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4,11

sur 1283 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La lecture de ce court roman m'a fait penser tout le long au film "la vita e bella" de Roberto Begnini. Parce que le héro raconte sa journée en trouvant un peu de bonheur dans les choses simples (un bout de pain économisé, un morceau de scie trouvé, avoir pu acheter un peu de tabac,...) et en relativisant énormément les conditions effroyables dans lesquelles il vit.
C'est avec un langage simple, copié au langage parlé pour les dialogues, et une ironie grinçante envers ceux qui encadrent ce camp, que Soljenitsyne dépeint un quotidien qu'il connait bien et qu'il est parvenu à transmettre malgré les censures diverses et variées. La violence de cette vie, l'auteur l'a suggérée, à de nombreuses reprises, sans la montrer. On pourrait sans doute passer des heures à décortiquer l'ouvrage pour en extraire les essences.

Ce roman, je l'ai pris comme un hymne à la vie, à la volonté farouche de rester un homme, quoi qu'il arrive, et à l'honneur qui reste, au final, la seule chose qu'on ne peut pas nous retirer.
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Une journée, c'est le temps qu'il m'a fallu pour lire ce roman qui révéla l'enfer du Goulag et les atrocités du régime soviétique. C'est comme si j'avais passé ma journée dans ce camp de travail en Sibérie en compagnie de Ivan Denissovitch Choukhov, comme si j'avais eu faim et froid avec lui, comme si j'avais subi les mêmes brimades, usé des mêmes combines pour survivre dans cet univers hostile. Ce récit nous amène à mieux comprendre un système concentrationnaire, son organisation mafieuse où règnent la délation ou les privilèges pour quelques uns. Ivan Denissovitch est résigné, victime d'une injustice flagrante, il accepte les règles absurdes du totalitarisme, mais peut-il faire autrement ? Une journée ordinaire, presque heureuse dans la mesure où ses petites combines n'ont pas été démasquées, où il a pu se procurer un peu de tabac et avoir une double maigre ration.
Pas de jugement, pas de considérations politiques, juste un témoignage glaçant, sans jeu de mot. C'est ce qui fait la force de ce texte.

Challenge multi-défis 2021.
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Avec la déstalinisation entreprise par Khrouchtchev, il était devenu possible de couvrir la réalité de la vie soviétique de manière plus critique. La publication du roman de Soljenitsyne Une journée d'Ivan Denissovitch, en 1962, a pourtant constitué une déflagration. Il faut se rappeler que d'autres livres critiques du régime, comme le docteur Jivago de Pasternak ou Vie et destin de Grossman, ne sont parus en URSS que dans les années 1980.
Le livre de Soljenitsyne raconte l'histoire d'une journée au goulag d'un ancien soldat, Ivan Denissovitch Choukhov, condamné pour avoir été fait prisonnier par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour la première fois dans l'histoire soviétique, une oeuvre littéraire témoignait de la vie dans les camps de travail. Ce livre exposait clairement ce qui avait été couvert pendant les années terribles du stalinisme.
L'histoire du matricule CH-854 touche par sa profondeur et sa véracité. On y découvre des choses terrifiantes sur les conditions de vie des détenus et leur indicible souffrance. Si pour certains, trouver un morceau de pain supplémentaire ou une paire de bottes percées constitue la seule préoccupation, pour Ivan seule compte la préservation de sa dignité d'homme.
Passez une journée avec Ivan Denissovitch, je vous promets qu'après vous regarderez vos petits problèmes quotidiens sous un angle très différent. Et, à la toute fin, vous découvrirez une dernière phrase en forme de coup de poing…
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Critique virulente du stalinisme , ce roman semi-autobiographique de Soljenitsyne a obtenu l'autorisation de publication du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev, qui souhaitait mettre en avant le caractère libéral de sa politique. le récit décrit une journée d'un innocent enfermé dans un goulag, Ivan Denissovitch Choukhov. Tout en inventoriant les punitions, les épreuves et les cruautés subies, il évoque la solidarité, la loyauté et l'humanité qui unissent les prisonniers, sans lesquelles il leur serait impossible de survivre.
Histoire de la littérature

Il est bon d'ajouter que certes Khrouchtchev dans le cadre de la déstalinisation donna personnellement son accord à la publication de ce brûlot, mais que la censure passa par là, il ne l'évita pas. On peut néanmoins sans risque de se tromper dire que dans les années 60 soufflait un vent nouveau en Russie soviétique. Il faudra cela dit encore une génération pour que le communisme mette un genou à terre.

D'autre part, semi pas semi, cette oeuvre a bien été perçue comme un document à charge contre le régime soviétique, et en tout cas, fut le lancement éprouvé pour Soljenitsyne à toute une série de témoignages accablants. La noirceur de son analyse méthodique fut même dépassée au niveau de son ampleur car il parle si je ne m'abuse de 11 millions de victimes des purges staliniennes suivies de déportations, on peut en avancer probablement le double. Et ajouterai-je que la portée de ce brûlot fut mondiale puisque comme on sait les partis communistes internationaux inféodés à Moscou étaient présents dans la plupart des pays. Je ne dirai pas que Soljenitsyne a tapé dans le mille, mais a trouvé résonance à ses propos de manière formidable à travers les divers peuples du monde, qui signa leur désillusion et leur désenchantement. le parti communiste français fortement influent fut très long à la détente, puisque dans les années 70 bon nombre d'intellectuels communistes qui savaient ou devaient savoir n'en avaient cure ; c'est à ce titre qu'il fut qualifié de parti communiste stalinien.. L'invasion de la Tchécoslovaquie quelques années après la publication du livre de Soljenitsyne agita la conscience des peuples si ce n'est celle de ses mandants. Il y eut de véritables schismes dans les diverses cellules communistes de l'ouest ..
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Bien-sûr, nous sommes loin du roman d'aventures ou du thriller haletant où plein de rebondissements surprennent le lecteur. Nous sommes dans un livre au rythme lent et dans les descriptions d'un quotidien, Mais pas n'importe lequel : celui d'un homme, d'hommes, enfermés dans un goulag. Mais le rythme est là justement, dans ce temps qu'il prend à nous conter l'horreur de l'Homme. Ce livre est une oeuvre monumentale. Une pépite de réflexions. Je sors bouleversée de ma lecture. Mais je crois que la lecture en est nécessaire. Pour se rappeler les conditions effroyables qu'on vécues ces hommes et pour se souvenir de ne jamais y revenir.
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Une journée d' Ivan Denissovitch est un roman d' Alexandre Soljetnytsine. Ce dernier qui a subi, les affres, les duretés, les privations et surtout la grande injus tice de l' arbitraire dans le goulag de Solovetskk, dans le Khazakstan.
Ce récit qui est court mais un récit fort, dense et puissant vu son contenu.
IL s' agit de la douloureuse expérience du maçon Denissovitch dans le camp Solovetsk et, l' auteur, nous fait une description rigoureuse du camp de travail et de la vie qu' on y mène .C' est la description de la journée d' un bagnard Ivan Denissovitch, condamné à dix ans de camp pour avoir été fait prisonnier durant la Seconde Guerre mondiale.L' essentiel et le plus important pour Ivan est de
tenir , conserver un bon moral et être occuper durant toute la journée.Ivan a appris la " débrouille". IL doit vaincre la faim alors il se rationne. IL se rend utile
aux autres contre quelques avantages divers. Vu qu' il est maçon, il doit cacher sa truelle car elle représente son outil le plus important.A travers son parcours journalier, on remarque ce qu' est la vie au réfectoire et ce qui se
déroule durant une journée au bagne. Ivan a bon moral, pour lui, il lui suffit de passer la journée et ne pas penser à demain :" A chaque jour,suffit sa peine ", semble dire Ivan.Et lorsque le soir arrive, Ivan s' endormait,pleinement satisfait. Et, il dormait du sommeil du juste !
Un très bon livre à lire....et pourquoi pas à relire .
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Le plus saisissant dans ce petit livre rapidement lu (même pas 200 pages), c'est l'énorme décalage entre la lecture et l'écriture. le fossé entre le lecteur et le narrateur. Ce lecteur innocent (ou presque, en 1962 on est encore en pleine guerre froide) qui n'a rien vu de ces horreurs et cette inhumanité et qui s'y retrouve plongé malgré lui. Ce narrateur qui semble raconter sa journée en camp de vacances, ni brisé ni désespéré, plutôt adapté à ses conditions de vie et faisant presque contre mauvaise fortune bon coeur. Choukhov est pourtant dans ce camp depuis huit ans, mais il dépeint sa journée comme il raconterait sa journée de travailleur de petit village, à quelques détails près. le ton est tellement pragmatique, pas vraiment résigné, plutôt les paroles de celui qui a accepté son sort et attend que ça passe sans oublier d'aménager un peu son confort et sa survie. C'est un livre à la fois simple et puissant, qui nous plonge au coeur d'un camp qui a du mal à se faire une place dans notre imagination tellement ça nous paraît impensable aujourd'hui, mais comme s'il ne racontait que des banalités. Et c'est exactement ce décalage là qui est important, il est là pour démontrer que le système concentrationnaire soviétique n'a pas broyé Ivan Denissovitch. Il a simplement continué à vivre autrement, en gardant son esprit, son libre arbitre. C'est là toute la résistance de l'humanité.
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Une journée, une simple journée.
Celle, qui l'une après l'autre, constitue la vie de tout un chacun.
Par un geste, une parole, cette journée se transforme dans la nuit noire la plus profonde.
Une simple journée, pendue à la simple volonté d'une administration.
Vertiges d'absurdité administrative et policière par lesquels s'anéantissent toutes dignités humaines.
Simplement à découvrir et retenir (chaque journée se représente, un jour ou l'autre).
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Ce roman dresse le portrait d'une journée dans un camp de travail d'URSS, à travers les yeux d'Ivan Dennissovitch ou Choukhov, détenu matriculé M-854 de la 104ème brigade, emprisonné pour faits supposés de trahison.
Le récit est poignant de réalisme, et immerge son lecteur dans la peau et dans la tête du personnage.
On s'imagine, bravant les -20, -30 voire -40°C, vêtu d'une chapka, de simples veste et pantalon, et de bottes en feutre, prenant l'eau de la neige fondue prés des poêles. le froid qui mord, le ventre qui crie, les doigts qui brûlent.
On s'imagine dans cet ersatz de vie, sans perspective, sans espoir, se répétant incessamment, où le crépuscule est le seul horizon.
Les subtils rapports de force, d'influence, d'autorité entre les détenus, les chef de brigade, les embusqués, les gardes, sont dépeints avec précision derrière la perspicacité de Choukhov. Ils montrent ces négociations permanentes avec la loi, qui fait le jeu du plus audacieux ou du plus malin, et permet à la vie de s'infiltrer dans ces murs que l'autoritarisme pathologique des tenants du pouvoir,dont l'inquiétant Lieutenant Volkovoï, chef du Quartier Disciplinaire est le représentant dans ce livre, ont tenté d'ériger afin de contenir la dissidence qu'ils redoutent.
Quel que soit le système et ses règles, l'iniquité de ses lois ou de leur application, la vie se fraye un chemin empli de douleur, à cause d'une idéologie de l'égalité déifiée accordant les pleins pouvoirs aux êtres les plus contradictoires qui l'appliquent avec la peur totale, celle des pires monarchies. Où l'on voie que les extrêmes ne s'opposent pas, mais se rejoignent.
Comme le disait Brassens "Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente".

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Soljenitsyne, c'est avant tout une langue vernaculaire portée au pinacle : que d'expressions fleuries, de métaphores étonnantes, d'emprunts aux différents dialectes parlés au sein des goulags où se croisent des prisonniers issus de toute l'URSS !
Cette journée que Choukov qualifie de très bonne nous semble durer bien longtemps et l'on n'a aucune peine à se figurer le froid, la nuit, le vent qui glace le visage et les extrémités, la crainte des surveillants, l'attente de la soupe, l'angoisse de se faire voler la demi-miche de pain que l'on a réussi à mettre de côté, etc.
L'auteur décrit aussi bien la solidarité qui peut se créer au sein d'une brigade que l'inévitable individualisme inhérent à de telles conditions de (sur)vie, dans un livre qui porte en lui l'exceptionnel rôle historique qu'il a joué : montrer au monde, et particulièrement aux intellectuels communistes de l'Ouest, les horreurs cachées du stalinisme.
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