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sur 10152 notes
J'avais beaucoup entendu parler de ce livre, principalement en mal. On m'avait dit « Un mauvais Goncourt » et au rang des griefs qui revenaient souvent, il y avait cette fin qui n'en était pas une. Tout cela couplé avec le sujet qui ne m'attirait pas (qui m'effrayait même), j'avais bien peu de chances de me lancer dans cette lecture. C'était compter sans le hasard et le challenge Babelio Plumes féminines : il me fallait un Goncourt écrit par une femme et celui-ci m'avait été gentiment prêté.

Je me suis donc lancée dans cette « chanson douce » avec plein d'a priori et pas mal de réticences.
J'en ressors avec le sentiment d'avoir découvert une auteure talentueuse.
Leïla Slimani dresse un portrait saisissant de cette nounou si lisse et parfaite en façade, si complexe et fragile dans les faits. Elle dissèque habilement la lente descente aux enfers de cette femme qui ne sait pas aimer faute de l'avoir jamais été, et qui parvient malgré tout à donner le change.
Elle met le doigt sur cette « schizophrénie » maternelle qui pousse tant de femmes à vouloir être des mères parfaites tout en refusant de renoncer à cette réalisation professionnelle qu'on leur a tant fait miroiter, équation presque impossible à résoudre.
Alors certes, ce roman n'offre pas de solution, il n'y a pas de morale, pas de clé au mystère, mais c'est sans doute aussi sa force, car il pousse à la réflexion...

Challenge Muli-défis 2018
Challenge Plumes féminines 2018
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Chanson douce, fable tragique qui trouve son origine dans un fait divers américain survenu en 2012 explore un couple jusque-là négligé en littérature : celui formé par une mère et la nourrice à domicile de ses enfants.
Comme chacun(e) sait, ce court roman a apporté le Goncourt à son auteure, et selon moi, c'est plutôt mérité.
Sous un style sec et tranchant très agréable à lire, Leïla Slimani portraitiste ainsi la face sombre de notre époque, avec sa conception particulière de l'amour et de l'éducation, les rapports de domination et d'argent, les préjugés de classe ou de culture.
Enfin, et surtout, la solitude ordinaire.

Des éclats de poésie ténébreuse jaillissent de ça de là pour nous dire l'extrême misère affective et sociale dont on peut mourir à petit feu dans notre monde moderne, sans que personne ne le remarque.
C'est, je pense, le vrai drame de ce livre, avant la question du rapport mère / nounou, l'origine de ce drame me semblant se trouver dans la structure psychique induite autrefois par les proches de Louise.

Ce qui est également intéressant c'est que le curseur du suspense se construise autour de :
Comment en est-on arrivé là ?
Pourquoi Louise, la nounou a-t-elle connu cette dérive, si dérive il y a eu ?

On sent que la romancière a beaucoup d'empathie pour ses deux personnages féminins.
- pour Myriam, la mère qui veut tellement bien faire, tout en étant écartelée entre plusieurs désirs, comme le sont de très nombreuses mères
- pour la mystérieuse nounou qui vit dans une détresse extrême depuis toujours et se montre incapable de quérir de l'aide lorsqu'elle est au plus mal.

Ce roman interroge nettement la place de la femme dans notre société, dite féministe et montre l'isolement que la grande pauvreté provoque insidieusement ; mais c'est surtout un mal être psychologique évident qui caractérise la nourrice par un manque de confiance en soi, repli, évitement social, famille borderline .
Personne ne peut avancer sainement sans valorisation, sans chaleur, sans contact ... sans chanson douce.
Ce livre nous le rappelle.

Voici donc le portrait croisé et hypnotisant, sorte de huit clos, d'une famille ordinaire au contact d'une " âme lestée de cailloux".
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, mais je ne peux pas dire que j'ai été enthousiasmée.



Lien : http://justelire.fr/chanson-..
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Un livre que j'ai demandé a Papa Noël suite à une critique entendue par hasard à la radio. J'ai fait décidément un bon choix; reçu le matin et fini le soir même, un livre poignant et cru qui se dévore tout aussi cru. La vie de Louise, une nounou incarnant la perfection sur la surface, grouille de vermine sous les apparences, c'est un cri long et désespéré de la solitude et du mal-être.
Comment trouver sa vraie place dans une société désincarnée où le bonheur de chacun appartient à une sphère si privée ? Louise devient une sorte de parasite, s'agrippant désespérément à la vie des autres où règne un semblant de l'ordre et de la normalité. Mais le mal est fait, elle n'arrive même plus à profiter de l'amitié qui lui est offerte simplement et gratuitement, la descente est lente, mais inévitable ! Un livre fort.
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Heu.... je vais sans doute aller contre toutes les bonnes critiques de ce livre, mais c'est, pour moi, le plus mauvais livre de la rentrée littéraire.
Je sais bien que ce n'est pas un thriller, mais je suis restée sur ma faim, et j'ai trouvé ce livre insipide, du déjà lu chez Sonatine, comme le dis très justement Solal. Superficiel, j'aurais souhaité plus de profondeur, plein de sujets annexes auraient pu être mieux traités, comme les relations de couple...
En bref, achetez le pour vous distraire, mais pas pour une quelconque réflexion. On dirait parfois un livre de plage.
C'est dommage.
C'est triste un rendez vous raté avec l'auteure.
Penchez vous davantage sur les bons romans de cette rentrée, comme le dernier Cusset ou l'excellent Jablonka, ainsi que Luc Lang (cf mes commentaires sur ces ouvrages).
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Tout de suite après avoir lu quelques lignes on comprend, oui on comprend pourquoi Leïla Slimani à obtenu le Goncourt 2016, pourquoi la critique est unanime sur la qualité du roman, pourquoi ? Parce que c'est tellement bien écrit, un style fort pour un récit dur, j'ai ressenti l'envie de lire le livre d'un coup sans m'arrêter dès les premières pages.

C'est également un roman difficile à classer dans une catégorie.
Thriller ? Oui et non vu que l'ont connais très vite le dénouement et que Leïla Slimani va nous conter cette chanson douce pour sonder l'âme humaine et ses faiblesses tout du long mais qu'il s'agît de meurtres et du déclin d'une femme vers la folie.
Littérature ? Oui sans conteste.
Drame ? Oui mais raconté avec douceur et pudeur.

Les personnages sont tous intéressants mais c'est surtout la nounou qui est au centre du récit, un personnage froid, calculateur et perdu dont je me souviendrais longtemps.

Leïla Slimani à réussie avec cette Chanson douce à nous bercer tel des enfants lisants un conte macabre, et ce, avec une histoire qui fait froid dans le dos et ne vous laissera pas indifférent.
Un livre qu'il faut avoir dans sa bibliothèque, mais attention, vous ne verrez plus les nounous comme avant !

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Louise subit. Sa grossesse, sa maternité, son mariage, les dettes de son mari décédé, le déclassement social. Elle passe à travers la vie, femme déséquilibrée mais à l'apparence parfaite. Elle subit sans rien demander, sans se battre, indifférente, jusqu'à la fin où elle massacre froidement deux malheureux enfants qui ne lui ont rien demandé, qu'un peu de tendresse et d'attention. Et tente de se donner la mort. Sans succès.

Que penser de ce sinistre fait divers ?
Drame de la femme qui travaille et laisse ses enfants à la première venue ? Mais le métier de nourrice est vieux comme le monde...
Drame du manque de communication dans une société où l'on est trop pressé ? Mais il a toujours été très difficile de déceler la faille, de percevoir la folie chez des êtres en apparence normale. Surtout que tuer un enfant, particulièrement un bébé, est de l'ordre de l'inconcevable.

On sait dès les premières pages ce qui s'est passé. On n'en sait guère plus à la fin. Car face au meurtre d'un innocent, il n'y a rien à expliquer, rien à dire. C'est l'horreur, l'impensable.

Et notre drame à nous c'est de vouloir comprendre. C'est ce qui fait la limite de ce roman. Et aussi sa force. Car on veut aller jusqu'au bout, on veut en savoir plus, comment l'horreur peut survenir dans nos existences si bien protégées, et comme tout amateur de fait divers, on est finalement déçu. Car l'explication attendue est impossible. Et on reste habité par un sentiment de malaise. Et pas vraiment convaincu, malgré ses qualités littéraires, par un livre qui a pourtant connu un tel succès...
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Une chanson douce
Que me chantait… Ma nounou

Myriam, jeune mère de deux enfants, est restée au foyer pour s'occuper d'eux. Mais le temps passe et elle trépigne, elle s'ennuie, elle veut s'échapper, s'épanouir au niveau professionnel.

Un de ses camarades de classe lui propose un emploi d'avocate qu'elle accepte. Son mari Paul et elle vont devoir trouver une nounou. Après un casting drastique, ils jettent leur dévolue sur Louise. Louise se révèle être une vraie perle.

Non seulement elle s'occupe des enfants, mais également du ménage, de la couture, de la cuisine. Enfin bref, elle devient vite indispensable. Les parents sont heureux d'être tombés sur elle. Ils peuvent se lancer à corps perdu dans leur carrière professionnelle. Jusqu'au moment fatidique…

Leïla SLIMANI raconte l'histoire de la vie des couples d'aujourd'hui, où les deux parents travaillent et où les enfants sont confiés à des gens extérieurs à la famille, en l'occurrence, à une nounou.

Pas du même monde qu'eux, ils ne s'intéresseront à aucun moment à cette femme qu'ils accueillent chez eux et à qui ils confient leur trésor le plus cher, la chair de leur chair, leurs enfants.

Ils ne pensent pas à se pencher sur la vie de cette femme, à savoir de quoi et comment elle vit. Louise est la perle que tout le monde voudrait avoir chez soi. Mais, elle vit dans la plus grande des solitudes…

Une écriture concise, précise, pour raconter une histoire dramatique.
Je vous laisse découvrir ce roman. Lu d'une traite, je ne peux que vous le recommander. A vous de voir.
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Une Chanson Douce de Leïla Slimani se chantonne avec Adam et Mila, pour les bercer et les endormir avec toute la douceur que ces petits bambins réclament à Louise, la Nounou, la nounou adorée, "c'est ma nounou crie Adam". Ce cri les parents ne l'entendront plus " Adam est mort"p15.

Pourquoi?

Ce drame comme un drame déjà vu, une nounou au service d'une famille, où les parents totalement absorbés par leur vie professionnelle confient les rênes de l'éducation des enfants à Louise au point de la laisser gérer seule deux petits, leurs bobos comme leur sommeil.

Leïla Slimani cherche, analyse, triture en 211 pages, en remontant le temps, pour remonter aux erreurs faites, aux choix affectifs et pas assez raisonnés dans l'embauche de la nounou, aux négligences de Louise, à cette confiance aveugle faite sans aucun contrôle, à ses lubies...Des doutes sont d'ailleurs apparus, mais on n'a pas assez creusé.

L'audace de Leïla Slimani c'est de nous avoir soufflé dès le début la responsable du drame, créant une atmosphère de malaise qui amplifie chaque faux pas.

La réalité d'aujourd'hui, des couples qui travaillent souvent tard et de la nounou, blanche, noire ou brune, qu'il faut trouver pour s'occuper des bébés ou des petits, est bien un casse tête, et ressemble à la recherche du mouton à 5 pattes. L'égoïsme des parents et leur manque d'attention à leurs enfants ne devient-il pas progressivement criant. Et que de frustrations pour les mamans qui bossent!

Peu à peu des doutes étreignent le lecteur, la tendresse de Louise et l'attachement de la nounou pour Adam et Mila collent mal avec le drame tel qu'il est décrit, et simplifié page 15.

Leïla Slimani pose des questions, et met en doute la pertinence de nos modes de vie.
La personnalité de Louise éclaire le fossé qui existe, et qui, peu à peu s'accroit entre cette femme isolée et ces jeunes parents engagés dans des professions captivantes mais dévoreuses de temps .

La nounou et toutes les nounous sont bien présentes au cœur du livre, on voudrait les bénir de donner de la tendresse, cette tendresse qui a déserté leur propre quotidien, cette tendresse au cœur du drame.
.
Un très beau livre, un beau regard sans complaisance, sur une vraie réalité d'aujourd'hui.
J'ai adoré la tendresse qui se glisse entre Louise et les mains de Mila, ou d'Adam, une tendresse aux accents de désespoir.
Il fallait tout le talent de Leïla Slimani pour traduire cette réalité en un roman qui exprime l'essentiel sans juger, roman de réflexion qui tente de réconcilier l'humaine condition des femmes, des mères, des épouses.
Je remercie les Ed Gallimard et Babelio de m'avoir permis de participer à cette rentrée littéraire.

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Une Chanson douce vraiment ? Une nounou parfaite Vraiment ?

C'est du moins ce que Lucie, cette nounou engagée pour s'occuper de Mila et Adam, les deux jeunes enfants de Myriam et Paul, pris dans le tourbillon de la vie par leur travail respectif laisse supposer. Il faut reconnaître qu'elle vraiment tout pour plaire Lucie. La cuisine ? elle sait faire, s'occuper prodigieusement des enfants, elle sait faire, le ménage et de bons petits plats, elle sait faire, aussi le couple agréablement surpris par toutes ses compétences a de plus en plus tendance à laisser Lucifer...

Dans ce récit, d'emblée, le lecteur devine que tout est trop parfait chez cette nounou dont Myriam et Paul vantent même les mérites aux invités qu'ils reçoivent. Autant dire qu'elle fait pratiquement partie de la famille en devenant presque une amie pour Myriam, voire même une mère pour les enfants qui ne jurent que par elle.
Mais au fil du temps Lucie montre une autre facette de sa personnalité. Si elle a su conquérir le coeur des enfants, peu à peu, ces derniers s'en détachent, effrayés par ses réactions inattendues tandis que Myriam et Paul émettent un point d'interrogation sur le comportement de plus en plus étrange de cette nounou trop parfaite.
Mal dans sa peau, mal dans sa vie solitaire, endettée de toutes parts, se sentant écartée, les vieux démons ressurgissent dans l'esprit dérangé de Lucie qui va la mener à commettre le meurtre des deux jeunes enfants dont elle ne supporte plus la présence.

Leïla Slimani nous entraine dans une tragédie insoutenable d'une famille que même la plus belle chanson douce n'aidera jamais à se relever de la folie d'une nounou au passé trouble, celui d'une déséquilibrée.

Que dire de plus après toutes les différentes critiques sur ce thriller de Leïla Slimani, si ce n'est que je me suis laissée porter par ce récit qui vire au cauchemar.

Cette lecture n'est pas sans me rappeler " La main sur le berceau " de Curtis Hanson, un film que j'ai visionné il y plusieurs années.
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Ce roman que beaucoup de lecteurs babéliens ont lu et commenté, d'abord dans le cadre de la Rentrée Littéraire 2016, puis de l'obtention du Prix Goncourt ou tout simplement sans contexte particulier, ne me tentait pas particulièrement ; trop médiatisé, trop cité, encensé ou décrié, genre « le livre dont tout le monde parle et qu'il faut avoir lu… ».
Il attirait cependant régulièrement mon regard, placé en tête de gondole dans la bibliothèque que je fréquente assidûment et naturellement j'en ai parlé avec la bibliothécaire avec qui j'échange toujours quelques impressions littéraires : sans me le conseiller vraiment et tout en me répétant un peu tout ce que j'avais déjà lu ou entendu à son sujet, elle m'a sans doute incitée à me faire ma propre opinion car « facile à lire, vite expédié et on en reparle ».

Une chanson douce
Que leur chantait la nounou
En cherchant sa place
Et mettant son nez partout
Cette chanson douce
Leila Slimani l'écrit
De sa plume douce
Mais très efficace aussi…

La la la…

Selon moi, les Prix Littéraires annuels sont un peu comme les cuvées vinicoles ; tout dépend de la sélection… le mérite ? le mérite pas ? Je ne veux pas le savoir… Ce roman se lit en effet très vite mais il est assez bien ficelé. D'entrée le pacte de lecture est clair puisque la fin est connue ; mais l'auteure n'a pas choisi ainsi la solution de facilité car cette fin dévoilée devient le début de notre réflexion et il faut l'alimenter et doser le suspense en conséquence. Pari réussi !

Ma conclusion : Chanson douce met mal à l'aise certes, mais donne aussi envie de faire un tour Dans le Jardin de l'ogre. Leila Slimani est de ces auteures qui agacent mais qui comptent, qui savent nous emmener et que l'on suit tout en sachant que ça va faire mal…
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Une Chanson pas si Douce

Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
Une carcasse de poulet
Des mégots de cigarettes

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