Le titre de cet ouvrage est éloquent.
Henri de Soos ne voit pas comment ne pas développer une pensée construite et argumentée :
« Les enjeux sont trop grands pour en rester à des slogans réducteurs ou des approches partielles. » p.9
Son argumentaire contre l'euthanasie.
L'auteur, en s'appuyant sur d'autres ouvrages ainsi que sa propre expérience et capacité de réflexion, cherche à ce que le lecteur réfléchisse par lui-même. Il veut donner à tous la possibilité de grandir en intelligence des situations.
La courte introduction présente le plan de l'ouvrage qu'il divise en 5 parties :
- Suivre « l'exemple » des pays étrangers ?
- Se fier aux sondages d'opinion ?
- Mettre fin aux euthanasies clandestines ?
- Mourir vite pour ne pas souffrir ?
- L'euthanasie, ultime liberté ?
Ces cinq questions ouvrent au lecteur un champ suffisamment large pour former son opinion à propos des cinq grands arguments utilisés de manière récurrente par les pro-euthanasie. 5 arguments, 5 questions ! N'est pas éloignée de ces interrogations celle du « suicide assisté » qui soulève des problématiques similaires.
Un plan clair et aidant.
Le plan de l'ouvrage est très clair et permet de suivre facilement la pensée de l'auteur. Ses nombreuses références bibliographiques et les larges citations de divers documents appuient son propos. Chacun n'est alors plus renvoyé à ce qu'il ressent mais bien à ce qu'il peut penser et réfléchir. Sa démarche montre que ces lois ne peuvent être réfléchies dans un contexte de « bon sentiment ». Elle pousse plutôt à ce que l'intellect, soumis au réel, accompagne les situations concrète.
La place des soins palliatifs face à l'euthanasie.
Comme les deux autres auteurs présentés ici, de Soos rappelle que le développement des soins palliatifs est la voie de l'accompagnement humain. La deuxième partie a été pour moi très instructive. En effet, les sondages commandés par l'ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) mettent en avant que plus de 90% des français sont pour l'euthanasie. Or il montre assez facilement – en reprenant les questions posées – que les questions elles-mêmes sont biaisées. Je ne suis donc pas seul à ne pas être en désaccord avec une telle permission.
« Il convient, tout d'abord, de rappeler un élément essentiel quand un pays change la législation : la loi possède un caractère normatif qui contribue à changer les mentalités, puis les comportements des citoyens. C'est particulièrement vrai pour toutes les lois dites « sociétales », qui touchent à des principes éthiques majeurs. » p.198
Chaque argument usé est analysé pour mieux être contré. L'auteur ne laisse rien au hasard de la discussion. À la fin de l'ouvrage, le lecteur aura quelques armes concrètes pour répondre de manière pertinente aux promoteurs de l'euthanasie. de plus il aura, je l'espère, fait évolué sa pensée vers la promotion de soins véritable qui puissent inclurent les souffrances physiques, psychologiques et spirituelles.
L'être humain tout entier doit être regardé, aidé ; oublié une partie revient à oublier le tout.
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