Frédéric Sojcher, je le connaissais de nom, en fait, je savais juste que c'était un cinéaste belge un peu à la marge du système, qui avait notamment tourné un documentaire sur des cinéastes encore plus undergrounds que lui, "Cinéastes à tout prix", ainsi qu'une fiction réalisée il y a 2 ans à peine, avec Maria de Meideiros, Hitler à Hollywood, deux films que je n'ai pas eu la chance de voir du fait de sorties quand même bien confidentielles, du moins dans les salles françaises.
Mais évidemment, je ne connaissais pas grand chose de son parcours avant et surtout de sa passion pour
François Truffaut, depuis qu'à l'âge de 12 ans, déjà cinéphile, il n'envoie une lettre à
François Truffaut, dans laquelle il lui fait part de mon désir d'être réalisateur. Et loin de l'ignorer comme on aurait pu le penser (un immense cinéaste comme lui aurait du temps à perdre à écrire à un parfait inconnu belge de 12 balais?), Truffaut lui répond, et c'est le début d'un échange épistolaire dans lequel le réalisateur du Dernier Métro donne à l'adolescent apprenti cinéaste tous un tas de conseils.
Frédéric Sojcher aime particulièrement à la fois les films de Truffaut et l'homme lui-même pour ce qu'il dit du cinéma, pour ses opinions tranchées en tant que critique cinéma. Pour Truffaut, un « bon film » devait dire quelque chose sur le monde ou sur le cinéma, et cette vision là a beaucoup marqué la réflexion du jeune belge sur le 7ème art.
Et indubitablement, cet échange va le conforter dans son envie de faire du cinéaste, et c'est le début d'un parcours jalloné de haut et surtout de bas que le cinéaste va raconter dans ce Fantôme de Truffaut, qui relate son parcours de cinéaste et d'enseignant (il enseigne depuis l'âge de 23 ans la pratique du cinéma à l'Université (il est actuellement Maître de conférences (HDR) et Directeur du Master professionnel en scénario, réalisation et production de l'
Université de Paris 1 Pntn – Sorbonne).
Dans ce "fantôme de Truffaut", on y apprend, mine de rien, pas mal de choses passionnantes sur l''envers du décor d'un tournage de film, des financements, des tournages, et même de la diffusion des films.
Ce fantôme de Truffaut est donc un récit sensible et souvent drôle, mêlant humour de situation avec pas mal d'auto -dérision (chers à nos amis belges), une leçon de détermination et de persvérance qui transpire surtout et avant tout de sa passion du cinéma , envers et contre tout. Car il en a avalé des couleuvres l'ami Sojcher, notamment dès l'âge de 23 ans lorsqu'il commence à tourner ce qui devrait être son premier long métrage et que ce tournage va devenir un cauchemar total qui le poussera à abandonner définitivement son projet.
Mais Sojcher ne conserve pas vraiment de rancoeur ni d'amertume, et son livre est avant tout une très belle ode aux acteurs et à toute l'équipe d'un film. C'est une initiation aux
pratiques du cinéma, à l'envers du décor des tournages qui touchera beaucoup de monde, et notamment toutes celles et ceux qui rêvent d'entrer dans ce monde si mythique du 7ème art.
le fantôme de Truffaut est composé de courts paragraphes, écrit au présent, un comme des scènes de film, afin que son récit dépasse la simple expérience personnelle pour toucher le plus grand nombre. Mission totalement réussie pour ce récit que
François Truffaut en personne n'aurait assurément pas renié.
Lien :
http://www.baz-art.org/archi..