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EAN : 9782924327081
M-EDITEUR (09/09/2014)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
En 2012, pendant le Printemps érable, la région de l’Outaouais est apparue comme un symbole de la résistance. La répression y a été impitoyable. Pendant la semaine rouge, il y a eu 312 arrestations. Lorsque surviennent des événements bouleversants, les gens qui les vivent cherchent à leur donner un sens. Quarante-deux personnes témoignent, analysent, remettent en question certains poncifs, tout en tissant le fil rouge de la solidarité pour une éducation de qualité e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les machines à calculer prennent plus d'importance que les humains réduits à des données chiffrées

Comme le rappelle Normand Baillargeon dans sa préface « Envol », à propos de la chouette d'Hegel, « Elle a en effet l'immense mérite de nous rappeler cette vérité qu'entre le tumulte de l'activité diurne et la compréhension du sens qu'elle porte, il y a, immanquablement ce crépuscule du recul réflexif, de la mise à distance, qui est celui de l'envol de l'oiseau ».

Le préfacier indique que lorsque des personnes s'essayent à « tirer des concepts du cloaque informe des faits et de la peur », le politique fait irruption. le politique, les débats démocratiques contre les injonctions plus ou moins liées au « on ne peut faire autrement », « il n'y a pas d'autres solutions ». Derrière ces petites phrases martelées, le visage du mensonge institutionnel de celles et ceux qui n'entendent pas laisser aux citoyen-ne-s le choix des orientations politiques et sociales.

Il est important de garder traces de certains événements, de regrouper les témoignages de celles et ceux qui furent acteurs/actrices, « ils permettent de garder durablement la trace de ce qu'on risque d'oublier, ils mettent des mots sur l'événement et disent le malaise qu'il a suscité en même temps que les reconfigurations des rôles, des statuts et des attentes des unEs et des autres qu'il a suggérées, voire imposées ».

Le préfacier parle aussi des tensions possibles entre « légalité et légitimité », rappelle que, dans l'histoire, des lois ont été adoptées parce que des luttes de travailleurs et travailleuses ont « forcé la main du législateur ». La démocratie ne saurait se résumer à déléguer, un-e par une-e dans l'isoloir, et de temps en temps, notre « souveraineté ».

Normand Baillargeon parle du rôle social de l'université et des institutions d'éducation supérieure, de leur mission propre, de leur rôle social, économique, politique. Il parle du transfert des coûts sur les étudiant-e-s, de la mobilisation, des assemblées, de la démocratie étudiante, des espérances…

Outre une introduction de Stéphanie Demers, Francine Sinclair et Guy Bellemare « Une mobilisation historique en Outaouais », le livre est divisé en cinq parties :

Prélude à la lutte

Démocratie et actions collectives étudiantes

La semaine rouge

Répression politique et judiciarisation de la dissidence

Repli réflexif et remaniement des armes

et un Epilogue.

Donc de multiples témoignages sont je ne saurai rendre compte.

Je ne mets en avant que certaines dimensions de cet ouvrage qui « vise à inscrire la mobilisation historique du Printemps érable en Outaouais dans une perspective nationale et poursuit à ces fins trois objectifs :

Faire le récit de la mobilisation historique du Printemps érable en Outaouais

Analyser le mouvement de grève en Outaouais et son articulation dans une dynamique régionale/nationale

Identifier à travers l'analyse des gains et des pertes les moyens pour poursuivre la lutte »

Des auteur-e-s soulignent l'importance de l'enseignement, du/des savoir(s) partagés, de son accès gratuit, de l'aide financière devant être apportée aux étudiant-e-s. « Ce n'est pas l'accès à l'université qu'il faut tarifier. C'est plutôt par une fiscalité progressive des contribuables et des entreprises que doit être financé l'enseignement universitaire ». L'enseignement est un bien commun.

Elles et ils décrivent les différentes phases de la lutte en insistant sur le déroulement des assemblées générales, les votes, l'auto-organisation, les soutiens, la répression et ses effets.

J'ai notamment apprécié les différents témoignages sur « la démocratie participative et la démocratie directe », dont le rappel « La participation, la délibération et la démocratie n'ont rien de spontané. Elles supposent un apprentissage ainsi que la volonté de s'y impliquer ». Toutes choses que l'Etat, les institutions et les élu-e-s tentent en permanence de mettre à distance, de séparer des citoyen-ne-s.

En décidant que la faculté devait assurer les cours, la justice a été une « entrave à la démocratie étudiante ». La répression se développant, les modalités d'actions ont été transformées, « Cette version de la démocratie participative s'est graduellement transformée, par la force des choses et en réponse à la fois à la répression institutionnelle et à la criminalisation de la dissidence, pour prendre une forme plus autonomiste et horizontale ».

Des auteur-e-s notent « un gouffre entre leur morale et la nôtre, entre leur société sclérosée et nos espoirs d'une organisation collectives à la hauteur de nos aspirations de justice ». La grève étudiante rend possible, par son action et son organisation même, l'espoir contre le mépris, la rigueur réflexive, la solidarité contre l'enfermement individualiste.

D'autres parlent de la « soumission » des intellectuel-le-s aux pouvoirs, de leur contribution à la propagande, « Pire encore, il arrive qu'ils soient les premiers destructeurs des outils de libération auxquels ils ont un accès privilégié… ».

Des auteur-e-s analysent la répression, la criminalisation des étudiant-e-s, « Mais un carré rouge qui est devenu cette semaine un symbole criminel ». Les effets du néolibéralisme sont toujours à la fois de privatiser des activités, au nom du moins d'Etat, et de réprimer au nom de la « liberté d'entreprendre », de la libre circulation des capitaux et des frontières imposées à la circulation des êtres humains, par un « surplus » d'Etat…

Légalité, légitimité, « Tout ce qui est légal n'est pas juste. S'opposer à l'injustice devient un acte légitime » ; il fût une constitution française qui proclamait le droit à l'insurrection… « l'insurrection peut constituer un geste hautement démocratique »…

Retour analytique ou réflexif, humour, témoignages, entre « la craie et la matraque », action politique transformatrice, des bilans et des perspectives, des voix diverses pour continuer à « tisser le fil rouge ».

« les processus délibératifs, la démocratie directe, l'ouverture à l'autre, le respect de la diversité des tactiques ont permis aux étudiantEs militantEs de connaître l'émergence pour certainEs et la consolidation pour d'autres d'une morale basée sur la reconnaissance des autres et le respect de la diversité humaine, une morale sociale ».
Lien : http://entreleslignesentrele..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
les processus délibératifs, la démocratie directe, l’ouverture à l’autre, le respect de la diversité des tactiques ont permis aux étudiantEs militantEs de connaître l’émergence pour certainEs et la consolidation pour d’autres d’une morale basée sur la reconnaissance des autres et le respect de la diversité humaine, une morale sociale
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ils permettent de garder durablement la trace de ce qu’on risque d’oublier, ils mettent des mots sur l’événement et disent le malaise qu’il a suscité en même temps que les reconfigurations des rôles, des statuts et des attentes des unEs et des autres qu’il a suggérées, voire imposées
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Ce n’est pas l’accès à l’université qu’il faut tarifier. C’est plutôt par une fiscalité progressive des contribuables et des entreprises que doit être financé l’enseignement universitaire
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Tout ce qui est légal n’est pas juste. S’opposer à l’injustice devient un acte légitime
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