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EAN : 9782290003954
93 pages
Librio (17/08/2007)
3.97/5   1898 notes
Résumé :
Les elfes s'éveillent quand les humains s'endorment. Comment ces deux mondes peuvent-ils alors communiquer ? Contre les lois irrationnelles des bois s'affrontent celles, anti-naturelles, de la cité d'Athènes. Hermia en est une victime. Égée, son père, veut la marier à Démétrius, lui-même convoité par Hélène. Hermia se réfugie dans la forêt, royaume des esprits et des lutins... Comédie légère en cinq actes, en vers et en prose, écrite en 1595, Le songe d'une nuit d'é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (157) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 1898 notes
Qui ne connaît pas, ne serait-ce que de nom, le Songe D'Une Nuit D'Été ? Comprenez-moi, une telle notoriété ne pouvait que m'attirer, sachant, qui plus est, qu'elle est l'oeuvre de mon petit Shakespearounnet, j'en avais l'eau à la bouche. Or, si l'on me pardonne ce clin d'oeil de basse lignée, je dirais à présent que c'est beaucoup de bruit pour rien.

Oui, on l'a connu meilleur l'ami William. Les fleurs d'amour, les sortilèges, les quiproquos à deux balles… pfff ! ce n'est vraiment pas mon truc. J'ai pour principe de considérer que quand une comédie, à aucun moment, ne me fait rire, ni même sourire, selon mes critères, c'est une comédie ratée.

De vous à moi, si l'on gommait le nom de Shakespeare, si l'on effaçait également le nom de la pièce passé à la postérité, et si je vous emmenais au théâtre la voir sous un autre nom, en vous disant qu'il s'agit d'une pièce quelconque d'un auteur méconnu, je suis prête à prendre les paris que vous me confieriez sans détour après le spectacle que vous vous y êtes emm… euh… ennuyés ferme.

Bien sûr, ce n'est que mon avis. Je sais bien qu'il existe un snobisme — conscient ou inconscient d'ailleurs — qui consiste à s'extasier quand c'est du Shakespeare et à regarder d'un oeil dédaigneux ceux qui ne goûtent pas ce plaisir, voire à les prendre pour de sombres ignares. Je sais tout ça. Pensez ce que vous voudrez. J'ai dis combien j'aimais certaines tragédies de Shakespeare, je dis combien celle-ci m'endort et présente peu d'intérêt à mes yeux.

Donc, pour celles et ceux qui ont les muscles des paupières solides et non sujets à la narcolepsie, sachez que la pièce se déroule en Grèce à l'époque héroïque de Thésée et d'Hippolyta, la reine des Amazones. (Je vous en supplie n'achetez pas ce livre chez Hippolyta, déjà il n'est pas terrible et en plus votre libraire ferait ça très bien.)

Ces deux-là ont échafaudé de se marier mais comme l'intrigue a besoin de sel (à défaut de piment), Shakespeare a imaginé de former deux ou trois autres couples boiteux histoire de compliquer la donne.

Ainsi, Lyssandre aime Hermia, fille d'Égée, et elle l'aime aussi. Tout va bien alors ? me direz-vous. Non, pas tout à fait, car Égée, lui, ne veut pas entendre parler de Lyssandre et n'a d'yeux que pour Démétrius, ce qui, évidemment, n'est pas du tout du goût d'Hermia. Vous me suivez ?

Mais ce n'est pas tout, car Démétrius était au préalable amoureux d'Héléna, la meilleure copine d'Hermia, avant de changer de cap et de lorgner sur cette dernière. Mais elle, Héléna, est restée raide dingue de Démétrius. On n'en sort pas. Et comme si tout ça n'était pas suffisant, voilà-t-y pas qu'il y a de l'eau dans le gaz chez les Fées également !

Obéron, le patron des farfadets, trolls et autres sortilégineux se prend le bec avec sa bourgeoise Titania, la taulière des elfes & fées. du coup, l'Obéron, qu'a plus d'un tour dans son sac se dit qu'il va lui faire mettre un coup de fleur d'amour dans le nez à la Titania pendant son sommeil et que ça va pas traîner.

Au passage, dit-il à Robin, son homme de main, en te promenant, tu vas mettre aussi un p'tit coup de fleur à Démétrius, histoire qu'il regarde à nouveau Héléna avec des yeux lubriques à son réveil.


C'est là qu'intervient la scène censée être d'anthologie où Titania se réveille et tombe en pâmoison devant un gugusse à tête d'âne. Rrrrr ! Zzzzz ! Rrrr ! Zzzzz ! [ceci symbolise les " elffets " du sortilège d'Obéron sur moi]

Cependant, vu qu'Obéron donne à Robin des instructions claires comme du jus de boudin, l'autre, pas plus consciencieux qu'il ne faut, badigeonne des grands coups de fleur d'amour à… Lyssandre ! Aaah, le couillon ! La gaffe ! Ouh, là, là ! Ça va être dur à rattraper un coup comme ça ! J'aime mieux vous laisser découvrir la suite par vous-même.

Faut-il encore que je vous parle d'une troupe de comédiens amateurs qu'essaient à tout prix de faire une pièce pas drôle, et que c'est vraiment pas drôle de les voir faire leur pièce pas drôle… Zzzzz ! Rideau.

Bon, à l'extrême — extrême — rigueur, on pourrait supputer une toute petite once d'intérêt à la réflexion de l'auteur à propos de l'éphémère sensation qu'est l'amour en nos vies… Ouaip. Vous aviez besoin de ça pour avancer ? Bon, en ce qui me concerne, la pièce a des vertus soporifiques intéressantes en cas d'insomnie. À vous de voir ce que vous pourrez en faire car ce n'est que mon avis, un songe creux, une faribole, un pétard mouillé du 14 juillet, autant dire, pas grand-chose.
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Pour moi (n'en déplaise à Nastasia) ‘Le Songe d'une nuit d'été' est la reine des pièces de Shakespeare. La plus originale, la plus folle, la plus étrange. Trois mondes s'y entrechoquent : celui des nobles, celui des artisans, et celui des fées. Et qu'on ne s'y trompe pas : les deux premiers sont aussi étrangers l'un à l'autre que du troisième. Ils se côtoient, se frôlent, mais en temps normal Bottom et ses amis sont aussi invisibles aux yeux du roi qu'Obéron et ses féaux.

Le monde des fées est purement l'invention de Shakespeare. Il l'a créé en fusionnant trois sources d'inspirations différentes : Obéron vient de la geste du chevalier Huon de Bordeaux, Titania de la mythologie grecque, Puck du folklore populaire. Mais ce ne sont pas que les personnages ; les ambiances fusionnent également. Est ainsi matérialisé et tiré dans la littérature un monde de croyances populaires. Kipling l'approfondira avec ‘Puck of pook's hill', oeuvre étonnante et peu connue. Mais c'est, je crois, la première fois qu'un écrivain crée de toute pièce un univers de fiction.

Nick Bottom et ses camarades sont tournés en dérision : de braves gens, pleins de bonne volonté mais ignorants et incultes, dont la « farce grossière » n'est bonne qu'à distraire les nobles un moment, comme aujourd'hui on regarde un nanard pour rire de ses incohérences. Mais leurs plaisanteries sont sans méchanceté, et ils sont touchés de tant de bonnes intentions.

Une triple histoire amoureuse prend place dans ce cadre. Puck, petit lutin farceur, se voit confier les fonctions de Cupidon, et s'en acquitte bien mal. Confusions et triangles amoureux étaient déjà classiques, mais Titania amoureuse d'un homme à tête d'âne, c'est l'amour ridiculisé ! Une métaphore d'Élisabeth Ière et de ses (probables) amants, souvent d'un rang social bien inférieur au sien ? La « reine vierge » n'était plus si populaire à la fin de sa vie... Dans ce cas, Obéron n'est nul autre que le bon peuple anglais, son seul et véritable amour !

Tout finit bien. L'amour triomphe, Obéron et Titania se réconcilient, les hommes du peuple sont récompensés de leurs efforts. À l'image de leur pièce, rien n'est vraiment tragique.
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Curieuse pièce de Shakespeare qui osa présenter en 1600, une comédie où se mêlaient théâtre antique, personnages populaires et conte. Et pour la partie « antique », il semble bien avoir emprunté des noms de héros de la mythologie grecque, et pour ma part, je n'ai pu m'empêcher d'aller vérifier l'origine de ces personnages pour me rappeler que le célèbre Thésée qui combattit le minotaure est le fils d'Egée et le roi d'Athènes et non duc, marié à Hyppolite dans la pièce, fut bien reine des amazones. Lysandre, lui, fut un général spartiate, quant à Démétrius, il ne fait pas partie de la mythologie grecque puisqu'il fut l'accusateur de Paul de Tarse. Emprunt donc à l'histoire, ce qui ne manqua certainement pas de troubler le public, mais qu'importe, on comprend vite que cela n'a aucune importance dans la pièce.

Le roi des fées et son peuple viennent créer une rupture dans cette pièce qui commence par une intrigue des plus classiques, un duc demande à Hermia, fille d'Egée, de choisir entre le mariage avec Démétrius qu'elle n'aime pas, le cloître où elle vivra recluse pour le restant de ses jours, où la mort.

Mais elle aime Lysandre et il l'aime, d'un amour pur. le couple décidera de fuir et trouvera refuge dans la forêt ou interviendront le roi et la reine des fée, Oberon et Titania, en désaccord car Oberon veut faire un page d'un enfant recueilli par Titania. On entre alors dans la partie magique de l'histoire, les épreuves subies par les héros, l'affrontement entre les deux amants qui, par magie, tombent amoureux d'Hélène, scène où l'écrivain sert au public, un bon quiproquo oeuvre combinée d'oberon et de Puck, lutin facétieux et taquin.

Shakespeare ne manque pas d'y joindre une bonne dose d'humour qui transformera la pièce en farce : Titania, reine des fée y tombera amoureuse de Bottom, alors grimé en âne. Bottom est membre d'une troupe d'acteurs médiocres qui se préparent à jouer dans une pièce à l'occasion du mariage d'Hyppolite et Thésée, pièce qui sera interprétée dans l'acte V, passage le plus comique où se mêlent l'absurde (ce qui m'a rappelé brièvement Lewis Caroll), l'incompétence des acteurs en contraste avec le sérieux des spectateurs.

Ce n'est certainement pas la pièce la plus représentative de l'oeuvre du dramaturge, mais elle est appréciable pour son charme, pour la fantaisie qu'elle offre, pour sa poésie et son aspect parfois caricatural. Présentée en ballet narratif, elle est extraordinaire, aussi, si vous avez l'occasion et la chance d'assister à un de ces spectacle, lisez d'abord cette pièce.

Je l'avais lue déjà, mais n'avais gardé que le souvenir de Puck, personnage clé, et cette relecture m'a permis un nouveau regard sur cette oeuvre.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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À Athènes, Thésée s'apprête à épouser Hippolyte, reine des Amazones. Toute la ville est en fête. de leur côté, Hermia et Lysander aimeraient se marier, mais le père de la jeune fille l'a promise à Demetrius, dont Helena est éperdument amoureuse. Lysander a beau plaider sa cause, tout semble vain : « You have her fathers'love, Demetrius : Let me have Hermia's. Do you marry him. » (p. 48) Résolus à échapper à la tyrannie paternelle, Hermia et Lysander s'enfuient. Dans la forêt où ils décident de passer la nuit, ils sont rejoints par Demetrius qui poursuit Hermia et Helena qui poursuit Demetrius.
Alors que les humains se prêtent au jeu délicat de l'amour, le roi de la Forêt, Obéron, décide de se venger de son épouse, Titania, qui a contrarié un de ses projets. Par un sort, il la condamne à tomber follement amoureuse du premier être qui croisera son regard. À son réveil, la belle reine des fées aperçoit Bottom, artisan qui répète une pièce pour le mariage royal. Mais Bottom est loin d'être beau : le valet d'Obéron, Puck, l'a changé en âne pour lui jouer un tour.
Et, par erreur, Puck a administré un autre sort à la mauvaise personne : voilà que Lysander et Demetrius poursuivent de leurs ardeurs la vilaine Helena, laissant la belle Hermia désespérée dans les sombres profondeurs de la forêt. « O weary night ! O long tedious night, / Abate thy hours, shine comforts from the East, / That I may back to Athens by daylight / From these that my poorcompagny detest. » (p. 96) Heureusement, dès les premières lueurs de l'aube, les tourments de la nuit disparaissent comme un vilain rêve.
Dans cette pièce, Shakespeare s'amuse à chahuter les histoires d'amour et surtout les femmes qui sont les pigeonnes de la farce : Titania s'éprend d'un âne, Hermia est délaissée au profit d'une plus vilaine qu'elle et Thisbé, dans la pièce jouée en l'honneur du mariage de Thésée et Hippolyte, vit un amour malheureux. « Cupid is a knavish lad / Thus to make poor female mad. » (p. 96)
La tragédie sur les amours malheureuses de Pyramus et Thisbé est une mise en abyme à la fois réussie et hilarante. Les artisans qui la mettent en scène et incarnent les personnages sont des amateurs sans talent, ni finesse. le drame devient bouffon quand un des personnages est obligé de se déguiser en mur pour représenter un mur, et même un trou dans le mur.
L'intrusion du monde magique des fées dans le monde rationnel des humains est permise par l'arrivée de la nuit, domaine du rêve et de l'incertitude. Après le lever du soleil, c'est à peine si l'on entend le facétieux Puck qui nous présente ses excuses, comme une voix lointaine venue du fond des songes.
Chaque fois que je relis cette pièce, je m'amuse toujours autant et je me régale avec l'anglais si désuet et archaïque de Shakespeare. Voilà un morceau à déclamer pour bien ressentir tout le rythme d'un texte parfaitement versifié et rimé.
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« Songe d'une nuit d'été » de Shakespeare est une comédie théâtrale et fantasque où s'entremêlent des situations conflictuelles entre couples d'amants.
Par une nuit d'été, dans une forêt enchantée, Puck le lutin, sous les ordres d'Obéron roi des fées, va malencontreusement verser un filtre d'amour à Lysandre amoureux d'Hermia, deux amants en fuite endormis l'un près de l'autre, ces derniers sont poursuivis par Dimitrius amoureux d'Hermia, mais également suivit d'Héléna amoureux de Dimitrius. Tout cela paraît déjà très compliqué mais la situation devient rocambolesque car à son réveil Lysandre aidé de la potion magique tombe amoureux d'Héléna qui se retrouve devant lui à son réveil.
Entre-temps, Puck toujours sous les ordres d'Obéron, verse également le même filtre à Titiana reine des fées et femme d'Obéron, en effet le roi est jaloux d'un jeune page que sa femme éduque et ainsi désire créer la discorde entre leur couple.
En parallèle se déroule au coeur de cette même forêt, la répétition d'une pièce de théâtre dirigé par Bottom un tisserand, pour la célébration du mariage de Thésée duc d'Athènes et Hippolyte reine des Amazones...
Sous l'effet du filtre d'amour va régner alors une confusion de quiproquos, de poursuites, d'espiègleries, de drôleries dans un rythme léger, une ambiance festive, une jolie balade féerique au fond d'une forêt étrange et spectatrice où se déchaînent des passions amoureuses.
Un conte lumineux entre réel et rêve, où la réflexion majeure se porte sur la sincérité et la fidélité de l'Amour.
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Citations et extraits (121) Voir plus Ajouter une citation
L’amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l’âme ; et voilà pourquoi l’ailé Cupidon est peint aveugle ; l’âme de l’amour n’a aucune idée de jugement : des ailes, et point d’yeux, voilà l’emblème d’une précipitation inconsidérée ; et c’est parce qu’il est si souvent trompé dans son choix, qu’on dit que l’Amour est un enfant. Comme les folâtres enfants se parjurent dans leurs jeux, l’enfant amour se parjure en tous lieux.
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HÉLÉNA : La maladie est contagieuse : oh ! si le charme l'était aussi,
J'attraperais vos paroles, belle Hermia, avant d'être partie,
Mon oreille attraperait votre voix, mon œil votre œil,
Ma langue attraperait la douce mélodie de votre langue.
Si le monde était à moi, Démétrius excepté,
Le reste, je vous le donnerais, pour être en vous transfigurée.
Oh ! apprenez-moi comment vous regardez, et avec quel art
Vous gouvernez les battements du cœur de Démétrius.

(HELENA : Sickness is catching. O, were favour so,
Yours would I catch, fair Hermia, ere I go.
My ear should catch your voice. My eye, your eye.
My tongue should catch your tongue’s sweet melody.
Were the world mine, Demetrius being bated,
The rest I’d give to be to you translated.
O, teach me how you look and with what art
You sway the motion of Demetrius' heart.)

Acte I, Scène 1.
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LYSSANDRE : Hélas ! Dans tout ce que j'ai pu lire,
Ou pu apprendre dans les contes ou dans l'histoire,
L'amour véritable n'a jamais eu un cours facile :
Mais ou bien c'était la différence de sang…
HERMIA : Ô contrariété ! Être trop haut pour être enchaîné à plus bas que soi.
LYSSANDRE : Ou bien la greffe prenait mal à cause d'un écart d'âge…
HERMIA : Ô malheur ! Être trop vieux pour être engagé à plus jeune.
LYSSANDRE : Ou bien tout dépendait du choix des amis…
HERMIA : Ô enfer, choisir l'amour par les yeux d'un autre !
LYSSANDRE : Ou, s'il y avait affinité dans le choix,
La guerre, la mort, ou la maladie assiégeait l'amour,
Le rendant éphémère comme un son,
Fugitif comme une ombre, court comme un rêve,
Bref comme l'éclair dans la nuit charbonneuse,
Qui (dans un accès de fureur) dévoile et le ciel et la terre,
Et, avant qu'un homme ait pu dire : « Regardez ! »,
Les mâchoires des ténèbres le dévorent :
Si vite ce qui brille en arrive à sa ruine.
HERMIA : Alors si les amants fidèles ont toujours été contrariés,
Ce doit être un arrêt de la destinée.

Acte I, Scène 1.
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HÉLÉNA : Les choses basses et viles, exemptes de beauté,
L'amour peut leur donner et forme et dignité.
L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec la pensée ;
Ainsi on peint aveugle Cupidon ailé.
La pensée de l'amour n'a aucun jugement :
Des ailes, et point d'yeux, figurent une hâte insouciante.
Voilà pourquoi, dit-on, l'amour est un enfant :
Parce que, dans son choix, il se leurre souvent.

(HELENA : Things base and vile, holding no quantity,
Love can transpose to form and dignity.
Love looks not with the eyes, but with the mind ;
And therefore is wing'd Cupid painted blind.
Nor hath love's mind of any judgement taste :
Wings, and no eyes, figure unheedy haste.
And therefore is love said to be a child :
Because, in choice, he is so oft beguil'd.)

Acte I, Scène 1.
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L’amour peut transformer les objets les plus vils, le néant même, et leur donner de la grâce et du prix. L’amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l’âme ; et voilà pourquoi l’ailé Cupidon est peint aveugle ; l’âme de l’amour n’a aucune idée de jugement : des ailes, et point d’yeux, voilà l’emblème d’une précipitation inconsidérée ; et c’est parce qu’il est si souvent trompé dans son choix, qu’on dit que l’Amour est un enfant.
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Vidéo de William Shakespeare
SHAKESPEARE – Les femmes dans Henri VI & Richard III avec Patrice Chéreau (FR3, 1999) Un documentaire de Stéphane Metge réalisé en 1999. Présence : Patrice Chéreau, Elsa Bosc, Céline Carrère, Jeanne Casilas, Rebecca Convenant, Amélie Jalliet, Cylia Malki, Sarah Mesguich. Traduction utilisée : Armand Guibert, Pierre Leyris et Daniel Loayza (édition du Club Français du Livre).
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