J’affirme que ce meurtrier que tu cherches, c’est toi !
Les choses s’accompliront d’elles-mêmes, quoique je les taise.
je tenterai tout pour saisir le tueur du Labdacide, du descendant de Polydoros, de Cadmos et de l’antique Agénor
Je maudis le meurtrier inconnu, qu’il ait commis seul ce crime ou que plusieurs l’aient aidé. Que le malheur consume sa vie ! Que je souffre moi-même les maux que mes imprécations appellent sur lui, si je le reçois volontairement dans mes demeures !
Quiconque d’entre vous sait par quel homme a été tué Laïos Labdacide, j’ordonne que celui-là me révèle tout. […] Mais si vous vous taisez, si quelqu’un d’entre vous, craignant pour soi ou pour un ami, rejette mes paroles, sachez ce que je ferai. J’ordonne que cet homme ne soit accueilli par aucun habitant de cette terre où je possède la puissance et le trône ; […] que tous le repoussent de leurs demeures, et qu’il soit pour nous comme une souillure.
Brandissant sa torche, la plus odieuse des déesses, la peste, s’est ruée sur la ville et a dévasté la demeure de Cadmos. Le noir Hadès s’enrichit de nos gémissements et de nos lamentations.
Et moi, Œdipe, qui arrivais ne sachant rien, je fis taire le Sphinx par la force de mon esprit et sans l’aide des oiseaux auguraux.
Comme je marchais […], un héraut et un homme […], porté sur un char attelé de chevaux, vinrent à ma rencontre. Le conducteur du char et le vieillard lui-même voulurent m’écarter violemment du chemin. Alors, plein de colère, je frappai le conducteur qui me repoussait. Mais le vieillard, me voyant passer à côté du char, saisit le moment et me frappa le milieu de la tête de son double fouet. Il ne souffrit pas un mal égal, car, aussitôt atteint du bâton que j’avais en main, il roula à la renverse du haut de son char ; et je tuai aussi tous les autres.
Ne suis-je pas un scélérat impur, puisqu’il faut que je m’exile et fuie sans revoir les miens […], sinon je risquerais d’épouser ma mère et de tuer mon père ?
À peine l’enfant, étant né, eut-il vécu trois jours, qu’il [son père Laïos] chargea des mains étrangères de le jeter, les pieds liés, sur une montagne déserte.