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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu dans le cadre d'un Comité de lecture organisé par Cognac, dont le thème est la littérature des Balkans, j'appréhendais la lecture de ce livre...
En effet, la dernière léproserie d'Europe n'est pas un lieu séduisant. Mais l'auteur, Ognjen Spahic, nous offre une écriture remarquable. Très belle, touchante et profonde. Il parvient, sans trop heurter le lecteur, à nous faire côtoyer ce monde de la laideur et de la douleur qui finalement, nous renvoie à des questions et à des angoisses existentielles universellement partagées.

Comment se préserver de la folie lorsqu'elle se fait trop présente ?
Comment l'imagination peut-elle préserver un lien avec la réalité ?

Tragique, l'histoire n'en est pas moins ouverte, non définitive.... :

"Et après... Il n'y a donc pas d'après ?"
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1989 dans la dernière léproserie d'Europe, aux confins de la Roumanie, des malades atteints de la lèpre tente de survivre dans des conditions inhumaines avec pour seul horizon la grille clôturant leur asile et une mort lente et douloureuse.
Au delà de ces grilles , une usine d'où part la "Révolution" qui sera anéantie par la répression policière et alors que le couple Ceausescu vit ses dernières heures.

Un livre témoignage tant de la désaffection du gouvernement pour son peuple que du regard porté sur un pays en voie de mutation et l'espoir de deux hommes que la maladie et l'amitié rapprochent.

1989, un certain 25 Décembre, Nicolas Ceausescu et son épouse sont exécutés au fond d'une cour de caserne.
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Une léproserie...Pourquoi avais-je relié ce mot à un passé lointain ? Sans doute que vivant dans un pays riche où la médecine est d'une efficacité incroyable cette maladie relevait, pour moi, du moyen-âge...

Ce roman aura eu la particularité de me remettre à "niveau", les dernières léproseries d'Europe ont fermé récemment.

C'est donc dans une de ces dernières léproseries, au coeur de la Roumanie de Ceausescu , que le narrateur nous transporte. Dans ce milieu fermé, coupé du monde, rejeté par tous, une poignée d'homme et une femme vivent trainant leurs maux de jours en jours . A la dégradation quotidienne des corps, s'ajoute la souffrance morale de la culpabilité renvoyée par des siècles de discours mi religieux mi superstitieux. La maladie est prégnante car elle impose aux corps mille souffrances. Pour autant le coeur et l'esprit fonctionnent, leur humanité ne se résume pas à un tas d'os rongés par le bacille d'Hansen. le pouvoir, la trahison, la tendresse habitent aussi ces humains.

La révolte qui va destituer Ceausescu est en fond, il la voit, la perçoivent mais en sont bien sûr exclus. Reste l'espoir du narrateur et de son ami, un espoir fou: s'échapper...

L'auteur maitrise parfaitement sa narration et son écriture ce qui donne un texte ni larmoyant ni manichéen mais absolument passionnant malgré la dureté du sujet.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Une belle découverte... Je l'avoue, j'ai mis du temps avant d'ouvrir ce livre et de me plonger dans cet univers empli de souffrances, de personnages bannis du monde extérieur.
Cela m'intéressait de voir comment serait traité un thème aussi inhabituel, associé à un événement historique aussi important (la révolution de 1989).
J'ai passé plusieurs jours à contempler la couverture mais sans être convaincue de ce que j'allais découvrir à l'intérieur du livre. Une certaine appréhension, un livre arrivé au mauvais moment.
Et puis, je me suis lancée et j'ai parcouru ce livre très rapidement. Même si l'on sait peu de choses de ces personnages, même s'il règne de la violence, je me suis laissée porter par les rêves d'évasion du personnage, par ses désillusions, par ses hauts et ses bas.
Certes, on ne sait plus trop qui encadre ces patients, mais cela renforce d'autant plus le fait qu'ils aient été abandonnés par tous.
Et cette évasion... Où cela pourrait-il donc mener ces "damnés"?
Tout au long du roman, l'auteur revient par touches successives sur cette maladie dont on parle peu, qui éveille la plus profonde peur et retrace ainsi l'origine, l'évolution de la maladie et surtout le regard que portent les "non-contaminés" sur celle-ci.

Un thème atypique mais un roman qui explore les tréfonds de l'âme et des profondeurs humaines...
Merci aux éditions Gaïa de m'avoir fait découvrir ce livre; je n'hésiterai pas à partager cette découverte.
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Auteur du Montenegro. le roman se déroule dans la Roumanie du dictateur Ceausescu, vers la fin de son règne, vers 1989.

Bien que les 2 protagonistes principaux soient homosexuels, c'est petit dans l'oeuvre, comme si c'était un fait divers, comme si c'était normalisé.

J'ai bien aimé les lire les liens que la léproserie isolée vivent avec les ouvriers de la cimenterie voisine, tous régit par la le même gouvernement despotique.

Ce finira dans la solitude, « libre » mais encore isolé dans ce monde…
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Ils sont atteints d'une maladie d'un autre temps, qui n'a pas été totalement éradiquée, et envers laquelle les comportements n'ont guère évolué. Dans la dernière léproserie d'Europe, au sud-est de la Roumanie, ils vivent en reclus, rejetés par le monde.

Parmi eux, un ex-agent secret américain ; un homme né au début du siècle, interné depuis 1928, dont tous les camarades ont été exécutés par les allemands ; une vieille femme (la seule de l'établissement) ayant connu le goulag… Ils sont treize, y compris le narrateur, tacitement considéré comme leur chef, car il est celui dont les organes génitaux sont le moins touchés. Il partage sa chambre avec Robert, l'américain, qui a su conserver son caractère débonnaire et généreux ainsi que sa dignité, portant sa croix en s'efforçant de ne pas devenir une maladie à forme humaine plutôt qu'un homme contaminé par le bacille de Hansen. Un pari difficile, comme on le découvre au fil d'une narration qui révèle l'emprise de la maladie sur un quotidien privé de la distraction que pourraient apporter des contacts avec l'extérieur, du sentiment d'une certaine normalité que pourraient procurer des relations avec des individus sains.

Au lieu de ça, la promiscuité avec leurs semblables leur rappelle en permanence leur propre apparence monstrueuse, la routine est focalisée sur les souffrances et les difformités, baignée de la pestilence des sanies, de la vision des crachats, du sang, des flétrissures, des corollaires de l'affection, : problèmes digestifs, infection des plaies... le tourment débute dès le lever, avec les douleurs et l'examen du corps pour constater les progrès nocturnes de la lèpre qui détermineront l'humeur de la journée, euphorique ou suicidaire. Ainsi la lèpre ne sculpte pas seulement les corps, mais aussi les esprits, qu'elle comble de peur et de pessimisme.

Le narrateur dépeint ces horreurs avec une neutralité exhaustive et spontanée, en accord avec une des règles qui régissent leur microcosme : les émotions n'y ont pas leur place, c'est comme s'ils formaient tous un seul corps, qui vit, respire et mourra avec la maladie. Une question de survie, comme l'est une autre des règles, consistant à oublier ce qu'on a été avant d'être un lépreux, s'en souvenir représentant sans doute la pire des tortures.

Livrés à eux-mêmes dans la grande bâtisse, ils finissent tout de même par percevoir les échos du monde, il faut dire devenus tonitruants. Nous sommes en 1989, la révolution vient troubler la routine de l'usine de ciment voisine, où bientôt se déroulent des affrontements. Mais comme immobilisés par la lèpre et le rejet qui en découle dans un autre temps, il n'y a pour eux ni lendemain ni ailleurs, le monde bougera sans eux, les condamnant au statut de spectateurs.

C'est pourquoi Robert et le narrateur, décidés à prendre leur destin en main, fomentent des projets d'évasion, qui vont bouleverser le fragile équilibre de la petite communauté…

Porté par une écriture dense et précise, "Les enfants de Hansen" est empreint d'une ironie désespérée, qui exprime avec force la cohabitation forcée de l'expression des corps malades avec une humanité qu'il devient difficile de conserver.

A lire.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Je crois pouvoir dire que j'ai aimé ce livre si particulier, où chaque mot est compté, pour décrire ce lieu et les habitants si particuliers de cette léproserie.
Certes, je me suis demandée, "mais où l'auteur veut il nous emmener ? Que veut il nous faire comprendre ?"Et puis je suis arrivée à la conclusion qu'au final ce livre est une "simple" narration qui nous fait vivre une tranche de vie d'un des protagonistes, et que finalement, savoir s'en contenter était peut être là l'objectif non avoué d 'O. Spahic
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Un plongeon dans l'univers peu engageant de la dernière léproserie d'Europe dans la seconde partie du XXème siècle en Roumanie. Un roman bien évidemment glauque et un peu ragoutant. Mais on s'attache rapidement à ces personnages et ce sont réellement des personnages. Entre l'américain perdu derrière le rideau de fer et zoltan le Hongrois que de destins, de destinée. Atypique mais attachant.
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