Il a cru agir en homme intelligent. Or, si étrange que cela paraisse, ce sont toujours les hommes intelligents qui se font prendre. Certains crimes crapuleux, commis par une petite gouape quelconque, ou par un déséquilibré, restent impunis. Un crime d'intellectuel, jamais. Ils veulent tout prévoir, mettre les moindres chances de leur côté. Ils fignolent. Et c'est leur fignolage, c'est quelque détail « en trop » qui les fait prendre en fin de compte.
Cette pépite de citation citée ci-dessus englobe le récit de cet étonnant classique polar.
Le commissaire
Maigret décide, pour des raisons de santé, de prendre de vraies vacances. Il donne à la PJ son adresse aux Sables-d'Olonne, mais reste à Paris où il compte se balader en compagnie de Mme
Maigret. Il s'informe, en lisant les journaux, que l'on a découvert boulevard Haussmann, dans un placard du laboratoire du docteur Jave, le corps dénudé d'Eveline, l'épouse du médecin.
Maigret est passionné par l'enquête délicate que mène en son absence son subordonné l'inspecteur Janvier et qu'il suit en lisant les journaux, tout en se promenant dans Paris avec son épouse. le commissaire
Maigret talonne l'enquête de l'extérieur ce qui lui permet d'être attentif aux réactions de l'homme de la rue en face d'une affaire a' sensation rapportée par la presse « le public est toujours moins bête qu'on ne le pense ». Il envoie de temps en temps à Janvier des billets anonymes susceptibles de l'orienter dans ses recherches.
Enigmes, arcanes, rebus omnipresents le long du recit jusqu'au debrouillage de l'enquete . Comme toujours le duo
Simenon,
Maigret fonctionne a' merveille.