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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Maigret, à la retraite, passe l'été dans sa maison de Meung-sur-Loire avec la célèbre, discrète et dévouée, Madame Maigret.
Une dame autoritaire, d'un âge certain, s'impose chez eux et oblige presque Maigret à enquêter sur l'attitude de son beau-fils. Elle semble très affectée par la noyade de sa petite-fille Monita, survenue quelques jours plus tôt.
Maigret, équipé d'une petite valise, la suit, loge dans un hôtel miteux.
Il rencontre par hasard l'autre beau-fils de la dame, Ernest Malik qui le tutoie sans qu'il s'y attende. Ce monsieur devenu très riche fréquentait le même lycée que le commissaire à Moulins. Maigret n'aime pas ce tutoiement impérieux et il n'apprécie pas l'homme apparemment.
Ce Malik essaiera d'ailleurs d'acheter le commissaire pour qu'il reparte mais ce n'est pas le genre du bonhomme.
Il va plutôt s'acharner à résoudre le mystère de cette famille et finalement découvrir des faits anciens pas jolis, jolis, basés sur l'unique volonté de vouloir s'enrichir aux dépens d'autres personnes en les poussant jusqu'à la mort.
Un court roman mené de main de maître, passionnant, riche en evènements, très structuré. L'écriture est charmante avec des expressions un peu désuètes mais bien agréables à lire.
La façon de vivre de l'époque est très intéressante à redécouvrir ainsi que l'écrivain lui-même que je n'avais plus lu, du moins dans la série des "Maigret" depuis pas mal de temps.
Simenon a écrit ce roman en 1945. Il est paru en 1947.

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Nous retrouvons Maigret en retraite - mais oui ! - dans sa petite maison de Meung-sur-Loire, où il profite de l'été et pourchasse avec entêtement les doryphores qui envahissent les salades de sa femme et aussi ses aubergines à lui. Et c'est dans tout ce calme, cet ordre, ces senteurs d'encaustique et le tic-tac reposant de l'horloge du vestibule que, après avoir sonné et tambouriné à la porte d'entrée, Bernadette Amorelle, quatre-vingt-deux ans et une combativité de jeune fille au mieux de sa forme, débarque sans autre cérémonie, par la petite porte accessoire percée dans la muraille. Sûre et certaine de tomber sur un domestique, elle prie le jardinier qu'elle croise en premier d'aller prévenir le commissaire Maigret qu'elle veut à tous prix lui parler. Plus tard, elle grondera Mme Maigret, qu'elle prend un temps pour la domestique à demeure, de leur apporter du café. Malgré tout, Maigret s'amuse.

Mais pas pour longtemps. Entraîné par Mme Amorelle dans une aventure où il ne peut évidemment intervenir qu'à titre privé, il se retrouve nez à nez avec un ancien condisciple, Ernest Malik, jadis surnommé "le Percepteur" en raison de la profession de son père, et que les hasards de l'existence ont mené à devenir l'un des gendres de Mme Amorelle. C'est lui qui a épousé Laurence, la fille aînée des Amorelle. Un peu plus tard, il faisait venir son frère Charles de province et organisait ses fiançailles avec Aimée, la fille cadette. Longtemps, tant qu'il a fait illusion à sa belle-mère, il a mené toute la famille comme il l'entendait. Mais les années ont accompli leur travail de sape, bien des fissures se sont ouvertes ici et là et la découverte dans l'écluse du cadavre de Monita, la fille de Charles et d'Aimée, que Bernadette venait tout juste d'instituer sa légataire universelle, a décidé Mme Amorelle a prendre le taureau par les cornes.

La seule chose dont Maigret soit sûr, c'est que la doyenne de la famille déteste les Malik, Charles peut-être encore plus qu'Ernest. Et ce n'est pas seulement dans les petits chemins d'Orsenne, petit village où toute la famille se répartit entre deux grands domaines, sans oublier celui de Campois, l'ancien associé du mari de Bernadette dans une affaire de remorqueurs et de sablières qui a ruiné dans le coin tout le petit monde des péniches à chevaux, que Maigret tâtonne dans les ténèbres, risquant même, dès le premier soir, de se récolter une balle perdue. Toute l'histoire de cette famille bourgeoise, qui en impose tant, est trouble : pire, alors même qu'elle va, en cachette de ses gendres, demander de l'aide au commissaire pour la mort de sa petite-fille, qu'elle ne considère pas comme un décès normal, Bernadette Amorelle ne sait pas encore toute la vérité. Peut-être la flaire-t-elle, la pressent-elle mais ... Il faut dire que c'est si gros. Ici encore, on décèle le côté "roman populaire" de l'ex-Georges Sim mais Georges Simenon est passé par là et tout s'enchaîne avec cohérence et facilité, sans que, un seul instant, le coeur au bord des lèvres, le lecteur ne soit tenté de déclarer la situation invraisemblable.

Peut-être Maigret aurait-il laissé tomber l'affaire. Après tout, n'est-il pas à la retraite ? Mais il n'a jamais pu supporter Ernest Malik et la condescendance de parvenu avec lequel le traite le fils du percepteur, mince, souple et toujours tiré à quatre épingles auprès de la silhouette massive, balourde et vaguement "golémienne" du commissaire, le pique au vif. Ernest Malik ne veut pas de sa présence ? Il lui assure, avec ironie, qu'il ne comprendra jamais et que, d'ailleurs, il n'y a rien à comprendre, sa nièce s'étant tout bonnement suicidée comme on est capable de le faire à quinze ans ? Très bien. C'est ce qu'on va voir. Et tout de suite.

Voilà Maigret en piste, voilà Maigret en chasse. Pour une fois - ça lui arrive, c'est normal, c'est humain - ce n'est pas seulement son instinct de la justice qui est en jeu : le lecteur comprend qu'il veut la peau d'Ernest Malik et qu'il l'aura. Légalement s'il le peut. Sinon ... Maigret croit-il au Destin, à ce Destin tour à tour farceur et féroce, qui finit toujours par rattraper ceux à qui il semble laisser toutes les chances de lui échapper ? le Destin a quelque chose du comte Zaroff. Pour l'avoir maintes fois expérimentée Quai des Orfèvres, Maigret connaît bien cette ombre qui se masque et se démasque comme elle l'entend, fait rouler des dés éternellement pipés mais parfois, sans que l'on puisse comprendre pourquoi, intervient dans leur course pour en bouleverser le résultat. le Destin va-t-il faire grâce à ce salaud intégral d'Ernest Malik - je ne vous révèle pas en le traitant de salaud : n'importe quel lecteur comprendrait la chose dès la première apparition du personnage - ou, au contraire, va-t-il l'exécuter de ses propres mains puisque, Maigret en convient à regret, la Justice des hommes ne peut rien à son encontre ?

Pour le savoir, lisez "Maigret Se Fâche" - et il a bien des raisons de le faire - roman certes bourré de soleil mais qui suinte en réalité à presque chaque page le glauque, l'impitoyable, le cynisme le plus cru. Heureusement, pour illuminer l'ensemble, Simenon y a placé cette magistrale grande dame qu'est Bernardette Amorelle, personnage attachant même si un tantinet exaspérant, parce que, contrairement à ses gendres, contrairement à ses filles, contrairement à la Vie en son ensemble, elle a tant de panache ... Et le panache, tout bon lecteur le sait, ça a toujours fait craquer le Destin ... ;o)
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Vous avez appréciez la dernière enquête de Sherlock Holmes, dans une courte nouvelle, où il s'occupe d'abeilles ? Vous ave été ravis qu'Agatha Christie nous montre un Poirot en maison de retraite dans Hercule Poirot quitte la scène ? Et bien peut être que vous serez intéresser par ce petit livre! Car si la nouvelle le Noël de Maigret vous montre sa vie privé lors des fêtes au cours d'une petite enquête dans son quartier depuis chez lui, et bien dans Maigret se fâche, Maigret est à la retraite... et on continue à en savoir plus sur les relations entre les deux époux.... un Maigret qui ne tient pas en place, au grand désarrois de sa femme qui croyait qu'il allait enfin faire de longue sieste, et de la vision très différentes des deux individus de ce couple sur la conception d'un potager, l'in ne voulant pas perdre de place, l'autre ne voulant pas de doryphore!
C'est au milieu de tout cela qu'après avoir toqué bruyamment à la porte, entre par l'entrée pour les perches du couples, les amis les plus fidèles une veille dame qui s'est éclipsé en douce pour imposé avec une vigueur dont on s'tonne à son âge une mystérieuse enquête.. le payant comme un privé... il faut dire qu'elle en a les moyen!
Dès le début, le livre commence sur les chapeaux de roue, même si Maigret, pris pour un simple serviteur, à bien du mal à pourvoir en placer une pour savoir de quoi il s'agit au juste!
Une nouvelle qui ne vous prendra pas beaucoup de temps à lire, et qui démarre de façon originale... un livre que les amateurs de polar s'amuseront à lire entre deux livres plus important....
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Alors qu'il est jeune retraité, et vit dans sa maison de province, une femme débarque un jour sans crier gare pour lui demander son aide. Riche et âgée, elle est persuadée que sa petite-fille ne s'est pas noyée mais a été assassinée. Lassé de s'occuper de ses salades, il décide de partir sur le champ pour s'occuper de l'affaire. Mais très vite les choses se corsent et déplaisent fortement au commissaire. Tout d'abord, il se retrouve face à un ancien camarade de lycée qui l'aborde avec une certaine familiarité (ce qu'il déteste). de plus le milieu familial dans lequel il doit enquêter n'est pas son terrain de prédilection. Il nage en effet dans une bourgeoisie provinciale ou règnent l'hypocrisie et les non-dits. Maigret est un homme habitué aux gens du peuple, au zinc de café, aux petites rues de la banlieue parisienne et non aux grands domaines dans la campagne. Faisant fi de ses réticences, il mènera son enquête avec ténacité.
Où l'on voit toute la tendresse de Georges Simenon pour une France du peuple, pour les gens simples, les gens sans histoires (ce qui par ailleurs ne correspondait en rien à son propre mode de vie !).
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