La contraception masculine n'a pas franchement la cote : si les femmes disposent de la pilule, du stérilet, d'implants, de patches, … les hommes doivent se contenter du seul préservatif (et encore, on en a tiré une version féminine). À intervalles réguliers depuis les années 70, pourtant, on nous annonce l'arrivée imminente d'une pilule masculine. Alors, qu'est-ce qui freine exactement l'apparition de nouvelles méthodes contraceptives chez les hommes ?
Tout d'abord, sans surprise, un a priori culturel. La fécondité est largement considérée comme une affaire de femmes, et les professionnels du secteur, médecins comme laboratoires, nous déclarent volontiers que même si une telle méthode existait, elle serait largement boudée par son public-cible. Les statistiques semblent leur donner raison, puisque si plus de 75 % des femmes sont favorables à l'apparition de telles méthodes, la part des hommes intéressées dépasse à peine les 50 %. de même, ces derniers confirment qu'ils garderaient leur contraception secrète pour éviter les questions et remarques désobligeantes.
Dans le même esprit, la contraception est souvent perçue comme un « affront » à la virilité d'un homme, et la peur d'une castration, symbolique ou non, n'est jamais très loin.
Deuxième pierre d'achoppement, l'aspect médical. La contraception ne se fait pas sans effets secondaires, qui peuvent devenir sérieux. La prise de poids, les risques cardio-vasculaires et les chances accrues de cancer provoquées par la pilule rendent frileux les hommes qui, bien qu'admettant volontiers qu'il n'y a pas de raisons que les désagréments soient toujours supportés par les mêmes, ne sont pas particulièrement enthousiastes à l'idée de les subir à leur tour. On se lance alors dans la quête utopique d'une contraception miracle, sans le moindre désagrément, qui a bien peu de chances d'aboutir.
Dernier frein, les maladies sexuellement transmissibles, domaine dans lequel le préservatif joue un rôle majeur : outre son rôle contraceptif, il est le seul à empêcher la transmission des infections. À quoi bon, dès lors, développer d'autres méthodes de contraception si celui-ci reste un incontournable ?
L'essai offre une série de texte pour approfondir ces questions, à la fois sur le plan sociologique, mais aussi sur le plan médical, en donnant des exemples de contraception masculine testées et leurs résultats. Je reconnais que ce second aspect m'intéressait beaucoup moins étant donné mon absence de connaissances de base dans le domaine.
L'avenir de
la contraception masculine ne semble pas brillant. Si elle a été revendiquée après mai 68, le militantisme dans le domaine s'est pratiquement éteint. Elle n'est plus aujourd'hui utilisée que comme « solution de secours », si madame ne supporte aucune des méthodes existantes. Mais, ironie du sort, on vient d'annoncer la venue d'une pilule pour hommes dans les mois à venir… Sait-on jamais !