La 1ère phrase : "J'avais quatorze ans et je n'aimais pas être seul"
Ce court roman est publié en numérique par une toute nouvelle maison d'édition spécialisée dans le format court, "Emoticourt".
L'auteur aborde sous le voile de l'auto fiction l'éveil d'un adolescent à son homosexualité. Une narration chronologique qui couvre la fin du collège et les années lycée. Ecriture moderne, simple, phrases courtes, vocabulaire parfois cru mais jamais vulgaire. le narrateur raconte son parcours intime sans emphase, mais avec une pointe d'exaltation, celle de la jeunesse.
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Sincère et touchant, un beau récit qui m'a rappelé mon propre passé. Une prose limpide et évocatrice qui donne envie d'écrire sur soi !
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J'avais honte parce que c'était une époque où j'étais particulièrement croyant. Je savais que ce n'était pas une pratique encouragée par Dieu. Je savais que le plaisir était sale, que le plaisir devait être craint. Je savais qu'il fallait souffrir, aider les autres, ne pas se plaindre, ne pas s'aimer, ne pas se toucher. Mais le Diable était plus fort que moi. Le soir, je me touchais. Dans les toilettes, je me touchais.
Un jour, la prof d'anglais a demandé au Boudin d'écouter son cours et de cesser de me regarder. Thibaud est intervenu pour dire qu'on était amoureux. Gozlan, un mec baraqué de la classe auquel je ne parlais jamais, a dit :" Çà m'étonnerait, Mathieu est un pédé". La classe a ri et j'ai eu l'impression que le monde s'écroulait sous terre.
Maman ne pleurait jamais devant moi. Mais je savais quand elle voulait pleurer. Ce soir-là, elle avait le visage figé qu'elle portait lorsqu'elle retenait ses larmes.
Ancien avocat et désormais romancier très singulier, Mathieu Simonet propose des actions poétiques, comme dans son livre "La fin des nuages". C'est d'abord un récit de deuil, car Mathieu Simonet a perdu un être très cher, Benoît, qui a fondé un grand festival de musique chaque été sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris. Chaque année, l'angoisse de Benoît, c'était qu'il pleuve… Ce qui n'arrivait jamais. Benoît est décédé en 2020 d'un cancer et cette année-là, le festival a été annulé pour cause de pandémie. L'auteur invité sur le plateau de la Grande Librairie était alors en deuil, a cette idée folle et magnifique, qu'il pleuvrait ce jour-là, que le dernier souffle de Benoît provoquerait de la pluie. Et le jour du festival, il a plu.
Ce livre est aussi une enquête, qui raconte comment des faiseurs de pluie ensemencent les nuages, et plaident pour que ces nuages aient des droits et soient même inscrits au patrimoine de l'Unesco.
Cet ouvrage pose des questions environnementales, géopolitiques, sanitaires, légales... avec toujours cette question en tête : à qui appartiennent les nuages ?
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous :
https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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