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sur 10076 notes
Chaque être humain porte en lui un grain de folie.
Chacun est fréquemment ou occasionnellement traversé par des idées folles, d'horrible pensées.
Dieu merci, chez la plupart d'entre nous, celles-ci restent bien sagement enfouies et nous laissent vivre une vie "normale" ou au moins socialement acceptable.
Mais, pourquoi quelquefois le grain germe-t-il, pour grandir et s'épanouir jusqu'à envahir une personne ?
Quel concours de circonstances, quelle sorte d'événement vont pousser un être humain à franchir les barrières et commettre des actes inhumains ?
Voilà la question qui traverse ce livre.
Et cette question, Leïla Slimani nous la jette à la figure d'une façon violente, crue, perverse... et magistrale.
Le ton est donné dès le début, elle n'y va pas par quatre chemins : "Le bébé est mort."
Suit une description ultra réaliste des crimes et de la scène de crime. En quelques lignes, le lecteur sait tout : la nounou a tué les deux enfants dont elle avait la charge, et ce, d'une façon terriblement violente, comme dans un accès de rage.
C'est terrible, ça vous prend aux tripes, ça vous donne presque physiquement la nausée.
Le premier chapitre est une horreur. En quelques phrases simples et efficaces, Leïla Slimani nous plonge dans l'abomination la plus totale. Mieux que ne le feraient n'importe quelles images. Quand le poids des mots dépasse le choc des photos...
Mais alors : puisque l'on sait tout dès le début, qu'y a-t-il à lire après ? Qu'y a-t-il d'intéressant à découvrir, puisqu'apparemment il n'y a plus de suspense ?
C'est là qu'intervient la construction ingénieuse, à mon avis, du récit. Après l'horreur exposée, l'auteur nous plonge dans la normalité la plus banale.
Un retour en arrière dans lequel on apprend à connaître le couple formé par Paul et Myriam, leurs deux enfants et leur vie de famille relativement classique.
Le travail des parents, l'embauche de la nounou, la recherche d'un équilibre entre vie familiale et professionnelle : on est tellement immergé dans ce quotidien que l'on a soi-même connu ou que connaissent tant d'amis, de voisins, qu'on en oublie la fin de l'histoire.
Au passage, Leïla Slimani nous livre quelques réflexions très justes sur la maternité, sur la place que prennent les enfants ("Ils me dévorent vivante." se dit parfois Myriam), sur les doutes et les interrogations que le fait de devenir parent fait naître : faut-il ou non reprendre son travail, est-ce rentable financièrement, doit-on culpabiliser ?
Tant de questions banales, courantes, traitées sans aucune mièvrerie mais avec une grande justesse.
Et cette banalité détourne l'attention du lecteur... c'est très habile.
Quand la fin revient, on n'en est que plus abasourdi, plus choqué.
Leïla Slimani a écrit là un roman phénoménal. Un texte dévastateur que je ne suis pas près d'oublier.
Je suis heureuse que mes enfants soient grands et que mon "petit dernier" ait déjà treize ans : je n'ai donc plus besoin de personne pour les garder. Je ne suis pas sûre que j'aurais supporté cette lecture dans le cas contraire.
Pour finir, je veux dénoncer une tromperie.
Cette chanson "douce" n'a, vous l'aurez compris, absolument rien de doux ! Quant au mot "nounou" qui est tout mignon, qui évoque la gentillesse et la douceur envers les enfants...
Eh oui, Leïla Slimani se joue de son lecteur. Mais c'est tellement bien fait, que je lui pardonne.
Et mieux encore : je la remercie !
PS : le livre est sobrement dédicacé "À Émile". Alors, à mon tour, je dédicace cette modeste critique à mon Émile à moi... s'il passe par ici, il se reconnaîtra.
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Ma volonté à vouloir en savoir le moins possible sur les livres dont je suis sûre de lire un jour a encore porté ses fruits. Je suis effectivement complètement passée à côté du fait que "Chanson douce" est le lauréat du prix Goncourt 2016. Ce n'est qu'en le rentrant dans ma bibliothèque de babeliote juste avant d'en commencer la lecture que je l'ai appris. Je m'étonne un peu, puisque c'est le genre d'événements dont j'aime me tenir au courant. J'en déduis que ma mémoire l'a volontairement occulté... Quoi qu'il en soit, voilà qui a quelque peu plombé mon enthousiasme. Et pour cause, mon avis est plutôt partagé.

C'est l'histoire de Louise, nounou à plein temps d'une petite Mila et d'un petit Adam, dont la mère Myriam, vient de reprendre le travail. Après une période d'euphorie pour avoir trouvé la nounou parfaite, une sorte de dépendance s'installe entre les différents membres de la famille et Louise, et inversement. Par son assiduité, ses principes précis, son éducation entêtée, Louise exercera un certain pouvoir dans le quotidien de cette famille. Jusqu'à ce que le Drame vienne tout faire voler en éclat...

Ce drame en question fait office de prologue. On sait donc tout depuis le début, on sait ce que Louise va faire. le récit est en fait une explication sur ce qui a pu pousser Louise à un tel acte.

Les phrases courtes et la narration au présent (pour relater des événements antérieurs à la tragédie, pas très adaptée à mon goût) donnent le ton. C'est vif, clair, concis, sans fioritures. La plume de l'autrice est fluide, plutôt plaisante, mais manque en revanche de sensibilité alors que la lecture nous emmène vers une terrible tragédie. J'ai eu la sensation, du début à la fin, que seuls les faits étaient relatés, la narration étant trop détachée des personnages. Je n'ai en fait pas ressenti grand-chose, si ce n'est de l'appréhension pour les parents (mais là encore pour rien, j'y reviendrai après).

Le personnage de Louise est en revanche bien campé, l'autrice lui garde d'ailleurs une part de mystère jusqu'au bout tout en nous révélant petit à petit les pans de sa personnalité. La situation familiale est également judicieusement bien installée, dépeinte. On comprend bien que les actes et paroles de chacun ont leur rôle à jouer dans le drame à venir. On perçoit l'ambiance malsaine, toxique autour de tous ces personnages bien sous tout rapport. Les événements sont bien ficelés et bien approfondis, l'approche du drame bien amenée.

Et c'est là que tout capote : le drame a lieu et tout s'arrête. J'imagine bien les conséquences d'un tel acte, aussi bien pour Louise que pour les parents. Mais l'autrice ne donne la parole à aucun d'eux après, ni aucun indice quant à leur avenir, à ce qu'ils ressentent, à ce qu'ils vivent en suivant. Comme dit plus haut, j'appréhendais pour les parents, mais pour rien parce qu'il n'y a plus rien... le drame a eu lieu, le fait est évoqué et c'est terminé... La fin est bien trop abrupte et manque cruellement d'explications.
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J'avoue que cela faisait un moment que cet ouvrage me faisait de l'oeil à la médiathèque et je n'arrêtais pas de le recommander à mes lecteurs, si bien qu'il était toujours sorti avant que je puisse en fin me l'approprier pour mes quelques jours de vacances à l'occasion de ces fêtes de fin d'année. Dorénavant, en plus de le recommander aux futures potentiels lecteurs ou lectrices, j'aurai de quoi argumenter en expliquant pourquoi ce livre se doit d'être lu et pourquoi il a obtenu, à juste titre, le prix Goncourt il y a deux ans déjà.

Paul et Myriam sont un couple heureux avec leurs deux enfants, Mila et Adam. Cependant, Myriam qui s'est tant donné à ses enfants jusqu'à présent, commence à s'enliser dans son rôle de mère au foyer et décide de reprendre son activité d'avocate. Avec deux parents qui travaillent et deux enfants en bas âge, l'urgence première sera donc de trouver une nounou mais pas n'importe laquelle : la nounou parfaite, celle qu'ils auront choisie eux et dans les bras de laquelle ils pourront laisser leurs enfants sans inquiétude aucune. Lorsqu'ils font la connaissance de Louise, le couple est immédiatement conquis et très vite, les enfants le deviennent aussi à tel point que l'on a presque l'impression que Louise fait partie de la famille. En plus d'assumer la garde des enfants, Louise fait également le ménage et concocte de délicieux repas qui ravissent toute la famille ainsi que leurs amis. Oui, cette nounou-là est vraiment la nounou idéale, celle que tout Paris s'arrache mais et malheureusement il y a un mais, tout ne peut pas être toujours aussi parfait, n'est-ce pas ?

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai eu un peu de mal à me plonger dans cette lecture car le lecteur découvre d'abord la fin et toutes les horreurs qui vont avec avant de remonter le cours du temps. du coup, cette lecture est doublement déstabilisante car après avoir découvert les atrocités dont ma nounous est accusée, le lecteur découvre sous les traits de ce "monstre", une jeune femme tout ce qui a de plus attachant. Cela est vraiment troublant et c'est ce qui m'a conquis. Un prix Goncourt donc amplement mérité pour Leïla Slimani et une lecture que je ne peux que vous recommander, arguments personnels à l'appui cette fois-ci !
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Ce roman se présente sous forme de films que l'on rembobine afin de cerner l'originie du meurtre de deux jeunes bambins par leur nounou. Dés le premier chapitre, nous sommes devant le fait accompli. Comment comprendre ce drame ? Leila Slimani nous l'explique avec finesse et sans horreur.

Myriam et Paul, jeunes parents sont dépassés. La mère, en particulier, ne s'épanouit pas dans son tablier maternel, dans les discussions simplettes sur les joies du pouponnage, elle s'épuise et ne souhaite qu'une chose, retourner au barreau et troquer son tablier pour sa toge d'avocate.
Le couple engage Louise, une nounou qui préfère les enfants au reste, et petit à petit s'attelle à transformer un appartement commun en un nid joyeux, gai, un petit royaume de conte de fée pour deux enfants qu'elle apprécie beaucoup.
Louise, au fond, elle fait ce pour quoi on l'a engagé : elle occupe, distrait et sème amour et attentions à deux enfants laissés des géniteurs.
Les parents eux aussi font ce qu'ils peuvent, ils travaillent beaucoup, l'argent, le prestige, c'est important n'est ce pas, et pendant ce temps là, on évite de se demander comment vont les enfants. Louise pallie c'est ma foi très bien et rassurant pour des parents overbookés.
Quand la nounou décroche petit à petit, c'est qu'elle n'a pas toujours la vie facile Louise, que la tristesse dépasse des poches, Myriam et Paul ne sont jamais d'accord ensemble, une fois l'un l'accuse et l'autre minimise et dans cette petite valse, on ne pose pas les bons regards ni les bonnes questions.

Leila Slimani dresse un portrait très délicat de la maternité, des priorités parentales-sociales-vitales, de la solitude, de l'enfance, des gens qui courent et n'ont plus le temps pour une chanson douce.
Et tout cela à petits pas feutrés, prudents, sensibles. Dans un gant de velours, elle ouvre la porte des maisons où l'amour et le temps semblent rangés au placard. Triste constat.
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Enfin je l'ai lu. Depuis le temps que j'en entends parler un peu partout.
J'ai bien aimé l'histoire. le premier chapitre plante le décor sans détour , la situation est telle quelle, tragique. Puis le le roman raconte l'histoire de cette nounou meurtrière et des parents des 2 enfants tués par celle-ci.
Le style de l'auteure m'a plu, une fois le livre ouvert je ne l'ai pas lâché.
D'un côté les parents dont les deux enfants en bas âge grignotent petit à petit ce couple et la carrière inexistante de la mère. L'arrivée de cette nounou parfaite et idéale crée une nouvelle dynamique professionnelle et familiale, le couple se retrouve. Chacun s'épanouit dans ce nouveau postulat.
Oui mais.
L'auteure ne prend pas parti, elle expose la vie des parents et de la nounou telle qu'elle était jusqu'au drame. La nounou n'est pas une psychopathe et les parents profitent de l'arrivée de cette nounou pour souffler et vivre. Et pourtant quelques éléments auraient pu mettre la puce à l'oreille de certains mais sans pour autant imaginer un geste aussi irréversible.
Un bon roman à lire, je recommande.
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Myriam et Paul sont jeunes parents de Mila et Adam.
Paul travaille dans un studio d'enregistrement avec des artistes.
Myriam reste chez eux pour élever les enfants mais elle s'ennuie. Elle a étudié le droit et veut reprendre son métier.
C'est ensemble qu'ils vont se mettre à la recherche d'une nounou. Ils vont choisir Louise qui adore leurs enfants et va entretenir leur maison comme une fée.
Hélas, on le lit au début, cela se terminera par un drame atroce : la nounou va se transformer en démon et tuer les deux enfants.
C'est un peu l'inverse d'un thriller : on commence par la scène de fin et pendant tout le livre le personnage de Louise va être décortiqué. Les tensions entre Louise et le jeune couple vont s'alourdir. La différence de classe sociale va se montrer de plus en plus évidente.
C'est une analyse très fine qui maintient un suspense même si on connaît la fin car on se demande comment cela a pu être possible.
L'écriture est très précise, très fluide avec quelques retours en arrière pour se rendre compte que Louise a une fille, Stéphanie, a eu un mari, Jacques , et surtout que Louise est une femme capable des pires colères lorsqu'elle a accumulé des injustices.
Roman très marquant, très noir mais tellement bien construit qu'on ne peut que s'incliner.
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Grâce à Marina53, j'ai eu la chance de lire ce roman coup de poing.

Avec plus de 300 critiques, je ne vous ferai pas perdre votre temps à lire une autre critique complète. Je vais m'occuper de Louise.

Le roman commence avec une citation de Dostoievski que je vais écourter : "... Pas une fois il ne lui vint à l'idée que mademoiselle Vizzis avait à vivre sa propre vie..." Louise aussi.

On La voit d'abord calmer un enfant inconnu d'une façon magistrale et quelque pages plus tard on voit une femme maniaque de la propreté. Maniaque de l'ordre. Louise est perdue. Elle étouffe dans ce meublé et elle a parfois l'impression d'y devenir folle. Pourquoi? L'auteur nous fera connaître cette femme, morceau par morceau. Par des sauts à différentes époques de sa vie.

Au début, tous ces sauts dans le temps m'irritaient puis j'ai réalisé que la romancière nous faisait connaître Louise comme un peintre nous ferait découvrir un portrait : à coups de pinceau.

Extérieurement Louise est une nounou parfaite avec les enfants... sauf ces petits détails comme autant de grains de sable dans l'engrenage. Elle a un besoin maladif d'être aimée. C'est aussi une bonne indispensable et c'est ce que Louise recherche. Pourquoi?

Elle invente des contes cruels où les gentils meurent non sans avoir sauvé le monde. Pourquoi?

Louise a été meurtrie par la vie.

Jacques, son ex "adorait lui dire de se taire." Il la méprisait et adorait l'humilier. Il se gavait de la détresse des autres. Il est mort en laissant à Louise une quantité incroyable de dette qu'elle a été contrainte de tenter de rembourser.

Louise a travaillé chez une vieille folle qui "lui crachait des insultes, la traitait de pute, de chienne, de bâtarde. Parfois elle essayait de la frapper.

Avec Stéphanie, sa fille, elle n'a pas eu plus satisfaction. Stéphanie n'était tolérée que parce que Louise ne pouvait pas la laisser à la maison...

Bref, Louise se donnait à fond que pour avoir de l'amour. Elle se rendait indispensable parce que c'était pour elle la seule façon de se sentir valorisée.

Louise pourrait devenir un archétype littéraire. Une bonne partie de la population ressemble plus ou moins au personnage de Louise. Regardez tout ce que nous faisons pour être accepté, pour nous valoriser.

Regardez autour de vous toute ces personnes que l'on traite comme "moins importantes" qui n'ont pas leur mot à dire dans l'évolution de notre société... autant de Louises en devenir.

Serait-il possible que, privée de cet amour essentiel, privée de ce statut d'indispensable, Louise ait explosé ?
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J'entendais beaucoup de bien des romans de Leïla Slimani et j'étais assez curieuse de lire celui-ci, si bien que je me suis laissée tenter par ce drame en trouvant la version audio à la bibliothèque.

Dans cette histoire, nous rencontrons un couple assez aisé qui a deux enfants. Myriam, la mère, va reprendre le travail même si Paul, le père, s'y oppose. Les jeunes parents partent à la recherche d'une nourrice pour garder leurs rejetons. Cette nourrice, c'est Louise, une femme apparemment charmante. Une dépendance mutuelle va se créer entre elle et la famille, jusqu'à arriver au drame...

Dès le début de l'intrigue, nous avons connaissance de ce terrible drame, à savoir le meurtre de deux enfants par Louise. Ce n'est pas un spoil, étant donné que cette information arrive dès la première page : le roman nous amène surtout à comprendre comment la nourrice en arrive-t-elle à commettre un tel crime, en remontant dans le passé, jusqu'à arriver au drame.

Cette lecture m'a rendue mal à l'aise à plusieurs reprises, sachant ce que Louise allait faire par la suite, et voyant la façon malsaine dont celle-ci se comportait, non seulement avec les enfants, mais aussi avec leurs parents. Même si, au départ, celle-ci a de parfaites relations avec Myriam et Paul, cela va basculer peu à peu en une sorte de dépendance...

Au travers d'un drame, l'autrice aborde les thématiques de la parentalité, des classes sociales et des rapports entre des patrons et ses employé•es. C'est un roman psychologique qui ne ménage pas les lecteurs et qui est parfois gênant.

J'ai aimé cette lecture, même si j'ai trouvé dommage qu'on ne soit pas plus dans la tête des parents, et un peu trop dans celle de Louise. le style d'écriture est agréable et j'ai passé un bon moment, même si j'ai été mal à l'aise de nombreuses fois.
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Un titre doux mais une histoire macabre…

Les livres ayant obtenu le prix Goncourt, je m'en méfie un peu car j'ai eu quelques mauvaises expériences – je pense par exemple à L'ordre du jour -… Même si je ne doute pas des goûts littéraires de mon ami, j'ai entamé ce livre très perplexe tout en ne sachant pas à quoi m'attendre…

Dès les premiers mots, « le bébé est mort », on est plongé au coeur de l'horreur, on se retrouve rapidement propulsé au milieu de l'appartement familial, entouré par les enquêteurs et les membres de l'équipe médicale qui tentent de comprendre ce qui a bien pu se passer chez les Massé… La plume tranchante et chirurgicale de l'auteure fait que l'on a presque l'impression d'être physiquement sur les lieux du crime tellement c'est bien écrit !

Et même si on connait – et pour cause – les faits dès la première page, cela ne gâche en rien l'histoire. L'acte commis par la nourrice des enfants est en effet l'aboutissement d'un enchaînement de faits que l'on découvre par la suite.

Premiers bons points pour cette tragique histoire, vous l'aurez compris, le mystère et le suspens qui rôdent tout au long du livre. Mais l'auteure ne s'arrête pas là pour nous tenir en haleine, à l'aide de sa plume chirurgicale, elle fait en sorte de créer une atmosphère lourde, étouffante qui finit par nous envahir totalement !

J'ai également beaucoup aimé la façon dont Leïla Slimani travaille ses personnages. Par exemple, elle nous décrit Louise, la nourrice de manière touchante lorsqu'on l'imagine traîner désespéramment dans la rue une fois sa journée finie chez la famille Massé plutôt que de rentrer chez elle ; ou bien encore lorsqu'on voit cette nounou si attentionnée avec les deux enfants… Et puis, cette même femme si touchante, si attentionnée, si prévenante, va finalement se transformer en un personnage glaçant, qui nous fait même complétement flipper !!!

Mais ce qui résulte de cette lecture est sans aucun doute la réflexion profonde sur la question du travail et de la famille, comment concilier le tout, comment ne pas délaisser son foyer à cause de son ambition dévorante ?

Pour conclure, Chanson douce est un roman addictif – on ne peut pas le lâcher avant d'être arrivé à la dernière page -, un roman dérangeant qui nous entraine vers une longue réflexion sur nos vies…
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Louise est la nouvelle nounou engagée par Paul et Myriam au moment où celle-ci commence à trouver le temps long dans son rôle de mère au foyer et veut retrouver sa robe d'avocat. Louise est douce, attentionnée, elle range l'appartement, amuse les enfants , prépare des repas magiques pour toute la famille mais au fond d'elle, une noirceur existe et se développe inexorablement..
L'histoire est intrigante.. Essayer de comprendre les liens entre les nounous, les femmes de ménage et leur client, ces personnes qui s'insinuent dans le quotidien et l'intimité sans être des amis ou des proches a quelque chose de fascinant. Cette ambiguité est surprenante. Malheureusement dans le roman de Leila Slimani, les personnages sont beaucoup trop caricaturaux. Au fur et à mesure de l'histoire on se dit que les parents sont vraiment crétins d'avoir continué à accueillir cette femme chez eux, malgré tous les signes de bizarrerie pour ne pas dire de folie qui étaient pourtant évident.. le style également est un peu trop convenu , on sent la volonté de faire de belles phrases , de belles images et on y perd en véritables sentiments et émotions. L'auteur est passé à côté de l'histoire je pense, par peur d'être trop directe peut être ou d'aller trop loin ? on le sent dans la description de l'évènement, tout est suggéré comme par peur de regarder les choses en face. Un manque de sincérité donc et peut être de courage pour cette histoire qui ne supporte pas le traitement un peu insipide fait par l'auteur.
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