: Nous pourrions nous lasser de ces récits récurrents sur la bonté, la générosité, le partage et la solidarité, délivrés en message moralisateur dans les littératures pour la jeunesse.
Les enfants ne s'en plaindraient pas outre mesure. Mais certains parents, à priori trop éprouvrés de lire ce genre "d'obligations", répliqueraient de laisser un peu ces chers têtes blondes et de rester dans ce que l'album devrait faire de mieux, divertir, amuser et ne penser à rien.
C'est bien connu, durant l'enfance, on ne se pose aucune question.
Mais en avons-nous vraiment assez de la gentillesse, de l'envie d'aider et d'aller vers l'autre?
À la lecture de " L'arrivée des Capybaras", nous serions prèts à affirmer que non.
Nous ouvrirons le livre pour le plaisir d'une chouette histoire d'animaux, déja et d'une part ( Quelqu'un connaissait? Les Capybaras?), puis aussi pour la curiosité des illustrations, qui captent l'oeil et séduisent, enfin pour une action entre les personnages que l'on trouvera finalement émouvante, forcément.
Fichue générosité qui triomphe toujours.
Nous nous moquons, excusez-nous.
Oui, les jeunes lecteurs, bien éduqués ( et peut-être aussi les autres, qui sait), trouveront les bonnes actions fabuleuses et c'est aussi ce qui rendra nos lectures des aventures de héros et héroïnes à ses jeunes loustics réjouissantes, ils seront dans l'histoire, leurs yeux brilleront d'admiration.
L'auteur latin
Alfredo Soderguit imaginera une aventure assez simple mais forte entre d'animaux.
Les humains n'auront qu'à retenir la leçon.
Dans une ferme, débarque une tribu d'animaux éxotiques, les Capybaras. Malheureusement, au seuil des limites de la ferme, c'est l'ouverture de la chasse.
Nous comprendrons bien que les poules n'auront rien à craindre mais que cependant elles puissent craindre que les nouveaux arrivants attirent vers leur grillage les fusils et les chiens.
Mon dieu, quelle horreur!
La petite troupe à plumes fera le minimum, on est pas des bêtes non plus ( façon de parler): on ne dénoncera pas mais on ne portera pas secours non plus.
Le poulailler fera preuve de neutralité, la nouvelle "Suisse" du coin.
Les grands n'avaient pas tenu compte des petits.
C'est le naturel, le bon sentiment et l'innocence des petits qui contrarieront cette loi raisonnable des "adultes".
Un poussin et un jeune Capybara se mettront à jouer ensemble, parce que c'est plus fort qu'eux, dès que les petits rencontrent d'autres petits et cela forcera du coup la main du poulailler dès que les chasseurs se rapprocheront...se rapprocheront....
Qu'adviendra t-il des Capybaras?
Finiront-ils en manchons pour l'hiver?
La fin de l'album est suprenante et l'auteur semblera nous dire que la bonne audace peut parfois donner de vraies ailes et de l'élan pour trouver sa propre liberté.
Un album utile pour parler de la solidarité mais aussi vraiment adorable pour ses images.