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EAN : 9782205070910
64 pages
Dargaud (07/06/2013)
3.25/5   32 notes
Résumé :
Marx, une biographie dessinée est un one shot signé Corinne Maier et Anne Simon ; de la découverte de la philosophie hégélienne à la rédaction du Manifeste du parti communiste en passant par les révolutions de 1848, les auteurs nous emmènent à la rencontre du père du communisme.

« Je m'appelle Karl Marx. On m'a surnommé "le Diable", car j'ai voulu mettre à mort le capitalisme. Il faut libérer l'humanité de la misère et des inégalités. Votre crise ress... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Corinne Maier et Ane Simon nous offrent une jolie vision en accéléré de la vie et de l'oeuvre de Karl Marx.

C'est une tâche ardue de résumer en quelques pages illustrées la vie d'un homme qui a marqué l'histoire en tant que philosophe, sociologue, économiste, théoricien de la révolution, socialiste et communiste, mais les illustrations très dynamiques et le texte simple et concis, donnent du rythme à la lecture, s'autorisant parfois un peu de fantaisie dans le décor sans pour autant perdre le lecteur.

On passe en revue la situation politique et économique de l'Europe à la fin du 19ème siècle, le cheminement accompli par Karl Marx, son amitié avec Engels et les drames de sa vie familiale.

Aussi érudite que facile d'accès cette bande dessinée biographique rend honneur à Karl Marx et à la lutte acharnée qu'il a mené contre le capitalisme, dans une période profondément troublée, et n'a jamais renoncé à faire connaître ses plus grandes idées.


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Corinne Maier et Anne Simon s'étaient déjà associées pour un Freud décevant qui semblait s'aligner davantage sur les attentes et préjugés du lectorat face au personnage du psychanalyste qu'à sa véritable biographie, dans tous les aspects inattendus et contradictoires qu'elle pouvait présenter. Marx semble creuser son personnage d'étude un peu plus sérieusement. Corinne Maier tient sa promesse pédagogique mais peut-être aussi se trouve-t-elle face à une lectrice moins sévère puisque le personnage de Karl Marx m'est un parfait inconnu. Dans ce cas, il n'est pas difficile d'éblouir l'ignare.


Dans le cas du psychanalyste, oeuvre et vie sont rapprochées plus clairement que dans le cas du politicien mais aurait-on pu deviner ce qui se passait dans la vie familiale de Karl Marx alors qu'il élaborait ses réflexions en collaboration avec Engels ? Corinne Maier s'amuse d'ailleurs avec les contradictions du personnage qui construit son oeuvre à mesure qu'il accroît son pouvoir, sa domination et…son capital. La bourgeoisie pourrait connaître la rédemption au royaume de la Morale…
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C'est la mode en BD de présenter ou d'introduire des philosophes réputés, voire des hypothèses scientifiques tarabiscotées, auxquelles les non-initiés ne comprennent que dalle.

Tous les outils semblent réunis aujourd'hui pour satisfaire la soif de connaissance et la combler -internet, wikipédia-, et pourtant cette soif n'en demeure pas moins aussi impérieuse, après des millénaires d'enquête.

Il y a deux catégories d'être humains selon la dichotomie de Francis Bacon, qui fait partie des références humanistes de Karl Marx: d'une part ceux qui poursuivent le but du bonheur, de l'autre ceux qui poursuivent le but de la connaissance ou du savoir – que l'ignorance vrille autant que peuvent la soif ou la faim, et qui ne se satisfont pas de l'explication toute faite de la destinée, du hasard ou de l'Etat providentiel. Certainement Karl Marx fait partie de la seconde catégorie ; il affiche son mépris pour Epicure et l'épicurisme. C'est le principal mérite de cette BD de montrer Marx aiguillonné par la curiosité… et peut-être son seul mérite.

L'album parvient à rendre Marx sympathique, comme le sont me semble-t-il les hommes ou les femmes insatisfaits d'eux-mêmes, et qui ne cherchent pas d'abord à se justifier par les erreurs d'autrui, ce qui est le penchant commun. Sur l'aspect didactique, en revanche, cette BD échoue à dire clairement en quoi la science de Marx est révolutionnaire et perturbe les certitudes technocratiques de son temps, qui est encore le nôtre.

Le principal problème que la communication des ouvrages de Marx en France doit affronter n'est pas abordé dans cet album. C'est celui de la censure. En effet, Karl Marx ne partage aucune des valeurs laïques républicaines dont l'enseignement est obligatoire en France*. Les élites staliniennes ont naguère fait un effort considérable pour rapprocher Marx de Hegel, alors que celui-là n'a cessé de s'éloigner de la brillante théorie du progrès national-socialiste. Tout simplement parce que l'hégélianisme, lui, est compatible avec l'appareil judiciaire d'une république populaire ou démocratique, contrairement à la démonstration historique de Marx que le droit républicain ne fait que prolonger le droit ecclésiastique en l'adaptant à la nouvelle donne industrielle.

Marx et Engels ont d'ailleurs anticipé la violence républicaine catastrophique du XXe siècle, tandis que les élites républicaines européennes n'ont fait que se disculper de cette violence, postérieurement aux catastrophes mondiales, suivant une méthode religieuse caractéristique.

Marx avait bien compris que l'institution catholique romaine était imperméabilisée contre l'histoire. Mais qu'il en va de même pour toute institution puissante, qui pour des raisons organiques ne peut pas se permettre l'autocritique.

Les quelques dernières pages de cette BD, consacrées à l'actualité de Marx, ne font qu'accroître la déception, car c'était là un sujet bien plus intéressant. Et Marx n'aurait accordé à sa propre biographie aucune espèce d'intérêt, n'étant pas de ces artistes qui se contemplent ou se projettent dans leurs ouvrages, en pensant qu'ils les prolongeront dans l'au-delà.

Les auteurs, Corinne Maier et Anne Simon, constatent que chaque nouvelle crise économique remet au goût du jour la fameuse observation de Marx : «Le Capital est le pire ennemi du Capital», fortement évocatrice de la spiritualité juive dressée contre la tour de Babel, qui symbolise l'anthropologie ou le langage, et s'écroule d'elle-même. Parodiant Marx, on pourrait dire que la force révolutionnaire des «subprimes» ou des «hedge funds», aussi imprévisibles que les cyclones, excède largement la force révolutionnaire des mélanchoniens ou des lepénistes réunis, somme toute plus nostalgiques des «Trente Glorieuses» qu'autre chose.

*Le meilleur indice de cette censure est l'omerta sur les études critiques de Marx concernant la révolution française de 1789, dans lesquelles l'historien établit un lien entre la démocratie libérale et le populisme, très peu conforme au catéchisme républicain.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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J'avais lu un manga sur le capital qui avait plus de consistance que cette biographie qui semble à peine effleurer le sujet malgré ses 60 pages. J'ai pourtant bien aimé l'introduction où le personnage se présente lui-même comme l'homme à abattre car il a dit qu'il fallait libérer l'humanité de la misère, des inégalités, de l'exploitation et du chômage. Il préconisait en effet une révolution contre le système capitaliste.

Karl Marx espérait la voir de son vivant mais ce ne fut pas le cas. Il espérait qu'elle commencerait aux Etats-Unis alors que ce pays allait être le chantre du capitalisme. Il ne croyait pas du tout en la Russie, un pays trop sous-développé. Bref, nombre de ses croyances allaient tomber à l'eau. le pire étant peut-être les exactions commises par les régimes communistes...

Qu'on l'aime ou pas, qu'on y croit ou pas, qu'importe ! Karl Marx est l'un des théoriciens les plus influents depuis plus d'un siècle. La dernière crise nous rappelle que le capitalisme n'a pas totalement gagné. En guise de conclusion, la lutte continue et qui luttera verra. Bref, une introduction et une conclusion réussies mais un corps qui n'est guère satisfaisant.

Le ton de la bd est résolument farfelu et les enchaînements ne sont pas très cohérents. Je respecte le parti pris qui est celui du divertissement. Pour le reste, on découvre une facette méconnue de la vie de Karl Marx à travers sa famille. le travail réalisé par les auteurs reste tout à fait honorable.

Maintenant et pour finir, je me rappelle d'une citation prononcé par Warren Buffet, le troisième homme le plus riche au monde: "La guerre des classes existe et nous l'avons gagnée!". Il ne disait pas cela par provocation mais pour faire comprendre que les inégalités n'ont cessé de croître, qu'il y a de plus en plus de biens pour moins d'acheteurs et que la crise de 2008 est un avertissement. Plus que jamais les idées de Karl Marx restent d'actualité.
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Petite info, prix Cogito en 2014 pour cette BD historique

Traité sur un mode humoristique tout comme l'album Freud des mêmes auteurs, nous parcourons la vie d'un personnage ayant marqué l'histoire, ici Karl Marx.
C'est à Bonn en 1935 que ce dernier va découvrir la philosophie avec "le grand maitre de la pensée allemande : Hegel"
Il poursuivra ses études à Berlin, abandonnera le droit pour se consacrer à la philosophie avec une thèse sur la "Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Epicure".
Il va participer à Cologne au lancement du journal La Gazette Rhénane puis en devenir rapidement le rédacteur en chef, pouvant ainsi développer ses "idées révolutionnaires et athées".
Puis devant quitter l'Allemagne, ce sera Paris En 1843 et des rencontres avec Bakounine, Proudhon, Henrich Heine et surtout F Engels.
Expulsé de France en 1845, il va s'installer en Belgique et écrire en 1 semaine le Manifeste du Parti communiste, sa bible de la révolte.
Chassé de Belgique en 1849, il va rejoindre l'Angleterre. Pauvre, il n'est pas question pour lui d'y trouver du travail car le « salariat est l'aliénation, l'exploitation du peuple ».
Un bel héritage de sa femme lui permettra de quitter leur taudis et d'emménager dans un beau quartier de Londres mettant ses 3 filles en école privée.
1867, volume 1 du Capital, bible de la classe ouvrière, mais qui ne se vendra pas.
Il mourra le 14 mars 1883, laissant ses notes à Engles pour la sortie du volume 2 le capital.

Cet album est plus riche, plus construit que Freud des deux mêmes auteurs. On y découvre tous les rebondissements de la vie de Marx, le côté très tumultueux de celle-ci et surtout certaines vraies contradictions chez ce personnage.
Le dessin reste très particulier, limite enfantin; l'humour n'est jamais très loin.

Possiblement à emprunter 😉 et non pas acheter, pour ne pas nourrir le grand capital 🤣.
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critiques presse (4)
Bedeo
26 août 2013
Un bel album au ton léger sur le parcours du père du communisme emprunt d’un autoritarisme certain mais toujours prêt à la lutte. […] Toutefois, les nombreuses qualités de l’album n’empêchent pas que le rythme trop rapide de l’album nuit à l’histoire.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
11 juin 2013
Cela va-t-il trop vite ? Même si l’on apprécie de découvrir ou de redécouvrir la vie passionnante de l’inspirateur du communisme, on croule sous le flot d’informations.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
03 juin 2013
Une lecture à la fois ludique et intellectuelle, qui offre une juste analyse du monde d'hier et d'aujourd'hui, tant pour un public qui découvre l'économie que pour ceux qui veulent se mettre à jour.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
30 mai 2013
L'album se lit d'une traite et laisse ensuite le lecteur en pleine réflexion sur ce qui l'entoure, la tête pleine d'utopies économiques.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
JOURNALISTE DU CHICAGO TRIBUNE (JCT)
- Comment vous situez-vous, Karl Marx ?
KARL MARX
- Hum, une chose est sûre, je ne suis pas marxiste.
JCT
- Mais alors, que pensez-vous des marxistes ?
KM
- J'ai voulu fonder une science, pas une secte.
JCT
- Le bonheur pour vous, Karl Marx, c'est quoi ?
KL
- Le bonheur... C'est un château Margaux 1848. Plus rouge que lui, tu meurs ! Santé !
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Je veux étudier la philo. Mais que va dire mon père ?
« Mon très cher fils, je suis malade et très faible. J’ignore si je te reverrai. Suis ton cœur, étudie ce que tu veux. Mais fais attention à l’argent. »
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p.28.
LE CAPITALISME : MODE D’EMPLOI
Je t’explique.
Une somme d’argent initiale permet d’acheter une usine et des machines. Celles-ci produisent des biens dont la vente dégage un profit. Le profit sera en partie réinvesti en nouvelles usines, en nouvelles machines. C’est l’accumulation sans fin.
Mais il y a de plus en plus de concurrents. Alors les profits baissent. Les capitalistes réagissent. Les plus forts rachètent les plus faibles. Ils mécanisent. Ils délocalisent. Ils lancent de nouveaux produits. Mais il y a un problème…

Ouvrier : « C’est cher. Mon salaire est trop bas. Le patron ne paie pas toutes les heures travaillées. Je suis exploité. Mais je n’ai pas le choix, je dois continuer. »
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p.25.
Dans notre monde, tout s’achète, tout se vend ! Les capitalistes nous vendront même la corde pour les pendre. Hélas, je ne pourrai pas l’acheter, je suis trop pauvre.
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Les philosophes Feuerbach, Bauer, Proudhon se sont trompés ! Ils n’ont fait qu’interpréter le monde, ce qui importe, c’est de le transformer !
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Vidéo de Corinne Maier
Projections des dessins de Stéphane Manel Festival Paris en toutes lettres
Le 18 novembre 1922, Marcel Proust rendait son dernier souffle. Cent ans plus tard, l'importance de son oeuvre ne se dément pas comme en témoigne la vivacité de la création qu'elle suscite.
Céleste Albaret a été la gouvernante de Marcel Proust pendant les huit dernières années de l'existence de l'écrivain, années durant lesquelles il achève l'écriture de son chef-d'oeuvre – Céleste est d'ailleurs une des inspirations du personnage de Françoise dans La Recherche. Jour et nuit, Céleste Albaret prend soin de Marcel Proust. Plus qu'une simple gouvernante, elle est sa confidente et son soutien dans la rédaction d'un des plus grands romans du XXe siècle. Avec cette lecture de ces souvenirs, Marianne Denicourt nous plonge dans la chambre de Proust, pièce d'écriture et de vie, en totale intimité avec l'homme et l'écrivain.
Adaptation Marianne Denicourt & Ivan Morane. D'après les entretiens de Céleste Albaret avec Georges Belmont.
À lire – Céleste Albaret, Monsieur Proust, souvenirs recueillis par Georges Belmont, adapté par Corinne Maier, illustrations par Stéphane Manel, éd. Seghers, 2022.
Lumière par Marta Bellini, son par Adrien Vicherat
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