Le Liberty bar d'Antibes est pitoyable, comparé au luxe des palaces non loin de là. Sa tenancière entretient quelques fidèles et une machine à sous qui demeure l'attraction malgré son interdiction.
Il offre cependant une ambiance nocturne comme les aime Maigret: tranquillité des clients, une prostituée discrète et une serveuse attachante.
Dans cette rue patibulaire mais presque, on est loin de l'opulence des établissements de nuit sur la plage, mais c'est plus humain et sincère.
Appelé en dehors de sa juridiction parisienne, sur la Côte d'Azur, Maigret est chargée d'une enquête "pas de vagues".
Qui a tué l'Australien
William Brown? Un ancien résistant, riche propriétaire sur son île-continent, venu en France pour dépenser son argent dans les somptueux endroits du bord de mer. Sombrant année après année dans l'alcool et, faute d'argent, renonçant à son statut, il change de milieu pour s'échouer au Liberty bar.
Maigret a de la méthode: un travail d'imprégnation qui s'accompagne toujours de petites douceurs.
Le pastis ou le vermouth en terrasse, en journée, très peu pour lui. Il préfère un bock de bière brune, au Liberty bar.
A travers le portrait de la victime, un superbe déclassé,
Simenon s'intéresse à des univers sociaux que tout oppose.
Paru en 1944, cette enquête impose Maigret non seulement en patron mais aussi en raccommodeur de destinées. le titre a été repris et adapté au théâtre par
Frédéric Dard.