Trente-deuxième et dernière enquête de notre tricoteuse détective, Miss Silver.
Anne se réveille sur les marches d'une cave. À ses pieds, le cadavre d'une femme git avec tous les signes d'un assassinat. Anne ne sait pas qui est cette femme, où elle se trouve, et pire de tout... elle ne sait plus qui elle est. Désemparée, elle se sauve de cette maison, prend un bus et tombe par hasard sur Miss Silver. Les indices de son sac laissent penser qu'elle serait Anne Fancourt... mais est-ce réellement son identité ?
Cette dernière enquête est la plus abracadabrantesque des aventures pour ne pas dire, la plus invraisemblable. 🙄 Nous avons ici une pléthore d'effet de manche comme l'amnésie de la jeune femme, le meurtre d'une autre, un amoureux marié à Anne, mais pas à la bonne... ajouté à tout cela des liens familiaux sortis d'un chapeau de magicien, des méchants cupides et sans coeur liés à la famille... vous obtenez cette histoire sans queue ni tête.
Patricia Wentworth reprend comme à son habitude ses thèmes récurrents ; à savoir les histoires d"héritage, de famille mystérieuse et d'intrigue d'une simplicité enfantine. Comme toujours, Miss Silver ne sert strictement à rien dans l'histoire - ou plus exactement, elle sert à passer le flambeau entre les personnages.
L'intrigue est bâclée comme si l'auteur répondait à une commande qu'elle désirait vite expédiée. C'est terne, c'est sans saveur avec une histoire rocambolesque des plus tordue à suivre. le final est pitoyable en raison de son côté inattendu.
Malgré cette critique négative, j'affectionne cette auteure... 😊 Certes, ce roman ne mérite pas une place de choix dans vos prochaines lectures, mais, si un jour, vous avez envie de lire quelque chose ne vous demandant pas trop d'attention ... essayez-le.
Enfin, après avoir lu les 32 tomes de la saga Miss Silver, le bilan est plutôt mitigé.
Les intrigues sont redondantes, les personnages se ressemblent tous avec une trame narrative plus ou moins identique à toutes les enquêtes (une jeune fille en danger, un sauveur aidé des conseils de Miss Silver, des méchants membres de la famille désirant croquer l'héritage et un happy end attendu. 🙄
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Le meilleur endroit pour révéler un secret, c’est le sommet d’une montagne sans arbres, ou alors une barque en mer sans personne autour pour vous entendre.
Les choses qui paraissent tout à fait incongrues dans certaines circonstances peuvent sembler parfaitement raisonnables dans d’autres.
Elle ressemblait tant aux illustrations d’un vieux livre de contes de fées qu’Anne n’en crut pas ses yeux. C’était le portrait exact de la Fée Carabosse qui avait hanté ses cauchemars de petite fille. Pour commencer, elle ne mesurait guère plus d’un mètre quarante. C’était une stature d’enfant, mais le visage n’avait rien d’enfantin. Elle avait des bajoues et un nez crochu. Ses yeux étaient noirs et perçants. Ses cheveux, coiffés avec le plus grand soin, étaient noirs aussi, d’un noir de jais, sans le moindre cheveu gris pour les adoucir. Savamment arrangés en plis et en coques, ils encadraient un front proéminent, nets, serrés et incroyablement artificiels. Elle portait une curieuse toilette de velours noir, ornée sur le devant d’une broche de diamants, compliquée et apparemment d’une grande valeur. Appuyée sur sa canne, elle attendait qu’elles s’approchent.
Ils continuèrent à marcher en silence. Un silence qui n’avait rien de contraint ou d’embarrassé, comme on aurait pu le supposer. L’un et l’autre pensaient la même chose. C’était plus le silence complice entre deux êtres qui n’ont pas besoin de parler parce qu’ils se font confiance. Aucun d’eux ne savait que l’autre partageait ce sentiment. Chacun l’éprouvait si intensément que les mots étaient superflus.
Je n’avais guère l’habitude des femmes, mais comme il n’y avait personne d’autre, j’ai dit oui, sans beaucoup de temps pour réfléchir. Il a envoyé chercher le prêtre du coin – c’était à une quinzaine de kilomètres, dans une région très rude – et celui-ci nous a mariés. Une heure après le départ du prêtre, nous avons vu se poser l’avion américain. Il a redécollé deux heures plus tard, en emmenant Anne. Comme il s’agissait plus ou moins d’une combine, n’en parlez pas trop. Il est très difficile de faire sortir quelqu’un de Russie, surtout lorsque sa nationalité n’est pas claire : l’avion américain arrivait donc à point nommé. J’ai pensé que c’était la solution la plus sûre pour elle.