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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Plutôt déçue par ce Maigret un peu terne, dont il ne reste pas grand chose après la lecture : pas cette atmosphère années trente / quarante, pas de portrait en creux d'une France aux tons sepia, pas de silhouette massive d'inspecteur qui dessine en portrait chinois tous les maux humains. Juste quelques clichés banals d'un Paris nocturne, et un Maigret bien pressé de rentrer chez lui.
il y a eu maldone pour moi avec ce "Maigret" que je pensais être le premier de la série, posant le mythe, alors qu'il s'agit d'un énième tome dans lequel Maigret est déjà en retraite.
Mauvaise pioche!
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Maigret a la retraite vient à l'aide de son neveu, un policier qui risque de se faire accuser, à tort, du meurtre d'un truand. J'ai été surpris de lire un Maigret sans grisaille et avec de l'action, mais si je devais recommander ce roman, ce serait uniquement pour la joute psychologique qui le termine, le reste étant assez plat.

Nombreux sont encore ceux qui ignorent que Georges Simenon n'a pas écrit que des romans mettant en scène Jules Maigret. C'est un tort car ces autres romans brossent souvent des portraits d'une finesse psychologique remarquable. Ainsi, j'ai récemment posté ici un commentaire de « La vieille », dont je me suis délecté. J'ai eu envie de comparer ce roman à un roman de la série des Maigret, série dont je n'avais plus rien lu depuis une dizaine d'années.

Par hasard, une boîte à livres m'a tendu « Maigret ». le titre sonne comme celui qui serait le premier d'une série. Il n'en est rien. Et il ne termine pas non plus la série, bien que nous y retrouvions Maigret à la retraite: Simenon ne s'est pas contraint à écrire ses romans en suivant la chronologie de la vie de son héros.

Jules Maigret mène une vie de retraité paisible à la campagne, au bord de la Loire. Un soir, il se fait réveiller par son neveu Philippe, policier à Paris. En planque chez un truand qui se fait abattre, Philippe a paniqué et s'est fendu d'une réaction dont l'ambiguïté risque de le faire accuser du meurtre. Il implore dont l'aide de son oncle pour identifier le vrai coupable. Voilà donc Maigret dans le décor de ses années d'activité, au milieu de ses anciens collègues. Il traque les chefs de bandes et leurs lieutenants, erre dans les boîtes de nuits, sympathise avec les filles de joie (on ne se refait pas), pour finir par coincer le coupable.

Je m'attendais à retrouver Maigret dans une ambiance lente, plongée dans un brouillard gris. Mais non: le récit est assez rythmé, il y a de l'action, et si le monde de la nuit n'est certes pas bien coloré, je n'ai pas trouvé la grisaille à laquelle je m'attendais.

L'action n'est cependant pas prenante. Simenon est connu pour la rapidité avec laquelle il boucle un roman mais dans ce texte-ci, cela se ressent: j'ai eu l'impression d'un texte écrit à la va-vite, sans réelle originalité, sans réel suspense. Seule la dernière partie témoigne de toute la finesse psychologique dont Simenon peut se montrer capable. Il s'agit d'un entretien tendu dans lequel Maigret va pousser le coupable dans ses derniers retranchements, pour lui faire avouer son crime. Ce morceau-là est remarquable ! La description du malfrat suçant une praline est digne des gros plans d'Hitchcock !

Donc voilà. Ça se lit vite, heureusement. Je n'ai pas lu beaucoup de Maigret et, de ceux-là, je n'ai plus un souvenir précis. Je ne sais pas trop lequel vous recommander, si vous ne deviez en lire qu'un. Les suggestions sont bienvenues.
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Pourquoi cette envie de retrouver un roman policier de Simenon ? le goût de sensations simples façon blanquette de veau ? Un seuil rincé à l'eau sous le soleil froid d'un matin d'avril, une pipe bourrée trop serré qu'il faut rallumer quatre fois, un bistrot avec le doux bien-être d'un armagnac sur une table de marbre, une estrade de cabaret avec des instruments de musique dans leur housse, l'odeur d'une cuisine aux placards pleins de confiture. Oui cela. Et le policier bougon qui ne lâche rien, aussi encombrant qu'une armoire de chêne Empire. Ce sont toutes ces choses qui font un Maigret.

Celui-ci, publié en 1934, devait signifier la fin des aventures du commissaire qui tenait sans doute trop Simenon, lequel, avec cette histoire qui n'est pas un vrai roman policier, pensait se débarrasser du personnage une bonne fois pour toutes. C'est pourtant un des romans qui ont le mieux révélé l'enveloppante personnalité du commissaire. Et on sait qu'après celle-ci, Maigret connaîtra encore 83 aventures...

Histoire de famille: le neveu de Madame Maigret, inspecteur au Quai des Orfèvres, est accusé d'une bavure. le commissaire à la retraite reprend du service officieusement. le tout se déroule dans le Paris des année 30, et on allume sa cigarette au bec de gaz dans les cafés. C'est d'un charme...

Lu en ePub sur Sony T1
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Dans ce tome daté de 1934 (19ème de la série), Maigret est déjà jeune retraité. Ce roman semble avoir été le dernier d'une première série (que l'on me corrige si je me trompe). Simenon n'est pas à une approximation chronologique près dans le cursus de son héros. le défilé des tomes s'arrange souvent avec l'age supposé du commissaire. L'auteur agit en fonction de ce qui l'arrange. Maigret était policier avant, il le sera encore après la retraite.


Or donc, l'homme à la pipe coule de vieux jours heureux sur les bords de la Loire: nature, grand air et pêche à la ligne. Avant son départ de la P.J. il y a casé comme inspecteur son jeune et insignifiant neveu. Or ce "benêt" fait des siennes un soir dans une boite de Pigalle. On l'accuse d'avoir assassiné un membre de la pègre. Il vient chercher l'aide de son oncle en jurant qu'il n'est pas coupable. Maigret, en sauveur de l'honneur familial, est ainsi de retour au Quai des Orfèvres. Mais il n'y a plus ses entrées. Pour lui, un sacré casse-tête pointe son nez... la suite appartient au roman.

Le fait est qu'ici, dans ce tome précis, Maigret, pour atteindre son but d'innocenter son neveu, démarre en position de handicap. Il est seul (ou presque). Il n'est plus qu'ex-fonctionnaire en rupture d'assermentation; il ne peut ajouter le poids de la machine judiciaire à son propre poids. Il y a, en outre, via le poids du passé, tant de rancoeur dans l'air, tant du côté maffieux que de celui de quelques uns de ses anciens collègues.

Maigret n'est plus commissaire. Il n'a plus le droit d'enquêter. Il le fera pour son propre compte, en léger dépassement constant de la légalité. S'il franchit lourdement la frontière, il ne pourra aller plus loin: la police s'est arrangée du coupable débusqué, les truands activeront leurs faux alibis et avocats dévoués. Maigret marchera sur des oeufs, tout lui sera sable mouvant même s'il connait sur le bout des doigts le terrain où il évolue. L'expérience qu'il a de Pigalle et de sa pègre; l'habitude des règles du Milieu, de ses rites et coutumes; le réveil de ses anciens repères au milieu des truands et malfrats, seront ses instruments vers le succès.

Ses méthodes habituelles seront improductives, et il le sait et le Milieu ne l'ignore pas. Pour atteindre le coupable il devra se réinventer, emprunter d'autres chemins non pas tant de déductions logiques (il croit savoir rapidement qui est le coupable) et d'immersion dans le milieu dans lequel il plonge (tout le monde le connait, lui et ses méthodes) que de persuasion et de manipulations poussant le criminel à la faute. La retraite, comme un boulet à ses chevilles, une entrave à sa "manière policière habituelle"; sa réaction sera d'obliger ses adversaires à se démasquer.

Le présent tome sobrement intitulé "Maigret" aurait pu être "Maigret met la pression".

Simenon, à mon humble avis, se lance ici un défi: celui de réinventer son héros, de nous le montrer sous un autre angle, celui combatif et mordant de la teigne qui ne lâche pas sa proie, qui va la pousser à l'erreur. Cet objectif fera que ce Maigret nouveau, plus persuasif qu'immersif, plus pressé que patient, prendra toute la place au détriment d'un background humain qui apparaîtra en contraste bien palot, pas à la hauteur du héros. le tome est consacré à la pègre de Pigalle, celle des années 30, celle qui gravite autour du sexe, de la drogue et du hold-up. Si l'auteur nous montre "Messieurs les Hommes", à côté de son Maigret déterminé et fort dans sa tête, c'est pour les cantonner, cul sur une chaise, au bistrot et à la belote, à la recherche de faux alibis, au respect de la loi du silence. Les mafiosi sont falots, Maigret n'en parait que plus grand, prenant tout l'espace. C'est le seul défaut du roman.

Simenon pouvait t'il nous raconter cette histoire sans faire de Maigret un retraité ? Non, c'était impossible. La mécanique de l'enquête aurait du être tout autre et l'histoire aurait perdu son charme. Cet état en retrait imposé à un Maigret entravé est, à mon sens, le fait d'importance de l'épisode, son axe principal, son attrait indéniable. Il fait toute la particularité et l'intérêt du récit, l'essentiel du propos. L'idée maîtresse de Simenon fut celle, me semble t'il, de cadenasser Maigret dans une logique d'enquête officieuse et de voir comment son héros allait s'en sortir. L'auteur semble se poser au-dessus des débats, imposer un défi à son héros en ayant l'air de lui dire: "Allez vas-y, montres nous que tu es capable d'agir autrement..!". Simenon doit ainsi, loin des ficelles habituellement en action, presque réinventer un autre héros, celui-ci fonceur et agressif, peu immersif et observateur. Tout est dans l'action, la persuasion forcée, la manipulation rusée. Il y a un contre argument de poids à ma thèse: la longue, lente et magique scène dans laquelle Maigret à son habitude observe en silence ses cibles 12 heures durant, assis silencieux au fond d'un bar. Autre bémol: je ne connais pas suffisamment Maigret pour être catégorique et conforter mon propos quand d'autres épisodes ont bien du montrer le commissaire entravé dans son action, ceux par exemple dans lesquels il est à l'étranger.

"Maigret" n'est pas le meilleur épisode de la série. Mais j'y ai trouvé néanmoins plaisir à le lire via son côté "autre" et l'impression d' y avoir débusqué un héros différent, un profil d'homme déterminé à défendre ses proches. La famille de Maigret, lui comme chef de meute et justicier solitaire, face à celle du Milieu et celle du Quai des Orfèvres.

NB: Il en existe une adaptation: "Maigret", téléfilm français de Claude Barma, avec Jean Richard, diffusé en 1970
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Voici le premier Maigret que je lis et je ne commence pas par le premier. Pour ma défense, c'est un livre que l'on m'a donné et puis je sais aussi qu'il s'agit d'une saga dont on peut lire les tomes plus ou moins dans le désordre. du coup on en est là avec le tome 19 pour commencer.

Je ne sais pas vous, mais je n'ai jamais vraiment regardé la série donc Maigret est plutôt nouveau pour moi. Déjà, je ne pensais pas que cet homme était de type rondouillard et qu'ici il serait retraité. En sachant qu'il y a une bonne cinquantaine de tome je dois avouer que je me pose quelques questions.

Pour ce qui est de l'enquête.... (la suite de la critique sur le blog)
Lien : http://mabibliothequeperso.c..
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Ce titre m'a plu davantage que les autres lus récemment.
L'enquête m'a plu, surtout l'astuce trouvée par Maigret pour obtenir les aveux du coupable. Maigret, qui est à la retraite est tiré de son lit par son neveu, inspecteur de police, accusé de meurtre. Dans la panique, il a fait une bêtise et compte sur son oncle pour le tirer d'affaire.
De sa campagne, Maigret est obligé d'aller à Paris où il résolut rapidement l'affaire mais n'a pas de preuves.
C'est sa connaissance de la nature humaine qui va l'aider à prouver l'innocence de son neveu.
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