AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 1554 notes
Voici donc la tragédie " so folk " de Sophocle. Mais pourquoi est-elle si populaire ?
Pourquoi tellement elle et si peu Ajax, par exemple, dont la finalité profonde me semble si comparable ?
C'est vrai qu'elle est très bien écrite et que définitivement, Sophocle est LE grand tragédien grec, selon moi, devant tout autre. Mais ça ne suffit probablement pas pour expliquer un tel succès.
Le sujet alors ? Pourquoi pas, mais je le répète, Ajax n'est pas si différente de cette pièce à cet égard.
Alors je vais avancer ma théorie (au sens que j'ai indiqué une fois, c'était dans ma remarque sur Terre Des Hommes, il me semble), qui vaut ce qu'elle vaut, mais que je vais essayer d'étayer, tant bien que mal.
Et bien, selon moi, si Oedipe Roi est si populaire et fonctionne si bien encore de nos jours, c'est probablement parce que c'est l'une des seules tragédies grecques qui nous replace à peu près dans le même bain culturel que les spectateurs de l'Antiquité auxquels elles étaient toutes destinées.
Je m'explique. Il n'était pas un spectateur des pièces d'Eschyle, Sophocle ou Euripide qui ne connaissait sur le bout des doigts les subtilités de la mythologie ainsi que les archi-classiques (même pour l'époque) Iliade et Odyssée.
Donc, aucun point du scénario de ces pièces n'était une découverte pour les spectateurs, seuls comptaient la qualité de la langue dans laquelle était énoncée les tirades et la morale sous-jacente à chacune.
De nos jours, peu nombreux sont encore les fervents connaisseurs de ces moindres détails mythologiques. le scénario est donc une découverte et nécessite même souvent des explications pour le néophyte.
Qu'en est-il d'Oedipe ? Qui ne connaît pas le fameux " complexe " ? Et est-il faux d'affirmer que, peu ou prou, parmi les lecteurs, tout le monde sait plus ou moins qu'Oedipe a tué son père et épousé sa mère ?
Voilà donc un point très important : pour ainsi dire, chaque lecteur moderne de cette tragédie en connaît par avance le scénario, exactement comme nos aînés de l'Antiquité.
Voilà pourquoi l'empathie fonctionne si bien, voilà pourquoi l'on peut encore être bouleversé, car on voit, sous nos yeux, s'accomplir un destin que chacun de nous connaît, sait inéluctable, fatal, implacable et pathétique.
On se met à la place du pauvre diable, qui est un homme bien sous tous points de vue, honorable, héroïque, magnanime... et qui, pourtant, sous l'angle de la morale, pour qui connaît le fin mot, est le dernier des derniers.
Il n'a pourtant jamais voulu se rendre coupable de quoi que ce soit. Mais c'était plus fort que lui, c'était au-dessus de lui que cela se jouait, c'était de l'ordre de la destinée, du divin. Et un simple mortel n'est rien, dans l'esprit de l'époque, face au divin, face aux oracles et toutes les choses de ce genre.
La finalité civique de cette pièce est donc exactement la même que pour Ajax, édifier le public et lui montrer qu'il n'est point de salut sans allégeance aux dieux.
C'est pourtant le volet psychologique qui nous intéresse le plus aujourd'hui. C'est donc un curieux hasard qui fait qu'on s'intéresse, de nos jours, plus à cette pièce qu'à beaucoup de ces petites soeurs. Pour Sophocle, parricide et inceste étaient probablement parmi les pires maux qui soient et avaient pour vocation de faire vibrer la corde sensible du trémolo de notre âme, agitant pitié, empathie et commisération.
Pour nous c'est autre chose et papa Freud y joue un grand rôle, mais peu importe, grâce à notre connaissance préalable du mythe, nous entrons mieux dans la tragédie et elle fonctionne donc à ravir.
Le mot de la fin sera donc, me concernant, si vous n'en choisissez qu'une, parmi tout l'héritage classique, optez plutôt pour celle-ci qu'une autre, car il y a plus de chance qu'elle fonctionne avec vous que toute autre. Mais bien évidemment, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
Commenter  J’apprécie          772
Dans mon cursus universitaire, je suis tenue de lire certains ouvrages - majoritairement des classiques -, ce qui m'a amenée à découvrir le très célèbre Oedipe Roi de Sophocle.

Nous suivons le tragique destin de ce personnage, Oedipe. Roi de Thébès, il doit sortir la ville d'une période sombre en découvrant qui a tué l'ancien roi de Thébès, Laois.

Cette histoire n'était pas évidente à suivre, d'autant plus que je ne suis pas habituée au genre théâtral, si bien que je n'ai pas franchement aimé ma lecture. Toutefois, c'était chouette de pouvoir découvrir ce texte connu et reconnu ! Je pourrais éventuellement le relire dans un cadre moins scolaire qui me permettra de mieux l'apprécier !
Commenter  J’apprécie          403
Ça craint à Thèbes . La peste s'est abattue sur la ville et la ville s'en remet à son roi, Oedipe, qui l'a déjà libérée du Sphinx. le roi a envoyé son beauf , Créeon , demander conseils aux Dieux. Tant que les assassins de Laïos, l'an roi, ne seront pas retrouvés, point de salut...

Qu'est ce que c'est bien quand même . Digne d'un bon polar, avec des héros pour qui l'honneur prévaut sur la vie . Et quelle énigme. Pauvre Oedipe, ce n'est pas bien cool comme situation tout ça. Coucher avec sa mère, tuer son père, tout cela sans le savoir, on ne le souhaite pas à son pire ennemi...
J'ai trouvé le texte très moderne, très facile à lire , et vraiment contemporain dans les idées. A part pour l'honneur des dirigeants. Quand dans la Grèce antique on est prêt à mourir pour un écart de langage , nous on a des politiciens qui nous mentent "les yeux dans les yeux "(quel champion celui là mais la déontologie qui m'habite me fera taire son nom).
C'est une heure de lecture , du suspens quand on ne connait pas l'énigme (il vaut mieux quand même entamer la lecture avec deux trois notions chronologiques ) mais aussi un plaisir de lectures avec des tirades magnifiques .
Sophocle, so folk !
Commenter  J’apprécie          395
Ce n'est pas l'histoire que je préfère dans la mythologie grecque car je la trouve horriblement triste mais le texte est vraiment sublime.
Quant au destin d'Oedipe ... Que dire à part qu'il n'a vraiment pas de chance.
Il a voulu échapper à son destin, tout comme ses parents, mais le destin l'a rattrapé et puni d'une bien cruelle manière.
Commenter  J’apprécie          340
Génial ! Moi qui raffole de romans policiers et qui ne jure que par la psychanalyse, je ne sais pas comment j'ai pu vivre jusqu'à 31 ans sans lire "Oedipe roi" ! Bien entendu on en connait tous plus ou moins les tenants et les aboutissants et c'est pourquoi je n'avais jamais jugé utile de lire le texte avant, mais vraiment vraiment vraiment, même si d'Oedipe on nous a déjà rabâché les oreilles, la pièce de Sophocle vaut quand-même la lecture et je me sens personnellement grandie d'avoir côtoyé enfin personnellement ce roi au destin plus que funeste. En effet, je connaissais son histoire mais pas tellement l'homme en lui-même me suis-je rendue compte. A vrai dire j'ai eu la surprise de le découvrir naïf et archi-arrogant ce cher Oedipe, mais ces grises facettes de sa personnalités ne m'ont pas empêché de m'attacher à lui et surtout de vibrer au rythme de son histoire. le mythe d'Oedipe est d'une richesse rare et l'écriture étonnamment moderne de Sophocle le rend vivant et très entrainant, aussi je ne peux qu'en recommander chaudement la lecture! C'est une petite pièce et une heure ou deux vous suffiront amplement pour en venir à bout et il est à parier que comme moi vous en sortirez grandis ou tout du moins instruits, éveillés ou titillés, ce qui est déjà pas mal...
Commenter  J’apprécie          311
Alors que Thèbes souffre les pires calamités, Créon, beau-frère d'Oedipe révèle l'oracle salvateur: punir l'assassin de Laïos, ancien gouverneur de Thèbes.

Tragique enquête d'Oedipe voyant se refermer sur lui les pires soupçons, acculé à s'aveugler et quitter la ville .

Et ce qui me frappe, c'est qu'il ose, malheureusement désespérément, défier la prophétie divine annonçant qu'il tuerait son père et tomberait dans le lit de sa mère.
Commenter  J’apprécie          302
Qui est donc cet Oedipe dont le nom a fini par devenir celui d'un complexe ? Cité à tout bout de champ, à tort ou à raison, on se persuaderait presque de le connaître sans en avoir lu la légende. Sophocle nous apprendra-t-il quelque chose de plus que nous ne savions pas encore ?


Le plus grand défaut d'Oedipe Roi est peut-être son succès. Tout le monde connaît la conclusion de l'histoire : Oedipe a tué son père, épousé sa mère, il se percera les yeux et sera banni de la cité. En revanche, on connaît moins l'histoire qui précède ces révélations. C'est sur ce point précisément que l'Oedipe Roi de Sophocle est intrigant.


La peste s'est abattue sur Thèbes. En cette époque où tous les maux ont une origine divine, un prêtre et des enfants viennent supplier le roi Oedipe de combattre le coupable de ce châtiment, comme il avait auparavant su vaincre Sphinx. Oedipe envoie son beau-frère Créon consulter l'Oracle de Delphes pour en apprendre davantage. le verdict tombe : les dieux sont courroucés par la mort de Laïos et ne seront pas en paix tant que son meurtrier ne sera pas découvert. A cette étape-là de l'intrigue, nous avons déjà tous deviné la nature du coupable. Tirésias le devin intervient alors pour suggérer à Oedipe, à demi-mot, qu'il serait peut-être bien responsable de la colère des dieux… Malheur au devin ! Oedipe s'insurge, pense à une machination de Créon pour s'emparer du trône, et refuse de croire aux prédictions. Jocaste, la femme d'Oedipe, en rajoute et lui conseille de ne pas accorder trop de crédit à ces oiseaux de mauvais augure. Pour le rassurer, elle prend en exemple un oracle reçu jadis par son ancien époux Laïos : il devait mourir assassiné par un enfant né de leur union, mais il fut finalement tué par des étrangers au cours d'un déplacement, et le seul enfant né de Laïos et Jocaste avait été abandonné sur le mont Cithéron dès sa naissance. Rassuré, mon petit Oedipe ? Plus tellement…


Oedipe se souvient que jadis, l'Oracle de Delphes lui avait révélé qu'il n'était pas le vrai fils de Polybe et de Mérope, et qu'il serait un jour coupable de parricide et d'inceste. Ne réfléchissant pas à la contradiction, Oedipe avait alors décidé de fuir ses parents pour ne pas accomplir les deux dernières prédictions. Chemin faisant, il avait subi une altercation avec une troupe d'hommes de laquelle il était sorti victorieux, massacrant toute âme qui vive. La vérité continue de cheminer avec les témoignages d'un messager puis d'un berger. Ce dernier finira par avouer qu'il a récupéré l'enfant abandonné par Jocaste et Laïos, et que cet enfant n'est autre qu'Oedipe. Grand fracas ! A présent, nous connaissons tous la suite de l'histoire : Oedipe n'est pas le fils de Polybe et de Mérope. Il est l'enfant de Laïos, qu'il a assassiné au cours de sa fuite, et l'enfant de Jocaste, qu'il a épousée et dont il a eu deux filles. Là où Oedipe et Jocaste, en bons précurseurs de Freud, auraient simplement pu tomber dans la névrose, ils préfèrent avoir recours aux expédients les plus extrêmes : Jocaste se pend et Oedipe se perce les yeux avec les épingles des vêtements de Jocaste.


Pour mieux apprécier cette histoire, il faut encore une fois se projeter loin dans le temps et imaginer être un spectateur qui découvre pour la première fois Oedipe Roi. On imagine que l'intérêt pris pour la progression de l'intrigue doit être beaucoup plus grand que le nôtre, puisque nous connaissons déjà sa résolution. Est-ce un plaisir pour Sophocle de mettre en scène des rois qui doivent à chaque fois apprendre l'humilité et la soumission à des forces qui leur sont supérieures ? Il se permet ainsi de nous glisser une petite leçon de morale qui fait toutefois pâle figure face aux détournements sordides empruntés par son esprit créateur.


Prise en elle-même, cette pièce n'est intrigante que pour ceux qui ne connaissent pas le mythe d'Oedipe. Elle est distrayante car sans cesse rythmée par les sentiments et les impulsions démesurés de ses personnages, mais ralentie par des complications dramatiques qui semblent parfois gratuites. Si Oedipe Roi n'était inventé qu'aujourd'hui, nous n'en dirions sans doute pas grand-chose, mais si cette pièce n'avait pas été créée plus tôt, notre héritage culturel serait radicalement différent. Peut-être parce que je louche un peu trop, il me semble reconnaître dans cette pièce tous les fondements qui ont permis à de nombreux auteurs postérieurs de fonder ou de contester leurs hypothèses concernant le destin, et c'est pourquoi Oedipe Roi est finalement le plus fascinant.
Lien : http://colimasson.over-blog...
Commenter  J’apprécie          265
J'ai bien aimé "Oedipe roi"-mais pas autant que d'autres tragédies-par exemple, "Antigone", du même auteur.
La pièce, est évidemment, de très bonne facture ; les personnages, sont cohérents de bout à bout ; le personnage principal-Oedipe-, est très réussi et son parcours, est intéressant, à suivre ; il a une évolution intéressante, au fur et à mesure, de la pièce ; il y a, dans cette pièce, de vrais beaux morceaux qui, s'ils ne sont pas ce que j'ai lus de meilleur dans la tragédie antique, demeurent, de très bonne qualité. "Oedipe roi", en outre, a le mérite, de ne pas être ennuyeux-de telle sorte, que, sans trouver la pièce transcendante et géniale, on peut, il me semble, au moins, passer un agréable moment, à la lire.
Toutefois, force est d'admettre que je n'ai pas été transcendé, par "Oedipe roi" ; je n'ai fait, que l'aimer, sans plus. En effet, il me semble, que si "Oedipe roi", est une pièce intéressante à bien des égards, le fait que l'intrigue, nous soit déjà trop connue, empêche de l'apprécier pleinement ; en effet, une grande partie de la pièce, est basée, sur l'attente de la révélation, du nom du meurtrier de Laïos ; or, je pense, qu'il est aujourd'hui bien peu de gens, qui ignorent cette révélation, de telle sorte, que, lorsqu'elle advient, elle ne peut nous faire le même effet, qu'elle fait aux personnages, ce qui nous empêche, à mon sens, d'être en empathie avec les personnages, et de les comprendre et de sentir le choc de cette révélation-point d'orgue, de la pièce.
En somme, je trouve "Oedipe roi", intéressant, mais, sans doute, à certains égards, victime de son succès, qui empêche, à mon sens, l'oeuvre, d'avoir tout l'intérêt, que la pièce, aurait pu prétendre, à avoir.
Commenter  J’apprécie          250
Quel calvaire que ce livre ! Le théâtre antique n'est décidément pas ma tasse de thé, loin s'en faut ! Ce livre avait déjà été une véritable épreuve quand il m'a fallu le lire dans le cadre de mon programme du BAC il y a 12 ans de ça, mais la relecture a été plus que pénible. Lu par petits morceaux, je me suis ennuyée à mourir tout du long.
Pourtant férue de mythologie, je ne comprends pas pourquoi je n'accroche pas. Le personnage d'Oedipe me tape sur les nerfs, les autres n'ont que peu de profondeur.
Je préfère et de très loin l'adaptation d'Antigone par Jean ANOUILH, le personnage a d'ailleurs beaucoup plus de profondeur.
Un livre qui reflète bien la catégorie pour laquelle je l'ai lu dans le cadre du challenge variétés : livre lu à l'école mais pas aimé. Le mot est faible.
Commenter  J’apprécie          233
Je vais choquer les puristes, mais pour moi, le mythe d'Oedipe, c'est La machine infernale de Jean Cocteau. J'ai adoré.

Alors, me plonger dans ce texte ancien n'a fait que souligner ce que j'aime dans La machine infernale, sa poésie, son onirisme. Ici, le style est traditionnel. On imagine le choeur déclamer sur un côté de la scène. L'histoire, on la connaît, heureusement, car elle n'apparaît pas aussi limpide.

Bref, je sais, c'est l'original, mais parfois une réécriture peut endiabler bien davantage le sujet.
Commenter  J’apprécie          151




Lecteurs (6517) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1291 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..