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4,29

sur 1561 notes
Il existe peu d'ouvrages de science-fiction contemporaine en audio. C'est pourquoi je ne connais pas beaucoup ce genre. Je trouve donc très bien qu'Audible ait produit cette série (entre autres).

Quant à mon ressenti, je ne me l'explique pas. Je n'ai pas accroché, sauf au chapitre 4 qui est le récit de Sol. le roman est bien écrit (sauf de petites aspérités comme le mot «occasion» répété à quelques secondes d'intervalle). Chaque personnage a son style, son histoire. le tout est très riche. Tout cela fait que je ne sais pas pourquoi je me suis ennuyée. Aucun (excepté Sol et sa famille) n'a su me toucher. Par exemple, j'ai compris les intentions de Kassad, et je les ai trouvées honorables, mais pendant les trois quarts de sa narration, j'attendais qu'il en vienne au fait. J'ai compati lors du récit du prêtre, mais en restant à distance. Lorsque Lamia décrivait des scènes de poursuite, qu'elle et son compagnon étaient en danger, ma sympathie allait vers eux, mais en même temps, je me disais que tout cela traînait. Cela a été pareil pour les autres intrigues. Les faits exposés glissaient sur moi.
[...]
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Un univers foisonnant, avec une réflexion sur le temps, mais avec des longueurs. J'ai lu les deux premiers tomes mais j'abandonne.
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Le cycle d'Hypérion de Dan Simmons est une oeuvre de Science-fiction magistralement intimiste tout en étant extraordinairement ouverte.
Je dévorais ces romans au moment où je réinterroger ma pratique du jeu de rôle en tant que MJ (maitre de jeu).
Les questions, les réponses qui se construisent au fur et à mesure suscitant de nouvel question et de nouveaux ajustements. Je parcourais le livre en tenant de parcourir le geste de l'écrivain. Comment un écrivain construit ce type d'histoire ? À quelle moment il est possédé par ses personnages et que ceux-ci impose leur volonté ?
Quel rapport entretien-t-il avec ses amis, sa famille lorsqu'il est dans la naissance de son roman ?
Quel énergie, d'où vient-elle ?
Les questions que je me suis posé la premier fois devant une exposition du peintre Mark Rothko ? Surtout devant ses gigantesques monochromes noirs. Des portes galactiques permettant de faire couler un même fleuve de planètes en planètes ! de la poésie !
Et c'est ce roman qui m'interrogea sur la création en générale.
Nos histoires avec les romans sont bien étranges !
Sont-ce seulement de bonnes histoires ?
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En conclusion, voici un classique de SF dont je ne vous apprendrai rien de nouveau : Dan Simmons a une plume irréprochable, des univers qui font voyager et complexes, des personnages parfaitement construits. Mais, voilà, ce tome 1 est une grande introduction en cela qu'il ne fait que relater les origines des personnages principaux sans que l'histoire ne commence. Et comme je n'ai accroché qu'au tiers de la bande, je me suis ennuyée la grande majorité du temps. Il n'est pas donc pas sûr que je continue... :(

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Magistral.

J'aurais pu choisir une chronique plus classique en expliquant combien la construction est ingénieuse (elle l'est) en permettant d'introduire par strates un univers dense et complexe (il l'est), tout en facilitant l'incorporation du lecteur dans l'Hégémonie. Dans la même suite d'idée, j'aurais pu exposer la saveur de ce monde (elle est fabuleuse) qui touche à l'humain, la politique, la spiritualité, aux sciences et techniques, à l'art, à la guerre, au temps. Mais j'ai opté pour une approche autre, orientée vers mes ressentis et ma perception de ce roman culte.

Malgré tout, je pense que Hypérion ne peut pas plaire à tous les lecteurs. Déjà, le vaisseau arbre risque de surprendre plus d'un lecteur non averti (ou trop terre à terre), ensuite, cette construction ingénieuse peut détourner le lecteur en recherche d'une trame plus linéaire, ou plus tournée vers l'action. En effet chaque itération exige du conteur, une phase d'introduction et d'explication avant de s'achever avec de plus en plus de « force ».

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Pocket a réédité une version intégrale du roman Hypérion en septembre 2014 alors qu'auparavant, elle existait en 2 livres séparés. Il en est de même pour la Chute d'Hypérion auparavant éditée en 2 tomes soit 4 livres pour 2 gros romans. Hypérion est le nom d'un des titans dans la mythologie grecque mais aussi une lune de Saturne et une épopée en vers du poète anglais John Keats. le nom de la planète Hypérion dans le roman vient de la lune de Saturne, mais le poète Keats a une importance aussi dans l'histoire.

Cette année, j'ai eu envie de lire des classiques de science-fiction que je n'avais pas encore lus et Hypérion en faisait partie. Lhotseshar me l'a chaudement recommandé et Stefan Platteau a été influencé par ce roman pour écrire sa trilogie Les Sentiers des astres. Avec tout ça, je ne pouvais qu'avoir envie de lire ce roman considéré comme un classique de la science-fiction. Et je n'ai pas été déçue, bien au contraire j'ai tellement été séduite par Hypérion que j'ai commandé la suite qu'il me tarde de lire.

Une des premières choses qui m'a frappé dans Hypérion est la richesse de l'univers. L'univers du roman est véritablement foisonnant et on en prend plein les yeux en le lisant. Chaque planète a son originalité et le roman n'a pas vieilli, toutes les technologies décrites sont innovantes et l'univers est très immersif. Les voyages entre les mondes se font facilement et la technologie a énormément évolué. L'univers est vraiment très travaillé et recèle de mystères dont le plus important est la planète Hypérion et tout ce qu'elle contient. le point de départ du roman est en effet cette planète isolée où se situent les énigmatiques tombeaux du temps et surtout le Gritche. Celui-ci est une créature étrange sur laquelle circulent des légendes et également l'objet d'un culte par une église. Les 7 personnages principaux du roman ont été choisis pour aller sur Hypérion et empêcher la réouverture des Tombeaux malgré les dangers du Gritche. Comme si les choses n'étaient déjà pas assez compliquées comme cela, les pèlerins doivent en plus faire face aux dangers d'une guerre imminente. Voilà le point de départ du roman qui va voir se rencontrer 7 personnalités différentes qui ne se connaissent pas et ne s'apprécieront pas forcément.

Une des particularités du roman est que sa narration propose des points de vue multiples. En effet, les pèlerins vont être amenés à raconter leur passé et ce qui les lie à la planète Hypérion et les récits sont alors imbriqués dans le récit général. Une des grandes réussites du roman vient pour moi de la richesse de ses récits particuliers mêlés à une trame générale. Chaque récit a sa singularité et son intérêt et est raconté avec un style différent. Au point qu'on a presque l'impression de lire un petit roman à chaque récit. La personnalité de chaque pèlerins ressort par le style employé par l'auteur. de plus, chacun des récits joue sur un registre différent. Un de ceux qui m'a le plus marqué est le récit du lettré car il joue beaucoup sur l'émotion, sur le destin d'un père par rapport à la maladie de sa fille. Il est admirablement écrit et très touchant. Cependant, tous les récits ont un rôle dans l'histoire et un intérêt et corresponde très bien aux personnalités différentes des pèlerins. le travail sur les personnages est également très impressionnant. On s'attache très vite à certains alors que d'autres sont plus énervants mais tous sont passionnants et une fois ce premier tome refermé on a hâte de les retrouver par la suite.

Hypérion est pour moi une très grande réussite à plus d'un titre: son univers est d'une impressionnante richesse, le style de l'auteur est fluide et s'adapte à chaque récit pour le rendre unique, ses personnages sont extrêmement travaillés, l'intrigue et les sous intrigues sont passionnantes, la culture littéraire de l'auteur et les hommages rendus au sein du roman sont également un grand plus, le rythme ne faiblit pas sur plus de 600 pages. Vous l'aurez donc compris, je conseille vivement la lecture de ce roman à ceux qui ne l'auraient pas encore lu. Il est vraiment incontournable. Je comprends tout à fait pourquoi ce roman est un classique de la science-fiction et je n'ai qu'une envie maintenant c'est lire la suite pour avoir le fin mot de cette fabuleuse histoire.
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Quatrième de couverture :

Sur Hypérion, planète située aux confins de l'Hégémonie, erre une terrifiante créature, à la fois adulée et crainte par les hommes : le Gritche. Dans la mystérieuse vallée des Tombeaux du Temps, il attend son heure …
A la veille d'une guerre apocalyptique, sept pèlerins sont envoyés sur Hypérion. Leur mission : empêcher la réouverture des Tombeaux. Ils ne se connaissent pas, mas cachent tous un terrible secret – et un espoir démesuré.
Et l'un d'entre eux pourrait même tenir le destin de l'humanité entre ses mains.
Dans ce tome, les pèlerins se rassemblent et font route vers les Tombeaux du Temps. Ce voyage constitue la trame narrative au sein de laquelle trouvent place leurs récits individuels (chacun raconte son histoire aux autres), qui représentent l'essentiel du roman. Je ne m'y attendais pas et, du coup, j'ai conçu quelque inquiétude, en me disant qu'après tout je n'étais pas partie pour lire une espèce de recueil de nouvelles, bref, je faisais mon Schtroumpf méfiant … pour rien ! Les pèlerins forment un groupe disparate, jugez plutôt : un ancien consul, un vieil érudit (étonnamment accompagné d'un bébé !), un poète, un prêtre et un Templier, un colonel et une jeune femme détective privée, certains d'entre eux célèbres. Leurs récits, très différents à la fois sur le fond et dans leur tonalité (celui de la détective privée emprunte le style du roman noir classique), sont tous aussi intéressants les uns que les autres et je n'ai eu aucun mal à m'y plonger tant ils se sont avérés captivants !
Au fur et à mesure, on glane un tas d'informations sur l'Hégémonie en général et la planète Hypérion en particulier. L'impression initiale de débarquer en terre totalement étrangère se dissipe (c'est ce que j'aime dans la SF, la découverte d'un univers nouveau, dans lequel on est directement immergés et où, progressivement, on prend ses repères) et on commence à appréhender les enjeux en cause et ce qui semble devoir se jouer sur Hypérion. Les thématiques abordées sont variées et couvrent de très nombreux champs de la SF. Certains aspects (le Gritche, la maladie de Merlin, par exemple) m'ont paru ressortir davantage du fantastique que de la SF, mais je n'ai pas tous les éléments en main, donc la suite de l'histoire me dira si cette perception est erronée ou pas. Et puisque je parle de perception, j'ai particulièrement apprécié la manière dont un des récits nous donne à voir la réalité de l'Hégémonie.

Un roman de science-fiction dense, passionnant, réussi à tous points de vue (y compris dans son écriture) : à recommander chaudement aux amateurs du genre, aucun doute là-dessus !

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Dan Simmons
Cycle
Les Cantos d'Hypérion
- 1991 Robert Laffont -
Intégrale 1 et 2 :
Hypérion (2 tomes) et la chute d'Hypérion (2 tomes)
Pocket 2014

Chaque fois que je trouve une pépite littéraire, je la déterre du siècle précédent. Il me faut trouver une inspiration sérieuse pour relater cette rencontre magique que j'ai choisi de nourrir en prélude les premiers airs du requiem de Bruno Mardena ; ensuite, j'ai habillé le corps du texte par le requiem en G-Minor de Otto Olsson…

Nous voici plongés dans une époque qui se situe environ à 500 ans après YEATS, en 2489 pour être exact.
Le consul de l'Hégémonie a été désigné pour se rendre sur Hypérion avec 6 autres personnes
au récit intriguant : le Prêtre Lénar Hoyt (qui suit les préceptes du père Duré, l'étrange Paul Duré, le père qui poursuit une continuité à travers son récit, entre passé et actualité des événements ? Retenons le jeu de mots : Père Duré perdurer… notions de temps.) ; le colonel Fedmahn Kassad (récit beaucoup plus consistant sur l'existence du Gritch, la stratégie militaire et les technologies) ; l'excentrique poète Martin Silenus (à la recherche de l'oeuvre ultime), la solide détective Brawne Lamia (histoire très complexe et dynamique), le consul est étudié également en profondeur ; tous ont entamé le pèlerinage traditionnel à la gloire de la créature : le Gritch (selon les préceptes de L'église Gritchtèque : secte qui voue un culte à la bête considérée comme une divinité).
La légende dit que les 7 pèlerins désignés doivent se présenter au Gritch et qu'un seul verra son voeu exaucé ; les autres mourront sacrifiés dans d'atroces souffrances. C'est pourquoi ils doivent se raconter leur vie pour comprendre ce qui peut attirer l'attention du monstre.
« Chacun chevauchant un dauphin,
Calé par une nageoire,
Ces innocents revivent leur mort,
Et leurs blessures se rouvrent. » (Yeats)
Entre temps, dans la vallée, les tombeaux du temps sont sur le point de s'ouvrir.
Pour couronner le tout, une tension s'ajoute : une armada d'Extros est sur le point de débarquer sur Hypérion pour s'emparer des tombeaux. Les forces de l'Hégémonie doivent évaluer la planète Hypérion.


Inventions, idée de fous, références :
Stephen Hawking et les autres, sortez de ce corps !
En plus des planètes et du système (l'Hégémonie) auquel elles appartiennent, citons :
— le Retz, système de communication (sorte de WWW interplanétaire, frontière numérique). Les portes distrants et les capsules cryogéniques qui permettent le voyage avec un déficit de temps dans le RETZ. Au fil du temps, découverte approfondie de l'infocentre, de la mégasphère, de l'IA (intelligence artificielle) et l'IU (intelligence ultime). C'est une incroyable autre dimension cosmique !
— Que dire du saut quantique et de la fugue cryotechnique dans des capsules — citée plus haut – qui favorise le déficit de temps et permette de traverser des années lumières, d'un système stellaire à l'autre. Procédé qui à répétition n'est pas sans effets secondaires ; les séquelles des voyages spatiaux mutltigénérationnels. Et ô combien d'autres idées sublimes d'inventivités comme les propulseurs Hawking qui ont contribué à la réalisation de tout ce qui précède.

— le vaisseau-arbre des Templiers (Ygdrasill) sous le commandement du Templier Het Masteen, pour parcourir les 6 années lumières qui séparent Hypérion de L'hégémonie.
— La forêt des flammes et ses arbres Tesla.
Et bien sûr d'entre tous, un poète clé, l'inspiration, la colonne vertébrale de l'oeuvre :
Car Hypérion n'est autre qu'un poème de JOHN KEAT. L'importance de « ce pauvre génie mélancolique » John Keat apparaît au travers d'un personnage, AI Johnny, un cybride, et son nom est donné à la capitale d'Hypérion, Keat ; et enfin « Hypérion », est un poème de J.Keat ! N'omettons pas que les chants d'Hypérion, les Cantos d'Hypérion, est aussi l'oeuvre majeure du personnage Martin Silenus, serait-il Dan Simmons lui-même ?

« Au commencement était le Verbe. Puis arriva le traitement de texte, et leur foutu processeur de pensée. La mort de la littérature s'ensuivit. Ainsi va la vie.
Francis bacon a déclaré un jour : « de la mauvaise et inadéquate formation des mots découle une délicieuse obstruction de l'esprit. » Nous avons tous eu nos moments de délicieuse obstruction, n'est-ce pas ? Et moi un peu plus que les autres. L'un des plus grands écrivains du XXe siècle, aujourd'hui oublié – l'écrivain, pas le siècle -, a eu un jour ce bon mot : « J'adore le métier d'écrire. C'est l'encre et le papier que je ne peux pas voir. » (I1V1p240)Récit du poète Martin Silenus.



Impression
C'est du grand art. Sanguinaire, émouvant, empli de courage et de réflexion.
Les conditions atmosphériques, géologiques, le langage des communautés (comme les étranges BIKURAS) ; tout cela en plus de l'intrigue de base (le pèlerinage dans le pays d'une créature hostile) est d'une précision époustouflante, au caractère scientifique et moral déroutant, au point qu'on est obligé d'y croire. CE ROMAN est une incroyable extrapolation de notre système de vie, de nos conditions humaines actuelles au XXIe siècle, imaginée en 1989, et qui semble être prémonitoire de nos vies futures… C'est en quelque sorte extralucide, de l'anticipation clairement : du comportement humain, de son addiction à l'information de masse, au surplus, à la dépendance virtuelle déclassant l'homme de l'indépendance d'esprit.
Mais où Dan Simmons est allé chercher tout cela.
« Mon cerveau capte cet horrible vacarme et le restructure comme de la poésie. Toute la journée et toute la nuit, la souffrance de l'univers afflue et coule dans les corridors enfiévrés de mon esprit sous forme de vers et de métaphores, de métaphores en vers, en une danse de langage complexe et sans fin, tantôt apaisante comme un solo de flûte, tantôt fracassante et stridente et déchaînée comme une douzaine d'orchestres en train d'accorder simultanément leurs instruments. Mais ce sont toujours des vers et de la poésie. » (I2V2 p562)
Chaque fois que je trouve une pépite littéraire, je la déterre du siècle précédent. Il me faut trouver une inspiration sérieuse pour relater cette rencontre magique dont j'ai choisi de nourrir en prélude les premiers airs du requiem de Bruno Mardena ; ensuite, j'ai habillé le corps du texte par le requiem en G-Minor de Otto Olsson…
… tous ces airs afin de maintenir un certain souvenir, un sombre plaisir, une noirceur enivrante, le plus longtemps possible.
Pour conclure, paisible et sublime « Ney » (flûtes obliques turques) c'est toi qui me berces nostalgique devant les décors merveilleux d'Hypérion… L'histoire ne s'arrête jamais.
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LE chef-d'oeuvre de la SF, et plus généralement un grand roman, tout simplement

Je précise que je ne parle ici que du premier tome du cycle, pas des trois autres (La chute d'Hypérion, Endymion et l'Eveil d'Endymion). Il s'agit pour moi, sans le moindre doute, du plus grand chef-d'oeuvre de l'histoire de la SF. Pourquoi ? Parce que ce roman est arrivé à mêler le meilleur du « Sense of Wonder » de la SF, à évoquer l'intégralité de ses thèmes majeurs, ET à conter tout ça avec une plume d'une qualité proprement extraordinaire, notamment sur le plan du style (ou plutôt DES styles), faisant de lui, bien au-delà des frontières de la SF, un grand roman, tout simplement.

L'éventail des thèmes balayé par le roman est tout bonnement fabuleux. Au moment de sa sortie, Roland C. Wagner avait écrit qu'il constituait un véritable catalogue, en forme d'hommage, de TOUT ce qui avait pu être écrit (de majeur) avant lui. C'est vrai (les passages dans le cyberespace, notamment, ont un fort parfum Gibsonien, d'ailleurs totalement assumé par l'auteur, en forme d'hommage), mais il ne faudrait pas réduire Hypérion à cela. Oui, certains thèmes SF traités ne sont pas neufs, mais en revanche la manière de les traiter est souvent différente. J'en veux pour preuve tout ce qui concerne les voyages dans le temps, des Tombeaux du Temps à la Maladie de Merlin de Rachel. Ou comment faire du complètement neuf avec du vieux. Chapeau bas. de même, Dan Simmons n'a pas inventé les IA en SF, mais en revanche personne (ou peut-être seulement Banks et Westerfeld) n'a été capable depuis d'en faire de si crédibles et intéressantes. le Technocentre, bien loin du risible Skynet, reste pour moi, et, j'en suis certain, de nombreux autres, la référence ultime en matière d'IA manipulatrice.

Toujours sur un plan SF, quelle vision incroyable, quel Sense of Wonder époustouflant ! Des Labyrinthes aux maisons dont chacune des pièces se trouve sur une planète différente et auxquelles on accède via des Portes semblables à des trous de ver permanents, des vaisseaux-arbres au Gritche, on en prend plein les yeux. Je trouve d'ailleurs incroyable qu'il ait fallu attendre cet été pour que soit réellement lancée l'adaptation (tv) de ce roman, tant les images époustouflantes qu'il fait naître sont, d'évidence, taillées pour un écran, qu'il soit de cinéma ou de télévision. J'ai toujours eu du mal avec ce que j'appellerais la SF « intimiste », celle qui ne tire pas parti de toutes les merveilles qu'un genre avant tout basé sur la high-tech et l'exploration spatiale permet, et Hypérion constitue un contre-exemple flagrant à cette SF dont le cadre et les images qu'elle fait naître sont délibérément « à petit budget ».

Hypérion ne constitue pas seulement une merveille de la SF, c'est aussi un exploit littéraire absolument sidérant. le coeur de la narration de ce premier tome du cycle est constitué par les récits de six des sept pèlerins qui se rendent sur la dite planète Hypérion. le tour de force de Dan Simmons (qui a, depuis, prouvé qu'il pouvait être à l'aise et intéressant dans des genres très variés, un peu comme Banks que j'évoquais plus haut, d'ailleurs), est d'avoir conté chacune des six histoires avec autant de styles, de tons et de rythmes complètement différents, donnant à chacun des six personnages une voix reconnaissable et complètement distincte. On a l'impression que six écrivains différents se sont réunis pour conter chacune des six histoires, mais pourtant il n'y en avait bel et bien qu'un seul : Simmons. Les six récits balayent ainsi des tons, un rythme et des styles / thèmes très divers, du polar au religieux, du calme au furieux, du policé à l'outrancier, du sexuel au familial. Deux d'entre eux, celui de Sol Weintraub et celui du Consul, se détachent particulièrement, grâce à l'extraordinaire émotion qu'ils dégagent. le récit de Sol est un déchirement, le récit du calvaire d'un homme accablé par la peine et la fatalité, qui ne pourra qu'émouvoir n'importe quel lecteur ou lectrice.

En résumé

Un extraordinaire roman, de SF d'abord mais aussi et surtout de littérature tout court, un incontournable, à lire impérativement pour toute personne se considérant comme un amateur de SF.
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Je voulais m'essayer à la science-fiction depuis quelques temps. On m'avait parlé de Dan Simmons comme un classique. Je me suis donc lancée avec ce pavé regroupant 2 tomes de la sage Hypérion.
J'étais un peu sceptique au départ. le vocabulaire est un peu alambiqué quand on est novice. Mais au bout de 200 pages environ, le charme a opéré.
C'est un voyage un peu façon Seigneur des anneaux avec plusieurs voyageurs qui racontent tour à tour leur histoire.
Dan Simmons a su créer différents types d'histoire dans un même roman, un peu comme des nouvelles qui s'entrecroisent.
On retrouve une histoire d'amour, une enquête policière, ... du coup c'est assez varié même si parfois quelques histoires traînent en longueur.
Je suis assez contente de ma lecture dans l'ensemble même si je ne suis pas sûre d'avoir le courage de continuer la suite du voyage... J'ai aimé mon initiation à la Sceince-fiction mais j'ai besoin d'une petite pause ...
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Thème : Le cycle d'Hypérion, tome 1 : Hypérion de Dan SimmonsCréer un quiz sur ce livre

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