fiacre, c'est le retour de Maigret sur les lieux de son enfance, dans le château où son père était le régisseur du comte. Et de régisseur, il en sera beaucoup question, comme de secrétaire tournant au gigolo ou d'un certain enfant de coeur. L'intrigue est originale, comment tuer avec un simple article de journal, et le dénouement un peu compliqué. Car n'y aurait-il qu'un seul coupable ? L'occasion pour Simenon de dresser une belle panoplie de personnages composant la société du village : médecin, curé, régisseur, aubergiste… et pour le commissaire de retrouver ses souvenirs. Mais est-ce ce retour à Saint-Fiacre qui met Maigret mal à l'aise, au point de l'empêcher de réfléchir : « La journée devait être marquée jusqu'au bout par le signe du désordre, de l'indécision, sans doute parce que personne ne se sentait qualifié pour prendre la direction des événements ». Ce sera donc au jeune comte de Saint-Fiacre de révéler la vérité lors d'une scène finale surprenante.
Parmi les nombreuses adaptations des romans au cinéma (ou en feuilleton), L'affaire Saint-Fiacre reste pour moi une des meilleures avec un Jean Gabin très crédible en Maigret. Un très bon film et l'un des tous meilleurs Simenon.
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Le commissaire Maigret se rend à Saint-Fiacre le village de son enfance dont il est parti depuis plus de vingt ans. Ce qui l'y amène, c'est un mot arrivé par hasard devant ses yeux : "Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des Morts." Et donc, ce tout début novembre, Maigret se lève à 5h pour assister à la première messe. Peu de participants et Maigret est attentif. Néanmoins, à la fin de l'office, la comtesse de Saint-Fiacre ne se relève pas, elle est morte. Mais comment le meurtrier est-il parvenu à déjouer la surveillance du commissaire ?

L'affaire Saint-Fiacre est un roman de Simenon assez célèbre puisqu'à peine sorti, Jean Delannoy en a fait un film avec Jean Gabin dans le rôle principal. C'est aussi une enquête étrange dans laquelle Maigret semble dépassé et suit davantage le mouvement qu'il ne le comprend. Revenir sur les lieux de son enfance le plonge dans une humeur qu'il n'aime pas, brumeuse, ouateuse, de laquelle il peine à sortir. Et le froid vif ne l'aide : "La journée devait être marquée jusqu'au bout par le signe du désordre, de l'indécision, sans doute parce que personne ne se sentait qualifié pour prendre la direction des événements. Maigret, engoncé dans son lourd pardessus, errait dans le village. On le voyait tantôt sur la place de l'église, tantôt aux environs du château dont les fenêtres s'éclairaient les unes après les autres." (p.7172)

Son père était le régisseur du château et lui a grandi en arpentant les jardins, les allées et même les pièces du château de la comtesse, qui symbolisait pour le jeune homme qu'il était une sorte d'idéal féminin. Tout cela plus une enquête qui n'a rien d'officiel rendent son travail et son humeur difficiles.

Pourquoi lire un Maigret-Simenon de temps en temps, surtout si comme moi, on le trouve dans une boîte à livres (dans sa version Presses Pocket de 1978 dont j'ai retrouvé la photo sur Internet, celle qui illustre cet article) ? D'abord parce que Simenon, c'est vraiment très bien, il sait en quelques lignes brosser des portraits criant de vérité, des ambiances souvent lourdes et grises et il a donné ses lettres de noblesse au roman policier. Ensuite il y a Maigret, le flic qui entend, écoute et gamberge pour dénouer les fils les plus noués et retourner les coupables les plus retors. Bref, c'est bon comme du classique, de fait c'est du classique du roman policier, pourquoi se priver ?
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Le commissaire Maigret a mené cent sept enquêtes de papier. Pas une de moins ! Bien que leur auteur considérât leur écriture à l'égal de délassements entre deux romans « durs », elles étaient souvent tout aussi charpentées et intenses, voire tout aussi romanesques dans l'acception la plus noblement littéraire du terme. Celle-ci fut écrite en 1932 à Antibes et publiée aussitôt. L'enquête se déroule entre les 2 et 4 novembre à l'église de Saint-Fiacre, près de Moulins, dans l'Allier. Elle est d'emblée émouvante et teintée de nostalgie car elle permet à Maigret de retourner sur les lieux de son enfance, son père ayant été le régisseur du château. La comtesse de Saint-Fiacre ayant succombé pendant la messe à une crise cardiaque due à une émotion violente, le commissaire en vient à soupçonner tout le monde autour de la morte, son fils Maurice qui mène grand train à Paris, son secrétaire et amant Jean Métayer, le curé, le médecin sans oublier le régisseur et son fils.
Lien : https://www.lexpress.fr/cult..
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Encore une fois, j'ai lu ce roman l'affaire Saint-Fiacre pour me plonger dans une époque, celle de mon père et ma mère et mes grand-père et grand-mère, me plonger dans ces vie d'avant la mienne.
Et Simenon est l'auteur qui me ramène la couleur de ce temps avec que je ne vois qu'en noir et blanc par les reportages de cette époque.
Simenon est l'auteur à offrir en héritage a ses enfant, il est la mémoire du populo (celui d'Audiard) !
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