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L'est déjà con, le Frédo, de dire à voix haute qu'il va filer un coup d'surin à Riton, le chef de la bande rivale…

Lorsqu'on est un petit caïd, vouloir fourrer un cador, c'est le genre d'acte qu'il vaut mieux ne pas claironner sur tous les toits, et encore moins dans un rade !

La vie étant une sacré loterie, notre Frédo a tiré les mauvais numéro et c'est lui qui avale son acte de naissance, d'un coup de lame de rasoir, du genre de celle qui te coupe la gorge…

Principal suspect, je vous le donne en mille : Riton, bien entendu ! Ou du moins, si ce n'est pas lui, c'est sa bande ! Haro sur la bande à Riton, don Max-Le-Menteur fait partie.

Si l'argot vous donne de la chair de poule et des envies folle de lire la Princesse de Clèves de Mme de la Fayette (je n'ai rien contre ce roman, contrairement à certains politiciens), passez votre tour, vous finiriez avec de l'eczéma tant les mots argotiques sont courant dans ce roman.

Le glossaire mis en fin de roman fut très souvent sollicité par mézigue, mais problème c'est que ça vous casse le rythme de la lecture, à force d'aller voir.

Clichy, Notre-Dame de Lorette, place Pigalle, tel est notre ghetto et c'est pas du gâteau !

Dans ce roman, mesdames, nous en prendrons pour notre grade, les femmes qui hantent ces lieux étant le plus souvent occupées à pratiquer le plus vieux métier du monde et pas toujours fréquentables.

Âmes pudibondes s'abstenir aussi car à cette époque, on ne prenait pas des gants et les appellations d'origine raciale non contrôlées sont présentes aussi dans ces pages. Les termes sont crus, racistes, bien entendu, mais à classer dans cette époque où ils étaient autorisés.

N'oublions pas non plus que nous sommes chez les truands, et qu'ici, les additions, on les règle avec des bastos et des pruneaux, qui ne sont pas d'Agen, vous vous en doutez.

Un polar noir argotique, dont tout le monde a entendu parler du film avec Gabin, un polar noir qui ravira les amateurs du genre mais déplaira aux autres.

L'usage de termes argotiques dont je ne connaissais pas la définition m'a énormément ralenti dans la lecture, me faisant parfois perdre le fil de la narration, des notes en bas de page eussent été plus simples et moins chiantes.

À la fin, j'en avais tellement marre d'aller voir en bout de roman, de constater que certaines définitions n'y étaient pas que j'ai zappé, tant pis pour les mots dont je ne connaissais pas le sens.

Bon, je ne vais pas trop m'épancher dessus, ni trop l'ouvrir, ni trop vous affranchir, j'voudrais pas qu'on pense que je suis une balance alors que je suis du signe du sagittaire !

Méfions-nous des piqueurs qui se faufilent en loucdé dans les ruelles sombres… Et évitons aussi les cognes, ça vaudra mieux pour notre santé de petits truands.

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c'est un roman noir avec autant de morts violente qu'on peut en décrire en deux cent cinquante pages.
mais il y a aussi de l humour
avec son patois pittoresque
un livre qui sera porté à l écran avec jean cabin et lino
Ventura dans les rôles principaux. et avec des dialogues d Audiard.
un petit plus il a un glossaire en fin de volume pour expliquer les mots d argot.👍
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Chourer l'artiche, ça va, mais se l'garder, c'est duraille

Putain que la vie est douce quand on a fait un beau casse, qu'on a chouré cinquante briques à des caves qu'en avaient forcément pas l'emploi et qu'on a plus qu'à se la couler douce ! En faisant un peu attention quand même aux Roycos, parce que les lardus, ça n'est jamais loin.

Ah la belle vie, la chouette existence ! Une Vedette huit cylindres, une carrée tout ce qu'il y a de respectable à Neuilly, juste en face du quart histoire de dissuader les malfaisants qui traînent, même si le quartier est tranquille, des costards chics sans faux plis, et des gisquettes à la pelle, en veux-tu en voilà, qu'on emmène croquer à La Cascade, parce que « le bois », on fait pas plus chic, elles préfèrent ça aux courtines. de temps à autres, un crouton chez la mère Bouche, une vieille respectable chez qui la bouffe est au poil.

Mon blaze, c'est Max, Max le menteur va savoir pourquoi, moi qui suis tout ce qu'il y a de plus franc. Moi, je suis pas un givré, je cause pas. Ni à la maison poulaga, ni surtout aux gonzesses. Pas fou. Je tombe jamais amoureux, ou alors une petite heure, à la rigueur deux jours. Bref, si j'ai quelques défauts, je suis un mec normal, enfin normal pour ceux du mitan.

J'avais un pote, le môme Riton. Un mec bien, Riton, on a d'ailleurs fait notre dernier casse ensemble, c'est tout dire. Eh ben, si vous voulez tout savoir, pas si bien que ça en fait, parce qu'il a cafté à sa môme. Une sournoise, celle-là, une tordue, Josy qu'elle s'appelle. Elle cause celle-là, elle cause beaucoup trop, et elle a des fréquentations pas avouables, Lola par exemple. Bref, nos cinquante briques à Riton et à moi, notre grisbi enfouraillé à la sueur de nos pognes, y'a des apaches qui se sont mis dans le crâne de nous en dépouiller.

De sales apaches, commandés par Angelo. Ils m'ont salement amoché Riton, tellement à vrai dire qu'il vient d'en caner. A la piquouse qu'ils me l'ont seriné, mon pote. Vous trouvez ça régulier, vous ? Moi pas. Et avec mes potes Pierrot et Marco, on va leur servir l'addition. Croyez-moi, une belle note, salée à la bastos de P38.

Avis

Excellentissime polar, dont l'action se situe presque entièrement dans le triangle place Clichy, Notre-Dame de Lorette, place Pigalle. du vrai polar, du dur, du pur, avec des truands comme on les aime. Sûr que ça n'a rien à voir avec du Millenium. Deux avertissements sans frais néanmoins : primo, la gent féminine n'appréciera peut-être pas d'être peinte à la manière de Simonin ; deuxio, le bouquin a été écrit alors que des termes comme « bicot », « bique » etc.… étaient encore moralement autorisés, ce qui n'est plus le cas et en choquera plusieurs.
Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
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Albert Simonin (1905-1980) est un écrivain et scénariste français, auteur de romans policiers illustrant l'usage de l'argot dans le Milieu. Sa trilogie à succès (Touchez pas au grisbi, le cave se rebiffe et Grisbi or not Grisbi devenu Les Tontons flingueurs) a été portée à l'écran par Jacques Becker (Jean Gabin et Lino Ventura pour les rôles principaux)
"Touchez pas au grisbi !" (publié en 1953) lui apporte la célébrité dès sa parution, avec l'obtention notamment du prix des Deux Magots.
Il s'agit du premier volet d'une trilogie nostalgique consacrée à un truand vieillissant, Max-le-Menteur.
Tout commence dans une boîte où Frédo, un petit caïd, claironne qu'il va "fourrer" Riton, le cador du mitan. Alors, quand quelques heures plus tard, ledit Frédo est retrouvé suriné rue Froidevaux... évidemment les soupçons pèsent sur la bande à Riton. Et voilà le Milieu parti pour une guerre des gangs. Objectif: retrouver et buter M'sieur Max, alias Max-le-Menteur et ses acolytes.

Max-le-Menteur, c'est pas mon blaze. J'étais devenu truand uniquement pour éviter le surmenage.
J'aime l'air frais du matin à Montmartre, le pittoresque de la banlieue. Pourtant, je ne peux pratiquement pas mettre le nez à la fenêtre sans me faire porter en triomphe à la grande salle des assises.
Les clichés de mézigue à la Une des journaux; elles sortent pas de chez Harcourt, mais du studio anthropométrique, avec droguet, matricule, barbouse fil de fer et tout; une vraie bouille de fagot.
Je ne me déplace jamais sans mon Smith et Wesson pour la grosse canonnade et le P 38 pour le fignole main.
Lucette de Forcheville, elle avait un vrai tempérament de stayer, tout de suite en action. Côté plastique, il faut avouer qu'elle était un peu armée: nénés ogive indéformables, cuisses fuseau grand sport, avec la noix rondouillarde façon bébé Raynal, et une cambrure de hanche dégradé moelleux tout ce qui se fait de plus confortable.
Il fallait assurer. le héros de la bande (...), c'était un tarzan, mais pardon! qui aurait encore rendu le double-six au Père Dupanloup en matière de raffinement. Et, pour soutenir une cadence pareille, sûr qu'il suivait pas le régime Gaylord Hauser; il devait plutôt marcher au Bogomoletz suractivé.

260 pages d'une langue ciselée, imagée, magnifiée. La langue de la pègre, du Milieu parisien.
Un délice qu'on se plait à lire et relire encore avant de se repasser les films cultes et les répliques d'Audiard.
Du "Caviar" à déguster jusqu'à plus soif !
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Cette histoire là, mecton, elle est pas bidon. Là où le Max passe, les autres trépassent. Faut dire que des gaziers de sa race, il y en a plus des masses. Sûr que pour garder son oseille, faut être prêt à distribuer le passeport pour les anges, le retour à la maison mère. Bref, au fil des pages, on s'embarque dans un drôle de voyage. Avec Simonin, c'est le terminus des prétentieux.
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Je connaissais ce film culte mais je n'avais pas encore lu le livre. Quelle erreur ! C'est un chef-d'oeuvre du polar. Ce n'est pas son intrigue qui en fait l'intérêt, un règlement de compte entre la nouvelle génération d'affranchis et les anciens, mais dans l'écriture elle même. Non seulement les dialogues sont en argot des années 50 mais toute la narration aussi. Un régal pour les amateurs.
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Publiés initialement dans les années 50 à la Série noire, les trois premiers romans d'Albert SimoninTouchez pas au grisbi! , le cave se rebiffe et Grisbi or not grisbi – sont réunis dans une intégrale à La manufacture de livres. La trilogie a été adaptée au cinéma respectivement par Jacques Becker, Gilles Grangier, et George Lautner ; c'est d'ailleurs par le cinéma que j'ai découvert les aventures de Max le Menteur, le personnage central de ces trois histoires.

Tout d'abord un mot sur l'auteur. Tour à tour électricien, chauffeur de taxi, journaliste, Albert Simonin exerce plusieurs métiers avant de venir à l'écriture romanesque. C'est après avoir lu un roman de la Série Noire qui l'avait profondément ennuyé, qu'il décide de s'y mettre pour – comme il le dit lui-même dans la préface de François Guérif – réhabiliter le truand français. Les truands il les connaît bien, il les côtoie depuis son enfance dans le quartier de la Chapelle à Paris. Puis en prison, où il purge une peine de 5 ans pour avoir publié des articles dans la presse de l'occupation, il approfondit ses connaissances du milieu de la pègre parisienne. Albert Simonin rencontre le succès dès son premier roman qui remporte le prix des Deux Magots. Il poursuit ensuite sa carrière d'écrivain et de scénariste jusque dans les années 70, où la vague du néopolar va ringardiser les histoires classiques de truands pour y introduire une critique sociale inévitable et nécessaire. La suite de la chronique à lire sur le blog
Lien : https://diasporagalactique.w..
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Touchez pas au Grisbi ! est un sommet dans l'art et la maîtrise de l'argot. Simonin ne simule pas son usage, il vit en argot et ses personnages le suivent sur le même chemin, hyperréaliste.
C'est le monde des truands parisiens qui est ici montré, un monde qui s'étend de Montmartre à la place Clichy en passant par Pigalle. Un monde que Max le Menteur, un vétéran de la blousaille, s'apprête à quitter. Un monde dont il a fait le tour, qui l'a fait vivre, mais qu'il ne regrettera pas.
Si la truculence est au rendez-vous, si l'on sourit à la lecture des filouteries, des embrouilles et des trahisons que se réserve tout ce beau monde, on peut lire aussi ce roman comme un témoignage des mouvements qui agitent la société française dans les années cinquante. le monde bouge, l'époque change, les influences extérieures se font pressantes et Max, spectateur et victime de cette évolution, n'apprécie guère les nouveaux engouements de la jeunesse.
On peut prendre Touchez pas au Grisbi ! comme un simple divertissement, réussi, mais ce serait oublier cette touche si particulière d'Albert Simonin qui, outre son usage irrésistible de l'argot, sait toujours glisser dans ses intrigues, de manière diffuse, ce regard acéré et lucide sur le monde qui l'entoure. Il se trouve que c'était ici la première fois.
Le titre du roman n'est pas seulement une menace, c'est aussi une leçon de morale, touchante.
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