Dix nouvelles qui, en fait, racontent la Casbah et ses femmes. Avec amour, avec pudeur, avec émotion, sans prudence excessive. Pas machiste pour un sou ! de l'empathie plein les lignes. Avec des détails sur la femme ! Seule, en famille, mariée, divorcée, veuve, envieuse, amoureuse, exploitée, aimée, désirée
dans une sous-ville, la Casbah, qui part en ruines mais qui reste l'âme de la grande cité, une forteresse de la solidarité encore imprenable.
L'émotion se ressent encore plus grandement grâce aux illustrations d' Elsie qui, en quelques coups de crayon, représente déjà toute l'émotion du texte qui suit.
Dix textes, courts ou longs : «La Danseuse»
est celle qui exprime le désir de fête perpétuelle, seul moyen de lutter contre la haine, le meurtre et l'intolérance, pour fabriquer la paix. «Djowhar» raconte la vie banale d'un couple banal, dans une famille banale, dans un quartier (devenu) banal
. avec une marâtre... pas banale du tout. «Chahrazed nous emmène, avec un enfant de la Casbah, loin, très loin vers Cuba et ses révolutionnaires. Il y aurait donc, aujourd'hui, (foi de reporter !) une famille Mahrez (Marouz), installée depuis fort longtemps à Cuba. le père fondateur, devenu un héros, a toujours la Casbah dans ses larmes de nostalgie et l'Algérie dans son coeur. «Le monstre» : les fatasmes d'une jeune fille en fleur, à la recherche d'une «autre» vie. Une autre jeune fille rêve de devenir «Téléspeakerine». «Rabea» est la femme amoureuse de son «homme», devenue trop tôt veuve. Bien sûr, il y a «Les mégères» de la Casbah, jalouses de tous et envieuses de tout, sans trop grande méchanceté... «A travers la Casbah d'Alger et ces personnages plus vrais que nature, ce sont toutes les Casbah d'Algérie qui revivent sous nos yeux» (Anissa Kahn) .
Les belles-lettres, c'est çà ! «Langue et style poétiques, pleins de symboles et de métaphores»
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L'auteur "Hamid skif" nous décrit la casbah d'Alger à travers des portraits de personnages plus vrais que nature.
Mon avis : j'ai adoré ce petit livre de nouvelles qui ne dépasse pas les 120 pages. Une écriture fluide et agréable. J'ai bien aimé ces tranches de vie de ses personnages féminins, ce qu'il faut souligner, la particularité de ce recueil de nouvelles, ce sont des illustrations magnifiques faites par "Élise herberstein".
Un coup de coeur !
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Pour tes yeux et ceux des enfants du monde
pour ce sourire qui annonce le jour libéré
je mendie l'espoir
le pain
et un jour
de joie
Pour tes yeux et ceux des enfants du monde
Pour ces petites mains qui caressent la
chambre
je fabriquerai un jouet de pierre de lune
cousu de rayons de tendresse
Pour tes yeux et ceux des enfants du monde
pour cette voix fluette qui trébuche dans
ta gorge
je vais jouer du tambour
mais
n'oublie jamais mon enfant
que
pour tes yeux et ceux des enfants du monde
des hommes meurent chaque jour au soleil
faute de n'avoir pu vaincre à temps
les voleurs de rêves
«Un peuple sans eau est un peuple qui meurt. C'est à peine si on se soucie des fleurs. Un pays sans fleurs, c'est un foyer sans enfants» (p 19),
Ô mienne Casbah tirée des songes, de corsaires aux cheveux de corde, tracée d'une main rêveuse sur les escaliers du ciel. Je suis ta fille revenue des siècles de lumière, habillée de voiles tissés de palabres.
Dans la Casbah habitent des gens avec leur passé, leur histoire, leur misère et leur grandeur.
«Afin que l'oublie ne soit pas une tare sur une terre à l'histoire millénaire»