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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un excellent Maigret....
Tout commence par une série de coups de téléphone durant lesquels Maigret va s'attacher au personnage, Albert : Albert est suivi, Albert a peur et bientôt Albert sera mort....
C'est ensuite Maigret qui va se mettre en chasse, jusqu'à tenir la proie dans sa gueule, comme un chien de chasse doué pour la traque....On y découvre le Paris de l'époque, avec ces hôtels de passage où toutes les nationalités se croisent et s'ignorent ! C'est la qu'il débusque la compagne du groupe de tueurs, en train d'accoucher dans un hôtel sordide, dans un "bouge" ! Ce ne sont pas des hommes auxquels il a affaire, ce ne sont pas des tueurs, ce sont des bêtes !!!
Il va venger le pauvre Albert, qui avait la fâcheuse manie de laisser traîner son regard au sol, pour récupérer des tickets de PMU gagnants !
C'est un Maigret violent , ce qui n'est pas forcément fréquent, mais c'est un Maigret diablement captivant !
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Le quatrième de couverture est un des plus beaux exemples de « j'm'en foutisme » éditorial. Se contenter de reprendre les premières phrases d'un roman afin de délivrer un résumé éditeur enfonce les barrières habituelles de l'affliction.
Maigret est appelé au téléphone par un homme terrorisé, se sachant suivi, et qui demande sa protection. Il change souvent de lieu, mais sans s'éloigner des quartiers Chatelet-Marais-Bastille. L'inspecteur que Maigret envoie sur ses traces arrivera trop tard et perdra la trace de l'homme, dont le corps sera retrouvé en pleine nuit, le visage défiguré à coups de masse, et gisant place de la Concorde.
Donner une identité au cadavre sera le premier travail du commissaire. Lorsqu'il la connaitra, visiter son domicile deviendra aisé. L'homme était bistrot, et cette révélation donnera à Maigret l'idée de rouvrir le Petit Albert, un troquet parigot comme on n'en voit plus que rarement, en y plaçant un de ses inspecteurs. Cette ouverture permettra à la police de se lancer sur la piste de tueurs, et à Maigret de jouer les clients somnolant au fond, derrière le poèle.
Il s'agit d'un Maigret parisien, un de ceux qui me parlent le plus car j'ai une longue histoire d'amour avec le Marais (ça n'intéresse personne, d'accord).
Nous avons ici affaire à un roman dont la violence est prégnante, violence ressentie tout au long du roman, violence de bêtes fauves et non de petits malfrats qu'affectionne, en son for intérieur, Jules Maigret. Ce dernier se sent à la fois plus responsable et concerné qu'à l'habitude : concerné parce qu'il s'en veut de n'avoir pas été capable de sauver un homme lui demandant de l'aide ; responsable parce que ces gens là n'ont pas d'âme, parce qu'ils tuent sans hésitation, parce qu'ils tueront encore et toujours.
C'est en finale un Maigret dans lequel il y a de l'action, beaucoup, contrairement à certaines enquêtes versant dans la pure réflexion. Un Maigret dur, superbe. Rien que la description de la rafle rue du Roi de Sicile vaut qu'on dévore ce livre.
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Il est rare, pour un enquêteur, de connaître la victime avant que le crime ne soit commis. C'est le cas dans Maigret et son mort. Variation autour du même thème, La folle de Maigret permettra aussi au commissaire d'être confrontée à une future victime – mais pas dans les mêmes conditions.
Ce n'est pas la femme du monde un peu allumée (nous le savons d'entrée de jeu : Maigret n'aura plus de nouvelles, elle aura trouvé un autre enquêteur pour l'écouter) qui sera empoisonné par les siens. Non, ce sera un homme, des plus ordinaires, fuyant dans un quartier de Paris qu'il connaît bien, qui sera retrouvé poignardé et défiguré place de la Concorde, après avoir été proprement jeté d'une Citroën jaune.
Oui, le rythme de l'enquête est lent – parce qu'elle est difficile. Comment enquêter sur un crime alors que l'on ignore l'identité de la victime ? Si encore elle était « connue des services de police » ! Et non : ni lui, ni Nine, sa mystérieuse femme que Maigret aurait rencontré, ne sont fichés. Des gens ordinaires, que le destin a mis sur la route de personnes qui ne l'étaient pas. Il faut toute l'analyse minutieuse de la police scientifique pour découvrir l'identité de la victime, et par là même une piste – ténue – qui mènera vers une toute autre affaire, inattendue.
Si Maigret a l'habitude de Paris, de sa société interlope, de ses zones d'ombres – voir à quelle vitesse sont mis en place les contrôles de routine dans les petits hôtels borgnes, dans les meublés, voir dans les maisons de passe – il découvre que la province a elle aussi ses affaires particulièrement sanglantes. En train, la Picardie ou la Normandie ne sont pas loin.
Il est aussi question d'émigration, et de l'intégration de ces travailleurs étrangers, qui se ressemblent tous, qui parlent tous un langage que l'on ne cherche même pas à comprendre. Il y a là des italiens, des polonais, des tchèques, à une époque où il fallait être tchèque soi-même pour distinguer les deux nations qui composaient alors la toute jeune Tchécoslovaquie (comme disait mon professeur de 4e : on a vraiment mal découpé l'ancien empire austro-hongrois), mettre d'un côté les tchèques et de l'autre les slovaques, ne parlant pas la même langue, restant encore dans le monde paysan du XIXe siècle plutôt que dans celui, industriel, urbain, du XXe. Des personnes qui, n'ayant rien si ce n'est une rage de vivre, n'ont strictement rien à perdre.
Et Maigret, dans tout cela ? Il doit composer avec le juge Cornéliau, toujours aussi à cheval sur les procédures – et qui veut être joint n'importe où, à n'importe quelle heure. Il doit aussi composer avec les autres services de police, toujours prêts à ne pas aider un collègue. Vous avez dit guerre des polices ? Bravo, vous l'avez (presque).
Et Fine ? Elle fut toujours présente, alors qu'elle n'apparaît « en vrai » que dans l'épilogue, elle qui aura été décrite par tous ceux qui l'ont rencontrée exactement de la même façon. Une « Fine », sa douceur, son humilité, son apparence physique aussi, pourrait-elle avoir encore sa place dans la littérature contemporaine ? Je ne crois pas, et c'est vraiment dommage.
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Lorsque ce matin-là, le commissaire Maigret reçoit un appel à l'aide au téléphone, il comprend d'emblée que ce n'est pas une plaisanterie, même si l'homme ne lui donne guère d'informations. Les appels suivants ne l'informeront guère plus et ce n'est qu'en pleine nuit qu'il apprendra le décès de l'individu en question.
Assassiné d'un coup de couteau et laissé sur le trottoir des Champs-Élysées. Mais rien dans ce meurtre ne colle : le costume est dépareillé, l'homme est retrouvé sans signes distinctifs pour l'identifier et pourtant son cadavre est laissé dans un endroit fréquenté, et pourquoi le changer de quartier après son décès ? Bref, cet homme est un mystère, tout autant que son meurtre.
Malgré un rhume mais grâce à quelques calvas, le commissaire va devoir se dépatouiller face à un juge qui ne comprend rien au mécanisme de réflexion du commissaire.

Tout le talent de Simenon est de nous entrainer avec une histoire apparemment simple (même si l'énigme est tordue) pour nous faire découvrir le quotidien d'une France, celle des années 30/40 (chez Simenon, la guerre n'est pas vraiment un sujet et celle-ci ne semble pas avoir existé), celle des bistrots avec de la sciure au sol, des hôtels miteux, des hommes en costume tous les jours, des champs de course à Vincennes. Celle aussi des femmes dont le rôle est de cuisiner et de tenir la maison propre, tout comme de satisfaire Bibi, mais c'est aussi le reflet d'une époque. Cette France populeuse dont certains ont encore une nostalgie. Les romans de Simenon à ce titre valent largement certains essais sociologiques de l'époque.
Un excellent Maigret. du grand art.
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Pour Maigret , les paranos sont lâchés au début de ce roman , la dame que l'on empoisonne , le type que l'on poursuit… Vrai ou faux dingues ? L'un va entraîner le commissaire dans la traque d'un gang d'assassins particulièrement violents qui sème leur cavale de cadavres. Alternant travail de fourmi et intuition , il arrivera à ses fins ,non sans quelques nuits blanches , gueuletons et apéros. Un pur polar avec beaucoup d'action . Très réussi
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Maigret en fait une affaire personnelle.

Probablement parce qu'il n'a pu le sauver, malgré ses appels au secours.
Lui, c'est l'ami de Nine (qui c'est çà, Nine ?). Un homme traqué par plusieurs malfaiteurs à travers Paris, qui appelle le commissaire dès qu'il en a la possibilité, depuis nombre de troquets où il espère trouver un peu de répit.
Jules envoie ses enquêteurs à ses trousses, et tente de l'alpaguer avant "la bande".

Mais dans la soirée, le couperet tombe.
"Ils l'ont quand même eu, dites donc !... J'avoue qu'hier j'aurais facilement pensé à un farceur, ou à un détraqué..."
"Moi non... J'ai cru ce qu'il me disait dès son premier coup de téléphone...".

L'homme est découvert place de la Concorde, avec nombre d'indices non concordants justement.
"Ca ne colle pas... Trop de détails qui ne s'emboitent pas."
Une enquête qui démarre de manière complexe, l'occasion pour Maigret d'y consacrer toute son énergie...

Un bien bel opus, qui réunit toute les habituelles forces vives auprès du commissaire.
Ses principaux inspecteurs, Moers, le juge Comeliau avec qui il se prend le bec (et c'est plaisant à lire), ainsi qu'un collègue de la "rue des Saussaies", Colombani.

Un opus plus rythmé, qui rappelle le début de la série.
Des situations alléchantes, intrigues, guet-apens, poursuites, interpellations, des adversaires de taille, des personnalités attachantes... bref du tout bon Simenon.

Oh ! vous savez-quoi ? cerise sur le gâteau, l'auteur se lâche niveau humour : "B. C'est un tchèque."..."sans provision".
Bon, 20 ans de Maigret pour en arriver là, çà aurait pu
faire baisser la note finale. Mais j'ai bien souri, sur le coup.
(plus d'avis sur PP)
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