Je dois vous avouer qu'en commençant ce livre, je ne comptais pas le lire en un seul jour. Et pourtant ! Une fois commencé, ce roman est dur à refermé ! Je ne pensais pas qu'un livre me prendrait autant dans l'ambiance, mais
Valérie Simon a une écriture poétique qui vous transporte dans son monde pour n'en sortir qu'à la toute dernière page. On a envie d'en savoir plus, envie de savoir comment les personnages vont s'en sortir, savoir si les rencontres qu'ils feront seront bonnes ou au contraire mauvaises. Enfin bon, dès le début de ce roman, on a plein de questions auxquelles on veut rapidement des réponses !
Ce tome est divisé en deux parties et je dois dire que j'ai de loin préféré la première, même si j'ai aussi aimé la seconde, mais je ne sais pas, quelque chose manquait. Peut-être les personnages de la première partie qui m'ont tellement touchée ? Ou alors les lieux où ils vivaient qui semblaient féeriques tant les descriptions de l'auteure étaient telles qu'on s'y croyait et qu'on avait l'impression de vivre auprès d'eux ? Toujours est-il que j'ai été plus emportée par cette première partie et par les deux personnages principaux.
C'est vrai que j'ai été surprise au début de connaître et de vivre en compagnie de Rosendael (non magnifique, je trouve) et Laocoon. Deux êtres qui s'aiment, qui apprennent à se connaître et qui se voient tous les jours, ou quand ils le peuvent. Malheureusement, leur amour n'est pas au goût de tout le monde. En effet, Rosendael fait partie du peuple des elfes et Laocoon des démons. Deux peuples qui se détestent depuis des lustres et qui s'entre-tuent dès que l'occasion se présente. Pourtant, de cet amour beau et sincère, va être crée un être faisant tout basculer. Mi-elfe, mi-humain, il va attiser encore plus la haine des deux peuples. Ces derniers décideront chacun dans leur royaume qu'il faut tuer cette engeance. Évidemment, les deux parents ne sont pas de cet avis et vont s'enfuir pour vivre leur amour. Tout ne se passera pas comme ils le souhaitent et un événement inattendu va les séparer. Pourtant, Morwen naît. Par les légendes, nous connaissons les elfes comme un peuple pacifiste, prônant la paix. Or, ici, l'auteure a voulu créer autre chose et j'ai trouvé cela très bien ! Ici, les elfes ne sont pas doux et aimants, au contraire, ils n'hésitent pas à tuer une personne qu'ils pensent faible ou qui puisse causer des dégâts autour d'elle. L'auteure a été inventive et j'aime beaucoup. Elle s'est approprié le mythe à sa façon.
J'ai vraiment adoré cette partie parce que les sentiments étaient tellement beaux, forts, sincères qu'on en avait des palpitations au coeur. On voulait que tout s'arrange, que grâce à cette naissance et cet amour, les peuples fassent la paix et élèvent le futur bébé comme un renouveau pour eux. Mais bien sûr, si ça avait été le cas, tout ce qui a suivi n'aurait pas existé. La terreur, la peur, le sang, les choix, les traîtrises.
Car la seconde partie est bien différente. Morwen est élevée loin de ses parents, dans un lieu retiré de toute vie, là où les gens y vivant vouent un culte à une déesse : Yanis, déesse de la mort. Ancilla, Prêtresse, ayant trouvé la petite encore bébé, décide de faire croire aux habitants qu'il s'agit de la déesse elle-même réincarnée das un corps humain. À partir de là, et durant toute son enfance, Morwen/Yanis sera adulée par ses comparses, même si elle ne croit en rien.
J'ai de suite eu des réticences vis à vis d'Ancilla. Je ne la sentait pas, son caractère était détestable dès le début. Et ça c'est confirmé par la suite : vile, aimant être puissante, adulée, donner des ordres, être la chef suprême. Bref, son caractère est impossible et vraiment dur à vivre. Jalouse de Yanis, elle n'hésitera pas à se montrer très dure envers elle, ce qui au final aidera la jeune fille à prendre sur elle et avoir son caractère qu'elle atteint au fil des pages. Ancilla a fait croire à Yanis qu'elle était une Déesse, par ce fait et même si la jeune fille n'est pas croyante, Yanis se mettra dans la tête qu'elle est toute puissance et qu'elle jouit de pouvoirs surhumains pouvant causer la mort à qui elle veut. J'ai apprécié le fait que l'auteure prenne son temps pour décrire la vie que mène Morwen jusque son adolescence. C'est vrai que je pensais qu'elle ferait un bon dans le temps comme beaucoup d'auteurs mais non. Alors ça été une bonne surprise, tout comme la première partie décrite du point de vue de ses parents à laquelle je ne m'y attendais pas du tout.
Lors de son adolescence, elle prendra du poil de la bête, et osera se monter contre celle qui l'a élevée, qui n'appréciera pas du tout ce changement de caractère, aimant posséder les personnes. Yanis fera une rencontre qui de banale au début, prendra une grande place dans sa vie. J'ai trouvé les passages concernant cette personne très intéressants et attachants. J'ai hâte de savoir ce qui va se passer dans le tome suivant !
En résumé, un premier tome très addictif avec une première partie très touchante et remplie de tendresse et d'amour. En somme, une partie très calme pour préparer à la tempête qui se prépare. Une seconde partie bien plus dans l'action et la psychologie des personnages. Une Yanis qui grandit de jour en jour et qui prend parfois des décisions difficiles mais qui va toujours au bout des choses, même si elle n'est pas sûre d'elle. Un second tome que j'attends donc avec grande impatience ! (je viens de le commander. Pour la petite histoire, j'étais arrivée aux environs des 250 pages, mais je n'ai pas attendu la fin du tome pour faire ma commande ! Première fois que ça m'arrive, preuve que cette histoire me plaît!) Vivement donc la suite pour retrouver Morwen dans une autre aventure. Une saga de fantasy que je conseille fortement !
Justine P.
« Comment vous appelez-vous ? demanda-t-il entre deux mastications, lorsque sa bouche eut fini de jouir des saveurs et que son estomac, un peu rassasié, lui donna le loisir d'une conversation.
— Mais je vous l'ai déjà dit ! Je m'appelle Yanis, et je suis la déesse de ce temple !
— Yanis, ce n'est pas un nom. Vous avez bien un prénom, quelque chose du style Gertrude, Bénédicte ou Colette.
— Non »
Net et définitif, presque hargneux.
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« Elle se pencha lentement vers lui, le regard étincelant. Une mèche blonde s'échappa du rang impeccable de sa chevelure, glissa le long de la joue, de la gorge, de l'épaule... Kéo serra les lèvres. Il ne s'habituait pas à sa beauté merveilleuse et comprenait mieux pourquoi les Prêtresses de Maelduin l'avaient proclamée Déesse de la Mort. Elle attirait, elle repoussait... On avait envie de l'aimer, parce qu'on avait envie de la toucher. On la haïssait parce qu'elle avait ce côté indéniablement inhumain, cette sorte de supériorité particulièrement inquiétante qu'il ne faisait pas bon de côtoyer. »
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