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(01/01/1900)
3.58/5   73 notes
Résumé :
Œdipe à Colone est la suite d’Œdipe Roi, racontant les errances d’Œdipe arrivant à Colone et ne pouvant compter que sur ses 2 filles pour l’aider à affronter ses détracteurs. Cette pièce est axée sur le procès d’Œdipe, dont il efforcera de se disculper des crimes dont on l’accuse. Cette pièce tragique met l’accent les relations familiales conflictuelles et sur la place de la liberté et de la famille, des thèmes qui sont restés éternels.
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Je ne suis pas, à proprement parler, une fan de cette pièce bien que je la trouve malgré tout essentielle tant dans l'oeuvre de Sophocle que dans notre accès actuel à la tragédie grecque. L'action s'en situe chronologiquement après Oedipe Roi, du même Sophocle, et avant les Sept Contre Thèbes d'Eschyle.

(À ce propos, si la tragédie grecque vous effraie quelque peu, si vous avez l'impression de n'y rien comprendre ou de ne jamais savoir de qui ou de quoi l'on parle, je vous conseille, comme une expérience intéressante, cette succession de 4 pièces, dans cet ordre, dont vous pourrez aisément alors suivre le destin des protagonistes : 1) Oedipe Roi, 2) Oedipe À Colone, 3) Les Sept Contre Thèbes, 4) Antigone. Je signale encore que le romancier belge Henry Bauchau a également repris cette mythologie dans son Oedipe Sur La Route.)

Oedipe est désormais un vieillard aveugle, banni de Thèbes, contraint d'errer tel un mendiant par les chemins et qui doit son seul salut à la présence de sa fille aimante, Antigone. Il arrive à Colone, bourgade située à deux pas d'Athènes, province aux ordres de Thésée, le roi d'Athènes, un brave parmi les braves doublé d'un juste.

Le vieil Oedipe lui demande l'hospitalité et le droit de finir ses jours ici, loin de sa cité de Thèbes, dont il fut naguère le roi aimé et adulé de tous. En vertu de quoi, l'aveugle promet à Thésée une bénédiction sur sa cité. Fort d'être le représentant de la légendaire (à l'époque) hospitalité athénienne, le roi Thésée assure protection et tranquillité à Oedipe pour sa dernière demeure.

Mais c'est bien évidemment sans compter sur Créon, régent de Thèbes depuis le départ d'Oedipe et sur Polynice, le propre fils d'Oedipe qui tous deux souhaitent ardemment le retour de celui-ci dans les environs de Thèbes car...
OOOOUUUUHHHH !
... sans quoi un vilain présage menace la cité...
OOOOUUUUHHHH !
... une malédiction divine...
OOOOUUUUHHHH !

De suite, ça fait peur et l'on comprend l'empressement tant de Créon que de Polynice à vouloir rapatrier le vieux bonhomme. Mais c'est qu'Oedipe a la tête dure. Il se souvient, l'animal, que les deux affreux l'avaient chassé comme un loqueteux jadis, tandis qu'il aurait bien voulu rester dans sa bonne ville de Thèbes. Maintenant qu'il est effectivement devenu un loqueteux, ils voudraient de lui ?

Pour sauver quoi, une cité de vices ? Non merci, vous pouvez rentrer chez vous mes p'tits gars ! le tout est de savoir si les mesures de coercition décrétées par Créon et les supplications de Polynice sauront infléchir les résolutions du vieil entêté. Sans compter le concours de Thésée dans tout cela, ainsi que d'Antigone et sa soeur Ismène. C'est, bien évidemment, ce que je m'en voudrais de vous dévoiler maintenant.

Voici donc une pièce de la toute fin de vie de son auteur Sophocle, qui ne sera d'ailleurs représentée, à l'époque, qu'à titre posthume sous l'insistance du petit-fils du tragédien. On y lit forcément quelques accents autobiographiques entre ce vieil Oedipe et ce vieil auteur. Sachant, au demeurant, que Sophocle avait vu le jour à Colone, comme par un fait exprès.

Ne serait-ce (comme un certain Georges Brassens bien des années plus tard), une manière de supplique pour être enterré à l'endroit de son choix ? Ne serait-ce également une manière de critique sociale qui dénoncerait le manque de respect à la vieillesse ? Ne peut-on y voir aussi une dénonciation du manque d'hospitalité à l'encontre des étrangers, des réfugiés ?

Le propos est, à cet égard, fort intéressant et plus d'actualité que jamais. Par contre, j'avoue que la pièce en elle-même n'est pas ultra captivante à mes yeux (pas encore aveugles) et même j'aurais tendance à penser l'inverse. Ceci dit, cela reste du Sophocle et, des trois grands tragédiens grecs, celui-ci reste mon favori. Mais tout ce bavardage, bien sûr, n'est que l'avis félon d'une vieille thébaine égarée, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Oedipe à Colone est le chant du cygne de Sophocle, la pièce ne fut en effet créée qu'en 401 avant notre ère., après sa mort.
Elle relate l'arrivée d'Oedipe, vieillard aveugle, faible et pauvrement vêtu , à Colone, près d'Athenes, et ce, au terme d'une longue route, accompagné et aidé par sa fille Antigone. Il y demande l'hospitalité à Thésée, roi de cette ville tout en se dédouanant des crimes qu'il a commis car il n'en était pas conscient. Il promet à Thésée que cette hospitalité sera bénéfique à sa ville, un oracle le lui ayant annoncé. Thésée la lui accorde.
Mais bientôt Créon puis Polynice vont tenter par la ruse ou la violence d'emmener Oedipe avec eux....
La tragédie se clôturera avec la mort d'Oedipe .

le personnage d'Oedipe est intéressant, il est vieux, aveugle, ne peut marcher qu'avec l'aide de sa fille mais est lucide, comprenant qu'il n'est pas responsable de son passé, il est virulent tant devant Créon que face à son propre fils Polynice.
C'est bien entendu une tragédie antique, nos pièces de théâtre actuelles en sont bien éloignées, les parties chorales sont omniprésentes, les références aux dieux également.

Je serais curieux d'en voir une représentation, Pourquoi pas ? je me souviens avoir assisté à une autre tragédie antique, Médée d'Euripide, jouée par Isabelle Huppert. J'en garde un excellent souvenir.
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Oedipe à Colone est un chant du cygne.

Elle a été lue devant les sages d'Athènes par le vieux Sophocle lui-même, très âgé, et dont les enfants, ces rapaces, voulaient mettre en doute les facultés intellectuelles, afin de s'emparer de la gestion de ses biens..

Superbement, le vieux dramaturge, en guise de plaidoirie, lut seulement, dit-on, devant le tribunal, sa tragédie, Oedipe à Colone, la dernière de ses pièces, qui a pour sujet l'apothéose -au sens fort- d'un exilé et d'un maudit, Oedipe, qui, au seuil de sa vie, gagne enfin le repos et retrouve la grandeur et la gloire perdues..

Cela suffirait seul à inspirer le respect..mais le respect pour Oedipe à Colonne, ne suffit pas: il faut aussi aimer cette magnifique tragédie! Et combien sont fortes les raisons de l'aimer!

Dans aucune autre tragédie le paysage grec, les cités, sanctuaires et temples ne sont aussi fortement présents.

Oedipe a couru le monde, chassé de partout, après son inceste et son parricide involontaires.Seule la petite Antigone au sombre destin, l'a accompagné. Elle est ses yeux, qu'il s'est crevés pour se punir, elle est son bâton de vieillesse. Et maintenant les voici tous deux aux portes d'Athènes, une jeune cité alors gouvernée par un jeune roi, encore inconnu...Il s'appelle Thésée.. Dans les faubourgs d'Athènes, se trouve un sanctuaire, interdit à toute incursion, par la loi farouche des Erynnies. Personne n'oserait y mettre le pied.

Pas Oedipe: il entre, il sait que c'est là que les dieux , enfin apaisés, l'emporteront et l'enlèveront loin des regards haineux ou horrifiés des hommes, il sent que c'est là qu'il va enfin trouver la paix,celle de la mort, qui est sans limite..

Les lieux sont d'une force exceptionnelle: on VOIT le sanctuaire, on VOIT par les yeux du messager l'apothéose d'Oedipe dans un grand coup de tonnerre.

Les personnages aussi ont une gravité, une aura étrange: Oedipe, Antigone, Thésée...des êtres de légende, dont on mesure ici la vraie grandeur mythique par comparaison avec la petitesse trop humaine d'une Ismène, d'un Polynice, ou même d'un Créon.;

La troisième raison d'aimer Oedipe à Colonne réside dans une langue bouleversante de force, de pureté , presque détachée de toutes contingences, aérienne et pourtant profonde comme la sagesse grecque.

Oedipe à Colonne est un chant poétique et inspiré d'un bout à l'autre : presque plus de rupture entre épisodes et stasima -les phases d'action et de chant choral alternées de la tragédie grecque;

Un chant du cygne, vraiment, à lire et à relire...et pour les hellénistes, dans le texte, tant la langue y est merveilleuse..
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Après avoir connu l'accomplissement tragique de l'oracle, Oedipe réapparaît dans l'oeuvre de Sophocle à un âge plus avancé. Aveugle, rejeté de Thèbes par ses deux fils, Oedipe traîne ses savates accompagné de sa fille Antigone. Ils finissent par atteindre une ville et s'y arrêtent. le hasard aidant, bondissant de surprise en prophétie, ils apprennent que cette ville porte le nom de Colone et qu'il s'agit de la ville dans laquelle les tourments marquant l'existence d'Oedipe doivent prendre fin. le roi Thésée l'accueille dignement et en deux actes, l'épisode pourrait se conclure sereinement. Ce serait mal connaître les mésaventures de la lignée des Labdacides…

Ainsi, au cours des actes suivants, Colone devient le lieu de rencontre de perturbateurs indéfectibles : d'abord Créon, régent de Thèbes, qui tente de convaincre Oedipe de rentrer chez lui, usant d'abord de la persuasion douce et avant d'en venir à la force brute en enlevant ses filles ; ensuite Polynice, un des fils d'Oedipe, qui réclame l'aide de son père après des années d'indifférence. Rien n'y fait : Oedipe reste solidement cramponné à Colone. Avoir tenté de fuir à tout prix les présages d'un oracle lui avait porté malheur, en accepter l'accomplissement lui accordera peut-être enfin un peu de repos.

Tous les éléments sont rassemblés pour que cette pièce constitue une oeuvre puissante et Sophocle parvient d'ailleurs à en tirer toute la substance. S'il peinait parfois à allier le fond et la forme pour représenter des épisodes purement tragiques, le motif d'Oedipe à Colone convient mieux à son écriture digne et contenue. Il semblerait que Sophocle soit un auteur de la maturité et qu'il brille davantage à illustrer la sagesse de personnages qui sont allés jusqu'au bout de leur destinée, plutôt que d'évoquer les tourments de personnages que la passion ne lasse pas de désespérer.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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C’est une tragédie antique. Elle obéit aux lois du genre et n’a pas grand-chose à voir avec les tragédies modernes. La langue est belle, mais il faut s’y accoutumer avant de l’apprécier. On y trouve de longues tirades - de mon point de vue assez fastidieuses - qui alternent avec des séquences d’interventions courtes et plus vivantes.
Cette œuvre posthume se place à la suite (chronologique) de la tragédie "Œdipe roi". Le triste héros, escorté par sa fille Antigone, arrive à Colone (situé à deux pas d’Athènes); il est arrivé au bout de sa vie. Il se trouve qu’un oracle a prédit que la ville où il serait enterré bénéficierait de la protection des dieux. Œdipe choisit de se placer sous la protection de Thésée, roi d’Athènes. Au contraire, Créon voudrait l’emmener chez lui, à Thèbes: pour le contraindre, il prend en otage Antigone et sa sœur Ismène; mais celles-ci sont ramenées à leur père par Thésée. Polynice, fils d’Œdipe, qui dispute le trône de Thèbes à son frère Etéocle, vient aussi quémander la bénédiction paternelle. Œdipe reste intraitable, il rejette Polynice - qui se lancera dans une guerre fratricide - et demande à Thésée de l’escorter tout seul vers la mort (mystérieuse) qui l’attend.
Ce qui frappe dans cette histoire, c’est l’importance des préoccupations religieuses des protagonistes. Ensuite et surtout, c’est l’image que Sophocle donne d’Œdipe dans la présente tragédie: celle d’un vieillard à la fois fragile et volontaire, qui refuse d’assumer la responsabilité des crimes qu’il a autrefois commis sans le vouloir. Les dieux l’ont trompé et abusivement puni, le peuple thébain et ses chefs ont été trop contents de l’exiler, il s’est lui-même aveuglé sous le coup d’un "raptus". il a payé trop cher pour ce qui ne résultait pas de sa volonté. Ce personnage qui fait son plaidoyer pro domo nous est proche: il est touchant, raisonnable, accessible. Mais il me semble infiniment moins fascinant que le héros de "Œdipe roi", âme fiévreuse, lancée dans une enquête contre lui-même et brisé par une fatalité voulue par des dieux "méchants" mais intouchables. Dans "Œdipe à Colone" on ne trouve pas cette cruelle grandeur, et on est surtout témoin d'une religiosité qui ne nous touche guère.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
LE CHŒUR : Celui que ne satisfait pas une part normale de vie et qui en souhaite une plus grande obéit à pure sottise : pour moi, toujours, ce sera là une éclatante vérité.
Les longs jours n'ont jamais réservé à personne que des épreuves plus voisines de la douleur que de la joie. Les joies, où sont-elles ? [...] Ton seul recours sera dès lors celle qui donne la même fin à tous, à l'heure où se révèle la crise meurtrière qui fait taire les chants, les lyres et les danses, ce sera la Mort, qui termine tout.
Ne pas naître, voilà ce qui vaut mieux que tout. Ou encore, arrivé au jour, retourner d'où l'on vient, au plus vite, c'est le sort à mettre aussitôt après.
Dès l'heure en effet où le premier âge cesse de te prêter sa douce inconscience, est-il désormais une peine qui ne t'atteigne quelque peu ? est-il une souffrance qui manque à ton compte ?
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ŒDIPE. – […] Tu me reproches mon parricide, mon mariage et mes malheurs. Mais tout cela, je l’ai subi, je ne l’ai pas voulu. Tel était le bon plaisir des dieux ; sans doute poursuivaient-ils ma race d’une haine ancienne. Car tu ne trouverais rien qui ne dût être imputé personnellement à crime contre moi-même ou contre les miens. Si un oracle a prédit à mon père qu’il mourrait de la main de ses enfants, par quel biais, dis-moi, pourrais-tu me le reprocher, puisque ma mère ne m’avait pas enfanté, puisque je n’avais pas encore été conçu ? Et s’il est trop vrai, hélas ! que j’ai échangé des coups avec mon père et l’ai tué, mais sans préméditation, sans savoir à qui je m’en prenais, de quel droit blâmerais-tu un forfait involontaire ?
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CHANT DU CHŒUR
Celui qui, dédaignant la part commune, aspire
A reculer sans fin les ornes de sa vie,
Qu’il ait fait un mauvais calcul,
Je tiens que, tôt ou tard, on s’en apercevra.
Que nous apportent les vieux jours ? Plus de chagrins
Que de bonheur… On ne sait même plus
Ce que c’est que la joie, hélas ! quand la malice
Du sort nous fait franchir les bornes raisonnables.
Egal pour tous et fatal, le salut
Nous vient d’en bas lorsque, du destin messagère,
Sans éclat de chants d’hyménée
Ni lyres ni chœurs, a surgi
La Mort, qui conclut tout.

Mieux vaut cent fois n’être pas né ;
Mais s’il nous faut voir la lumière,
Le moindre mal encore est de s’en retourner
Là d’où on vient, et le plus tôt sera le mieux !
La jeunesse passée, entraînant son cortège
D’inconséquences, de folies,
Qui ne chancelle sous les maux, qui leur échappe ?
Quel chagrin nous est épargné ?
Rixes, factions, discordes, combats,
L’envie aussi… Et puis lorsque survient
La dernière épreuve, la pire :
L’odieuse, revêche et débile vieillesse,
Qui chasse les amis,
Mais chez qui tous les maux se donnent rendez-vous !

Tel est (je ne suis pas le seul !) ce malheureux,
Pareil au rivage du nord
Qu’assiège la vague en furie :
C’est ainsi que sur lui les houles d’infortune,
Sans trêve, font rage, se brisent,
Les unes du couchant du soleil accourues,
Les autres du levant,
Les autres du midi,
Les autres du septentrion plein de rafales et de nuits !
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ŒDIPE : Qui accordera aujourd'hui à Œdipe le vagabond quelque misérable aumône ? Je demande peu, j'obtiens moins encore — et cependant assez pour moi : mes épreuves et les longs jours que j'ai vécus m'apprennent à ne pas être exigeant ; ma fierté fait le reste.
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THÉSÉE : Je n'oublie pas que moi même j'ai grandi aussi dans l'exil, étranger, comme toi, et que j'ai plus qu'un autre risqué ma vie en maints combats sur une terre étrangère. Aussi n'est-il point d'étranger pareil à toi aujourd'hui à qui je puisse refuser assistance. Je sais trop que je suis un homme et que, pas plus que toi, je ne dispose de demain.
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Vidéo de  Sophocle
SOPHOCLE — Entretien sur 'Antigone' avec les Bollack (France Culture, 2005) L'émission "Tire ta langue", par Antoine Perraud, diffusée le 25 janvier 2005 sur France Culture. Présence : Mayotte et Jean Bollack.
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