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sur 1274 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre occupe une place à part dans la littérature. Ecrit dans les années cinquante, sa publication est autorisée en Union Soviétique en 1962, au cours d'un moment éphémère d'assouplissement du régime. Une journée d'Yvan Denissovitch révèle alors au monde l'existence du goulag, un système concentrationnaire à grande échelle, administré secrètement par la police politique aux ordres du pouvoir soviétique et du parti communiste. L'existence de camps de concentration, où étaient déportés les opposants et les dissidents au même titre que les condamnés de droit commun, était jusqu'alors subodorée sans preuve dans le monde libre et formellement démentie dans les pays de l'Est, ainsi que par leurs sympathisants en Occident.

L'auteur, Alexandre Soljenitsyne, un ancien officier, avait lui-même été déporté pendant huit ans, à la suite de critiques émises dans une correspondance privée sur la politique militaire de Staline pendant la seconde guerre mondiale. La publication d'Une journée d'Yvan Denissovitch le fait connaître à la fois pour sa détermination de dissident au régime et pour son talent d'écrivain, qui lui vaudra le Prix Nobel de littérature en 1970.

Pour faire connaître la vie quotidienne des prisonniers – les zeks – d'un camp du goulag, Soljenitstyne choisit de circonscrire sa narration à une journée et à un détenu, Ivan Denissovich Choukhov, un brave paysan, condamné à dix ans de travaux forcés de maçonnerie huit ans plus tôt, en 1941, parce qu'après avoir été fait prisonnier par les Allemands, il avait réussi à s'évader quelques jours plus tard. Lors d'un simulacre de procès, la justice soviétique en avait conclu qu'il était un traître et un espion.

La journée s'ouvre sur le réveil des prisonniers. Il est 5 heures. C'est en tout cas l'évaluation des zeks, car ils n'ont ni montre ni horloge auxquelles se référer. A quoi leur servirait de connaître l'heure, ont pensé leurs geôliers, si ce n'est pour comptabiliser le temps de travail qu'on leur impose ?

Les camps sont situés loin de tout, dans des zones désertiques, la plupart en Sibérie du Nord, où les températures peuvent descendre jusqu'à 40 degrés en dessous de zéro. Les zeks sont logés dans des baraques rudimentaires non isolées, à peine chauffées, où des structures de couchettes collectives superposées sont installées. Pour leur vie quotidienne, comme pour le travail qui leur est assigné, ils sont organisés en brigades, sous l'autorité d'un des leurs, le brigadier, un zek « expérimenté » chargé de négocier leurs intérêts, face aux surveillants et aux autres personnels de l'administration du camp.

Les conditions de détention sont très dures. le froid est terrible, la nourriture inconsistante et insuffisante. La surveillance est à chaque instant un prétexte de maltraitance physique ou mentale : appels, contre-appels, ordres, contrordres, fouilles, récriminations, brimades, sanctions, chantage… tout est fait pour détruire l'homme derrière le zek. Seul point non négatif, au regard de ce que l'on sait sur d'autres camps de concentration, il ne s'y trouve ni chambre à gaz ni four crématoire. Mais cela, Choukhov et les autres zeks n'en ont pas la moindre idée.

Certains zeks décomptent les jours qu'il leur reste à tirer. Pas Choukhov ! Il a constaté qu'une fois la peine purgée, les condamnations sont systématiquement reconduites, sans même qu'on en donne la raison. Il sait donc qu'il est inutile d'espérer, qu'il ne rentrera jamais chez lui, qu'il ne reverra jamais sa femme et ses enfants.

En l'absence d'espérance, la seule façon de survivre est de s'adapter avec pragmatisme. Éviter de se faire sanctionner par les surveillants, de se faire spolier par les autres zeks. Collectionner les tous petits plaisirs : du rab de pain, la chaleur d'une soupe, une bouffée de cigarette, un échange de sourires, quelques minutes de répit près du poêle, un instant à soi emmitouflé sur sa paillasse… La journée qui fait l'objet du livre aura été bonne pour Ivan Denissovitch Choukhov. Il s'endort heureux.

Le livre est écrit dans le langage parlé d'un homme fruste et madré. La traduction est plutôt réussie. A ma grande honte, j'avoue avoir trouvé le livre un peu ennuyeux. Peut-être est-ce dû au fait que les révélations de Soljenitsyne sont aujourd'hui archi-connues.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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"Une journée d'Ivan Denissovitch" ne se lit pas comme n'importe quel livre. On sait quelle place très particulière il occupe dans la littérature mais aussi dans l'histoire du XXème siècle. En effet, témoignant "de l'intérieur" de l'horreur du Goulag, ces camps de concentration du régime soviétique, la parution de ce livre (le premier publié par Alexandre Soljenitsyne) a contribué fortement à la prise de conscience de l'arbitraire et de l'ignominie du régime stalinien et par ricochet à déconsidéré tous ceux qui se réclamaient encore du "petit père des peuples", le terrible Joseph Staline. On peut dire que ce livre a eu bel et bien une fonction "performative" pour reprendre une expression chère à Laurent Binet, l'auteur de "La septième fonction du langage".

S'il est incontestablement un témoignage extraordinaire sur la vie des zeks, ces prisonniers du Goulag (qui pour la plupart de savaient même pas quand prendrait fin leur détention) je suis moins persuadé de la qualité littéraire de l'ouvrage. Il y a eu quelques moments où j'ai vraiment été intéressé par cette lecture (le tout début et la toute fin, notamment) mais le reste du temps j'avoue m'être plutôt ennuyé et j'ai trouvé que l'écriture manquait de grâce. Je m'attendais à récit plus fort et j'ai été quelque peu déçu.
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Court roman grandement censuré parut en 1962 dans le magazine littéraire Novy Mir, sous l'effet de la déstalinisation, puis sous la même forme censurée en France. En 1973 paraîtra l'intégrale française. Il aura fallu 20 ans de l'idée à la publication !

Pour la première fois l'existence des goulags arrive à la connaissance du public avec ses règlements, les conditions de détention et de travail et la déshumanisation qui va de pair. Ivan Denissovitch Choukhov raconte une journée type de sa vie, manifestement positive, homme simple qui ne perd pas d'énergie à s'insurger contre son enfermement arbitraire, qui fait preuve d'une adaptation à toute épreuve avec le fatalisme inhérent au peuple russe !

Même non censuré, ce témoignage donne l'idée de conditions moins rudes et inhumaines que dans la Kolima, bien que restant abjectes !

Que 3 étoiles parce que malgré sa brièveté, ce texte n'a pas été des plus faciles à lire, le style, si style il y a, est haché assez ennuyeux alors que j'ai beaucoup aimé Choukhov. Je ne sais pas si c'est le fait de la traduction ou si c'est l'écriture de Soljenitsyne, mais j'ai le souvenir de ne pas avoir aimé sa prose avec ses premiers livres.

Quelles qu'en soient les qualités littéraires, c'est un texte qu'il faut avoir lu en gardant en tête que ce fut le premier !

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La littérature russe aura sorti de son chapeau quelques noms bizarres et compliqués pour les francophones que nous sommes. Dostoïevski, Maïakovski, Tolstoï, … C'est qu'il faut de la concentration pour écrire, d'une traite, les noms de famille francisés des Fiodor, Vladimir et autres Léon. Un moment d'inattention et c'est toute la fine mécanique d'un nom russe qui se dérègle. Les lettres deviennent alors des pièces détachées mises au sol, dans le camboui, sans aucun manuel de montage. Que faire du ï ? Combien de y ? Ou placer ce petit monde et dans quel ordre? La première fois qu'on écrit le nom de certains auteurs russes on recompose les lettres à la va comme je te pousse et c'est de cette manière que l'auteur de Crime et Châtiment se voit affubler d'un nouveau nom des plus créatifs. Doïstoïfsky. Aïe!

Au firmament des noms russes imprononçables, il y a Alexandre … Soljentsine? Non. Soljtsyne? Encore moins. Solejtsynine? On racle le fond là. SOLJENITSYNE. Bingo! Cet auteur, moins connu par les jeunes générations, fut de ceux dont l'existence est plus parlante qu'un manuel d'histoire. Il aura étiré sa vie depuis la naissance de l'URSS jusqu'à l'ère post-soviétique. Mais c'est surtout ses récits de l'intérieur du Goulag qui auront fait de Soljenitsyne un homme qui a marqué le XXème siècle. Une journée d'Ivan Denissovitch, paru pour la première fois en 1962 a été le premier roman autobiographique qui décrivait les conditions de détentions réelles au sein des tristement célèbres camps du Goulag. Comme à l'accoutumée, je vous propose ici une analyse personnelle de cet oeuvre qui fut une des pierres angulaires de la dissidence russe. Un premier pas dans la dislocation du bloc soviétique...

Point d'introduction pour ce roman, le lecteur se réveille aux côtés d'un détenu dans le baraquement d'un camp. Son nom, Ivan Denissovitch Choukhov, a été remplacé par un numéro: M.854. C'est que l'Union Soviétique savait s'y prendre pour effacer la moindre trace d'humanité chez chacun de ses condamnés. Et quoi de mieux que tenir un homme par la faim pour l'asservir à sa guise. Il ne faut pas tourner des dizaines de pages pour se rendre compte que l'appel du ventre était une problématique quotidienne dans les camps du Goulag. Un quignon de pain, une arête de poisson, un bol de soupe, la moindre chose comestible devenait le but ultime d'une journée.

“La seule bonne chose dans la soupe, c'est qu'elle est chaude, mais à présent, celle de Choukhov est complètement refroidie. Malgré tout, il prend bien son temps pour manger, en faisant durer le plaisir. Dans ces cas-là, même si la maison brûle, c'est pas la peine de se dépêcher. Sans compter les heures de sommeil, le gars qui est dans les camps, le laguernik, il n'a vraiment à lui, pour vivre, que dix minutes le matin au petit déjeuner, et puis cinq à midi et cinq au souper.”

Faire l'expérience de la faim se traduit difficilement en mots. L'agencement des phrases ne rendra jamais compte de l'exactitude d'une sensation corporelle telle que celle du ventre vide. Mais Soljenitsyne réussit malgré tout à décrire jusqu'au moindre de ses gestes lors des rares moments où il pouvait se mettre se mettre quelque-chose sous la dent. Cette sacralisation alimentaire démontre à quel point la privation de nourriture était oppressante pour les détenus. En effet, quoi de plus efficace que d'enfermer un homme et de l'asservir par ses besoins naturels pour lui enlever tout désir de rébellion.

“Il faut concentrer cet instant-là, tout entier, sur le manger : recueillir sur le fond la mince couche de bouillie, l‘enfourner avec soin dans sa bouche et bien malaxer avec sa langue […] Il fouille dans sa poche intérieure, sort de son petit chiffon blanc le bout arrondi de croûte tiède et se met à essuyer avec, bien soigneusement, le jus de cuisson collé au fond et sur les bords évasés de la gamelle. Il le ramasse sur son croûton qu'il lèche, puis en recueille presque autant encore. »

Une journée d'Ivan Denissovitch a aussi valeur de témoignage sur les conditions du travail forcé. Les détenus, en sortant des camps, abattaient de longues distances dans les steppes glacées avant d'arriver sur les chantiers. Ces travailleurs forcés s'improvisaient en maçons, couvreurs, façadiers, conducteurs de travaux, et y érigeaient des bâtiments à la force de leurs bras. le tout dans un désordre ordonné dont seul les russes ont le secret. Il n'est donc pas étonnant que les constructions de cette époque furent des plus élémentaires et sans réelle qualité architecturale.

De plus, il me semble aussi important de souligner que la population des camps du goulag comportait non seulement des russes mais aussi — et on a tendance à le sous-estimer — des estoniens, lituaniens, moldaves, etc. En d'autres mots, des personnes dont leur pays venait d'être récemment annexé à l'URSS et qui joueront, dans les années quatre-vingt, un rôle prépondérant dans la chute de l'Union Soviétique. Dans son récit autobiographique, Soljenitsyne fait référence à ces nationalités qui gonflaient le rang des détenus du goulag.

Enfin, il est intéressant de relever une analogie que Soljenitsyne a peut-être fait bien malgré-lui dans Une journée d'Ivan Denissovitch. Celle du régime communiste et de la religion chrétienne. On peut y déceler un même pouvoir de soumission avec les mêmes ressorts psychologiques qui forcent l'être humain et à s'annihile en acceptant l'inacceptable

« Qu'est-ce que ça peut te faire, la liberté ? En liberté, le peu de foi qui te reste serait étouffé sous les épines! Réjouis-toi d'être en prison! Ici, tu as le temps de penser à ton âme! Voici ce qui disait l'apôtre Paul : « Pourquoi pleurez-vous et affligez-vous mon coeur ? Non seulement je veux être prisonnier, mais je suis prêt à mourir pour le nom de Notre Seigneur Jésus! »

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Ce livre, je l'ai trouvé dans un vide grenier,  il y a très longtemps, je n'ai jamais rien lu de cet auteur (oh honte), alors pourquoi pas ?

Choukhov a une quarantaine d'années et il est dans un camp en Sibérie depuis 8 ans après avoir été accusé d'espionnage à la fin de deuxième guerre mondiale. Lui un espion allemand !.... bien sûr que non mais on ne cherche pas à vérifier, à l'écouter, non il est jugé et condamné à passer 10 ans dans ce camp où les températures descendent jusqu'à - 30 voir -40° avec des conditions de vie effroyables.

Et c'est justement une de ses journées d'hiver qui est relatée par Ivan Denissovitch Choukhov dans ce récit. Une journée comme toutes les autres, faite de quêtes de nourriture : un peu de paix, un peu de soupe (qui n'en a que le nom) chaude et pour cela il faut tenir compte de toutes les règles et procédures à respecter : les officielles, celles qu'imposent les pouvoirs mais aussi celles de gardiens, des "petits chefs" à différents niveaux, celles des autres prisonniers car eux-aussi veulent la même chose.

Tous les jours se ressemblent mais chaque jour est différent. Tout est remis en cause, les habitudes, les rites, les humeurs.

Et puis il y a l'absurdité des règles, les comptages chaque jour, la crainte qu'il manque quelqu'un lors de l'appel, les punitions, le cachot, la fatigue, la faim et le froid avec toujours en fond le régime totalitaire et ses aberrations.


Tout est vital, le moindre objet trouvé, échangé ou volé peut devenir autre chose d'utile, d'indispensable. Quand on ne possède plus rien, quand on est réduit à l'état de bête de somme, uniquement nécessaire pour réaliser des travaux dans le froid, le moindre détail compte. On ruse, on calcule, on observe, on devient philosophe sans grand espoir.

Lecture rendue un peu difficile par la traduction, je pense (édition très ancienne). La mise en forme un peu "bâclée" je trouve ou approximative a fait que j'ai eu par moment des doutes sur la pensée du narrateur, Chekhov . C'est une narration à la manière d'un homme du peuple, qui ne se fait guère d'illusions sur son sort et dont le principal objectif est de tenir : tenir une journée, une journée de plus.

Prendre conscience du prix de la liberté, de l'absurdité de certains régimes, des petits profits personnels mais aussi une entraide entre certains prisonniers qui partagent peu, rien mais qui partagent. Un récit toujours instructif comme bien d'autres pour ne pas oublier que de par le monde il a existé des camps où la vie a ou avait peu de prix.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Ce genre de témoignage a vraiment un grand intérêt.
Comme dans n'importe quel bagne on découvre la vie quotidienne des prisonniers. Mais la particularité du Goulag est le froid sibérien plus cruel que les tortionnaires. D'ailleurs, on imagine mal comment les zeks peuvent survivre dans de telles conditions. C'est ce que raconte Alexandre Soljenitsyne dans "Une journée d'Ivan Denissovitch" écrit durant l'hiver 1950-1951, basé sur des faits réels.
Ce qui a un peu compliqué ma lecture c'est que je n'ai pas compris tout de suite qui était le narrateur. Je pensais qu'il s'agissait d'Ivan Denissovitch mais pas du tout, c'est l'auteur qui raconte la vie de ce dernier aux travaux forcés mais qu'il appelle Choukhov.
Bref, une fois recalée ça a été beaucoup mieux parce que si cette histoire est tragique elle n'est pas racontée de façon dramatique.
On y retrouve les ruses des prisonniers qui vont à l'infirmerie afin de trouver un peu de repos et de chaleur, la discipline, les chefs qui font du zèle où le trafic de tabac.
Il y a surtout les travaux forcés de maçonnerie que la brigade de Choukhov doit effectuer dans le froid glacial, particulièrement bien décrits. On a l'impression que leur dévouement dans ce travail leur donne un peu de la dignité dont ils ont besoin.
J'ai remarqué aussi que les zeks se nomment entre eux par leur origine géographique comme les lettons, les ukrainiens, les moldaves, les estoniens.
Ce que je regrette c'est de ne pas avoir plus de précisions sur les raisons de leurs condamnations aux travaux forcés par le régime stalinien. Certes, Choukhov est considéré comme un espion parce qu'il a été fait prisonnier par les Allemands mais cela me semble un peu trop sommaire comme explication pour mieux comprendre ce qui est inacceptable.


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Le roman raconte une journée d'Ivan Denissovitch, détenu au goulag depuis bientôt dix ans, pour avoir été fait prisonnier pendant la seconde guerre mondiale. La douleur, la résignation sont très bien décrits, tout autant que le froid mordant, la neige, la faim, la promiscuité. Alexandre Soljenistyne parle aussi merveilleusement des petits plaisirs, des petites victoire glanés au cours de cette journée pour lutter contre le désespoir.
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Challenge Solidaire2021 Gwen21# lecture 23


C'est le récit glacial d'une journée d'Ivan Denissovitch Choukhov, condamné à 10 ans de prison dans un camp de concentration du Goulag.

Février 1942, l'armée soviétique est encerclée par les allemands. Choukhov est fait prisonnier. Il réussit à s'évader et à rejoindre les siens. Mais on l'accuse de s'être livré à l'ennemi, d'être relâché pour espionner au profit des allemands. Cette ‘trahison' lui vaut 10 ans de prison dans un camp du Goulag.

Janvier 1951, Choukhov, brigade 104, matricule M854, a déjà purgé 8 ans de sa peine.
Réveil à 5 heures du matin, froid polaire (-27 degrés Celsius), nettoyage du plancher du poste de garde, bousculade au réfectoire pour une soupe de chou, rassemblement, comptage, fouille corporelle, travaux de maçonnerie sur chantier jusqu'à la tombée de la nuit, retour au camp, fouille de nouveau, comptage de nouveau, réfectoire, retour aux baraques, extinction des feux, on dort.
De ces journées, il y en aura 3653. Les trois en plus, à cause des années bissextiles.

Il a eu froid, il a eu faim, il a eu peur, il a été harcelé, il a été humilié, il s'est senti impuissant. Même si ses joues se sont creusées, il se réjouit de vivre avec ses seules rations, il n'a jamais graissé la patte à personne, ni rien touché non plus.

Ce roman paru en 1962, a été déterminant dans l'attribution du prix Nobel à Alexandre Soljenitsyne en 1970.
Il reste à ce jour, un témoignage déchirant de la souffrance des prisonniers dans les camps de concentration d'un Goulag.
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Comme elle est longue la journée d'Ivan Denissovitch, le froid glacial, la maladie, le travail de l'aube à la tombée de la nuit n'amplifient que la dureté de cette détention inhumaine dans un goulag.
Simple paysan, Choukhov était loin d'imaginer finir en traitre après avoir été capturé par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale. Il réussit à s'échapper au bout de quelques jours avec d'autres prisonniers. Mais ils ne seront que deux à parvenir indemnes jusqu'à leur camp. Dès lors, il est condamné au goulag pour trahison, espionnage. Dix ans à survivre jour après jour dans le froid sibérien, priant pour qu'il atteigne -41° pour ne pas avoir à sortir. Dix ans à travailler dehors ou avec un peu de chance auprès d'un faible feu, près de 11 heures. Dix ans à ne manger qu'une soupe insipide, à se délecter des restes sur les arrêtes de poisson, de la moindre écaille, de la moindre ratio de rab en truandant le cuisinier lors de la distribution pour la brigade.
Dix ans dans des conditions inhumaines mais il demeure encore un peu optimiste. Il est à la fin de sa peine, même si elles sont souvent prolongées pour le moindre prétexte. Il n'a eu que dix ans alors que les dernières peines sont maintenant de vingt-cinq ans. Une ration en plus, la dernière bouffée d'une cigarette d'un autre prisonnier, l'aide pour espérer un quignon de pain, un bout d'un colis si rare en détention.
Comme elle est longue la journée d'Ivan Denissovitch, avec ses appels, contre appels, le comptage dans le froid glacial, les fouilles.
Une seule journée reprise dans ce roman mais telle une litanie, tant d'autres à venir, à survivre en espérant qu'un jour, peut être, il ressortira vivant.
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La vie dans les goulags. Traduction tres médiocre ce qui a changé completement le livre . J ai lue quelque chose de semblabe qu on avait du copier de celui ci... mais sur chaque page le traducteur laisse a désirer..Ce fut assez pénible de ne pas toujours comprendre .
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