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3,72

sur 128 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Jamais deux sans trois. Apres Mac Orlan et Carco, Simenon se charge de m'embrumer dans cette enquete.


Elle commence a Paris mais devient vite portuaire, s'enfoncant dans l'epais brouillard normand de Ouistreham. Avec tous les mots des petits ports a ecluses, vivant entre jusant et revif, les mots des gestes, les mots des outils: “Une aussière tombe près de lui et quelqu'un la ramasse, la porte jusqu'à une bitte où il la capelle”. Encore? A votre plaisir: “ Et le capitaine du port alla décapeler l'amarre de la bitte. Et il largua le foc et le clinfoc, repoussa la goélette à l'aide d'une gaffe. Les manivelles grinçaient. L'eau s'engouffrait par les vannes ouvertes. La grand-voile de la goélette bouchait la perspective du canal”. Vous entendez les mots? Non? Vraiment pas? Ah, c'est la corne de brume qui etouffe tout.


Mais il n'y a pas que les mots, il y a aussi les gens, eclusiers et mariniers, taiseux au travail et bavards a la buvette, et les bourgeois du lieu, serrant des mains avec condescendance quand ils reviennent d'un sejour a Caen. Et Maigret. le commissaire Maigret, taiseux lui aussi, renfrogne, pipe en bouche, essayant de saisir la mentalite du lieu.


Maigret est un romantique. Comme on disait a l'epoque, il a du coeur. Quand il demasque le coupable et que celui-ci se suicide, il fait tout pour preserver l'honneur de sa femme: “Le médecin arrivait, un ami de la famille qui regardait le cadavre avec effarement. — M. Grandmaison s'est suicidé ! dit Maigret avec fermeté. À vous de découvrir de quelle maladie il est mort. Vous me comprenez ? Moi, je me charge de la police…”. Trois pauvres heres, meles au crime sans en etre responsables, qui avaient commis de faux pas que d'autres auraient juge delits, sont aussi relaches par lui. Il faut que la vie continue sa course, pour les pauvres bougres aussi, le plus tranquillement possible. Meme dans les brumes d'Ouistreham, qui se dissipent, des fois: “Le brouillard s'était définitivement changé en pluie et on distinguait maintenant toutes les lumières du port, toutes les silhouettes, le vapeur du Havre qui s'impatientait et donnait du sifflet”. C'est l'eclaircie, dans la meteo comme dans l'enquete. Maigret peut regagner Paris, mouille mais satisfait. Et moi je peux refermer le livre, repu, rassasie par ma lecture.


P.S. Elle: T'as fini de nous embrumer, oui?
Lui: C'est vrai, quoi… tu nous as saoules!
Moi: OK. OK. Y'a pas d'quoi s'enerver. C'est fini… pour l'instant.

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Maigret à Ouistreham, un port de la côte normande. Enquête aux multiples fausses pistes dans le silence obstiné des marins et la brume du port où l'on n'y voit goutte. C'est un bon polar, classique, Maigret et sa pipe. Çà et là, le talent de Simenon au détour d'une phrase, la mer, ses vagues et le Saint-Michel, le bateau au coeur de l'intrigue.
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En ramenant un amnésique qui s'était pris une balle dans la tête (de quoi la perdre, donc), Maigret se retrouve dans le brouillard d'un port de Normandie, à Ouistreham, avec l'espoir de démêler un sacré sac de noeuds…
Mais les marins et les normands ne sont guère causants ni vraiment collaboratifs.

Une enquête des débuts, avec plus d'action et des énigmes plus fouillées et complexes que dans les derniers. Un commissaire plus actif aussi et qui se retrouve en bien mauvaise posture.

Mais déjà, un Maigret pour qui la découverte de la vérité semble plus importante que la justice
Lien : https://www.noid.ch/le-port-..
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Peu de distance entre la maison de la victime, la maison du maire, le bistrot et la rade où tout se joue.
Peu de lumière : nuit et brouillard...
Décor et ambiance classique pour Maigret.
Un peu de mouvement toutefois, puisque dans cet opus, Maigret se retrouve ligoté et abandonné au bord de l'eau pour le reste de la nuit !
Pour le reste, rien extraordinaire mais assez efficace.
Un bon moment de lecture quand on a pas envie de se prendre la tête .
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Ca y est, j'ai enfin lu un Maigret. Après vérification, c'est un des premiers (le quatorzième), car il date de 1932. Très court, il se lit vite et sans déplaisir. L'énorme intérêt repose dans l'ambiance de ce port effectivement très embrumé. Ces brumes sont hantés par des marins rustres qui passent leurs journées au café, seul lieu social du coin. Avec un amour à peine dissimulé, Simenon décrit ces gens sans jamais juger, à travers les yeux perçants de Maigret, et laisse faire son décor.

Mais c'est au détriment de l'intrigue, qui n'a elle pas un grand intérêt et semble même complètement irréaliste, seulement dévoilée dans les dernières pages, au moment où le lecteur se rend compte que finalement, cette histoire policière a moins d'importance que le petit monde où il se déroule.

De même que pour le théâtre où tout se déroule, les personnages n'ont pas droit à une étude psychologique approfondie, à une ou deux exceptions près. Leur description et leur façon d'agir suffit souvent à se faire une idée de leur personnalité, sans s'étendre sur le physique. Finalement, c'est au lecteur de créer des images, et Simenon y arrive très bien.
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Maigret enquête à Ouistreham, au sujet d'un capitaine qui réapparait dans sa ville, quelques semaines après avoir disparu, blessé et amnésique.
L'atmosphère est brumeuse à tel point que notre pauvre Maigret finit imbibé par l'humidité (et pas par l'alcool, quoique...).
Les Normands y sont taiseux; un épisode honnête, sans plus!
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